Crenicichla wallacii anamiri

Crenicichla wallacii anamiri, Ito & Rapp, Py-Daniel, 2015

https://www.seriouslyfish.com/new-pike-cichlid-from-the-rio-xingu/#more-298918

Une nouvelle espèce de Crenicichla provenant du rio Xingu moyen et de ses affluents, en amont de la Volta Grande do Xingu vient d’être décrite.

Le plus grand spécimen mesurait 47,8 mm de SL.

La nouvelle espèce peut être distinguée de toutes les autres espèces de Crenicichla par la combinaison des états suivants:

  • présence de serrae sur le supracleithrum (os le plus dorsal de la cavité abdominale des poissons osseux, souvent articulé avec l’os post-temporal de la boite crânienne => diagnostic du groupe d’espèces de Crenicichla wallacii),
  • grande tache caudale située au centre de la ligne caudale latérale (partagée avec Crenicichla urosema et Crenicichla virgatula),
  • des rayures verticales sombres sur la nageoire caudale et jusqu’à trois séries de dents sur les prémaxilaires et les maxillaires (contre plus de quatre séries de dents).

Note : La ceinture scapulaire ou ceinture pectorale est le dispositif osseux qui permet, chez les tétrapodes, de rattacher les membres antérieurs à la colonne vertébrale. Sauf exception et contrairement à la ceinture pelvienne, la ceinture scapulaire est libre, c’est-à-dire qu’elle n’est reliée au squelette axial que par l’intermédiaire des muscles. Chez les vertébrés non tétrapodes, elle est réduite, et soudée au crâne. Elle prend de l’importance chez les tétrapodes et se diversifie en relation avec le mode de vie, notamment avec l’aptitude au vol chez les oiseaux ou la régression des pattes chez les serpents. Elle est typiquement constituée de la scapula et de la clavicule. Chez les poissons : Très succincte et cartilagineuse chez les Chondrichtyens, elle s’ossifie et se complique chez les Ostéichtyens non tétrapodes : la scapula, côté dorsal, est accolée à l’os procoracoïde, côté ventral. Ces deux éléments sont partiellement recouverts par deux demi-arcs osseux, de direction dorso-ventrale et situés juste derrière les ouïes (cleithrum).

La nouvelle espèce décrite ici est la onzième espèce de Crenicichla du bassin de Rio Xingu. Les similitudes de motifs de couleur parmi les petites espèces de Crenicichla sont discutées.

Crenicichla Heckel, 1840 est actuellement reconnue comme la plus riche en espèces de cichlidés (Varella et al., 2012), avec plus de 90 espèces valides (Mattos et al., 2014), contre 87 espèces d’Apistogramma (Eschmeyer, 2015).

Les relations phylogénétiques au sein de Crenicichla sont encore très controversées. En s’appuyant sur les conclusions d’une analyse du gène mitochondrial du cytochrome b, Kullander et al. (2010) ont signalé la monophylie de certains groupes d’espèces de Crenicichla précédemment définis, reconnus en fonction de leur morphologie.

Kullander (1990) a ensuite présenté une étude sur les petites espèces de Crenicichla du bassin amazonien. Il a fait remarquer que, outre la longueur (≤ 75 mm de LS), toutes les espèces de Crenicichla de taille réduite devraient être regroupées selon le critère suivant qui met en évidence la présence de dentelures sur le bord du supracleithrum (par opposition à l’absence dans d’autres Crenicichla).

Ploeg (1991) a regroupé de manière informelle ces petites espèces dans le groupe Crenicichla wallacii et actuellement, le groupe Crenicichla wallacii comprend les espèces suivantes:

  • Crenicichla wallacii, Regan, 1905;
  • Crenicichla notophthalmus, Regan, 1913;
  • Crenicichla compressiceps, Ploeg, 1986;
  • Crenicichla heckeli, Ploeg, 1989;
  • Crenicichla regani, Ploeg, 1989;
  • Crenicichla urosema, Kullander, 1990;
  • Crenicichla virgatula, Ploeg, 1991.

 

ETYMOLOGIE

Le nom anamiri est un nom en apposition qui fait référence, en tupi-guarani, au mot «Anãmiri», qui signifie «nain», en référence à la petite taille de cette espèce.

