Rocio spinosissima – Article n°5 (Reproduction & Conservation)

Rocio spinosissima – VAILLANT & PELLEGRIN, 1902

Comme la plupart des cichlidés, les Rocio spinosissima sont injustement réputés pour leur nature agressive, mais quand ils rejoignent un aquarium adapté à leurs besoins, ils ne sont pas aussi hostiles que certaines des espèces les plus agressives.

Ces cichlidés de petite à moyenne taille sont désignés sous quelques noms communs tels que « Spiny cichlid », « Spinner cichlid » ou encore « Spinos cichlid », traduction française de « cichlidé épineux » mais ce sont les mêmes poissons dont le nom latin  a été longtemps « Archocentrus spinosissimus », aujourd’hui Rocio spinosissima qui présentent une gamme de coloration variant du gris au noir avec des marques violettes.

 

REPRODUCTION

Les Rocio spinosissima sont des reproducteurs sur substrat découvert.

Cette espèce n’est pas trop difficile à reproduire si les conditions de maintenance et mise ne reproduction  sont correctes.

En revanche, si la reproduction est relativement facile, l’élevage des alevins de cette espèce est jugé assez difficile.

Dans la nature, Rocio spinosissima est pondeur sur substrat découvert, mais dans les aquariums, il a été observé en certaines occasions qu’ils pouvaient se reproduire également dans des terriers.

Quand les Rocio spinosissima pondent en aquarium, on observe souvent qu’ils accrochent leurs œufs sur les plantes et parfois même directement sur les vitres des aquariums.

Si cette forme de comportement de reproduction test considérée comme très curieuse, elle n’est pas le privilège de ce cichlidé !

Ce comportement se retrouve également chez le genre Australoheros et plus particulièrement avec ceux qu’on appelle couramment les « Chanchitos », un groupe de cichlidés d’Amérique du Sud qui ont été identifiés dans certaines études comme étant liés à Cryptoheros.

La raison la plus fréquemment citée pour expliquer ce remarquable comportement reproducteur dans la littérature est dictée par le manque d’oxygène ambiant de la zone de vie de ces poissons.

Les Rocio spinosissima et autres cichlidés, dans ces situations, contournent cette difficulté en accrochant leurs larves sur des plantes près de la surface de l’eau.

Ainsi placés, les œufs et larves obtiennent plus d’oxygène pour se développer.

Lorsqu’on se lance dans la reproduction de Rocio spinosissima, il est préférable d’envisager la reproduction en utilisant un bac séparé en deux parties, avec une cloison amovible, en raison des niveaux d’agression des Rocio spinosissima  qui sont accrus à cette période.

Un tel dispositif aura aussi l’avantage de faciliter, par la suite, protection des alevins.

En aquarium, les parents Rocio spinosissima auront besoin de grottes artificielles mises à leurs disposition parmi lesquelles ils sélectionneront leur site de frai.

Ces sites de frai peuvent etre des pots de plantes en terre cuite retournés, des ornements d’aquarium, etc…

Lorsque les Rocio spinosissima seront prêts à frayer, le mâle invitera la femelle dans la grotte pour déposer ses œufs qui sont immédiatement fécondés.

Les œufs devraient éclore en 2-3 jours et s’il y a des plantes dans le réservoir de reproduction, les poissons parents peuvent y déplacer les alevins pour une protection supplémentaire.

Une fois que les alevins nagent librement, ils auront besoin d’être nourris, les aliments initiaux devraient inclure des crevettes de saumure nouvellement écloses, de l’artémia ou même un aliment pour alevins commercial.

Au fur et à mesure que les alevins grandissent, ils commenceront à se nourrir de la même nourriture que leurs parents, mais pour commencer, tous les flocons ou granulés doivent être écrasés car ils n’ont que de petits estomacs et de très petites bouches.

https://fish4thought.wordpress.com/2011/04/14/archocentrus-spinosissimus-the-spiny-cichlidpepper-cichlid/

Archocentrus spinosissimus – Le cichlidé épineux/cichlidé poivre

 

AVANT LA REPRODUCTION

La reproduction de cette espèce ne se fait pas tout à fait sans problèmes.

