Isthmoheros tuyrensis

Isthmoheros tuyrensis – MEEK & HILDEBRAND, 1913 – RICAN & NOVAK, 2016

Compte tenu de la grande quantité d’espèces de characidés, de loricaridés et même de cichlidés qui se trouvent principalement en Amérique du Sud, on peut supposer que le Panama est, en ce qui concerne la flore et la faune, une zone de transition entre les continents d’Amérique centrale et du sud Amérique.

Le Panama mériterait d’être, plus encore, exploré afin de mieux clarifier cette migration, notamment en ce qui concerne la faune piscicole, de l’Amérique du Sud vers l’Amérique centrale.

Il y a quelques années plus tôt, le genre Vieja représentait un groupe important, voir majeur parmi les cichlidés d’Amérique centrale.

Outre leur aspect imposant, les “Vieja” sont d’une beauté remarquable et ces espèces offrent une large gamme de couleurs et de motifs intéressants.

Il faut aussi noter à propos de ces poissons le fait qu’ils peuvent devenir grands, ils peuvent dépasser les 30 centimètres ce qui n’a rien d’exceptionnel, mais ce qui est plus remarquable encore, c’est qu’ils sont principalement herbivores dans la nature et qu’ils acceptent la plupart des aliments en aquarium.

Leur répartition géographique s’étend du Mexique, du Guatemala et du Nicaragua en Amérique centrale.

En tant que plus gros cichlidés, les “Vieja” ont tendance à se déplacer lentement et sont des poissons relativement paisibles en dehors du frai ou lorsque des œufs ou des alevins sont présents.

Ces poissons possèdent une allure typique et peuvent devenir assez trapus, ce qui est très visible notamment grâce à ces bosses nucales graisseuses qui sont courantes chez les grands mâles adultes.

Le plus beau des “Vieja” de tous est probablement “Vieja synspilum”, connu pour être grand et joliment coloré dans des rouges vifs et des oranges avec une explosion de couleurs vives : c’est juste un magnifique cichlidé.

Mais, il y a d’autres beautés chez les « Vieja » !

Si Isthmoheros tuyrensis en est le parent pauvre, cette espèce de  cichlidé que l’on trouve dans les habitats d’eau douce à mouvement lent sur le versant Pacifique de l’est du Panama, a malgré tout son charme et ne laisse pas indifférent.

Avant d’être reconnu comme le seul membre du genre Isthmoheros et évincé du genre Vieja, Isthmoheros tuyrensis a été placé dans plusieurs autres genres, y compris Cichlasoma et d’autres, mais, de l’avis des systématiciens, il n’était pas particulièrement étroitement lié à l’un d’entre eux.

Finalement, contre toute attente, le parent le plus proche d’Isthmoheros tuyrensis est Talamancaheros.

Isthmoheros tuyrensis n’est certainement pas le cichlidé le plus frappant, mais avec son apparence intéressante et sa présence constante, il contraste agréablement avec de nombreuses autres espèces.

 

REPARTITION

DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE

Isthmoheros tuyrensis, est une espèce de cichlidés trouvée en Amérique centrale.

Il est endémique du versant pacifique de l’est du Panama.

Cette espèce est le seul membre connu de son genre.

 

Le Panama

Le Panama est sans aucun doute l’un des pays d’Amérique centrale les moins connus du point de vue de l’aquariophilie.

Ce pays qui borde le Costa Rica au nord et la Colombie au sud, est composé d’une grande diversité de zones d’intérêt.

Isthmoheros tuyrensis est un poisson vivant, herbivore et herbivore qui se trouve au fond des rivières et des lacs du Panama.

Le nom fait référence à Rio Tuira [1]dans le sud du Panama.

Cette rivière fait partie des 15 fleuves les plus importants d’Amérique centrale.

 

Climat du Panama

L’ensemble du territoire se situe dans la zone tropicale et connait des températures uniformes et hautes.

Il y a très peu de variations saisonnières.

Durant la saison sèche, les températures se situent entre 24°C et 33°C.

D’autre part, les températures sont supérieures sur la côte Caraïbe que sur la partie Pacifique.

Dans les montagnes, les températures peuvent descendre en dessous de 0°C.

Il est vraiment dommage que dans cette région du Panama, la conservation de la nature ne soit pas prise au sérieux.

De vastes zones de la forêt tropicale verte autrefois splendide sont rasées en masse.

De gros camions transportent les immenses arbres sciés en morceaux en direction de Panama City, où ils sont transbordés dans les navires qui les emmènent vers les pays qui en ont besoin.

On ne sait pas combien de temps cette grande forêt pourra résister, étant donné la déforestation continue et les plans du gouvernement du Panama pour ouvrir cette zone.

Malgré ces mauvaises perspectives, il faut aussi dire qu’il existe au Panama de nombreuses zones de paysage protégé et d’intérêt faunique, qui sont entretenues et protégées à la manière typique de l’Amérique centrale (peu de moyens pour pouvoir mener une bonne politique de protection).

Mais en dehors de ces annotations, le pays a vraiment beaucoup à offrir.

 

Topographie

Les collines de moins de 600 mètres couvrent une grande partie de la partie ouest de l’écorégion, tandis que les montagnes de la Sierranía del Darién bordent la limite nord-est.

Les rivières Bayano et Chucunaque se drainent dans des terrains de dépression (MINSA 2007).

Alors que les animaux du Bayano vivent dans une eau encore riche en nutriments avec de nombreuses plantes aquatiques (Hydrilla), les Isthmoheros tuyrensis se trouvent dans des rivières à faible débit, souvent troubles, sans plantes aquatiques.

Dans ces lieux assez pauvres, les Isthmoheros tuyrensis vivent en faible quantité et sont rares, leur existence dépend principalement de la présence des détritus qui leur servent d’alimentation, notamment de la matière organique qui s’accumule dans les virages intérieurs des rivières et de la végétation terrestre en surplomb.

Dans ces cours d’eaux si particuliers, les Isthmoheros tuyrensis mènent une maigre existence, reposant principalement sur les détritus (matière organique qui s’accumule dans les méandres intérieurs des rivières) et sur la végétation terrestre en surplomb.

Les algues ne poussent que dans des endroits où la lumière du soleil peut atteindre le fond sans restriction.

Les algues ne poussent que difficilement dans ces endroits où la lumière du soleil peut atteindre le fond avec difficulté.

A titre exceptionnel, dans le parc Darién, la végétation aquatique est dense.

Ce n’est qu’à la saison des pluies, lorsque les berges sont inondées, que le menu de la variété Tuira devient plus polyvalent et, surtout, plus riche en protéines.

C’est aussi le moment où les animaux sont capables de se reproduire.

En fait, ce n’est que pendant la saison des pluies, lorsque les berges sont inondées, que le menu des Isthmoheros tuyrensis devient plus polyvalent et, surtout, plus protéiné.

C’est aussi le moment où ces animaux sont capables de se reproduire.

Ce poisson a parfois été trouvé dans des milieux légèrement saumâtres, bien qu’il soit certain qu’il ne puisse survivre indéfiniment dans ce type d’habitat.

 

Habitats d’eau douce

Les habitats d’eau douce de cette écorégion comprennent des marais et des marécages d’eau saumâtre à d’eau douce, des mangroves, des rivières et des ruisseaux.

Certaines des plus grandes zones de mangroves côtières et de vasières comprennent la baie de Chame, les embouchures des Ríos Tapia et Pacora, le bas du fleuve Bayano, les embouchures des Ríos Juan Díaz et Tocumen, et le long de la côte en direction de Río La Maestra.

Les zones humides d’eau douce se trouvent dans le marais de Tocumen, La Jagua et les zones humides de Chimán, qui comprennent également de vastes vasières et des mangroves côtières.

Les estuaires du nord et de l’est du golfe de San Miguel contiennent également de vastes vasières et mangroves à marée, notamment celles autour de Cucunatí, à l’embouchure du Río Sambú et dans la réserve de Punta Patiño (ANGEHR, 2005).

Le lac Bayano est un réservoir formé par le barrage du Río Bayano (Rio Chepo).

Le lac est depuis devenu l’un des habitats d’eau douce les plus importants de l’est du Panama.

 

Habitats terrestres

La forêt de plaine humide et humide est le type de végétation dominant dans une grande partie de l’écorégion (STATTERSFIELD & Al. 1998).

Les écorégions terrestres qui composent ces forêts humides comprennent les forêts humides isthmiques-atlantiques et les mangroves du Pacifique sud-américain qui bordent la Bahía de Panamá et le golfe de San Miguel, et les forêts humides de Chocó-Darién qui bordent les côtés nord et est de l’écorégion.

Les forêts de montagne du Panama oriental occupent des altitudes plus élevées

 

BIOTOPE

Isthmoheros tuyrensis est une espèce endémique du côté pacifique de l’est du Panama.

On trouve principalement Isthmoheros tuyrense en Amérique centrale, sur la pente de l’océan Pacifique au Panama, dans les bassins des rivières Tuíra et Bayano.

