Chiapaheros grammodes

Chiapaheros grammodes – TAYLOR & MILLER, 1980

Anciennement classé dans les genres Nandopsis, Parachromis et Herichthys. Chiapaheros grammodes est actuellement en attente d’un reclassement, restant limité dans le genre Cichlasoma, ainsi que d’autres espèces similaires telles que Amphilophus beani et Amphilophus istlanum.

Le mâle Chiapaheros grammodes a une grosse tête, ce qui lui donne l’apparence d’une tête trop grosse pour son corps.

Pour de nombreuses autres raisons et pour celle-ci en particulier, on surnomme donc souvent les Chiapaheros grammodes  : Les mini-doviis !

REPARTITION

Amérique centrale : Mexique et Guatemala – Chiapaheros.

La distribution type de Chiapaheros grammodes se fait dans :

  • le Rio Grande de Chiapas ;

le Rio Grande de Chiapas

  • le Rio Grijalva sur le versant atlantique du Mexique ;

Rio Grijalva

  • le Rio Lagartero au Guatemala ;

Rio Lagartero

La patrie originelle de Chiapaheros grammodes est “Central Chiapas Dépression”, un plateau montagneux (600 à 900 mètres d’altitude), situé entre le massif central au nord et l’éperon volcanique de la “Sierra Madre” au sud.

L’endroit de répartition de Chiapaheros grammodes est ce qu’on appelle typiquement la “Dépression centrale du Chiapas”.

Ce sont deux chaînes de montagnes qui se rejoignent au Guatemala et forment au pied des collines (au Mexique) une sorte de cuvette : la dépression centrale du Chiapas.

C’est ici, au sein de cette cuvette que coule le Rio Grande de Chiapas, l’un des fleuves d’approvisionnement du Rio Grijalva.

En 1968, la construction d’un barrage hydroélectrique sur la rivière Angostura a commencé sur ce site, ce qui a radicalement changé l’habitat de Chiapaheros grammodes en 1974 lors de la mise en service du barrage.

C’est devenu le plus grand des quatre barrages qui contrôlaient l’eau à Grijalva.

Là où autrefois des passages étroits passaient dans un réseau de petites rivières, un immense lac avait été créé.

Il n’est pas difficile d’imaginer que l’évolution devrait faire un pas en avant à l’heure actuelle.

Là où autrefois un réseau de petites rivières traversait d’étroits passages de montagnes, un immense lac émergeait.

Il n’y a que deux options, ajustement ou extinction !

On peut dire de Chiapaheros grammodes qu’il a réussi parfaitement à adapter, car plus en amont dans les rivières à écoulement rapide du Guatemala, on rencontre encore Chiapaheros grammodes, toujours des eaux stagnantes, celles du lac Angustora (le réservoir qui a surgi après l’achèvement du barrage).

Comme toujours, pour tous les animaux impactés par les travaux “humains”, il n’y a que deux options : changement ou extinction !

 Biotope naturel

Les individus adultes vivent dans le chenal principal où l’eau coule de moyenne à forte vitesse.

La rivière est relativement peu profonde et ne dépasse pas 2 mètres de profondeur.

L’eau est claire mais s’assombrit légèrement pendant la saison des pluies à cause du ruissellement et des boues.

Les jeunes adultes et les juvéniles sont principalement rencontrés dans les régions plus côtières où l’eau est proche des biotopes d’eaux noires.

Le fond est constitué de gros rochers, de cailloux, de gravier et d’argile.

Les plantes aquatiques sont rares, mais de longues algues vertes peuvent être présentes à grande échelle dans certaines zones.

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ÉTYMOLOGIE

Le nom de genre Chiapaheros vient de l’emplacement type, le Rio Chiapa, situé dans la partie supérieure du Rio Grijalva.

De plus, le nom semble avoir déjà été inclus dans une banque de données génétiques correspondant aux données de séquence de CONCHEIRO-PEREZ et autres, 2006.

Ce nom est donc également une reconnaissance à l’égard de Gustavo CONCHEIRO-PEREZ qui a réussi à distinguer cette espèce.

Les Chiapaheros grammodes tirent leur nom du mot grec “gramma ” qui signifie “rayé” , en rapport aux rayures uniques (généralement 7 rayures vues de côté) sur le museau qui distingue ce poisson de tous les autres Herichthyines.

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SYNONYMES

  • Cichlasoma grammodes – TAYLOR & MILLER, 1980;
  • Herichthys grammodes – TAYLOR & MILLER, 1980;
  • Parachromis grammodes – TAYLOR & MILLER, 1980;
  • Nandopsis grammodes – BURGESS, 2000;
  • Chiapaheros grammodes – McMAHAN & AL, 2015.