 

DESCRIPTION

Cette description est fondée sur un échantillon de 44 spécimens prélevés en milieu naturel dont le plus grand spécimen mesurait 47.8 mm SL.

 

Il faut noter  les caractères physiques suivants concernant Crenicichla anamiri :

Corps allongé et comprimé latéralement,

La hauteur du corps augmente du museau à la nageoire pectorale; hauteur uniforme à partir de ce point jusqu’au pédoncule caudal.

Tête plus longue que profonde.

Museau arrondi en vue dorsale, conique ou modérément pointu en vue latérale.

Mâchoire inférieure légèrement pronostique.

Joue avec de minuscules écailles cycloïdes; quatre rangées sous l’œil.

Processus prémaxillaires ascendants atteignant la marge orbitale antérieure. Le pli postlabial de la mâchoire supérieure atteint la ligne verticale par la narine et le pli postlabial de la mâchoire inférieure atteint la verticale par le bord antérieur de l’orbite.

Orbite latérale, non visible de dessous.

Narine dorsolatérale, plus proche du bord dorsal de la tête que du bout du museau. Marge verticale préoperculaire dentelée, avec une série de 12 à 21 épines bien développées.

Présence d’une à six épines sur le bord postérieur du supracleithrum.

Écailles cycloïdes sur la tête, la zone prédorsale, le long de la base de la nageoire dorsale, de l’abdomen, entre les nageoires pelvienne et anale et le long de la base de la nageoire anale. Échelles prédorsales petites et irrégulièrement organisées.

Rangées d’échelle circumpeduncular 18-22 (y compris la ligne latérale).

Écailles entre la ligne latérale supérieure et la base de la nageoire dorsale organisées sur 5-7 rangées antérieures, deux postérieures, trois rangées d’écaille entre les lignes latérales supérieure et inférieure.

La ligne latérale est légèrement plus grande et plus allongée que les autres.

Ligne latérale supérieure et inférieure avec 19/7 (2), 19/8 (1), 20/7 (1), 21/7 (9), 21/8 * (10), 21/9 (2), 22 / 7 (6), 22/8 (6) ou 23/6 (1), et écailles de trait latérales sur la nageoire caudale avec 1 (4) ou 2 * (34).

Échelles des séries E1 51 (1), 55 (2), 56 (4), 57 (4), 58 (16), 59 * (10) ou 60 (1).

Nageoires dorsale, anale, pectorale et pelvienne sans écailles.

Squamation de la nageoire caudale s’étendant au quart de la nageoire caudale.

La longueur de la première épine dorsale correspond au quart environ de la dernière épine dorsale; épines augmentant progressivement jusqu’à la cinquième, puis sous-égales après la sixième.

Épines et rayons de la dorsale XVIII, 8 (1), XVIII, 10 (1), XIX, 9 (5), XIX, 10 (2), XIX, 11 (9), XX, 8 (1), XX, XX, 9 (3), XX, 10 * (15) ou XXI, 9 (1).

La pointe de la nageoire anale à rayons mous est pointue et va jusqu’à la base de la caudale. Epines et rayons anale-nageoire III, 7 (1), III, 8 (18), III, 9 * (17) ou III, 10 (2).

La nageoire caudale est arrondie, avec les rayons médians légèrement plus allongés que les autres. Nageoires pectorale et pelvienne légèrement pointues, avec des rayons médians plus allongés que les autres.

Rayons des nageoires pectorales 13 (6), 14 * (28) ou 15 (4).

Nageoire pelvienne insérée en arrière de la base de la nageoire pectorale, avec le premier rayon plus long et les autres moins longs.

Mâchoire supérieure à deux à quatre rangées, mâchoire inférieure à trois à quatre rangées. Toutes les dents sont pointues et légèrement incurvées en arrière.

Les dents du rang extérieur sont plus larges que les dents du rang intérieur.

Premier arc branchial avec 2 (16), 3 * (22) branchisseurs sur les épibranches et 6 (3), 7 (16) ou 8 * (18) branchiateurs sur les ceratobranches.

Microbranchiospines absentes de tous les arcs branchiaux.

Plateaux dentaires pharyngés inférieurs à dents incisiviformes développées; dents plus grandes au bord postérieur de la plaque.