Ces cichlidés que l’on qualifie de centraméricains sont répartis depuis le Sud du Texas et le Mexique (géographiquement nord-américain) jusqu’au panama.

Pour mémoire, la partie est de ce pays est écologiquement très proche de l’Amérique du Sud.

Il faut aussi noter que les Grandes Antilles (Cuba et Hispaniola) possèdent aussi également quelques espèces d’Isthmoheros tuyrense.

Comme déjà mentionné, ce genre est originaire des deux bassins fluviaux du Rio Tuira et du Rio Bayano.

Mais malheureusement, aujourd’hui, il n’est possible de parler du Rio Bayano qui n’est plus seulement une rivière et surtout qui n’existe plus vraiment !

Dans le cours moyen, de ce qui dorénavant s’appelle le Rio Chepo[1], un barrage a été construit en 1976, après quoi la rivière s’est lentement transformée en réservoir.

La construction du barrage a inondé 350 km2 de forêt tropicale vierge qui  outre l’impact néfaste sur la faune et la végétation a chassé deux tribus indigènes de leurs terres cultivées ancestrales.

En raison de la construction de routes d’accès pour ce chantier et son barrage, par voie de conséquence, la zone a été davantage colonisée par des étrangers et la biodiversité et la valeur écologique ont encore diminué.

Dans ce contexte, nous devons décrire l’habitat actuel d’Isthmoheros tuyrensis dans cette partie du Rio Bayano.

Un habitat complètement différent de celui de l’Isthmoheros tuyrensis du bassin du Rio Tuyra.

Le Rio Tuyra est en connexion ouverte avec la lagune d’eau salée via le golfe de San Miguel et passe en amont à travers le parc national du Darién jusqu’à la frontière colombienne.

C’est là que la plus grande réserve naturelle du Panama fusionne avec le parc “Los Katíos” de Colombie.

Le parc naturel panaméen s’étend de presque la mer des Caraïbes à l’océan Pacifique.

Il existe de multiples habitats, des côtes rocheuses et des plages de sable aux mangroves.

Cependant, les plus grandes parties sont réservées aux forêts tropicales humides et aux zones humides.

De grandes parties du parc sont difficilement accessibles.

Il n’y a pas de routes ici et ce parc est la seule interruption de la route Pan America, une route reliant le point le plus au nord de l’Amérique du Nord au point le plus au sud de l’Amérique du Sud.

Le Rio Nicanor et le Rio Sanson (d’où proviennent les populations d’Isthmoheros tuyrensis d’aquarium) sont des rivières beaucoup plus petites que les deux précédentes et se situent géographiquement quelque peu entre les deux.

Ces rivières prennent leur source dans la Cordillère de San Blas, une chaîne de montagnes sur la côte nord-est et se jettent dans les marais autour de l’embouchure du Rio Tuira.

Ils pourraient donc être considérés comme faisant partie du bassin versant de Rio Tuira.

Ce n’est pas un hasard si nos poissons d’aquarium viennent d’ici, car cette zone est encore quelque peu accessible et dispose d’une infrastructure limitée.

Les deux rivières coulent alternativement à travers les zones agricoles et les vestiges de la forêt tropicale humide.

Isthmoheros tuyrensis est un cichlidé qui ne se trouve pas facilement dans son milieu naturel !

En effet cette espèce est timide et comme Cichla ocellaris, elle s’échappe à la moindre tentative d’approche.

La zone de diffusion de la Vieja tuyrensis commence dans le lac Gatun et se termine au sud du Panama dans le bassin du Rio Chucunaque.

Cette espèce, que l’on ne trouve qu’au Panama, n’est pas un poisson spectaculaire, c’est peut-être pour cette raison qu’elle est aussi rarement vue dans les aquariums publiques comme privés.

Certes, dans la région de Darien, on ne peut pas parler de route, car cette “route” du lac de Bayano n’est rien d’autre qu’un large chemin de sable solidifié de graviers et de galets.

Mais si Istmoheros tuyrense est endémique du côté pacifique de l’est du Panama, on le trouve principalement dans 2/3 bassins :  

  • Le Rio Tuira ;
  • Le Rio Bayano ;
  • Le Rio Parti (présence occasionnelle).

Dans cette rivière, le conditions de l’eau étaient les suivantes :

  • La température de l’eau était de 27°C ;
  • La dureté totale était de 6° ;
  • La dureté carbonatée était de 4° ;
  • Le pH était de 7,0.

 

Le Rio Tuyra

Le Rio Tuyra est en connexion ouverte avec la lagune d’eau salée « Golf de San Miguel » et passe en amont à travers le parc national de Darién jusqu’à la frontière colombienne.

C’est là que la plus grande réserve naturelle du Panama fusionne avec le parc Los Katíos de Colombie.

Le parc naturel panaméen s’étend de presque la mer des Caraïbes à l’océan Pacifique.

Le Río Tuira, l’un des plus longs fleuves, coule de sa source située dans la Sierranía del Darién jusqu’au Golfe de San Miguel.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Les autres rivières qui se jettent dans le golfe de San Miguel sont :

  • Le Rio Sambú ;
  • Le Rio Taimati.

L’écorégion abrite également le lac artificiel Bayano, ainsi que deux des trois principaux bassins hydrographiques du pays:

  • Bayano-Chepo ;
  • Tuira-Chucunaque.

Cette écorégion s’étend de Punta Chame au Panama (limite ouest du Río Capira) au bassin versant du Río Tuira au nord-est.

Dans cette région, on trouve des habitats multiples, allant des côtes rocheuses jusqu’aux plages de sable et mangroves.

Cependant, les plus grandes parties sont réservées à la forêt tropicale humide et aux marécages.

De grandes parties du parc sont difficilement accessibles.

Il n’y a pas de routes ici et ce parc est la seule interruption de la route Pan America, une route reliant le point le plus au nord de l’Amérique du Nord au point le plus au sud de l’Amérique du Sud.

 

Le Rio Bayano ou Rio CHEPO

Nous ne pouvons plus vraiment appeler le Rio Bayano une rivière.

Dans le cours moyen, de ce qui s’appelle aussi le Rio Chepo, un barrage a été construit en 1976, après quoi la rivière s’est lentement transformée en réservoir.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

La construction du barrage a inondé 350 km2 de forêt tropicale vierge et chassé deux tribus indigènes de leurs terres cultivées ancestrales.

En raison de la construction de routes d’accès, la zone a été davantage colonisée par des étrangers et la biodiversité et la valeur écologique ont encore diminué.

Dans ce contexte, nous devons esquisser l’habitat actuel d’Isthmoheros tuyrensis dans cette partie du Rio Bayano.

C’est un habitat complètement différent de celui d’Isthmoheros tuyrensis qui se trouve dans le bassin du Rio Tuyra !

Cette écorégion abrite certaines des plus grandes rivières du versant Pacifique, notamment Bayano, Tuira, Balsas et Chucunaque.

Le Rio Nicanor et le Rio Sanson (d’où proviennent nos populations d’aquarium) sont des rivières beaucoup plus petites que les deux précédentes et se situent géographiquement quelque peu entre les deux.

Ces rivières prennent leur source dans la Cordillère de San Blas, une chaîne de montagnes sur la côte nord-est et se jettent dans les marais autour de l’embouchure du Rio Tuira.

Ils pourraient donc être considérés comme faisant partie du bassin du Rio Tuira.

Ce n’est pas un hasard si nos poissons d’aquarium viennent d’ici, car cette zone est encore quelque peu accessible et dispose d’une infrastructure limitée.

Les deux rivières coulent alternativement à travers les zones agricoles et les vestiges de la forêt tropicale humide.

 

Le Rio Parti

À environ une demi-heure de route du pont sur le lac Bayano se trouve le Rio Parti.

Cette rivière étroite aux eaux lentes, qui en période sèche (de décembre à fin février) atteint une profondeur moyenne de 50 centimètres et surtout semble posséder une faune de poissons extrêmement intéressante…à explorer !

Les valeurs de l’eau à ce lieu sont les suivantes :

  • pH : 8,0 ;
  • Température de l’eau : 27° C.

 

Poissons endémiques

Dans les rivières rivière, l’eau y est trouble et les Isthmoheros tuyrensis cohabitent souvent avec divers tétras, gobies prédateurs, des Geophagus crassilabris et des Kronoheros sp. “Grand Vert”…

Par exemple, l’écorégion de Tuira contient une bonne dizaine d’espèces endémiques qui pourront servir à construire la population d’un bac biotope pour Isthmoheros tuyrense, parmi ces espèces on peut dénombrer :

  • Dasyloricaria capetensis ;
  • Dasyloricaria tuyrensis/ latiura ;
  • Rineloricaria altipinnis ;
  • Sturisomatichthys citurensis (Loricariidae) ;
  • Amphilophus/Darienheros calobrensis ;
  • Brycon striatulus ;
  • Bryconamericus bayano (Characidae) ;
  • Apteronotus rostratus (Apteronotidae) ;
  • Characidium marshi (Crenuchidae) ;
  • Neoheterandria cana (Poeciliidae) ;
  • Piabucina festae (Lebiasinidae) ;
  • Pimelodus punctatus (Pimelodidae) ;

TAXONOMIE

Les cichlidés sont sans aucun doute l’une des familles de poissons les plus grandes et en même temps les plus complexes d’un point de vue taxonomique.