NOMS COMMUNS

  • Chiapa de Corzo-ciklid ;
  • Mojarra del Chiapa de Corzo ;

DESCRIPTION

Ce poisson ressemble beaucoup aux Guapotes des genres Petenia et Parachromis, ce qui signifie qu’il est parfois appelé en plaisantant “mini-Dovii“.

Pourtant, cette similitude n’est que convergente et le poisson a maintenant acquis son propre genre.

A savoir, sa prétendue relation avec Amphilophus istlanum appartient définitivement au passé même si il existe encore une “relation étroite”.

De nature à l’identifier, Chiapaheros grammodes possède :

  • Une grande bouche, on notera principalement ses grandes lèvres, son museau rayé et ses longues rangées de points rouges ;
  • Des bandes sur le visage et longues rangées de points rouges faisant penser à l’apparence d’un Indien sur un sentier de guerre !

Taille

  • Mâle : environ 25 centimètres,
  • femelle : 21 centimètres

Le nom mini-Dovii qui lui est parfois attribué, est quelque peu trompeur car ces animaux atteignent au mieux 25 centimètres de longueur quand ils sont maintenus en aquarium. Ceci s’applique seulement aux mâles, les femelles restent un peu plus petites.

Comparé à un Dovii, il est certes petit, car Parachromis dovii atteint, en ce qui le concerne une bonne taille d’un demi-mètre à l’âge adulte.

Ce poisson ressemble pourtant beaucoup aux espèces de “Petenia” et “Parachromis”, aussi, comme cela a déjà été évoqué, et c’est pour totes ces raisons qu’il est parfois improprement appelé “mini-Dovii”.

Cependant, cette ressemblance n’est que convergente et le poisson appartient bien à sa propre espèce.

La différence entre les sexes est également visible sur les opercules des poissons adultes. Les mâles sont parsemés de petites taches noires, qui manquent aux femelles.

Une autre caractéristique morphologique, qui permet de reconnaître clairement le sexe, est une manière différente de colorer la couleur rouge.

Chiapaheros grammodes mâle

Chez les mâles, c’est la place au centre de chaque échelle, formant un motif strict.

Les femelles ne portent pas de tache rouge au milieu mais sur les bords des écailles.

Cela crée un modèle complètement différent.

Pendant la période de reproduction, les jeunes femelles sont complètement ou partiellement teintes en noir.

Cette propriété diminue plus tard en vieillissant.

En plus de la couleur rouge, le poisson présente également des nuances de bleu très translucides dans certaines conditions d’éclairage.

Les poissons jeunes ou inactifs sont généralement gris avec une traînée latérale ou présentent des taches sombres sur le côté ou à la base de la nageoire caudale, qui sont souvent entourées d’une enveloppe bleue.

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DIMORPHISME SEXUEL

 

Couple de Chiapaheros grammodes – Mâle en haut et femelle en bas de la photo.

  • Premier critère : La taille

Les mâles deviennent plus grands et possèdent des nageoires dont les rayons sont plus longs que ceux des femelles.

Les mâles peuvent mesurer jusqu’à 26 centimètres de longueur, les femelles restent nettement plus petites à 18 centimètres.

Au sein groupe élevé dans un aquarium, le mâle alpha et sa femelle se différencieront rapidement en sortant du groupe, puis enfin viendra le tour des animaux bêta, etc…

Jusqu’à la taille d’environ 10 centimètres, une distinction des sexes n’est pas possible.

Chiapaheros grammodes juvénile – sexe indéterminé

Ensuite, le dessin de la mâchoire des mâles commence à se former et une poussée de croissance réelle est remarquée, ce qui leur confère, par rapport aux femelles, un net avantage en termes de croissance.

Les animaux bêta n’atteignent généralement pas la taille des animaux “alpha” et sont moins affirmés.

Tout cela est conditionné, bien sûr, par les conditions de maintenance en aquarium, car les animaux sauvages s’acclimatent très vite à cette vie après très peu de temps.

En raison de la forte agression intraspécifique observée dans la nature et présente même au sein des couples ayant atteint la maturité sexuelle, la reproduction peut commencer après l’âge d’un an environ.

  • Deuxième critère : la coloration

La différence de sexe chez les animaux adultes est non seulement visible en longueur, mais également sur les paupières et au niveau du cou. 

Celles des mâles sont saupoudrées de petits points sombres qui font défaut chez les femelles.

Une autre caractéristique morphologique à laquelle nous pouvons clairement définir le sexe est la manière différente dont la couleur rouge est portée.

Pour les mâles, cette couleur rouge est marquée à un endroit au milieu de chaque échelle, créant un motif en forme de rangées serrées.