Cela commence par la distinction entre les sexes qui n’est pas aussi clairement facile à faire qu’avec Cryptoheros.

Ensuite, lorsqu’un couple sera identifié, il faudra faire preuve de patience car il sera souvent difficile qu’il veuille bien se reproduire !

 

Les préparatifs à la ponte

Il peut être préférable de faire ces poissons se reproduire dans un bac spécifique, de préférence séparé en deux espaces en raison des niveaux d’agression accrus des mâles à l’égard  des femelles, ce qui peut, à termes, avoir l’avantage de faciliter également la protection des alevins.

Les cichlidés d’Amérique centrale ont la particularité de renforcer leur souci et la défense de leur territoire, de sorte qu’en présence d’autres spécimens de la même espèce, ils deviennent souvent agressifs.

Parfois, les mâles sont aussi agressifs envers les femelles qui ne répondent pas à leurs besoins.

Pour cette raison, il sera nécessaire d’avoir des cachettes et des grottes dans l’aquarium où les persécutés occasionnels pourront se cacher.

L’aquarium de reproduction doit avoir un substrat de sable ou de gravier fin, il doit offrir des cachettes en pierres, en bois ou en pots renversés.

Ils auront besoin de grottes artificielles pour sélectionner comme sites de frai, des pots de plantes en terre cuite retournés, des ornements d’aquarium, etc. sont idéaux et lorsqu’ils sont prêts à frayer, le mâle invitera la femelle dans la grotte pour déposer ses œufs qui sont immédiatement fécondés.

Une filtration et une oxygénation efficaces et des changements d’eau partiels fréquents sont recommandés.

 

PENDANT LA REPRODUCTION

La parade nuptiale

On ne sait presque rien de la parade nuptiale de ces poissons.

Il semblerait que la parade nuptiale de ces cichlidés soit identique à bon nombre d’autres membres de cette grade famille de poissons : frottements successifs, nageoires dressées, parade d’intimidation entre partenaires…

 

La ponte

La parade nuptiale terminée, les deux futurs parents sont enfin prêt à pondre. 

A ce moment, la femelle choisira un endroit pour déposer ses œufs, généralement à l’intérieur d’une cachette de type grotte.

A la manière typique des cichlidés, les Rocio spinosissima frayent sur un substrat, généralement une roche lisse ou une bûche située près du fond de l’aquarium.

Comme chez beaucoup de cichlidés, les premières pontes ne sont pas toujours fructueuses.

Les pontes sont généralement d’environ 100 à 250 œufs selon la taille de la femelle.

Une fois les œufs déposés, la femelle Rocio spinosissima nettoie et les ventile, éliminant aussi les œufs non fécondés qui seront rapidement envahis par les moisissures.

Comme cela a été dit, cette reproduction n’est pas toujours très aisée, car parfois, les premiers nids s’avèrent parfois stériles, et quand les alevins survivent et grandissent, beaucoup de ceux qui se sont tentés à cette reproduction font état de difficultés au stade de l’élevage des alevins, en particulier au niveau de leur alimentation et souvent lors du passage d’une nourriture à base d’Artémias à Cyclopes.

 

Projet d’analyse des œufs des cichlidé par M. COLEMAN

Un bon exemple de collaboration entre la science et les loisirs où les deux pourraient récolter les bénéfices était le projet d’œufs COLEMAN.

Il s’agissait d’une enquête sur la morphologie des œufs menée par des scientifiques, le matériel de recherche (les œufs) a été partiellement apporté par des amateurs aquariophiles.

Ils voulaient savoir dans quelle mesure les œufs des espèces de cichlidés différaient les uns des autres et dans quelle mesure ces différences pouvaient être expliquées.

Les résultats de la recherche peuvent être trouvés ici :

http://www.cichlidresearch.com/cichlideggsizedata.html  

Il est apparu que Rocio spinosissima pondait les plus petits œufs (1,4 millimètres) de toutes les couvées de cichlidés mésoaméricains examinées.

Il a également été constaté que chez les cichlidés néotropicaux, la taille des œufs variait beaucoup moins que chez les cichlidés africains, ce qui, bien sûr, ne faisait qu’amplifier le besoin de connaitre ce que signifie ou ce qui explique « les plus petits œufs » des Rocio spinosissima.