Avec une approximation raisonnable, environ 1200 espèces sont connues et ce nombre augmente d’ailleurs chaque année!

Dans de très rares cas, ces poissons ont gardé leur nom scientifique inchangé depuis le moment de leur découverte jusqu’au jour où ils sont décrits scientifiquement ou reclassés, ce  qui explique certains changements à plusieurs occasions, ce qui créée de nombreuses difficultés pour les aquariophiles, les commerçants et les importateurs.

Beaucoup sont amenés à croire que de tels changements (qui ne facilitent sans doute pas le travail de ceux qui doivent établir une liste de prix, commander un poisson ou peut-être écrire un article) ne sont presque jamais justifiés, et qu’ils sont le résultat du protagonisme d’un érudit graphomane et imposé au monde de l’aquarium par une caste exclusive et inaccessible, qui aime rendre la vie de plus en plus difficile aux amateurs et aux commerçants.

Bien sûr que ce n’est pas le cas…ou presque !

Tout d’abord, nous devons rappeler que la plupart des cichlidés les plus courants dans l’aquariophilie ont été classés entre la fin des années 1800 et le début des années 1900 par d’illustres ichtyologistes principalement associés aux grands musées d’histoire naturelle, tels que l’Anglais BOULENGER et REGAN, l’Allemands GUNTHER, le suisse AGASSIZ, les Américains EIGENMANN, BAIRD et GIRARD, et bien d’autres.

Ils ont décrit et catalogué des dizaines de nouvelles espèces dans des œuvres monumentales, presque toujours à partir d’échantillons conservés dans de l’alcool ou du formol acquis par des musées et des universités à la suite de campagnes de collecte inconfortables, ou peut-être de dons privés.

Les données concernant la collecte étaient souvent incomplètes, il n’était pas rare que pour décrire une espèce il n’y ait qu’un seul spécimen (holotype), enfin à cette époque les seuls critères valables pour classer un organisme étaient les critères anatomique et morphologiques.

Aujourd’hui, pour classer une nouvelle espèce ou vérifier la fiabilité des anciennes classifications, faut s’appuyer de plus en plus sur la biochimie, la génétique et aussi l’éthologie, avec des résultats plus complets et fiables…cela dépasse largement le cadre de l’aquariophilie !

Aujourd’hui, il est également beaucoup plus facile de voyager et, grâce à la collaboration du monde de l’aquarium (exportateurs de poissons d’aquarium ou simples passionnés qui visitent les biotopes naturels), les ichtyologistes entrent continuellement en possession de nouveaux spécimens de cichlidés avec des données de collecte complètes, qui leur permettent de décrire de nouveaux genres ou espèces, et de rediscuter de la position systématique de ceux qui sont déjà connus mais peut-être classés de manière incomplète.

Il n’est pas rare qu’entre ces chercheurs et d’autres chercheurs ne s’accordent pas sur les conclusions de leurs travaux soit dû à la complexité taxonomique susmentionnée des Cichlidés, plutôt qu’à de simples rivalités entre les ichtyologistes de tel ou tel institut scientifique !

HISTORIQUE

Jusqu’en 2016, pour les aquariophiles et passionnés de cichlidés américains, les choses étaient simples puisque seize espèces de Vieja étaient répertoriées…

C’était sans compter les aléas de la taxonomie !

Cela dit, il n’est pas rare que des cichlidés comme ceux-ci soient encore reclassés dans un autre genre.

En effet, pendant de nombreuses années, ces cichlidés étaient nommés des “Cichlasoma” comme de nombreux autres poissons puis, ils ont été rattachés à “Theraps” et à d’autres espèces…

Deux problèmes principaux ont confondu la taxonomie du genre Vieja.

D’abord et avant tout, le genre n’a jamais été correctement diagnostiqué avec un ensemble de caractères définis qui permettrait clairement de différencier Vieja des autres genres de cichlidés du nouveau monde.

La description originale du genre est limitée et incomplète.

De nombreux caractères utilisés par FERNANDEZ-YEPEZ (1969) pour diagnostiquer Vieja ne sont pas exclusifs de ces poissons.

D’autre part, le genre entier n’a jamais été étudié dans son ensemble et avec cela vient le deuxième problème.

Le genre Vieja est un groupe de cichlidés (Teleostei : Cichlidae), répartis sur les pentes Atlantique et Pacifique, en Amérique du Nord et Centrale, du sud du Mexique jusqu’au Panama.

Bien qu’il soit reconnu depuis un certain temps que le genre est paraphylétique tel qu’il est actuellement reconnu, et, ne l’oublions pas l’utilisation de noms invalides est contre-productive et source d’erreurs.

Malgré ce constat, de nombreux auteurs ont utilisé une variété de noms génériques pour qualifier les “Vieja”  sans examen suffisant de l’ensemble du groupe.

Par exemple, de nombreux les chercheurs et les aquariophiles ont examiné un certain nombre de Vieja et les ont classé dans le genre “Paratheraps” (ARTIGAS AZAS, 2008; CONCHEIRO PEREZ et Al., 2007; HULSEY et Coll., 2004).

Les ichtyologistes américains Caleb D. Mc MAHAN, Aaron D. GEHEBER et Kyle R. PILLER ont déclaré que le genre Vieja tel que décrit à cette époque et depuis de nombreuses années n’était pas un groupe monophylétique et, par conséquent, le nom générique “Vieja” ne pouvait pas et ne devait plus être considéré comme valide.

Les études faites ont montré également que la position taxonomique de « Vieja » tuyrensis se trouvait bien en dehors des clades « Vieja » et « Herichthys »…d’où la création du genre « Isthmoheros ».

 

RAPPEL SUR LES …..

Selon l’article “Molecular Systematics of the Enigmatic Middle American Genus Vieja” (Teleostei: Cichlidae)” publié dans la revue “Molecular Phylogenetics and Evolution“, le découpage retenu est le suivant :

    1. Onze espèces de “Vieja” :
  1. Trois autres espèces de “Theraps” :
  • Vieja intermedia ;
  • Vieja godmanni ;
  • Vieja microphthalma.

Deux dernières espèces dont le statut phylogénique était incertain et mal défini :

  • Vieja heterospila ;
  • Vieja tuyrensis.

 

HOLOTYPE & PARATYPE

Holotype : FMNH 7599.

Paratypes: CAS 66890 [ex IU 14061] (1), 67280 [ex IU 14062] (1); FMNH 8097-103 (1, 1, 1, 1, 1, 6, 35), 8564-66 (6, 1, 5), 29165-72 (1, 1, 1, 1, 1, 1, 1, 1); USNM 78965 (10).

Cichlasoma tuyrense  – Field Museum of Natural History

Localisation type : Río Tuyra, Boca de Cupe, Panama.

NOMS

NOM COMMUNS

  • Théraps à sept points ;
  • Kekälekirjoahven en finnois (suomen kieli) ;
  • Mojarra en espagnol (español) ;
  • 图拉丽 体 鱼 en mandarin chinois ;
  • 圖拉麗 體 魚 en mandarin chinois ;

 

SYNONYMES

  • Cichlasoma tuyrense – MEEK & HILDEBRAND, 1913 ;
  • Vieja tuyrense – MEEK & HILDEBRAND, 1913 – BURGESS, 2000 ;
  • Cichlasoma tuyrense – MEEK & HILDEBRAND, 1913 ;
  • Amphilophus tuyrensis – MEEK & HILDEBRAND, 1913 ;
  • Cichlasoma tuyrensis – MEEK & HILDEBRAND, 1913

 

ETHYMOLOGIE

Le mot « Vieja » vient de l’espagnol et signifie « vieille femme ».

Vieja est un nom utilisé par les habitants pour ce type de poisson fait référence aux coutumes locales dans lesquelles les femmes prennent en charge les enfants.

Isthmoheros” : Ce nom de genre est composé du mot “isthmos“, du grec ancien Ἰσθμός signifiant “passage étroit”, “constriction” ou “langue de terre“, et est combiné avec l’ancien nom de genre cichlidé “Heros” (signifiant héros).

Un isthme est un morceau de terre étroit reliant deux zones plus grandes à travers une étendue d’eau par laquelle elles sont autrement séparées.

Le canal de Panama traverse l’isthme de Panama, reliant les océans Atlantique Nord et Pacifique.

Le nom doit être compris comme le héros isthmique, car c’est le seul genre isthmien oriental qui a son genre sœur de l’autre côté de l’isthme dans l’ouest du Panamá-Costa Rica.