Plaque dentée pharyngée inférieure avec 19 dents sur la rangée postérieure et huit dents sur la rangée médiale (INPA 44344, 26.3mm SL) (Fig. 3).

Vertèbres. 17 + 13 = 30 (2), 17 + 14 = 31 (3), 17 + 15 = 32 (3), 18 + 14 = 31 (1).

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Couleurs

Présence d’une large bande longitudinale le long de la ligne médiane du corps, de couleur densément noire, de la pointe du museau à l’opercule, gris foncé à partir de ce point jusqu’à la fin du pédoncule caudal.

On remarque neuf barres courtes, sombres, verticales et irrégulières, avec des zones non colorées à l’intérieur, reliées à une bande longitudinale large et large.

Sur la partie dorsale et le haut de la tête, la couleur jaune terne domine, tandis que l’abdomen est de couleur jaune pâle.

Les nageoires pectorale et pelvienne sont hyalines.

Les nageoires dorsale et anale sont jaune clair.

Remarques

La tache ovale sombre au milieu de la base de la nageoire caudale n’est présente que chez trois espèces du groupe Crenicichla wallacii:

  • Crenicichla urosema, Kullander, 1990 (drainage rio Tapajós),
  • Crenicichla virgatula, Ploeg, 1991
  • Crenicichla anamiri (drainage rio Xingu).

Dans la description de Crenicichla urosema, Kullander (1990) a examiné des spécimens d’une espèce non décrite de rio Xingu (décrite dans le présent document sous le nom de Crenicichla anamiri) et a suggéré que les deux espèces étaient très proches du fait de la présence de la tache caudale médio-basale.

=> Comparaison entre Crenicichla  virgulata & Crenicichla urosema & Crenicichla anamiri

Chez une autre espèce, Crenicichla virgulata, la tache de la nageoire caudale s’étend du sixième au dixième rayon et a une forme elliptique irrégulière, en étant arrondie et avec une queue incurvée. Chez Crenicichla urosema, cette tache s’étend du quatrième au onzième rayon et est plus grande. Chez Crenicichla anamiri, la tache caudale-nageoire présente une position intermédiaire: elle s’étend du sixième au onzième rayon de la nageoire caudale et se positionne plus au centre sur la nageoire, à la différence de Crenicichla virgatula et Crenicichla urosema, dont les taches sont plus concentrées.

L’examen des holotypes de Crenicichla urosema et de Crenicichla virgatula a révélé certaines différences morphométriques et méristiques par rapport à Crenicichla anamiri. Ces différences portent sur

  • la profondeur de corps de Crenicichla urosema et de Crenicichla virgatula de plus qui mesure environ 17%  de la longueur SL contre 14,4% pour Crenicichla Anamiri);
  • la largeur interorbitale supérieure à 4,5% de SL contre 4,0% de SL sur Crenicichla anamiri;
  • quatre séries d’écailles entre la ligne latérale supérieure et inférieure sur Crenicichla urosema, trois séries sur Crenicichla virgatula et Crenicichla anamiri;
  • Les échelles de la ligne latérale supérieure sont en nombre inférieur : 23/9 pour Crenicichla virgatula; 22/9 pour Crenicichla urosema et 21/8 sur Crenicichla anamiri.

Les points noirs entourés de taches blanches sur la base des écailles de la ligne latérale postérieure de Crenicichla anamiri sont également présents chez :

  • Crenicichla regani,
  • Crenicichla urosema
  • Crenicichla virgatula,
  • ainsi que dans certaines espèces de rio Paraná et de rivières brésiliennes côtières (par exemple, Crenicichla hu).

Ces points sont également présents à la base des écailles des lignes latérales antérieure et postérieure de Crenicichla macrophthalma, qui représente l’espèce type du genre.

Crenicichla anamiri mâle

Ces points, bien qu’ils ne soient pas exclusivement présents chez les représentants du groupe Crenicichla wallacii, peuvent suggérer en outre une relation étroite entre Crenicichla urosema, Crenicichla virgatula et Crenicichla anamiri.

Crenicichla anamiri est la onzième espèce de Crenicichla répertoriée dans le réseau de drainage de Rio Xingu.

