MASKAHEROS REGANI – MILLER, 1974
Maskaheros regani est un cichlidé endémique de l’isthme de Tehuantepec au Mexique que l’on trouve dans le bassin hydrographique supérieur de la rivière Coatzacoalcos et le cours moyen de la rivière Grijalva…
Les Maskaheros regani vivent de manière grégaire, en petit nombre et c’est probablement l’un des cichlidés les plus énigmatiques du Mexique en termes de comportement.
Ce cichlidé peut être maintenu avec succès avec d’autres membres de la communauté de cichlidés d’Amérique centrale s’il y a suffisamment de roches et de racines pour fournir un abri et suffisamment de territoire pour tous les poissons.
Le couple cohabite souvent assez harmonieusement, mais il faut veiller à ce que la femelle ne soit pas harcelée.
Il est bien dommage que ce poisson ne soit pas répandu dans le monde aquariophile car un couple de Maskaheros regani est sans aucun doute un magnifique ajout à tout grand système d’Amérique centrale.
En outre, ce poisson a besoin d’un peu de soins supplémentaires et patience pour se développer correctement, mais s’il est maintenu dans de bonnes conditions, vous serez récompensé par sa palette de couleurs exceptionnelles qui font de Maskaheros regani, l’un des plus gros et plus beaux cichlidés d’Amérique centrale.
La plus sublime de récompenses en aquariophilie, c’est la reproduction de nos protégés.
Avec Maskaheros regani, cela donne ce résultat !
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REPRODUCTION
GENERALITES
Maskaheros regani est un reproducteur sur substrat, monogame et se reproduisant en couple.
La reproduction n’est pas facile à obtenir, en revanche l’élevage des jeunes est plus aisée.
Les deux partenaires apportent des soins parentaux à la couvée et changent de coloration, ce qui n’est pas particulièrement visible, pendant cette période.
La couleur diffère s’estompe, les contrastes s’intensifient et la couleur de base s’éclaircit au moins au niveau de la tête un blanc crémeux tandis que les lèvres, la gorge et la poitrine deviennent noires.
Cette couleur est un avertissement pour les autres poissons qui seraient menaçant à l’égard des alevins et permet pour ces derniers l’identification de leurs parents.
Chez la plupart des cichlidés d’Amérique centrale les « Vieja » déplacent les larves nouvellement écloses, toujours incapables de nager dans des trous ou fossés creusés au préalable, principalement entre des pierres ou à la base d’une plante, dont les racines dégagées offriront un refuge idéal.
Maskaheros regani ne fait pas exception à cette règle !
Le principal défi de l’élevage de cette espèce est de faire coexister le couple dans le même bac !
Maskaheros regani sont des reproducteurs sur substrat et nettoieront et préparer une roche appropriée, plate ou inclinée.
Le couple préparera une frayère, il choisira généralement un gros rocher ou parfois pondra à l’intérieur d’une grotte.
Dans tous cas, la surface sera nettoyée et tous les détritus ou autres débris enlevés.
Le frai commencera sur un site préparé et pendant le frai, le mâle peut être agressif envers la femelle. C’est normal, mais la femelle doit être retirée si la violence devient excessive.
Les œufs éclosent en 2-3 jours et les alevins commencent à nager librement environ 4 jours plus tard.
La jeune couvée doit se voir offrir des larves d’artémias fraîchement éclos comme nourriture initiale, puis passer à des aliments plus gros comme des flocons fins et des granulés.
Les adultes sont d’excellents parents, mais ils peuvent devenir agressifs envers leur progéniture s’ils sont prêts à frayer à nouveau.
Les jeunes doivent être retirés à ce stade.
Mais pour obtenir la reproduction de cette espèce, il faut impérativement disposer d’un couple assorti et harmonieusement composé, c’est à dire dans lequel le mâle ne maltraite et ne brusque par la femelle !