RICAN a utilisé le terme « Isthmos » pour désigner l’isthme qui le sépare de sa lignée sœur Talamancaheros.

Le nom de l’espèce,”tuyrensis” fait référence à l’emplacement type, le Rio Tuira.

Ce nom a été choisi par son auteur, certainement en raison du fait que ce genre est le seul genre de cichlidés du Panama sur le côté oriental de l’isthme.

DESCRIPTION

Cette espèce a été décrite pour la première fois par MEEK & HILDEBRAND en 1913.

Il faut remarquer que trois espèces sud-américaines constituant le nouveau genre Mesoheros peuvent être rattachées à ce groupe centraméricain ainsi que le Genre « Australoheros ».

A savoir que suite à l’éclatement des genres “Cichlasoma” imposé par KULLANDER en 1986, de nombreuses espèces centre-américaines s’étaient retrouvées orphelines !

Par défaut, ces espèces étaient attribuées à « Cichlasoma » puis ou suivant le cas, plus tard, à « Heros », mais elles étaient toujours encadrés de guillemets pour être bien identifiées.

Au fil des années, les publications se sont multipliées, classant et déclassant, puis reclassant telle  ou telle espèce dans tel ou tel genre…un vrai foutoir taxonomique !

Enfin, en 2015 une publication importante a résolu de nombreux cas litigieux mais, malgré celle-ci, par la suite il demeurait encore certains cas à traiter qui restaient en suspens.

C’est donc en avril 2016 qu’une publication de RICAN et Al. ont mis un terme à quasiment tous ces cas sujets à interrogation.

Il reste encore possible l’ajout par la suite de quelques modifications légères mais il s’agirait, dans ces cas, d’une étape extrêmement importante qui va bien au-delà du classement des espèces.

La classification de ce groupe d’espèces s’établit maintenant ainsi :

D’après les études moléculaires actuelles, la classification des cichlidés d’Amérique centrale se présente donc de la manière suivante :

Notons que deux genres pour lesquels des études supplémentaires sont nécessaires ne sont pas inclus dans le classement en vigueur :

  • Oscura ;

et

  • Kihnichthys.

Ces 2 genres ont été placés dans les Herichtyines.

Le détail de cette nouvelle classification peut être consulté sur la page des nouveautés systématiques.

Istmoheros est la lignée sœur de Talamancaheros, créée par RICAN en 2016.

Car bien que les membres de ces deux espèces (Istmoheros  et Talamancaheros ) aient partagé le chemin de l’évolution pendant longtemps, dans le livre « Cichlidés d’Amérique centrale », Ad KONINGS dévoile une théorie intéressante sur l’origine de ces espèces :

« Les ancêtres des Cribroheros altifrons (un omnivore non spécialisé) auraient été contraints de se spécialiser en raison de la pression concurrentielle croissante de l’Amérique du Sud (Andinoacara coeruleopunctatus et Geophagus crassilabris).

Cela a provoqué la scission de l’espèce en une espèce plus carnivore (Amphilophus calobrensis) et une espèce plus herbivore (Isthmoheros tuyrense).

Les deux espèces se trouvent toujours dans le même système fluvial ».

Bien que ces informations soient maintenant obsolètes (par les technologies génétiques modernes), elles fournissent néanmoins un bon exemple de la façon dont la richesse en espèces en Amérique centrale aurait pu surgir et, selon toute probabilité, et surtout continue de se développer.

Finalement, Isthmoheros tuyrensis a été retiré du genre Vieja par RICAN en 2016 parce que Vieja appartient aux Herichthynes et Isthmoheros tuyrensis aux Amphilophines.

Le genre monotypique est le plus étroitement lié à Talamancaheros.

En raison de similitudes morphologiques superficielles, il a été temporairement attribué à Vieja, mais les études de génétique moléculaire ont clairement nié une relation.

Dans le livre “Cichlids from Central America“, Ad KONINGS développe une théorie intéressante sur l’origine de cette espèce.

Les ancêtres de Cribroheros altifrons (un omnivore non spécialisé) auraient été contraints de se spécialiser en raison de la concurrence croissante de l’Amérique du Sud (Andinoacara coeruleopunctatus et Géophagus crassilabris).

En conséquence, l’espèce s’est scindée en deux, avec d’une part, une espèce plus carnivore (Amphilophus/Darienheros calobrensis) et de l’autre, une espèce plus herbivore (Isthmoheros tuyrensis).

Darienheros “Amphilophus” calobrensis.

Bien que ces connaissances soient depuis devenues obsolètes (en raison des technologies génétiques modernes), elles fournissent néanmoins un bon exemple de la façon dont la richesse en espèces en Amérique centrale a pu naître et existe toujours selon toute probabilité.

Isthmoheros tuyrensis a été retiré du genre Vieja par RICAN en 2016 et depuis cette date, Vieja appartient aux Herichthynes et Isthmoheros tuyrensis aux Amphilophines.

 

MORPHOLOGIE

Jeune, il est très proche de la forme du corps des Amphilophus (museau un peu pointu) ou des Archocentrus.

En vieillissant, il s’arrondit mais garde son patron mélanique de base avec cette série de taches et les petits points sur le corps.

Vu de face, ce poisson a une tête plus proche de Cichlasoma / Talamancaheros sieboldi que ne pouvait le laisser paraître la forme de son corps.

Le corps est robuste et plutôt typique des cichlidés américains.

Les nageoires dorsale et anale sont pointues.

Les mâles adultes développent progressivement une forte bosse nucale sur le front.

Il a un corps ovoïde, massif, peu allongé et assez comprimé latéralement;

La tête est grande avec des yeux qui sont relativement petits. devant les yeux il y a une paire de narines, dotées des fonctions olfactives.

La bouche est bien proportionnée par rapport au corps.

La bouche est placée en position sous-terminale ; elle est grande et aux lèvres particulièrement charnues.

A l’intérieur de la bouche, se trouve la cavité buccale formée par deux os, en forme de faucille et couverts de tubercules, adaptés à la mastication.

 

TAILLE

Un bac de deux mètres n’est pas un luxe inutile, car ces animaux, élevés en aquarium peuvent atteindre finalement la taille respectable de 25 voire 30 centimètres.

 

COLORATION

La coloration de base est beige-gris avec un brillant argenté, agrémentée de petites taches sombres et sept taches noires, souvent fusionnées sur le corps sous la ligne latérale.

Si sa couleur de base est grise avec de nombreux points et bandes, cela dépend aussi du lieu de découverte, sa longueur peut atteindre 30 centimètres.

Le poisson peut parfois virer à un beau vert olive, mais généralement les tons gris prédominent.

Selon son humeur, la partie de la tête devient sombre au noir, et des rayures verticalement transversales apparaissent sur les côtés, ce qui donne à ce poisson un motif plein de contrastes.

Ce qui est notable chez cette espèce est la modification de coloration entre la phase de vie normale où le poisson est gris pâle avec les marques mélaniques et la phase de reproduction où cette espèce devient blanc/argent avec des points noirs.

Les femelles ont une tache au niveau de la nageoire dorsale.

fIl y a peu de couleurs dans la robe de Isthmoheros tuyrensis, mais le dessin de celle-ci est très variable et se fait en subtilité.

De petits points noirs au centre des écailles tapissent le corps.

Ces points noirs deviennent plus importants à mesure que ces animaux vieillissent.

Six bandes transversales obliques généralement visibles uniquement au milieu du corps.

Cela crée une rangée de sept taches (six bandes transversales plus la tâche du pédoncule caudal).

Incidemment, le type de spécimen décrit par HILDEBRAND en 1913 avait sept bandes croisées et non six.

Des variantes à sept bandes croisées sont également connues dans la littérature aquariophile.

Il y a aussi trois bandes croisées sur le nez.

 

DIFFERENCIATION & SIGNES DISTINCTIFS

Etant le seul membre de son espèce, hormis les similitudes existantes avec les Vieja, aucun critère n’est à retenir.

 

DUREE DE VIE

La durée de vie exacte de ces cichlidés dans leur milieu naturel n’est pas connue.

Ils peuvent vivre 8 à 9 ans sans problème, voire plus en fonction des conditions de maintenance qui leur seront données

 

DIMORPHISME SEXUEL

Les femelles Isthmoheros tuyrensis restent un peu plus petites (environ 20 centimètres) que les mâles qui peuvent atteindre 30 centimètres pour les plus gros spécimens.

Femelle en couleurs de reproduction et de couvain.

Le mâle est plus grand, le front de la femelle a des nageoires pointues non appariées.

Mâle Isthmoheros tuyrensis en période de reproduction.

A un certain âge, comme beaucoup de ces gros cichlidés, le mâle développe une bosse nucale.

Les juvéniles Isthmoheros tuyrensis arrivent à maturité à l’âge de 2 ans.

Le profil et front des femelles un peu plus rond et moins raide que celui des mâles.