Chiapaheros grammodes – Mâle mature avec toutes ses couleurs

Les femelles, en revanche, ne portent pas le rouge au centre, mais sur les bords : Cela leur confère un modèle de coloration complètement différent, une sorte de motif en forme de grille ou de maillage.

On pourrait, par association, penser à des bas résilles rouges, on supposera au passage que les mâles Chiapaheros grammodes trouvent cela irrésistible.

Chiapaheros grammodes – Jeune femelle mature avec toutes ses couleurs

Pendant la saison de reproduction, les jeunes femelles Chiapaheros grammodes deviennent complètement ou suivant le cas, partiellement noires.

Cette propriété diminue à un âge plus avancé.

En plus de la coloration rouge, les animaux peuvent également afficher de magnifiques teintes bleues irisées dans certaines conditions d’éclairage.

Les animaux jeunes et / ou sexuellement actifs sont généralement gris avec une bande latérale ou présentent une tache sombre sur le flanc et / ou la racine de la queue, qui est souvent entourée d’une bordure bleue.

En grandissant, les Chiapaheros grammodes deviennent également plus colorés avec plus de points rouges sur le corps que les femelles et ils portent des marques nettement plus nettes.

Les lignes sur les joues se dissolvent plus tard en taches principalement rouges, n’oublions pas que ce sont elles qui ont donné son nom à l’espèce (grammodes = avec lignes) !

D’une façon générale, ces différences sont détectables très tôt en raison des différences de couleur.

Le mâle a une tache rouge sur chaque écaille du corps, tandis que la femelle a des écailles entourées de rouge formant un motif de maille et, contrairement au mâle, n’a pas de rayons rouges sur l’opercule.

  • Troisième critère : la bosse frontale

Les deux sexes peuvent présenter des bosses sur la tête, mais ces bosses sont plus grandes chez les mâles.

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COMPORTEMENT

Chiapaheros grammodes est réputé assez agressif et territorial.

Outre ces traits de caractère, il est très nerveux mais il est aussi un peu timide.

Quand ils intimidés, les Chiapaheros grammodes se réfugient souvent immédiatement dans leur territoire.

A contrario, ils peuvent se montrer agressifs envers les autres espèces qui menacent leur hiérarchie, et il est préférable de les garder avec des espèces plus grandes afin de limiter leurs pulsions.

Les relations entre les époux, même au sein d’un couple constitué et réputé fiable pour s’être reproduit à plusieurs reprises, traversent souvent des périodes de turbulences et d’agressions considérables.

Leur séparation en dehors des périodes de reproduction est une pratique courante et recommandée, en particulier dans les aquariums de taille insuffisante.

Ce type pratique est nécessaire pour une cohabitation relativement harmonieuse.

Par contre, les couples restent souvent fidèles l’un à l’autre.

L’agressivité intrinsèque de cette espèce recommande donc au propriétaire de Chiapaheros grammodes de répartir les animaux le plus tôt possible dans plusieurs bacs ou au moins d’offrir un grand aquarium pourvu de nombreuses cachettes.

Bien que les animaux ne grandissent que très lentement jusqu’à la maturité sexuelle, ils ont toujours besoin de suffisamment de nourriture.

Celle ci doit de préférence leur être distribuée sous forme de bâtons et de crevettes ou bien entendu de nourriture vivante de taille appropriée.

Des Chiapaheros grammodes affamés, en pleine croissance, s’en prendront à leurs congénères plus faibles ou, quand ils auront l’âge adulte, assouviront leur faim sur des habitants du bassin plus faibles.

La distribution des aliments à cette espèce est également un instant très intéressant de leur comportement  à observer !

Hors de l’abri, caverne, crevasse, où ils s’abritent, ces animaux par ailleurs calmes, se précipitent, attrapent la nourriture ou déchirent des morceaux et disparaissent tout aussi rapidement.

Plus la température est élevée, plus la faim et l’agressivité sont grandes.

Dans leur jeunesse et pendant toute la phase de croissance jusqu’à l’âge adulte,  les Chiapaheros grammodes se comportent en règle générale plutôt comme des cichlidés discrets et calmes, mais quand ils grandissent, progressivement ils peuvent se transformer en véritables tyrans, y compris si la maintenance de ces poissons se fait dans un grand aquarium.

Malgré ces traits de caractères, dans de bonnes conditions de maintenance en aquarium, les couples restent souvent fidèles l’un à l’autre.

Si l’on tient compte de ces facteurs, on peut garder ces animaux dans des aquariums à partir de 1,6 mètre de longueur, en compagnie de poissons de taille égale, avec la perspective de garder tout ce beau monde dans la meilleure forme possible.