C’était pourtant un peu plus difficile avec toutes les « conclusions » possibles que l’on pourrait en tirer.

La taille de l’œuf est, bien sûr, principalement déterminée par la taille de la mère.

La taille de l’œuf se fait au détriment du nombre d’œufs pondus, il y a donc place pour un choix stratégique dans la stratégie reproductive des espèces de cichlidés.

Cependant, ce choix est influencé par tant de variables différentes qu’il n’est pas si facile d’identifier avec justesse le facteur décisif.

En d’autres termes, le résultat final est la somme de nombreux facteurs exerçant simultanément leur influence.

Cependant, il est possible d’énumérer un certain nombre de conséquences à partir desquelles chacun tirera ses propres conclusions, c’est-à-dire :

  • La taille de la mère ;
  • La prédation ;
  • La teneur en oxygène ;
  • L’approvisionnement alimentaire ;
  • Le débit d’eau ;
  • Le temps ;

Tous ces facteurs ont tous un effet régulateur sur la taille des œufs.

Les gros œufs (comme ceux de Tomocichla tuba : 3,1 millimètres) donnent de gros alevins qui sont plus forts et donc mieux à même de résister à la prédation et à l’écoulement rapide de l’eau, etc…

Les petits œufs doivent se contenter de moins d’oxygène car la surface d’échange de gaz est relativement moins grande pour eux q par rapport aux gros œufs, et, en outre ils peuvent etre obligés à se développer peut être dans des conditions chaudes souvent pauvres en oxygène.

Les petits œufs se transforment également en larves plus rapidement que les gros œufs, ce constat est pratique lorsque le facteur temps joue un rôle dans la reproduction d’une espèce menacée.

Dans les régions pauvres en nutriments, il est utile que vous ayez déjà une certaine masse à la naissance.

Pour plus d’informations, il faut se rendre sur le site Web de COLEMAN : 

http://www.cichlidresearch.com/

Espèce Longueur Largeur Diametre
Rocio spinosissima 1.4 1.1 1.2
Mesonauta festivum 1.5 1.2 1.3
Pterophyllum scalare 1.5 1.2 1.3
Symphysodon discus 1.5 1.1 1.2
Herotilapia multispinosa  1.6 1.3 1.4
Thorichthys  ellioti 1.6 1.3 1.4
Thorichthys  sp. cf. aureum  1.6 1.2 1.3
Thorichthys  sp. Rio Obisopo 1.6 1.2 1.3
Archocentrus centrarchus  1.7 1.4 1.5
Caquetaia kraussii 1.7 1.3 1.4
Heros severus 1.7 1.3 1.4
Mesonauta sp. “Guyana” 1.7 1.3 1.4
Thorichthys callolepis 1.7 1.4 1.5
Thorichthys  helleri 1.7 1.3 1.4
Thorichthys  meeki 1.7 1.3 1.4
Thorichthys  pasionis 1.7 1.2 1.4
Amatitlania. nigrofasciatus  1.8 1.3 1.5
Archocentrus sajica 1.8 1.4 1.5
Astatheros longimanus 1.8 1.4 1.5
Herichthys carpintus 1.8 1.4 1.5
Heros appendiculatus 1.8 1.4 1.5
Rocio octofasciatum  1.8 1.4 1.5
Archocentrus septemfasciatus 1.9 1.5 1.6
Theraps panamense 1.9 1.4 1.5
Trichromis salvini  1.9 1.4 1.6
Amphilophus citrinellum 2.0 1.4 1.6
Archocentrus spilurus 2.0 1.4 1.6
Caquetaia spectabile 2.0 1.5 1.7
Herichthys cyanoguttatum  2.0 1.6 1.7
Herichthys minckleyi 2.0 1.6 1.7
Herichthys. sp. “Ebano” 2.0 1.6 1.7
Hypselecara coryphaenoides 2.0 1.4 1.6
Theraps sp. Conkel 2.0 1.5 1.7
Australoheros facetus 2.0 1.5 1.7
Parachromis friedrichstahli 2.1 1.5 1.7
Parachromis motaguensis 2.1 1.6 1.8
Theraps coeruleus 2.1 1.7 1.8
Theraps heterospilum 2.1 1.6 1.8
Theraps intermedium 2.1 1.6 1.8
Mayaheros urophthalmus 2.1 1.6 1.7
Astatheros alfari 2.2 1.7 1.9
Astatheros rostratum 2.2 1.7 1.9
Hypsophrys nicaraguensis 2.2 1.7 1.9
Parachromis managuensis  2.2 1.6 1.8
Petenia splendida 2.2 1.7 1.8
Theraps bifasciatum 2.2 1.7 1.8
Theraps fenestratum 2.2 1.7 1.8
Theraps synspillum 2.2 1.8 1.9
Tomocichla sieboldi 2.2 1.7 1.8
Vieja argentea 2.2 1.7 1.8
Vieja maculicauda 2.2 1.7 1.9
Chiapheros grammodes 2.3 1.7 1.9
Theraps. sp. Rio Guabo 2.4 1.9 2.1
Vieja microphthalmus 2.4 1.9 2.0
Mesoheros atromaculatum 2.5 1.8 2.0
Amphilophusfestae 2.5 1.8 2.0
Neetroplus nematopus 2.6 1.9 2.1
Theraps irregulare 2.6 2.0 2.2
Parachromis dovii 2.9 2.1 2.4
Tomocichla tuba 3.1 2.4 2.6