Les femelles montrent également une zone noire dans la nageoire dorsale pendant les soins de la couvée, ce qui manque complètement aux mâles Isthmoheros tuyrensis.

– 

COMPORTEMENT

CARACTERE

Les rapports concernant le comportement de ces poissons mentionnés dans la littérature spécialisée et sur les réseaux sociaux d’Internet, qui ne sont pas nombreux, indiquent généralement qu’il s’agit d’une espèce calme, réservée, mais volontaire.

Les Isthmoheros tuyrensis ne se laissent pas facilement repousser ou bousculer, ils sont capables d’aller à la confrontation contre leur adversaire si cela devient nécessaire.

Les Isthmoheros tuyrensis sont un peu plus actifs entre eux.

En revanche, ils ne sont pas taquins ni belliqueux de nature et cherchent pas à chasser les autres espèces ou partenaires de leur bac, même s’il s’agit de cichlidés d’une autre espèce.

On constate qu’ils sont plus actifs entre eux.

En effet, parfois, ce grand cichlidé peut être assez agressif avec les autres membres de son espèce et, compte tenu de ce trait de caractère, il est préférable de garder Isthmoheros tuyrensis par couple, toujours  dans un aquarium comportant de nombreuses cachettes faites de racines et de pierres…

 

COHABITATION

Isthmoheros tuyrensis est un poisson paisible et calme qui peut être conservé avec d’autres grands cichlidés paisibles.

C’est une espèce modérément agressive pour laquelle si on veut réussir sa maintenance, il faudra lui adjoindre une communauté de cichlidés d’Amérique centrale forts et robustes, fournir à tous ces poissons dans leur aquarium suffisamment d’espace où ils pourront avoir un territoire.

De nature, ils ne sont pas taquins ni belliqueux et ne cherchent pas à chasser les autres partenaires de leur bac, même s’il s’agit de cichlidés d’une autre espèce.

Mais parfois, même dans les meilleures conditions de maintenance, cela peut mal se passer, il n’y aucune garantie de succès et surtout, il faudra toujours veiller à ce que la/les femelle(s) ne soient pas maltraitées.

Pour une socialisation plus poussée, il faut choisir des espèces calmes et paisibles, car sous l’influence du stress, Isthmoheros tuyrensis a tendance à se blesser au niveau des flancs jusqu’au point d’en mourir rapidement.

La structure de l’aquarium est importante pour le bien être de Isthmoheros tuyrensis !

Garder plus d’un mâle dans de petits aquariums peut être problématique.

Dans la nature, cette espèce vit parfois en présence d’Andinoacara (Aequidens) coeruleopunctatus et Geophagus crassilabris.

Un certain nombre d’aquariophiles ont eu des expériences positives, en aquarium, avec différentes espèces suivantes au fil du temps.

Parmi celles-ci, on peut citer :

  • Kronoheros uffermani ;
  • Geophagus crassilabris ;
  • Amphilophus/Darienheros calobrensis;
  • Cribroheros altifrons ;
  • Amphilophus lyonsi ;
  • Petenia splendida ;
  • Cribroheros rhytisma ;
  • Thorichthys maculipinnis ;
  • Amatitlania septemfasciata ;
  • Amatitlania myrnae ;
  • Rocio octofasciata ;

Cette liste n’est pas exhaustive et il existe sans aucun doute davantage de combinaisons possibles de cichlidés pouvant vivre avec les Isthmoheros tuyrensis en aquarium qui sont envisageables.

Pour une socialisation plus poussée, il faudra choisir des espèces calmes et pacifiques, car Isthmoheros tuyrensis a tendance à se meurtrir sur les flancs en faisant une plaie ouverte, sous l’influence du stress et qui le fait périr ensuite rapidement. 

 

EAU

ENVIRONNEMENT

Ce cichlidé vit dans un environnement d’eau douce benthopélagique,.

Son origine laisse supposer une préférence envers des eaux douces mais il a été maintenu et reproduit dans l’eau du robinet.

Il faut juste, dans ce cas, prêter attention à l’apparition d’ulcères qui se développent d’autant plus vite et facilement que le poisson est dominé ou se sent stressé.

 

ZONE DE VIE

Valeurs de l’eau

  • PH : Situé dans une fourchette de 7-7,9 ;
  • GH : Entre 3 – 4 ;
  • KH : Entre 3 – 4 ;
  • Température : 25 à 30°C.

Selon STAWIKOWSKI, Isthmoheros tuyrensis pourrait supporter une température allant jusqu’à 32°C pendant une durée relativement courte.

 

ALIMENTATION

En plus de l’approvisionnement alimentaire de qualité et ciblé pour cette espèce, d’autres paramètres peuvent donc être déplacés, comme la température, le débit, le niveau d’eau, la composition de l’eau, de manière à simuler autant que possible la situation fluctuante annuellement du biotope d’origine de ces cichlidés.

 

EN MILIEU NATUREL

Isthmoheros tuyrensis est  poisson qui préfère, pour vivre, une couche de fond boueuse ou/et un fond sableux.

Dans l’un ou l’autre de ces milieux, Isthmoheros tuyrensis a souvent été observé en train de se nourrir parmi les branches des arbres engloutis.

Principalement herbivores à l’état sauvage, cette espèce n’est pas pointilleuse sur la nourriture quand elle maintenue en captivité.

Par conséquent, pour l’aquariophile qui voudra reconstituer fidèlement le biotope de vie d’Isthmoheros tuyrensis, il faudra réaliser un aquarium doté d’un fond sableux, disposant de nombreuses racines entremêlées.

Isthmoheros tuyrensis est un omnivore qui, en dehors de la saison des pluies et des inondations des sols qui favorisent cette tendance doit se contenter de vivre une existence pauvre de détrivore et d’herbivore.

Cette situation n’exclut pas dans son cas, la consommation occasionnelle de fruits qui a été également observée.

L’alimentation d’Isthmoheros tuyrensis dépend donc principalement de la végétation terrestre en surplomb, celle-ci est complétée par les algues clairsemées qui poussent ici et là sur les pierres et la matière organique qui s’accumule dans certaines parties des rivières où il vit.

Comme déjà évoqué, c’est seulement en période de saison des pluies, lorsque les berges sont inondées que le régime alimentaire d’Isthmoheros tuyrensis devient beaucoup plus varié et surtout plus protéiné.

En plus de la nourriture purement végétarienne, il ne faut pas oublier que s’ajoute opportunément un menu varié et enrichi de toutes sortes d’insectes terrestres qui deviennent soudainement disponibles, y compris leurs larves et leurs œufs, leurs vers, leurs escargots et autres…

Il ne fait aucun doute que cet approvisionnement alimentaire saisonnier a un effet sur leur biorythme.

Isthmoheros tuyrensis est un omnivore qui, hors saison des pluies, mène une existence pauvre que l’on peut qualifier de détritivore-herbivore…C’est un opportuniste !

 

EN AQUARIUM

En aquarium, la vie et l’alimentation d’ d’Isthmoheros tuyrensis  changeront du tout au tout par rapport à ce qu’il trouve dans la nature.

L’alimentation dont ce cichlidé disposera en aquarium est bien plus riches que celle qu’il trouve dans son milieu naturel.

Pour l’aquariophile qui se lancera dans cette maintenance, le recours à la distribution de granulés pour cichlidés de bonne qualité sera un bon aliment de base.

Il conviendra de compléter ces repas avec des aliments copieux comme les crevettes, les moules et occasionnellement  avec des distributions de poisson blanc.

La matière végétale sous forme de spiruline ou de gaufrettes d’algues devrait constituer une partie importante de l’alimentation.

 

REGIME

Les Isthmoheros tuyrensis sont omnivores.

Pour leur alimentation, il faudra leur donner une grande variété d’aliments vivants, surgelés et secs.

Une grande partie de la nourriture doit être végétale comme les épinards et la spiruline.

Cependant, mieux vaut prévenir que guérir.

Dans ce contexte, il faut particulièrement souligner l’importance d’un menu varié à distribuer à ces poissons, dans lequel les substances végétales sont particulièrement importantes.

Comme mentionné, cet animal mange bien aussi des feuilles de plantes terrestres dans la nature !

Il faut savoir que contrairement aux plantes aquatiques, les plantes terrestres possèdent beaucoup plus de cellulose dans les tissus.

Les Isthmoheros tuyrensis utilisent ce complément alimentaire à base de cellulose qui leur donne de vigueur et santé.

Il faut, en effet, savoir que les animaux qui mangent des plantes terrestres peuvent souvent être identifiés, avec dissection, grâce à la présence d’un intestin plus long que la moyenne : c’est le cas pour Isthmoheros tuyrensis.

Dans ces conditions, contrairement à ce qui pratiqué avec les Vieja, il faudra éviter de distribuer de gros morceaux de nourriture, à fortiori de viande, car leur intestin n’est pas vraiment adapté à ce type de régime.