 

EAU

La qualité de l’eau joue un rôle mineur dans maintenance de Chiapaheros grammodes.

C’est un poisson adapté aux rivières à courant modéré à fort, aux eaux bien oxygénées et alcalines, ayant des valeurs de :

  • pH : 7,0 à 8,0 ;
  • La température peut varier de 24º à 30º, elle fluctue en fonction des saisons ;
  • L’eau est normalement dure à très dure, de 10 à 33 Dgh et avec une dureté carbonate qui dépasse souvent la dureté totale.

Une eau propre et bien oxygénée sont les facteurs d’une maintenance réussie de Chiapaheros grammodes .

ALIMENTATION

Ces mangeurs avides de poissons, dans la nature se nourrissent principalement de poissons, de mollusques et d’insectes aquatiques.

Son corps étendu, sa grande bouche, ses dents qui s’attachent et une queue en forme de spatule montrent clairement qu’il s’agit d’un prédateur !

En effet, dans la nature, le régime alimentaire est constitué de petits vertébrés mais principalement de poissons capturés dans des embuscades organisées par Chiapaheros grammodes.

Ce mode de prédation et cette technique de chasse sont aussi reproduits en aquarium.

De leur cachette, il est possible d’observer ces animaux normalement calmes qui bondissent et frappent rapidement à l’apparition de leurs proies puis disparaissent tout aussi rapidement.

Selon les habitudes alimentaires de Chiapaheros grammodes, il est parfaitement possible aussi de nourrir ces poissons avec des granules additionnés de mysis, de krill, de chair de moules et de morceaux de poisson.

Si l’espèce mange du poisson et elle peut aussi se nourrir, en aquarium, de la plupart des types de pellets proposés dans le commerce aquariophile.

Elle consommera aussi bien aussi des poissons décongelés, des larves de crevettes et de moustiques.

Dans les aquariums, les Chiapaheros grammodes ont besoin d’une alimentation riche en protéines, bien que les aliments à base de plantes soient également recommandés.

Les Chiapaheros grammodes acceptent facilement la plupart des aliments, qu’il s’agisse de pellets, de petits poissons, d’insectes ou de crevettes. Il est important de varier leur alimentation.

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AQUARIUM

C’est une espèce extrêmement agressive pendant le frai, en particulier contre les espèces apparentées, et comme il a besoin d’une aire de reproduction plutôt vaste, un grand aquarium est absolument nécessaire pour ces cichlidés.

Seuls les autres gros poissons très robustes peuvent être conservés avec cette espèce car Chiapaheros grammodes peut devenir intolérant s’il n’est pas gardé seul.

Des groupes de tétra plus grands, tels qu’Astyanax, créent un environnement de nature à rassurer Chiapaheros grammodes.

L’aquarium sera avantageusement décoré avec de grosses pierres ou des racines qui forment des surfaces verticales ou fortement inclinées où la femelle peut placer son rhum.

Il ne faut pas hésiter pas à construire, dans le bac, une sorte de caverne où la femelle pourra se cacher et s’abriter du mâle, particulièrement en période de reproduction où ce dernier devient parfois un peu trop virulent.

Les changements d’eau réguliers sont toujours importants en volume et surtout réguliers, car ils mangent beaucoup et polluent tout autant !

Taille minimale de l’aquarium

L’aquarium doit mesurer au moins 150 centimètres de long, et doit etre réalisé avec une décoration à base de bois mort immergé et de roches délimitant des territoires et créant des barrières visuelles.

Les refuges sont essentiels pour Chiapaheros grammodes afin qu’il puisse se sentir en sécurité.

Chiapaheros grammodes n’est certainement pas un poisson pour débutant.

REPRODUCTION

L’espèce est un acteur monogame biparental.

Mise en condition

Pour la reproduction, il est possible d’utiliser des couples arbitrairement composés ensemble, à condition que vous définissiez le mâle qui devra toujours être plus grand que la femelle ajoutée.

Après l’introduction du couple nouvellement constitué, une brève confrontation de mâchoires à mâchoires entre les nouveaux époux a souvent lieu, celle-ci étant rarement observée chez les couples plus âgés.

Cette confrontation pendant laquelle les époux semblent se jauger ne donne lieu à aucune blessure, c’est simplement leur façon de se faire la cour qui se manifeste clairement, et cela se produit à condition que la température soit portée à 27°C ou plus.

Par la suite, il faudra  stimuler ces animaux en leur distribuant des aliments vivants ou congelés : Ces aliments devront être riches en  protéines.

Bien mis en conditions de se reproduire, la couleur du mâle devient un peu plus intense; les points rouges qui recouvrent le corps dans la nageoire dorsale irisée turquoise deviennent encore plus perceptibles.