Peut-être que les données recueillies nous fourniront encore plus de réponses à l’avenir.

 

L’éclosion des œufs

Le nombre d’œufs peut rarement atteindre plus de 250 qui écloront entre 60 et 72 heures plus tard à une température de 27ºC.

Comme ses deux cousins (Herotilapia multispinosa et Archocentrus centrarchus), Rocio spinosissima accroche ses petits aux plantes (souvent aux fenêtres des aquariums).

Il s’agit d’une forme de comportement de reproduction très curieuse mais pas entièrement unique à Archocentrus.

Ce comportement est également présent dans le genre Australoheros et dans les soi-disant Chanchitos, un groupe de cichlidés d’Amérique du Sud qui ont été identifiés dans certaines études comme étant liés à Cryptoheros.

La raison la plus fréquemment citée pour expliquer ce remarquable comportement reproducteur dans la littérature est le manque d’oxygène.

En accrochant les larves sur des plantes près de la surface de l’eau, elles obtiennent plus d’oxygène.

 

La nage libre

Deux jours plus tard, ils nagent librement et devront être nourris avec des Artémias nouvellement éclos.

 

La garde parentale

Ensembles, les parents Rocio spinosissima protègent leurs œufs.

https://youtu.be/s9jUrrm3EJw

 

Première alimentation des alevins

Les alevins peuvent être nourris avec des nauplies d’Artémais.

Ce ne sont pas des alevins difficiles à élever au début de leur croissance, c’est souvent plus tard que les complications arrivent !

Une fois que les alevins nagent librement, ils auront besoin d’être nourris, les aliments initiaux que ces alevins trouvent en milieu naturel sont variés et, en aquarium leur alimentation devrait inclure des les nauplies d’Artémias nouvellement écloses, de l’artémia en grandissement et même adulte quand les jeunes Rocio auront une bouche suffisamment dimensionnée pour s’en nourrir ou même, à défaut, un aliment commercial pour alevins.

Au fur et à mesure que les alevins grandissent, ils commenceront à se nourrir de la même nourriture que leurs parents, mais pour commencer, pour ceux qui auront recours à une alimentation à base de flocons ou granulés, ces derniers devront être écrasés et broyés car les alevins de Rocio spinosissima ont de petits estomacs et de très petites bouches.

 

ELEVAGE

De plus, les adolescents qui ont atteint une longueur de 7 à 8 centimètres (poecilia) incluent du poisson dans leur alimentation.

Ce sont des poissons à croissance très rapide dans de grands aquariums.

Par conséquent, le choix de grands aquariums affecte leur développement de manière très positive.

En conséquence, les aquariums dans lesquels grandissent les jeunes Rocios doivent être filtrés régulièrement.