Ne pas se conformer à cette règle, pourrait provoquer irrévocablement des problèmes à Isthmoheros tuyrensis.

La nutrition végétale ne devrait donc pas manquer dans l’aquarium, en fait, ce type d’alimentation devrait être l’ingrédient principal distribué aux Isthmoheros tuyrensis.

Cette démarche pourrait bien être la solution idéale briser cette stagnation hormonale.

A savoir, l’acclimatation des spécimens sauvages à la nourriture industrielle du commerce aquariophili n’est pas facile…

 

AQUARIUM

CONFIGURATION DE L’AQUARIUM

Pour une maintenance durable d’Isthmoheros tuyrensis, l’aquariophile aura besoin d’un aquarium de bonnes dimensions et d’une longueur de 200 centimètres et une largeur de 60 centimètres. 

Ce sont des poissons à croissance très rapide quand ils sont bien maintenus dans de grands aquariums.

Par conséquent, le choix de grands aquariums affecte leur développement de manière très positive.

 

DECOR & AQUARIUM BIOTOPE

La décoration de l’aquarium n’est pas critique car le poisson s’occupera de la décoration en fonction de lui-même.

Des roches, tronc d’arbre et des branches peuvent être utilisées, mais assurez-vous que tous ces éléments sont bien placées pour éviter que le verre de l’aquarium ne se brise, si ces poissons commencent à joueur les bulldozers.

Les poissons préfèrent la couche de fond boueuse ou le fond sablonneux, par conséquent, un substrat de sable ou de gravier fin est recommandé.

Dans un aquarium bien structuré avec des racines et des pierres et dont l’éclairage n’est pas trop intense et violent, Isthmoheros tuyrensis se sentira  et surtout sera moins stressé.

On peut donc imiter le biotope, en réalisant un aquarium à fond sablonneux et racines d’arbres, facilement disponible dans le commerce.

 

PLANTES

Isthmoheros tuyrensis est un omnivore à croissance rapide dont l’essentiel de son alimentation est constitué d’aliments à base de plantes, dont il faut tenir compte lors de la décoration et de la filtration de la piscine.

Cependant, il n’est pas nécessaire de se passer de planter complètement, car les espèces à feuilles dures sont pour la plupart ignorées. 

 

FILTRATION

De plus, Isthmoheros tuyrensis, comme la plupart des poissons Panaméens, est très sensible aux infections.

C’est une des raisons pour lesquelles, un bac surdimensionné avec un volume d’eau plus important ne fera pas de mal pour la maintenance de cette espèce.

La qualité de l’eau devra être sérieusement sauvegardée en relation avec cette sensibilité.

En pratique, cela signifie une capacité de filtration adéquate et des changements d’eau fréquents, au moins une demi-semaine.

Dans le cas peu probable où les choses tournent mal et que vous soyez obligé de commencer un traitement, il est sage d’avoir sous la main un médicament tel que le Métronidazole (ou un médicament qui en contient), car plus vous réagissez tôt, plus vous avez de chances de succès.

Il s’agit d’un type d’antibiotique, mais qui maintient en vie les bactéries aérobies dans le filtre.

Isthmoheros tuyrensis n’aime pas un changement dans la qualité de l’eau, pour garder la qualité de l’eau de son bac correcte, à l’occasion des changements d’eau ou des re-complétements, il est préférable de changer de plus petites quantités régulièrement au lieu de faire un grand changement à la fois.

 

ECLAIRAGE

Un éclairage tamisé associé à un fond sombre peut inciter les animaux à montrer davantage de leurs motifs sombres.

Les niveaux d’éclairage ne sont pas critiques et les zones de nage libre permettront aux Isthmoheros tuyrensis  de se sentir plus à l’aise.

Dans tous les cas, l’éclairage du bac d’ Isthmoheros tuyrensis ne doit pas etre trop vif.

 

REPRODUCTION

Isthmoheros tuyrensis  est un ovipare, pondeur sur substrat ouvert.

STAWIKOWSKI et WERNER rapportent dans leur livre que leurs animaux n’ont atteint la maturité sexuelle que la deuxième année.

A ce stade, les Isthmoheros tuyrensis mesuraient déjà 20 centimètres de longueur.

Des rapports de maturité sexuelle précoce sont désormais également connus (via des forums), avec une taille comprise entre 12 et 15 centimètres.

Les différences entre les sexes n’apparaissent vraiment qu’au début de la saison de reproduction.

Les femelles présentent alors une ou deux taches de nageoire dorsale et tandis que les bandes sur la face dorsale s’estompent, elles deviennent plus contrastées sur la face ventrale.

La région de la gorge s’assombrit également.

Une fois que les animaux sont un peu plus âgés, les différences entre les sexes restent permanentes en raison des dimensions plus grandes et du profil de tête plus raide chez les mâles.

Un bac de reproduction pour cette espèce peut mesurer 100 x 50 x 50 centimètres.

La fécondité de cette espèce est de 800 à 1500 œufs pondus.

Le frai se produit de la même manière que de nombreux autres cichlidés, la femelle dépose une ligne d’œufs avant de s’éloigner, permettant au mâle de prendre leur place et de les féconder.

Jusqu’à 800 œufs, d’un seul passage, peuvent être fécondés de cette manière.

Les œufs éclosent en 48 heures environ, et pendant cette période, le mâle défendra le site de frai, tandis que la femelle s’occupe des œufs.

Pendant cette période également, le couple creuse souvent, dans le substrat et autour du site de frai, un certain nombre de dépressions peu profondes.

Une fois les œufs éclos (environ 48 heures), toute la couvée est ensuite déplacée dans l’une de ces fosses par la femelle.

Les œufs puis les larves sont généralement déplacés plusieurs fois avant de commencer à atteindre le stade de la libre.

Les alevins d’Isthmoheros tuyrensis commencent à nager librement généralement après environ 6 jours de la ponte.

Les juvéniles commencent à nager entre le 7éme et le 10éme jour et une température de l’eau de 26 à 29°C.

 

MISE EN CONDITION

Contrairement à de nombreux autres cichlidé centraméricains, Isthmoheros tuyrensis ne se reproduit pas toujours très facilement.

Il semblerait plus facile de reproduire les Isthmoheros tuyrensis selon un rythme saisonnier.

A cette première mesure, il conviendra de donner aux Isthmoheros tuyrensis une alimentation variée, pour les préparer à la reproduction, précéder celle-ci d’une période de disette puis une période d’alimentation riche, abondante et adaptée pour inciter les Isthmoheros tuyrensis à se reproduire.

Cette alternance de disette puis d’alimentation abondante, riche et variée pourrait briser cette stagnation hormonale.

En plus de l’approvisionnement alimentaire, d’autres paramètres peuvent donc être pris en compte, tels que :

  • La température ;
  • Le débit et le brassage de l’eau dans l’aquarium ;
  • Le niveau d’eau ;
  • La qualité et la composition chimique de l’eau du bac, qui peut varier de façon fluctuante annuellement.

Dans ce domaine, le partage des expériences des reproductions de cette espèce seront de nature à définir un mode opératoire permettant d’inciter plus facilement ces poissons à se reproduire.

Un couple d’Isthmoheros tuyrensis se liera pour vivre ensemble, mais il faudra quand même veiller à ce que la femelle ne soit pas intimidée par les sollicitations trop ardentes du mâle !

 

AVANT LA REPRODUCTION

Formation d’un couple reproducteur

Un couple formé restera lié pour la vie ou tout au moins jusqu’à disparition d’un des deux membres.

La reproduction n’est certainement pas impossible avec un couple bien assorti, dont les partenaires auront pu se choisir, selon la méthode traditionnelle qui consiste à élever un groupe de jeunes spécimens, le faire grandir jusqu’au moment où les couples se formeront naturellement.  

Il est donc conseillé d’acheter six à huit jeunes animaux à partir desquels un couple se formera.

C’est une espèce modérément agressive et, par conséquent, si certaines précautions ne sont pas respectées, il n’y a aucune garantie de succès dans leur reproduction.

Un couple formé naturellement se liera pour vivre ensemble, mais il faut veiller à ce que la femelle ne soit pas intimidée.

 

Préparation du bac

L’aquarium réservé à la reproduction devra mesurer au minimum (L x l x h) 120 centimètres x 60 centimètres x 60 centimètres), soit un volume d’environ 500 litres.

Pour un couple de poissons adultes, l’agencement du décor n’aura aucune importance car ces cichlidés s’occuperont d’adapter le décor à leurs et selon leurs gouts

Il sera toujours possible d’utiliser des pierres, du bois ainsi que des branches mortes introduits dans l’aquarium après s’être assuré que tous ces corps étranger sont bien positionnés dans le bac afin d’éviter d’endommager la vitre de fond ou une paroi verticale du bac, en verre si ces cichlidés les renversent.

Pour éviter que ces poissons se blessent dans leur travaux de terrassement, il est aussi recommandé d’utiliser du sable et/ou du gravier fin.