Chez les femelles, le corps prend la couleur d’un noir de fumée bien marqué au niveau des nageoires abdominales.

Seule la nageoire dorsale reste vert métallique avec une bordure rouge sans pointillé.

De plus, tout le corps ressemble à une cuirasse métallique et brillante !

Parade nuptiale

La formation du couple est l’une des plus spectaculaires manifestations de parade nuptiale que l’on puisse observer chez les cichlidés.

Avant de pondre, le couple nettoie une zone située au milieu du territoire sur du sable, qui peut atteindre un mètre de diamètre, libérant ainsi un sol plat où les œufs pourront ensuite être pondus.

En règle générale, c’est la femelle génitrice qui commence l’activité et manifeste son désir de pondre.

Les femelles deviennent noires sur tout le corps. Sa nageoire dorsale irisée turquoise avec une bordure rouge la rend très visible et reconnaissable.

À proximité de la crevasse choisie, de la grotte ou à l’abri d’un point racine en surplomb, le mâle décrit des cercles.

Après un court moment, les deux compères nagent dans l’aquarium avec des battements saccadés en position parallèle et antiparallèle.

Cette phase de pré-accouplement, initiale peut durer plusieurs jours.

Avec beaucoup de mouvement et d’agressivité, la femelle commence par changer sa couleur et adopte une coloration très sombre, tout en taquinant le mâle et en essayant de l’attirer dans son nid.

La parade est souvent réalisée sur une surface plane, généralement cachée et malheureusement difficile à observer.

 Ponte

300-500 œufs sont pondus sur une surface de préférence verticale…mais ce n’est pas obligatoire !

Ils éclosent au bout de 3 jours environ.

Quand les œufs ont éclos, les larves sont déplacées dans un endroit jugé plus sûr par les nouveaux parents qui se situe généralement une fosse creusée, par leurs soins, dans le sable.

Les œufs sont relativement gros et confirment que nous avons affaire à un poisson réophilique (un poisson d’eau courante).

Leur grosse taille les rend plus aptes à résister aux turbulences de la rivière dans laquelle ils naissent en milieu sauvage.

Cependant, de gros œufs nécessitent également un temps de développement plus long.

Après 2 à 4 jours, les larves à couver sont logées dans des fosses et ces emplacements sont régulièrement changées par les parents.

Eclosion

Au final, cela peut prendre cinq jours pour que les jeunes éclosent et enfin six autres jours pour que les jeunes nagent librement.

Les alevins nagent donc librement au bout de 7 à 9 jours supplémentaires. 2 à 4 jours après le début de la nage libre, le mâle a toujours à son compte la défense de son nid, mais cette attitude se caractérise davantage par la souveraineté que par l’agression.

Quand ils atteint le stade de la nage libre, les jeunes alevins sont en permanence suivis et guidés par les deux parents.

Initialement, les alevins sont d’abord accompagnés par la mère, puis rapidement par les deux parents.

Le couple protège efficacement le territoire de sa petite famille en se répartissant les taches : d’une part la femelle protège les parties centrales du territoire, le l’autre le mâle garde les limites extérieures de ce grand territoire.

En effet, l’espace de sécurité autour de la famille toute fraîche, créé par le mâle, se situe entre 50 et 70 centimètres autour de la zone d’évolution des alevins.

Les alevins restants dans le bac sont accompagnés par les parents pendant une période située entre 10 et 30 jours.

Depuis qu’ils sont nés, ils se satisfont allègrement de petits morceaux de nourriture et ont souvent faim.

Les soins parentaux vont souvent si loin qu’ils laissent leurs jeunes enfants (qui manquent de nourriture) se repaître du mucus de leur corps et même jusqu’à la peau pourtant épaisse des parents.

Nous voyons plus souvent ce type de scène chez les cichlidés Sud-Américains.

En effet, pour éviter que les parents ne souffrent de lésions cutanées graves après cette période, une partie importante des jeunes devra être retirée à temps avant l’épuisement des reproducteurs.

A ce stade, les alevins peuvent, mais devraient idéalement, être élevés séparément. Cependant, avec Chiapaheros grammodes, la prudence est de mise, car interrompre le cycle de reproduction du couple peut avoir de graves conséquences et expose la femelle à un risque d’agression à l’égard de sa femelle pouvant engendrer de graves blessure, voire de mort, suivant la volonté et l’humeur du mâle.

Pendant tout ce temps, il appartiendra à l’aquariophile de pas perdre de vue qu’ils peuvent devenir très agressifs y compris envers d’autres espèces présentes dans l’aquarium.

Fort de ce constat, il faudra peut-être retirer les autres habitants du bac, en particulier si ceux-là ne trouvent aucun grand refuge en dehors du territoire de ponte.