 

Expérience d’un aquariophile

Rocio spinosissima est l’un de mes poissons préférés !

Jusqu’à récemment, je n’avais qu’un seul vieux couple d’environ 8 ans qui frayait pour moi de temps en temps.

Cette paire est apparue pour moi il y a quelques semaines, mais je n’ai sorti que 6 alevins du réservoir fortement planté et le reste des alevins a malheureusement été enlevé par d’autres résidents de l’aquarium.

C’est pourquoi j’étais ravi de trouver des œufs dans un aquarium que j’avais avec un groupe de huit cichlidés épineux de 6-7 centimètres de taille en cours de croissance.

J’espérai vraiment obtenir un frai réussi et était enthousiasmé par ce couple qui s’était formé car je ne savais pas combien de temps il restait à vivre à mon vieux couple de Rocio spinosissima ni ses capacités à se reproduire.

Malheureusement, cette ponte ne semble pas fertile. Au moins ces jeunes poissons se sont reproduits et c’est un début.

Malheureusement, ce couple a échoué lors de sa première tentative de ponte.

Une jeune femelle cichlidé épineux gardait ses œufs avec diligence.

Ce cichlidé de 4 à 6 pouces séduit vite les amateurs qui se lancent dans sa maintenance.

Bien qu’il ne soit pas extrêmement coloré, Rocio spinosissima est magnifique car il a un magnifique corps blanc brillant avec des taches noires foncées très contrastées, ce qui lui a valu l’un de ses noms communs, de « Pepper Cichlid » chez les anglosaxons.

Cette espèce possède également de magnifiques nageoires.

Leurs nageoires sont également à l’origine de leur autre nom commun, le cichlidé épineux, car les rayons durs de leurs nageoires sont assez épineux.

Rocio spinosissima est très doux et timide et il est souhaitable de le maintenir en « spécifique », dans un groupe où les Rocio spinosissima vivent entre eux, car ils ne sont pas agressifs.

De l’expérience de certains aquariophiles, la meilleure configuration consiste à leur fournir un bac de taille moyenne qui sera fortement planté et avec des plantes flottantes.

Le besoin d’une forte plantation du bac s’explique pour deux raisons :

  1. Rocio spinosissima est d’abord un poisson timide qui apprécie le refuge offert par les plantes.
  2. La deuxième raison pour laquelle les plantes sont bonnes pour cette espèce est leur comportement de reproduction intéressant.

Rocio spinosissima a des comportements de frai très soignés.

Bien que je n’aie pas trouvé que cette espèce fraye aussi fréquemment que d’autres espèces d’Archocentrus, elle n’est pas trop difficile à frayer.

Il semblerait que cette espèce aime frayer sur des surfaces verticales dures.

Un morceau d’ardoise de taille décente ou un pot de fleur devrait faire l’affaire.

Rocio spinosissima pond des œufs extrêmement minuscules, en fait, les données du Cichlid Egg Project du Dr Ron Coleman montrent qu’ils ont le plus petit œuf de cichlidés d’Amérique centrale !

Après l’éclosion de ces œufs, il deviendra évident pourquoi l’ajout de plantes est extrêmement bénéfique.

Les parents accrochent les œufs et larves qui, plus ou moins virevoltent, en fonction du courant, en restant  attachés aux plantes flottantes ou à des racines de plantes à la surface de l’eau !

C’est un spectacle incroyable à voir.

Très probablement, ce poisson le fait lorsqu’il fraye dans les eaux peu profondes du lac Izabel où il peut ne pas y avoir de grandes quantités d’oxygène.

En les accrochant dans les plantes, les larves ont plus accès à l’oxygène pour se développer.

Bien que le développement des larves ne nécessite pas la présence de plantes, en particulier dans l’aquarium dédié à la ponte, il semblerait pourtant que le taux de réussite des pontes soit beaucoup plus élevé lorsque des plantes sont disposées dans l’aquarium ce qui permet aux alevins de s’y accrocher et certainement de s’y nourrir aussi.

Ce comportement n’est pas unique chez les cichlidés.

Certaines autres espèces qui font cela également sont Archocentrus centrarchus et Herotilapia multispinosa.