Il faut savoir que :

  • Crenicichla percna, Kullander, 1991,
  • Crenicichla phaiospilus, Kullander, 1991
  • Crenicichla rosemariae, Kullander, 1997

=> ont été considérés comme endémiques.

  • Crenicichla macrophthalma, Heckel, 1840,
  • Crenicichla johanna Heckel, 1840,
  • Crenicichla marmorata, Pellegrin, 1904
  • Crenicichla regani, Ploeg, 1989,

=> sont largement répandues dans le bassin amazonien et se rencontrent également dans le Bas-Rio Xingu (Ploeg, 1991).

  • Crenicichla acutirostris, Günther, 1862,
  • Crenicichla strigata, Günther, 1862
  • Crenicichla inpa, Ploeg, 1991

=> ont été mentionnés dans rio Xingu de Ploeg (1991), mais leur statut taxonomique doit être revu, en raison de variations morphologiques et d’une large distribution. Les déclarations sur la distribution de ces trois espèces pourraient être prématurées.

Crenicichla anamiri se différencie de toutes les autres espèces de Crenicichla par la présence de dentelures sur le supracleithrum (vs absentes) à l’exception de :

  • Crenicichla notophthalmus;
  • Crenicichla regani;
  • Crenicichla urosema;
  • Crenicichla virgatula.

Crenicichla anamiri se différencie par la présence d’une tache noire elliptique verticale positionnée au centre à la base de la caudale (vs présence d’une tache ocellée sur la base de la caudale de :

  • Crenicichla notophthalmus;
  • Crenicichla regani.

Crenicichla anamiri se différencie par la présence de deux à quatre rangées de dents dans les deux mâchoires (par rapport à plus de quatre rangées) de :

  • Crenicichla regani;
  • Crenicichla urosema;
  • Crenicichla virgatula;
  • Crenicichla virgatula.

Crenicichla anamiri se différencie par la présence de barres verticales sur la nageoire caudale (vs absence).de :

  • Crenicichla urosema.

 

DIMORPHISME SEXUEL

La nageoire dorsale, chez les femelles, comprend une fine bande submarginale grisâtre distale, suivie d’une bande orange rougeâtre en dessous, s’étendant de la 15e épine au troisième ou au sixième rayon doux.

Crenicichla anamiri femelle

La nageoire caudale est en grande partie hyaline, avec des bords grisâtres et avec quatre à cinq taches allongées verticales foncées.

La plus grande et la plus visible des taches de la nageoire caudale se situent au centre de la base de la nageoire, suivie de trois à quatre barres moins nettes. Les rayons caudaux moyens sont jaunâtres.

Crenicichla anamiri mâle

Présence de rayures blanches diagonales de manière dorso-postérieure sur la nageoire caudale.

 

DISTRIBUTION

Tous les spécimens ont été collectés dans le moyen rio Xingu et dans le rio Bacajá, en amont de la Volta Grande do Xingu.

Notes écologiques

Tous les spécimens de Crenicichla anamiri ont été collectés pendant la saison sèche (figure 5) à l’aide de sennes ou d’épuisettes, près du rivage ou sur des plages sablonneuses adjacentes aux racines de la végétation riveraine.

Carte du nord du Brésil et d’une partie du drainage de Rio Xingu montrant les sites de collecte de Crenicichla anamiri.

Certains points peuvent représenter plus d’un plot (étoile : position de prélèvement de l’ holotype).

État de conservation

La découverte en cours de nouveaux taxons sur le rio Xingu souligne l’importance, le manque de connaissances et les inquiétudes quant à l’avenir de l’ichtyofaune de ce bassin hydrographique qui est de plus en plus menacé.

Crenicichla anamiri, comme de nombreuses autres espèces de poissons du rio Xingu, est apparemment dépendant des racines des arbres sur les plages de sable, et sa zone d’occurrence comprend Volta Grande do Xingu, un des sites qui sera largement affecté par la construction de Barrage de Belo Monte.

Il s’agit d’une centrale hydroélectrique majeure, presque achevée, qui déviera le cours principal de la rivière vers un grand réservoir.