Il est essentiel qu’ils aient suffisamment d’espace pour nager et des endroits pour se réfugier.

Il faut bien choisir la taille et la forme du bac destiné à les héberger, la surface au sol est plus importante que la hauteur d’eau.

 

Conditionnement des reproducteurs

Une bonne maintenance et une bonne alimentation restent les fondamentaux d’une reproduction réussie.

Pour essayer de provoquer la ponte, à partir du moment où la  femelle semble gravide, plusierus changements d’eau successifs pourraient provoquer le début de la reproduction.

 

Parade nuptiale

La parade nuptiale et la reproduction se produisent comme nous le savons avec la plupart des cichlidés d’Amérique centrale.

 

Prémices

Au moment où commencent la reproduction, les corps de ces animaux s’éclaircissent et le motif de bandes noires s’intensifie.

De plus, la partie inférieure de la tête et de l’abdomen deviennent de plus en plus noire de suie.

 

PENDANT LA REPRODUCTION

Ponte

Les œufs sont pondus et fécondés sur un substrat préalablement nettoyé.

Le frai se produit de la même manière que de nombreux autres cichlidés américains, la femelle pond plusieurs lignes d’œufs successives, s’éloigne pour laisser la place pendant que le mâle va féconder les œufs.

Le volume moyen d’une ponte est de 800 œufs mais ce chiffre peut largement être dépassé.

 

Période d’incubation

La période d’incubation des œufs est d’environ 48 heures.

Quand le mâle a fini de féconder les œufs, avec l’aide de la femelle qui veille sur le couvain, tous deux entreprennent de creuser des petites fosses dans le substrat.

 

Eclosion

Une fois que les œufs ont éclos, les larves sont déplacées dans les fosses préalablement creusées par le couple.

 

Nage libre des alevins

La nage libre des alevins intervient en moyenne au bout de 6 jours.

 

Garde parentale

Pendant toute la période suivant la fécondation, le mâle défend le site de ponte tandis que la femelle veille sur le couvain.

Prendre soin des petits des parents dure généralement environ un mois, après quoi les alevins doivent être transférés seuls dans un aquarium.

 

Première alimentation des alevins

Les alevins peuvent être nourris avec des crevettes de saumure et recevoir de la nourriture en poudre nouvellement éclos, jusqu’à ce qu’ils soient assez gros pour prendre de plus gros aliments

Les jeunes sont faciles à élever et sont nourris, comme cela se fait avec la majorité des cichlidés américains de cette taille, avec des naupliies d’Artémias et de la nourriture sèche finement moulue.

Quand ce stade est atteint par les jeunes Isthmoheros tuyrensis, il faut alors commencer à nourrir ce petit troupeau avec des naupliies d’Artémias, des micro vers (microworms)…

 

ELEVAGE

L’élevage des jeunes Isthmoheros tuyrensis ne pose aucun problème.

Immédiatement après avoir atteints le stade de la nage libre, il est possible de les nourrir avec des naupliies d’Artémias et de la nourriture en poudre issue du commerce aquariophile.

C’est une espèce à croissance rapide et facile à faire grandir.

Avertissement : Cette espèce étant assez prolifique en raison du nombre d’œufs qu’elle pond, l’éleveur devra prévoir le placement de la progéniture qu’il élèvera …

 

CONSERVATION

INTRODUCTION EN DEHORS SON BIOTOPE

Isthmoheros tuyrensis est un poisson cichlidé néotropical originaire du Panama.

L’hypothèse d’un quelconque envahissement est incertaine.

Il n’a été signalé comme introduit ou établi nulle part dans le monde.

Cette espèce se trouve difficilement voire pas du tout dans le commerce aquariophile, certainement en raison de sa couleur peu attrayante.

Il n’existe aucune diffusion d’Isthmoheros tuyrensis hors de son biotope naturel.

Isthmoheros tuyrensis n’a été déclaré comme “introduit ou établi nulle part dans le monde”. 

Cette espèce ne se trouve que dans le commerce aquariophile. 

Même aux Etats Unis, proches du Panama, la probabilité d’introduction de cette espèce est si faible qu’elle est considérée comme nulle (source : US Fish & Wildlife Service, août 2011 – Révisé en novembre 2018 / Version Web, 16/01/2020) : Aucune mention de la présence d’Isthmoheros tuyrensis dans la nature aux États-Unis n’a été trouvée.

 

ACTIONS DE CONSERVATION

Sans objet dans l’immédiat.

 

USAGES HUMAINS

Pas d’utilisation connue, à part une pêche exceptionnelle et une consommation locale tout aussi exceptionnelle.

Pêche locale et aquariophilie commerciale.

 

MENACE POUR LES HUMAINS

Sans danger.

 

MARCHE AQUARIOPHILE

Isthmoheros tuyrensis est quasiment absent du commerce aquariophile.

On ne sait pas exactement quand ce poisson a fait son apparition dans le monde de l’aquariophilie. Son apparition reste rare et il est exceptionnellement proposé à la vente.

Cependant, il n’est jamais arrivé à une véritable percée.

À ce jour, il reste une espèce gardée sporadiquement.

Cela aura sans aucun doute quelque chose à voir avec le motif de couleur sobre.

Néanmoins, ce sont des poissons très attractifs pour l’aquarium.

Ceci est confirmé par presque tous ceux qui se sont occupés de cette espèce.

Le manque de couleur est amplement compensé par leurs cinquante nuances de gris, avec lesquelles ils parviennent à évoquer à chaque fois des motifs différents.

 

Expérience d’un aquariophile

J’ai maintenu par exemple Isthmoheros tuyrensis avec Vieja synspilum.

Les Isthmoheros tuyrensis étaient dominés et régulièrement l’un d’eux a finalement développé cette maladie.

Si je m’en rendais compte suffisamment tôt (pas facile avec des poissons dominés) de la présence de cette maladie, il était possible de lutter contre en faisant un gros changement d’eau (dure malheureusement) suivi d’une baisse de la température, qui avait aussi pour effet parallèle de calmer  les Vieja synspilum et offrait de fortes chances de guérison ou de rémission aux  Isthmoheros tuyrensis.

En règle générale, il fallait recommencer ce  même traitement sur le même poisson quelques mois plus tard !

En revanche, jamais les Vieja synspilum ni ensuite les Paratheraps hartwegi mis à grandir dans ce bac n’ont montré des signes de cette « maladie ».

Concernant la classique maladie du gros ventre, si les traitements préventifs et curatifs sont toujours les mêmes (température au-dessus de 27°C, nourrissage aux paillettes lors de l’acclimatation et utilisation de Métronidazole ou de ses dérivés), il semble que cette maladie touche énormément des poissons qui :

  1. se nourrissent en fouillant le sol (donc avec souvent du sable et ou un autre ballast lorsqu’on analyse les contenus stomacaux des poissons sauvages) ;
  2. grignotent à longueur de journée ;
  3. souvent, en aquarium, sont nourris trop richement et grassement.

Ces facteurs déclenchent souvent ce fameux problème du “gros ventre” qui peut devenir fatal pour les individus concernés.

L’expérience a montré qu’il y avait aussi beaucoup trop de problèmes de ce type provoqués avec la distribution d’une nourriture « maison » qui est souvent complètement déséquilibrée ou bien trop riche pour les espèces cherchant leur nourriture dans le sol.

La meilleure des parades pour éviter ces problèmes alimentaires est le recours au bac spécifique pour ces espèces spécifiques.

Elles ne sont pas forcément plus timides que les autres ni plus fragiles mais nécessitent une nourriture particulière qui ne permet pas de les mélanger avec des goinfres.

Dans bien des cas, les paillettes (de qualité suffisante – 40% de protéines + vitamines) sont la moins mauvaise des nourritures de substitution à utiliser en continu et en exclusivité pour certaines espèces.

Vous comprendrez donc que nourrir un couple de Thorichthys (bien choisi) au milieu de 40 Vieja avec des paillettes va rapidement devenir impossible, même si, finalement, cela peut marcher sans sur­nourrir car les Vieja vont laisser des miettes qui seront mangées tout au long de la journée par les Thorichthys qui filtreront le sable.

Mais pourquoi tenter le diable ?

A part quelques exceptions, le nourrissage une fois par jour est souvent trop important pour des poissons adultes.

C’est toutefois souvent le moyen de suivre l’état sanitaire d’un bac et de ses occupants.

Il n’y a aucune consigne ferme à retenir ou à appliquer strictement, mais deux distributions par semaine peuvent suffire aux adultes.

Il conviendra d’imposer aussi à ces poissons des périodes de jeûne de 2 à 3 semaines qui sont bien acceptées et leur apporteront un bon équilibre alimentaire.

Correctement alimentés, les Isthmoheros tuyrensis ne sont pas de gros pollueurs comme le sont habituellement les Vieja.

Dans ce cas, les filtres ne se saturent pas et l’eau reste claire : que demander de plus pour pouvoir partir tranquille en vacances ?