Il existe une autre espèce dont le comportement est analogue, il s’agit de l’Australoheros oblongum, un type intéressant de Chanchito sud-américain qui se comporte de manière très similaire au frai de Rocio spinosissima.

Je ne sais pas trop pourquoi il n’est pas plus populaire car c’est un petit poisson extrêmement intéressant et attrayant.

 

 

CONSERVATION

INTRODUCTION EN DEHORS SON BIOTOPE

Sans objet.

 

USAGES HUMAINS

Consommation humaine occasionnelle par les pécheurs locaux.

 

MENACE POUR LES HUMAINS

Inoffensif.

 

MARCHE AQUARIOPHILE

C’est une espèce peu connue des aquariophiles et donc forcément des exportateurs et producteurs de poissons d’aquariophilie.

Les premiers spécimens importés capturés dans la nature, au début des années 1990, se sont révélés « sensibles » à maintenir, tout au moins à la portée d’un aquariophile averti.

Bien que Rocio spinosissimus soit un poisson d’aquarium très attrayant et intéressant, il est rarement rencontré dans les aquariums.

Cela peut être dû au motif de couleur quelque peu sobre, mais les nombreux points contrastés compensent largement cela.

Sa taille et son comportement calme en font également un poisson d’aquarium parfaitement adapté.

Dans l’ensemble, Rocio spinosissima est un bon choix pour la maintenance d’un cichlidé de taille raisonnable, en outre ne serait-ce que pour approfondir les connaissances sur ce poisson, car les passionnés-expériences restent extrêmement rares.

Si vous pouvez les trouver, Rocio spinosissima est un excellent poisson et je le recommande vivement. Je pense personnellement que c’est l’espèce de cichlidés d’Amérique centrale la moins agressive.

Malheureusement, la disponibilité de ce poisson est faible.

 

STATUT DE CONSERVATION

IUCN

Rocio spinosissima a été évalué par l’UICN et n’est pas classé comme en danger ou vulnérable.

Cette espèce figure sur la “CARES LIST” qui relève d’une initiative d’amateurs de cichlidés américains dans laquelle l’aquariophile a la possibilité de contribuer à la protection de l’espèce dans un contexte organisé.

Cette décision sera probablement liée à la zone de distribution limitée.

Les espèces dont l’aire de répartition est aussi réduite sont par définition vulnérables.

 

Statut de la liste rouge de l’UICN

Référence : 125652

En danger (EN) 

Date d’évaluation : 19 juillet 2019

A termes, Rocio spinosissima pourrait devenir rapidement une espèce menacée comme tant d’autres.

 Le biotope de ce cichlidé fait l’objet d’une destruction progressive dont l’homme porte la responsabilité.

Un espoir existe cependant, car le peuple Q’eqchi’ continue de lutter et de résister pour protéger les rivières Cahabón et Ox-eek’.

La rivière Cahabón est une rivière sacrée pour ce peuple.

Le « Popol Vuh [2]» est le livre sacré des Mayas, il indique que cette rivière est l’endroit où se déroule l’histoire de Hunahpú et Ixbalanqué narre les aventures des jumeaux Hun Ahpu et Xbalamque, comment ils vinrent à bout de Vucub Caquix, “sept perroquets”, dont l’orgueil démesuré déplaisait aux dieux, du fils de ce dernier, Zipacna, qui avait tué les quatre cents frères, et de son frère Cab R’acan, qui abattait les montagnes.

Plusieurs barrages hydroélectriques ont été construits sur la rivière Cahabón, la détournant et la canalisant sur plusieurs kilomètres, soit environ 50 kilomètres.

Sur ces cinquante kilomètres, les familles de Q’eqchi n’ont pas accès à l’eau.

La plupart de ces centrales hydroélectriques ont été construites par la société « COBRA » de Florentino PEREZ, président du Real Madrid (Espagne).

En 2017, les entreprises hydroélectriques OXEC S.A. qui opèrent dans les limites municipales de Cahabón Alta Verapaz, se sont vues suspendre leurs activités par les plus hautes instances de justice du Guatemala.

 

CITES

Espèce non évaluée.