Statut de l’UICN

L’ UICN ( International Union pour C observation de Nature et des ressources naturelles) = Union mondiale pour la nature Liste rouge des espèces menacées

Les niveaux de risque selon l’UICN

  • EW => Disparue dans la nature (dans la nature éteinte)
  • CR => danger critique d’extinction (une Espèce en voie de disparition)
  • EN => En danger (risque élevé)
  • VU => vulnérable (en voie de disparition)
  • NT => Quasi menacé (Quasi menacé)
  • LC => Préoccupation (pas mise en danger)
  • RE => Sur le plan régional Éteint (régional ou national éteint)
  • DD => Données insuffisantes
  • NE => Non évalué

Compte tenu des sites d’échantillonnage enregistrés pour l’espèce, Crenicichla anamiri serait classée comme espèce NT (presque menacée), selon les catégories et critères de l’UICN.

La zone d’occurrence estimée pour Crenicichla anamiri était évaluées à 12 064 326 km² : pour être prise en compte et classé dans la catégorie vulnérable – VU, il faudrait que le critère B1 soit inférieur à 20 000 km²).

La zone d’occupation estimée était de 3 958,12 km² : pour être considérée comme une VU, il faudrait atteindre le critère B2 <2 000 km².

Dans les deux cas, EOO et AOO ne font pas partie des catégories menacées.

Même avec le barrage de Belo Monte, il semble que Crenicichla anamiri ne soit pas fortement affecté, contrairement aux autres espèces fortement dépendantes des eaux rapides et des substrats rocheux.

D’une puissance de 11 200 mégawatts, le barrage de Belo Monte sera le troisième plus grand barrage du monde avec celui des Trois Gorges en Chine et celui d’Itaipu entre le Brésil et le Paraguay. D’un montant de plus de 11 milliards de dollars, sa construction va permettre d’approvisionner 23 millions d’habitants en électricité. Un enjeu crucial pour le Brésil, selon le gouvernement, car les besoins énergétiques du pays devraient être multipliés par 2,5 d’ici 2030.

    D’autant que ce barrage va également créer 18 000 emplois directs et 80 000 emplois indirects, sur une population de près de 200 millions d’habitants au Brésil. Ce qui n’est pas négligeable pour un pays qui est en plein développement. En tant que quatrième plus grand émetteur de gaz à effet de serre, le Brésil tient un rôle important dans le développement durable. Il est le cinquième producteur mondial d’énergies renouvelables. Il utilise ces énergies à 46% et le pétrole, le gaz naturel et le charbon minéral à hauteur de 52%. Tout comme le secteur agricole, le secteur énergétique est tout aussi capital pour la prospérité économique du Brésil. D’où l’importance de construire un barrage hydroélectrique comme celui de Belo Monte.

    Mais un tel barrage a aussi de très déplorables conséquences.

    – 1500 km2 de forêts vont être détruits. Les poissons vont eux aussi disparaitre de la rivière de Xingu une fois le barrage construit, et les autres espèces animales continuer d’être menacées.

     – surtout 20 000 à 40 000 indiens seront contraints d’ici 2014-2015 de quitter leurs habitats et de chercher ailleurs leur nourriture qui provient essentiellement essentiellement de la chasse et de la pêche..

    – en dehors des peuples connus, on a décelé l’existence d’Indiens isolés dans la région affectée par le barrage, qui ont très peu d’immunité contre les maladies introduites par les étrangers et sont ceux qui courent les plus grands risques.

Le Rio Xingu, un fleuve brésilien long d’environ 2.000 km, abrite sur ses berges de nombreux peuples indigènes tels les Araras, les Jurunas, les Arawetés, les Xikrins, les Asurinis, les Parakanãs ou encore les Kayapos, dont l’un des représentants s’est rendu célèbre dans le monde entier. Le chef Raoni lutte en effet depuis plus de 30 ans contre la déforestation en Amazonie et, depuis quelques années, contre la construction du barrage de Belo Monte. Ce projet représente à lui seul le dilemme auquel doit faire face la sixième puissance économique mondiale. Le Brésil souhaite réduire la déforestation et ses émissions de gaz à effet de serre (-38 % d’ici 2020), tout en améliorant rapidement la santé de son économie et en fournissant de l’électricité verte à plusieurs millions de foyers.

La construction du barrage entre dans un programme de croissance accélérée mis en place par le président Lula da Silva en 2007. Les travaux ont débuté en janvier 2012, mais des décisions de justice ont ensuite freiné leur avancée. En cause, les tribus indigènes n’ont pas été consultées avant la délivrance de certains permis. Ils sont pourtant particulièrement concernés par le projet pour différentes raisons.