A la taille d’environ 8 centimètres, les jeunes Chiapaheros grammodes deviennent, à leurs tours sexuellement matures.

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CONSERVATION

Chiapaheros grammodes n’est toujours pas évalué par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature dans la Liste rouge des espèces menacées.

RESISTANCE AUX MALADIES

Chiapaheros grammodes n’est pas aussi sensible aux maladies que Amphilophus istlanum et Mastaheros beani ne le sont. 

Pourtant, ces animaux peuvent souffrir de problèmes intestinaux pendant la phase d’élevage.

A ce titre, la qualité de l’eau est importante pour la maintenance et la bonne croissance de ces poissons.

Les Chiapaheros grammodes, sont à l’origine, des habitants de milieu à l’eau courante, cela signifie qu’ils ont besoin d’une eau propre et bien oxygénée.

L’aquariophile devra donc équiper le bac des Chiapaheros grammodes avec des pompes proportionnellement grandes, offrant une grande capacité de filtration et pour une grande quantité d’eau.

Il ne faut pas perdre de vue que les Chiapaheros grammodes sont de préférence maintenus en groupe et dans une cuve d’une longueur de 2 mètres.

La vie en groupe des Chiapaheros grammodes ne dure qu’un temps, celui de la croissance et souvent, ce temps de paix s’achève en raison d’une forte tendance à l’agression intraspécifique propre au tempèrament de Chiapaheros grammodes.

Cette période de rémission se termine généralement par l’identification, au sein du groupe “dissout”, d’un mâle “alpha”, dominant qui impose sa domination sur tout le bac.

Cela se traduit par un groupe résiduel qui se déplace ou se cache constamment et reste loin de la vue et de la portée de ce mâle “alpha”.

Il est pourtant possible de maintenir Chiapaheros grammodes avec d’autres espèces, mais à condition que cela soit avec des espèces ayant une coloration et une morphologie différentes, telles que Vieja hartwegi ou Vieja breihdori car ce sont des espèces également présentes dans le biotope de Chiapaheros grammodes et avec lesquelles il évolue en milieu naturel et sauvage.

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TEMOIGNAGE

“Gardez et élevez cette merveilleuse bête originaire de la dépression du Chiapas au Mexique”

Par l’un des plus grands experts en cichlidés agressifs d’Amérique centrale, John GERRITSEN

Quand il s’agit de garder des cichlidés, il semble que je passe par des phases. Ma dernière lubie est l’une des guapotes; ‘Cichlasoma’ grammodes.

Au cours des vingt dernières années, j’ai gardé les grammodes «Cichlasoma» à quatre reprises.

Ils sont relativement nouveaux dans leur domaine et n’ont été introduits que très récemment en Allemagne au début des années 80.

Chiapaheros grammodes a été attribué à divers genre dans le passé, comme Nandopsis, Parachromis et Heros mais le statut générique actuel de Chiapaheros grammodes reste dans les limbes comme par KULLANDER (1996) et est encore appelé « Cichlasoma » jusqu’à ce qu’un on trouve un genre approprié à ce cichlidé sans cesse reclassé.

Chiapaheros grammodes est l’une des plus frappants de tous les “guapotes”.

Le torse a un fond beige orné de petites taches rouges, une apparence qui a valu à grammodes le surnom de “tamis cichlidé”.

Il y a une ligne latérale sombre qui va de l’œil à la queue.

Le visage est couvert de veine rouge comme des stries. Je crois que le mot grammodes se traduit du grec en anglais par des traits fins, ce qui peut vouloir dire des veines comme des stries sur le visage.

Les nageoires non appariées ont une teinte violette.

La tête est très grosse, en particulier chez les mâles, et donne au poisson l’apparence d’avoir une tête beaucoup trop grosse pour son corps, autre trait qui fait que certains pisciculteurs appellent grammodes «Cichlasoma»: “le mini dovii”.

C’est un très beau cichlidé et le seul autre cichlidé auquel je puisse comparer les grammodes «C» est «Cichlasoma» istlanum, qui semble être plus rare dans les loisirs.

La localité de type Chiapaheros grammodes est le Rio Grande de Chiapas, un affluent du Rio Grijalva situé entre Tuxtla Gutierrez et Chiapa de Corzo au Chiapas, au Mexique.

Le poisson est endémique du Mexique et se trouve à divers endroits sur la pente du Pacifique vers les frontières occidentales du Guatemala. Ils habitent de grandes rivières ainsi que de petits ruisseaux à l’eau vive et bien oxygénée.

Ils sont satisfaits des paramètres de température entre 24°C et 30° C et l’eau dans leur habitat est toujours alcaline avec un pH d’environ 7,5.