 

CMS

Référence : 116361

Espèce non évaluée.

REFERENCES

VAILLANT L. & PELLEGRIN J. 1902. Cichlides nouveaux de l’Amérique Centrale. Bulletin du Musée National d’Histoire Naturelle. 8; pp 85-86.

ŘICAN, O.; PIALEK, L.; DRAGOVA, K. & NOVAK, J. (2016). “Diversity and evolution of the Middle American cichlid fishes (Teleostei: Cichlidae) with revised classification” (PDF). Vertebrate Zoology. 66 (1): 1–102. Retrieved 2019-01-25.

FROESE, RAINER AND PAULY, DANIEL, eds. (2019). Species of Rocio in FishBase. January 2019 version.

ARTIGAS AZAS, JUAN MIGUEL (2018). “Rocio gemmata » CONTRERAS-BALDERAS & SCMITTER-SOTO, 2007: a subjective junior synonym of Rocio. octofasciata”. Cichlid News. 27: 22–27.

 SCMITTER-SOTO, Juan J. (2021). “Validity of Rocio gemmata (Teleostei: Cichlidae)”. Zootaxa. 4991 (1): 195–200. doi:10.11646/zootaxa.4991.1.13.

FISHBASE

KULLANDER, SO, 2003 . Cichlidae (cichlidés). p. 605-654. A RE Reis, SO KULLANDER & CJ FERRARIS, Jr. (eds.) Liste de contrôle des poissons d’eau douce d’Amérique du Sud et centrale. Porto Alegre : EDIPUCRS, Brésil.

« Hans Archocentrus Baensch », Dr. Rüdiger RIEHL, 1995. Aquarien Atlas, volume 4, p. 590-591.

ESCHMEYER, WILLIAM N., éd. 1998 . Catalogue des Poissons. Publication spéciale du Centre de recherche et d’information sur la biodiversité, no. 1, vol. 1-3. Académie des sciences de Californie. San Francisco , Californie , États-Unis . 2905. ISBN 0-940228-47-5 .

FENNER, ROBERT M. : L’aquariophile marin consciencieux . Neptune City, New Jersey , États-Unis  : TFH Publications, 2001 .

HELFMAN, G., B. COLLETTE & D. FACEY : La diversité des poissons . Blackwell Science, Malden, Massachusetts, États-Unis , 1997 .

HOESE, D.F. 1986 : . A MM SMITH & PC HEEMSTRA (eds.) Poissons de mer de SMITHS. SPRINGER-VERLAG, Berlin , Allemagne .

MAUGE, LA 1986 . A J. DAGET, J.-P. GOSSE & DFE THYS VAN DEN AUDENAERDE (eds.) Check-list des poissons d’eau douce d’Afrique (CLOFFA). ISNB, Bruxelles ; MRAC, Tervuren , Flandre ; et ORSTOM, Paris , France . vol 2

MOYLE, P. ET J. CECH. : Poissons : introduction à l’ichtyologie , 4a. édition, Upper Saddle River, New Jersey , États-Unis : Prentice-Hall. Année 2000 .

NELSON, J. : Poissons du monde , 3a. édition. New York , États- Unis : John WILEY & fils. Année 1994 .

WHEELER, Archocentrus : L’Encyclopédie mondiale des poissons , 2a. édition, Londres : Macdonald. Année 1985.

 

VIDEO

https://www.facebook.com/watch/?v=762625544265143

 

GLOSSAIRE

[1] La larve de chironome, connue sous le nom vernaculaire de ver de vase ou ver de vase rouge, est une larve d’insectes diptères qui ressemblent à des moustiques et qui appartiennent au genre Chironomus, dont le plus connu est le Chironome plumeux (Chironomus plumosus). À ce stade l’animal est filtreur et suspensivore.

[2] Il s’agit d’une sorte de « Bible » maya dont le contenu, remontant à la période précolombienne, relate l’origine du monde et plus particulièrement du peuple quiché, l’une des nombreuses ethnies mayas, dont le centre de rayonnement se situait dans la partie occidentale du Guatemala actuel. Le livre inclut une généalogie royale de la période postclassique accordant une place prééminente à la lignée Kaweq.

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