Ce projet visant à construire le troisième plus puissant barrage de la planète réquisitionne en effet un territoire de 1.500 km2, dont 503 km2 seront inondés une fois les travaux achevés (chiffre du consortium Norte Energia). La quantité de terre à déplacer serait par ailleurs plus importante que celle extraite durant la construction du canal de Panama, selon l’AFP.

Pour ce faire, 12.000 ouvriers se relaient jour et nuit, mais des renforts supplémentaires sont attendus durant l’année en cours. Les effectifs pourraient ainsi monter à 22.000 personnes. À ce chiffre s’ajouteraient 40.000 emplois indirects, selon Norte Energia. La première des 27 turbines doit entrer en fonctionnement en 2015. De nombreux chiffres circulent sur le coût de ce projet. Certaines sources évoquent un montant de 13 milliards de dollars (10 milliards d’euros), tandis que d’autres avancent plutôt un coût global de 22,5 milliards de dollars (17,3 milliards d’euros). Concrètement, comment tout cela se traduit-il pour les Indiens ?

Le barrage de Belo Monte au Brésil aura une puissance de 11.233 MW. Il devrait fournir de l’électricité à 23 millions d’habitants.

En outre, Crenicichla anamiri est inscrit au Parc national (PARNA) de Serra do Pardo, une zone protégée située à l’écart de l’influence du Belo Monte.

Des efforts de collecte supplémentaires fourniraient certainement davantage d’informations sur la biologie et la résilience de cette espèce.

  

ALIMENTATION

Ce Crenicichla nain est un omnivore et piscivore. Les poissons de cette espèce sont des prédateurs typiques. Dans le milieu naturel, ils se nourrissent de petits crustacés et larves d’insectes qu’ils trouvent parmi les roches.

Les poissons de cette espèce sont aussi des prédateurs typiques. Dans l’environnement naturel, ils se nourrissent de petits crustacés et de larves d’insectes qu’ils trouvent parmi les rochers.

Il n’existe pas à ce jour de « retour d’expérience aquariophile » sur l’élevage et la maintenance de ces poissons. A l’instar des autres Crenicichla, on peut supposer que les spécimens élevés en aquarium prendront volontiers la plupart des aliments, mais les poissons sauvages capturés pourraient exiger des aliments vivants ou au moins congelés.

Pour une bonne acclimatation de ces poissons, une variété d’aliments est essentielle, car comme cela a déjà été souligné, il a été rapporté que la maladie du trou dans la tête peut être attrapée par des Crenicichla mal nourris.

Nourrissez-les régulièrement avec des nourritures vivantes et congelées, même pour pêcher qui acceptera les nourritures sèches. Les vers de terre, les vers de farine sont idéaux, et les crustacés aussi car c’est ce que ce Crenicichla peut trouver aussi dans la nature.

En captivité, moyennant cette acclimatation qui a été évoquée ce poisson prendra facilement du krill congelé, des vers de verre et des vers de vase, et pourra également être habitué à la nourriture granulée de haute qualité.

Privilégiez toujours un type de nourriture qui tombe au fond et il est conseillé de leur donner occasionnellement un mélange haché nutritif composé de crevettes, de filets de poisson marin, d’épinards et d’une petite quantité de petits pois.

On peut dire que cette espèce peut donc être nourrie avec des aliments secs (paillettes, granulés), de la nourriture fraîche et de la nourriture congelée. Pour éviter les carences, il est recommandé de varier les types de nourriture.

Comme pour tous les poissons de cette famille, il convient de ne pas trop les nourrir pour éviter de polluer l’eau. Pour un poisson adulte, vous pouvez le nourrir une fois par jour et pensez à pratiquer une journée de jeun par semaine qui sera une excellente façon de stimuler leur appétit et de leur éviter un engraissement néfaste.

 

EAU

  • Dureté : de 5 à 8 ° dGH,
  • pH 6,5 à 7,0.
  • Température de l’eau est de 28 à 30 ° C.
  • Conductivité : environ 100 µS

En règle générale, la valeur du pH est de 6,5 dans une plage légèrement acide, la conductivité à environ 25 µS / cm2.