Ils occupent des criques peu profondes où il y a beaucoup de rochers et de branches d’arbres en surplomb.

On les trouve cohabitant avec Paratheraps hartwegi , Poecilia mexicana et diverses autres espèces de Poeciliopsis .

“La filtration est critique avec les grammodes ‘Cichlasoma !”

Au début de l’année dernière, j’ai acheté huit grammodes issus d’une société qui importe du poisson tropical dans le monde entier.

J’étais ravi lorsque j’ai reçu huit grammodes de 25 mm d’aspect très sain.

Quand je suis rentré chez moi, j’ai déposé leurs sacs dans un bac de 2 mètres qui abritait des habitants beaucoup plus grands, dont Vieja argentea et Tomocichla tuba.

Les nouveaux arrivants ont été vidés de leurs sacs et immédiatement adaptés à leur nouvel environnement en tombant sur le gravier et en cherchant un abri pour se cacher.

J’ai constaté par expérience qu’il est plus prudent de conserver les grammodes «C» avec de plus grandes espèces de cichlidés ou des poissons cibles trop gros pour être engloutis en tant que proie, tels que les plus gros characins.’Cichlasoma’ grammodes a la prétention de s’adapter à la grande espèce et de restreindre toute tentative de harceler les conspécifiques plus faibles ou plus petits, en raison de leur réticence à quitter leur refuge par peur des représailles des plus grands habitants, j’ai trouvé la seule fois où j’ai vu les grammodes «C» comme juvéniles était à l’heure du repas, puis après qu’ils aient mangé, ils étaient revenus dans leur petite enclave.

J’ajouterai que la filtration est essentielle avec les ‘Cichlasoma’grammodes’ car ce sont des mangeurs en désordre avec une lourde charge de déchets et une taille potentielle de 30 centimètres.

La meilleure solution est donc un filtre extérieur ou deux grands filtres intérieurs pour faire face à la formation de nitrates. 

J’ai également fait des changements d’eau hebdomadaires réguliers d’environ 30%.

Au cours des mois qui ont suivi, j’ai nourri le poisson, le ver de sang, les crevettes, le krill et les pellets congelés, alors qu’ils atteignaient environ 75 mm, j’ai commencé à leur donner des aliments plus volumineux comme des crevettes et des moules. Quelques mois plus tard et les grammodes «C»étaient de 100 mm et étaient devenus moins timides, ils commençaient à bien se colorer et ils avaient commencé à s’afficher.

Trois paires ont commencé à former une paire à peu près à peu près au même moment. Deux des paires prévues occupaient les extrémités opposées de l’aquarium, tandis que la troisième paire inférieure, légèrement plus petite, prenait un territoire au milieu du réservoir.

Les autres beaucoup plus grands habitants du tank, le tuba et l’argentea n’ont jamais dérangé les trois couples, car les grammodes «C» étaient campés dans leurs territoires dans de longues gaines de pipe en terre cuite enfouies sous des tourbières et des éclats de roches. trop élaborés et complexes pour Vieja et Tomocichla espèce à entrer.

Je laisse également une faible trace d’algues recouvrir le devant du réservoir, juste pour essayer de persuader les Chiapaheros grammodes d’être moins timides, car de temps à autre, ils se trouveraient à l’entrée de leur enclave pour disparaître dans les rochers chaque fois que je le ferais. approché.

Ils étaient toujours en train de creuser des fosses et ils venaient à l’entrée de leurs territoires et crachaient du gravier.

Les couples nicheurs présentent un dichromatisme sexuel, les femelles sont devenues sombres et leurs yeux étaient brillants et métalliques, ils étaient clairement gravides, tandis que les mâles plus allongés et minces développaient une bosse nucale distincte.

Quand les mâles devenaient agités, ils tissaient constamment des cercles flamboyants autour de leurs épouses. Je savais qu’ils étaient prêts à se reproduire à tout moment, même si «C.» grammodes est un poisson si furtif et donne très peu à l’œil non averti. J’ai concentré mon attention sur la paire au centre de l’aquarium.

Ils avaient laissé juste assez d’espace pour que je puisse voir leurs petits tunnels et leurs monticules de gravier qu’ils avaient creusés autour. Ils agissaient furtivement et si je m’approchais trop du bac, ils se retireraient dans la sécurité de leur refuge dans le réseau de rochers.

Ainsi, des huit grammodes «Cichlasoma» d’origine, il me restait deux d’entre eux qui n’avaient pas été jumelés. Ils étaient plus petits mais tout à fait capables de s’occuper d’eux-mêmes.