Pour les alevins et jeunes en grossissement, une distribution journalière est un minimum.

Dans ces conditions, comme pour tous les poissons d’aquarium, il faudra éviter de se lancer dans l’élevage des jeunes avant de partir en vacances !

En plus, vous allègerez la charge de celui qui viendra jeter un œil régulièrement sur vos bacs.

Un autre facteur de déclenchement de cette « maladie » est le stress : un poisson qui est dominé et constamment chassé, dans les espèces les plus fréquemment touchées par ce syndrome, a plus de chance de mourir en montrant ces signes.

Pour cela, il vaut mieux soit un bac spécifique, soit lui permettre de dominer le bac ou au moins d’y avoir sa place.

 

STATUT DE CONSERVATION

Statut IUCN

Statut de la Liste rouge de l’UICN :   VULNERABLE (5 aout 2019).

 

CITES

CITES ( Réf.118484 ) : non évalué.

 

CMS

CMS ( Réf.116361 ) : non évalué

 

MALADIES

Là encore, Isthmoheros tuyrensis tout comme de nombreux poissons Panaméens est très sensible à l’infection.

En raison de cette sensibilité aux maladies, la qualité de l’eau devra être sérieusement garantie.

En pratique, cela signifie une capacité de filtration adéquate et des changements d’eau fréquents, au moins hebdomadaire.

Dans le cas peu probable où les choses tournent mal et que vous soyez obligé de commencer un traitement, il est sage d’avoir sous la main un médicament comme le Métronidazole (ou un médicament qui en contient), plus le traitement sera appliqué tôt, meilleures les chances de succès de guérison sont grandes.

Il s’agit d’un type d’antibiotique, mais qui maintient les bactéries aérobies, contenues dans le filtre, en vie.

Depuis quelques années que des espèces du Panama sont maintenues (Darienheros calobrensis, Isthmoheros tuyrensis), il a été découvert une maladie spécifique à ces espèces que l’on retrouve aussi chez les Caquetaia.

En cas d’infection, les poissons malades semblent se couper en deux avec une cicatrice verticale au milieu du corps.

Quand la découpe du corps est complète, l’espérance de vie du poisson est fatalement très limitée, et autant que possible il faut donc agir avant.

Un gros changement d’eau et un traitement de type antibiotique amène généralement une rémission de quelques mois.

Ces maladies touchent particulièrement ces espèces, en particulier, quand on les maintient dans de l’eau dure.

A savoir que ces maladies ne semblent pas se transmettre aux autres espèces de cichlidés ou non-cichlidés.

– 

REFERENCES

KULLANDER, Sven O. | Collaborateurs ŘICAN, O., L. PIALEK, K. DRAGOVA ET J. NOVAK , 2016. Diversité et évolution des poissons cichlidés d’Amérique centrale (Teleostei: Cichlidae) avec classification révisée. Verteb. Zool. 66 (1): 1-102. ( Réf.114771 ).

MEEK, SE & HILDEBRAND, SF 1913. Nouvelles espèces de poissons du Panama. Publications du Field Museum of Natural History, Zoological Series 10 (8): 77–91. Page de référence BHL .

ŘICAN, O. , PIÁLEK, L. , DRAGOVÁ, K. & NOVÁK, J. 2016. Diversité et évolution des poissons cichlidés d’Amérique centrale (Teleostei: Cichlidae) avec classification révisée. Zoologie des vertébrés 66 (1): 1–102. Article complet (PDF) Page de référence.

MEEK SE & HILDEBRAND SF 1913. Nouvelles espèces de poissons du Panama. Field Museum of Natural History, Vol X, pp 89-90

 

KULLANDER, Sven O. | Collaborateurs ŘICAN, O., L. PIALEK, K. DRAGOVA ET J. NOVAK , 2016. Diversité et évolution des poissons cichlidés d’Amérique centrale (Teleostei: Cichlidae) avec classification révisée. Verteb. Zool. 66 (1): 1-102. ( Réf.114771 ).

 

MEEK, SE & HILDEBRAND, SF 1913. Nouvelles espèces de poissons du Panama. Publications du Field Museum of Natural History, Zoological Series 10 (8): 77–91. Page de référence BHL .

 

ŘICAN, O. , PIÁLEK, L. , DRAGOVÁ, K. & NOVÁK, J. 2016. Diversité et évolution des poissons cichlidés d’Amérique centrale (Teleostei: Cichlidae) avec classification révisée. Zoologie des vertébrés 66 (1): 1–102. Article complet (PDF) Page de référence.

 

MEEK SE & HILDEBRAND SF 1913. Nouvelles espèces de poissons du Panama. Field Museum of Natural History, Vol X, pp 89-90.

 

LITTÉRATURE

CONKEL D. 1993. Cichlidés d’Amérique du Nord et d’Amérique centrale, page 96

 

FISHBASE. Isthmoheros tuyrensis (Meek et Hildebrand, 1913), KONINGS A. 1989.

Cichlidés d’Amérique centrale, page 54

 

MEEK SE & Hildebrand SF 1913. Nouvelles espèces de poissons du Panama Vol X, pages 89-90

RICAN O. et al 2016.

 

DIVERSITE ET EVOLUTION DES CICHLIDES D’AMERIQUE CENTRALE AVEC CLASSIFICATION REVISEE.

RIEHL R. et BAENSCH H. 1996.

 

MERGUS AQUARIUM ATLAS, volume 3, pages 754-755. STAWIKOWSKI R / WERNER U. 1998.

Die Buntbarsche Amerikas, volume 1, pages 404 – 405

Isthmoheros tuyrensis in Catalog of Fishes, ESCHMEYER, WN, FRICKE, R. & VAN DER LAAN, R. (eds.) 2021.

Catalogue of Fishes version électronique.

Isthmoheros tuyrensis dans FishBase, FROESE, R. et PAULY, D. (éds.) 2021. FishBase.

 

Publication électronique World Wide Web, www.fishbase.org, version 12/2019.

Centre du patrimoine mondial de l’Unesco – Parc national de Darien.

https://whc.unesco.org/fr/list/159/

http://www.panamafishingandcatching.com/flyfishing.htm

 

FRICKE, R., WN ESCHMEYER & R. VAN DER LAAN, éditeurs. 2018.

Catalogue des poissons : genres, espèces, références. 

http://researcharchive.calacademy.org/research/ichthyology/catalog/fishcatmain.asp.

(novembre 2018).

 

FROESE, R., & D. PAULY, éditeurs. 2018. Isthmoheros tuyrensis, MEEK & HILDEBRAND, 1913. FishBase. 

https://www.fishbase.de/summary/Isthmoheros-tuyrensis.html. (novembre 2018).

 

Secrétariat du GBIF. 2018. Taxonomie de la dorsale GBIF : Isthmoheros tuyrensis MEEK & HILDEBRAND, 1913.

Centre mondial d’information sur la biodiversité, Copenhague. 

https://www.gbif.org/species/9396413. (novembre 2018).

 

OIE (Organisation mondiale de la santé animale). 2020.

Maladies, infections et infestations en vigueur en 2020.

http://www.oie.int/animal-health-in-the-monde/oie-listed-diseases-2020/. (janvier 2020).

 

SANDERS, S., C. CASTIGLIONE & M. HOFF. 2018.

Programme de cartographie d’évaluation des risques : RAMP,

version 3.1. Service américain de la pêche et de la faune.

 

LEXIQUE

[1] Le río Bayano (ou río Chepo) est un cours d’eau de l’est du Panama, qui arrose notamment la province de Panama et la comarque Kuna de Madugandí. Long de 206 kilomètres, il prend sa source dans la cordillère de San Blas et se jette dans le golfe de Panama (océan Pacifique). Le río Bayano est le troisième plus long cours d’eau du pays, après le rio Chucunaque et le rio Tuira. Ses principaux affluents sont les rivières Mamoni, Ipetí Chararé et Maje. En 1976, son cours a été barré par une barrage hydroélectrique pour former le lac Bayano.

 

[1] Rivière Tuira : Rivière / Río Tuira , ou Tuyra , ruisseau dans l’est du Panama , d’une longueur de 170 km. Elle prend sa source dans les hauts plateaux du Darién (Serranía del Darién) et coule au sud-sud-est puis au nord et à l’ouest après El Real de Santa María, où il reçoit la rivière Chucunaque, puis au nord-ouest jusqu’à La Palma sur le golfe de San Miguel (océan Pacifique). Le Río Tuira est navigable sur environ 120 km au-dessus de son embouchure. Le bassin du Río Tuira se compose d’une forêt tropicale humide avec plus de 80 pouces (2000 mm) de précipitations annuelles et pas de saison sèche appréciable, est le foyer des indiens Chocó .

[2] Le río Bayano (ou río Chepo) est un cours d’eau de l’est du Panama, qui arrose notamment la province de Panama et la comarque Kuna de Madugandí.