 

AQUARIUM

Avec une taille finale de 5 cm, cette espèce est plutôt très petite en regard de certains de ses congénères Crenicichla habitant les mêmes eaux. Les Crenicichla anamiri habitent la rivière principale, et surtout les bords sableux. On peut supposer que ces Crenicichla auront besoin d’avoir un substrat en quantité suffisante pour leur frai.

Comme tous les membres du groupe lugubris, un bac de 200-300 litres constituera une bonne base de départ pour l’élevage d’un de groupe de 5-6 individus qui permettra aux poissons de se constituer au minimum un couple. A l’instar, des autres Crenicichla de cette région, l’aquariophile devra assurer des changements d’eau fréquents.

Ils ne semblent pas, à priori, pas trop exigeants en ce qui concerne la chimie de l’eau, mais si vous souhaitez essayer de les reproduire, imitez l’eau de Rio Xingu – pH 6,5.

Crenicichla anamiri évolue dans les couches basses et moyennes de l’aquarium.

 

REPRODUCTION

Aucun cas de frai de ce poisson n’a été signalé à ce jour (ce qui n’en exclut pas la possibilité), mais de nombreux amateurs, y compris Mike ZEBROWSKI du Michigan, ont remarqué pendant la maintenance de ces poissons, un comportement fréquemment  rencontré chez les autres Crenicichla tout particulièrement en période de reproduction, lors des parades effectuées par des couples de Crenicichla dandara.

On dit que ces poissons préfèrent les cavernes et les recoins dans la nature, il est fort probable que leur reproduction s’effectue dans ce type de havre… et surtout à l’abri des regards indiscrets !

 

REFERENCES

Eschmeyer, W. N. (Ed.). Catalog of fishes: genera, species, references. San Francisco, California Academy of Sciences. Available from:

http://researcharchive.calacademy.org/research/ichthyology/catalog/fishcatmain.asp).(17 March2015).

  • Gottwald, J. 2007. Die Crenicichla des rio Xingú. Aquaristik- Fachmagazin, 193: 19-23.
  • Günther,   1862.  Catalogue  of  the  fishes  in  the  British
  • London, British Museum (Natural Histor y), v. 4. 534p. Catalogue of the Acanthopter ygii Phar yngognathi and Anacanthini in the collection of the British Museum.
  • Heckel, J. 1840. Johan Natterer’s neue Flussfische Brasilien’s nach den  Beobachtungen  und  Mittheilungen  des Entdeckers beschrieben. Annalen des Wiener Museumns der Naturgeschichte, 2: 327- 470.
  • IUCN Standards and Petitions Subcommittee. 2014. Guidelines for using the IUCN Red List Categories and Criteria. Version11. Prepared by the Standards and Petitions Subcommittee. Available from http://www.iucnredlist.org/documents/ RedListGuidelines.pdf. (31 May 2015).
  • Kullander, S. O. 1979. Species of Apistogramma (Teleostei, Cichlidae) from the Orinoco Drainage Basin, South America, with descriptions of four new species. Zoologica Scripta, 8: 69-79.
  • Kullander, S. O. 1986. Cichlid fishes of the Amazon River drainage of Per u. Stockholm, Swedish Museum of Natural Histor y, 431p.
  • Kullander, S. O. 1988. Teleocichla, a new genus of South American rheophilic cichlid fishes with six new species (Teleostei: Cichlidae). Copeia, 1: 196-230.
  • Kullander, S. O. 1990. A new species of Crenicichla (Teleostei: Cichlidae)  from  the  rio  Tapajós,  Brazil,  with  comments on interrelationships of small crenicichline cichlids. Ichthyological Exploration of Freshwaters, 1: 85-93.
  • Kullander, S. O. 1991. Crenicichla phaiospilus and CRENICICHLA percna, two new species of pike cichlids (Teleostei: Cichlidae) from the rio Xingu, Brazil. Ichthyological Exploration of Freshwaters, 1: 351-360.
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Une réflexion sur « Crenicichla wallacii anamiri »

  1. Bonsoir, article très intéressant à la fois pour les aspects purement aquariophiles mais aussi pour l’aspect environnemental et humain que j’ignorais totalement. Merci, Franck

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