Parfois, je ne les voyais pas pendant des jours et je commençais à m’inquiéter, seulement pour les voir nager joyeusement au milieu des grottes où les plus grands ‘C’ ne pouvaient pas s’introduire.

Je dois dire que «Cichlasoma» grammodes est un cichlidé sournois et semble être capable de se déplacer dans les recoins les plus étroits.

Un de mes amis m’a suggéré de peut-être utiliser une partie de la tourbière et créer des espaces plus ouverts pour essayer d’encourager le poisson afin que je puisse au moins en obtenir une meilleure vue.

J’y ai réfléchi et décidé de ne pas le faire car je pensais que cela conduirait à des batailles territoriales et ruinerait le statu quo. Je pensais au vieil adage “si ça marche, n’essayez pas de le réparer”.

Au fur et à mesure que les jours se déroulaient, j’ai remarqué que les deux mâles qui s’étaient jumelés au centre du char semblaient se chamailler. Je l’ai mis à mon arrivée à l’avant du réservoir.

La femelle était devenue extrêmement sombre et poussait le mâle hors de son nid. J’ai supposé que la femelle avait pondu et ne voulait pas de lui avec elle, elle avait besoin de lui à leur entrée territoriale pour garder leurs frontières.

Au bout de quelques jours, je pouvais seulement distinguer des alevins flottant dans les rochers et le couple semblait plus détendu, ils étaient tous deux dans le nid avec leurs plus jeunes.

‘Cichlasoma’ grammodes semble être un cichlidé monogame, comme jamais auparavant je n’ai vu flirter aucun des couples avec leurs congénères.

Quelques jours plus tard, les deux mâles étaient devenus suffisamment confiants pour amener leur progéniture à l’avant-garde de leur territoire.

J’ai remarqué que les alevins n’étaient jamais autorisés à se déplacer à plus de quelques centimètres de leurs parents.

Quelques semaines plus tard, j’ai remarqué que les deux autres couples qui occupaient les coins gauche et droit de l’aquarium avaient aussi des jeunes et qu’ils étaient surveillés de près par les deux parents.

De temps en temps, la Vieja argentea ou le tuba de Tomocichla nageaient à proximité, mais les parents n’étaient pas perturbés et restaient calmes.

Si des intrus se rapprochaient trop des parents pour qu’ils adoptent une posture menaçante en faisant flamber leurs nageoires, tout était bravade, car ils n’avaient jamais réellement attaqué leurs adversaires.

Au cours des semaines qui ont suivi, je nourrissais les infusoires des alevins et il était évident que les alevins avaient considérablement grossi et qu’ils devenaient plus aventureux.

Les alevins paissaient sur des algues qui avaient poussé sur les rochers et sur les murs de l’aquarium, ainsi que sur des flocons écrasés qui avaient coulé jusqu’au sol, le tout sous la surveillance de la femelle.

Un mois plus tard, les alevins commencent à devenir incontrôlables, leurs parents commencent à se chamailler et ce n’est que la présence des autres habitants de la citerne qui empêche les parents de se harceler les uns les autres.

Les alevins sont progressivement réduits par la prédation et peut-être que les alevins les plus forts survivent.

Dans quelques semaines, les alevins sont oubliés et les grammodes «Cichlasoma» sont prêts à se reproduire.

Habite les rivières inférieures et moyennes ainsi que les lacs.

Préfère les cours d’eau modérés et les grandes rivières avec des courants forts, clairs, propres et riches en oxygène.

Peut être trouvé sur des roches, du sable, du limon ou de la boue.

Présent dans la plupart des habitats disponibles dans ses petites limites territoriales.

REFERENCES

Taylor J. & Miller R. 1980. Deux nouveaux poissons cichlidés, le genre Cichlasoma, originaires de Chiapas, au Mexique. Documents occasionnels du Museum of Zoology, Université du Michigan. (n. 693), pp. 16

Dr. Rüdiger Riehl et Hans A. Baensch. Aquarien Atlas Band 3, pages 728-729.

Référence principaleTéléchargez vos références|Références|Coordinateur:Kullander, Sven O.|Collaborateurs

Kullander, SO , 2003. Cichlidae (Cichlidés). p. 605-654. Dans RE Reis, SO Kullander et CJ Ferraris, Jr. (eds.) Liste de contrôle des poissons d’eau douce d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale. Porto Alegre: EDIPUCRS, Brésil. (Réf. 36377 )

Description initiale sous Cichlasoma (Parapetenia) grammodes:

  • Taylor, Jeff N. & Robert Rush Miller. 1980. “Two new cichlid fishes, genus Cichlasoma, from Chiapas, Mexico”. Occasional Papers of the Museum of Zoology, University of Michigan. (n. 693), pp. 16 (ffm00249)