Le seul et meilleur moyen d’y arriver pour à termes obtenir une ponte planifiée est d’élever un groupe d’environ 6 juvéniles non apparentés jusqu’à la maturité sexuelle et de leur permettre de s’apparier.
Le meilleur couple doit être choisi pour la reproduction et les autres couples doivent être supprimés. Les œufs sont pondus et fécondés sur un substrat.
Au bout de 3 jours, les œufs éclosent.
Les parents déplacent les larves dans une fosse de reproduction.
Après encore 3 jours, les jeunes poissons nagent librement.
Ces gros poissons sont d’excellents parents, qui protègent leur ponte.
La plupart sont des pondeurs sur substrat découvert.
On introduit 4 à 6 jeunes poissons qu’on laisse grandir ensemble et après quelques mois ou même 2 ans selon les espèces qui sont matures assez tardivement, on ne garde qu’un seul couple.
Les poissons qui ont pu se choisir librement sont généralement meilleurs reproducteurs et s’entendent mieux.
Ils s’isolent dans le coin du bac qui leur convient, et défendent âprement leur territoire, allant jusqu’à tuer tous les poissons trop curieux qui s’approchent de leur progéniture.
Ils vont promener les jeunes et les défendre jusqu’à ce qu’ils soient assez gros pour s’en sortir tous seuls.
AVANT LA REPRODUCTION
Appariement du couple
Paraneetroplus regani est l’une des espèces les moins agressives du genre Paraneetroplus et, comme la plupart des autres cichlidés d’Amérique centrale, forme des couples.
Cependant, les individus sexuellement matures qui ont formé des couples sont agressifs envers les espèces apparentées, vous ne devriez donc pas avoir plus d’un couple adulte dans le même aquarium.
La liaison au sein du couple peut parfois être un peu houleuse voire peut être rude.
Il a souvent été remarqué que les mâles étaient assez durs avec la femelle choisi, c’est donc là qu’un grand aquarium utile.
En effet, la femelle peut avoir besoin d’un refuge pour se protéger du mâle jusqu’à ce qu’elle soit prête.
Comme on devine bien, la reproduction de cette espèce n’est pas facile mais elle n’est pas impossible : il faut pour y parvenir pouvoir disposer d’un couple bien établi.
Le principal défi associé à l’élevage de cette espèce est d’amener le couple à coexister dans le même bac !
La méthode utilisée pour obtenir le couple idéal au sein d’un groupe, est très conventionnelle et classique pour de nombreux cichlidés d’Amérique centrale.
Il suffit de :
- constituer un groupe de 5 et 6 jeunes individus, plus si possible, afin de permettre à un mâle et une femelle de se choisir.
L’harmonie du couple formée est déterminante pour le succès de la reproduction.
Le meilleur couple devra ensuite être séparé du reste du groupe pour éviter un stress chez ce même couple.
En effet, si on place arbitrairement un mâle et une femelle ensemble, au mieux il ne se passera rien et au pire cela se passera très mal entre les époux forcés, au final, il n’y aura pas de reproduction et très certainement des poissons abimés parce qu’ils se sont battu !
- les faire grandir jusqu’à ce qu’ils atteignent la maturité sexuelle.
Une liaison de couple typique peut s’installer au sein d’un groupe de Maskaheros regani, à fortiori si les poissons ont grandi ensemble, mais les pontes n’auront lieu qu’avec poissons adultes plus gros qu’il faudra de préférence isoler du reste du groupe.
Un couple lié vivra souvent assez heureux ensemble, se reproduira régulièrement mais il faudra toujours veiller à ce que la femelle ne soit pas trop victime d’intimidation de la part de son mâle.
Conditionnement pour la reproduction
L’aquarium réservé à la reproduction devra mesurer au minimum (L x l x h) 120 centimètres x 60 centimètres x 60 centimètres), soit un volume d’environ 500 litres.
Pour un couple de poissons adultes, l’agencement du décor n’aura aucune importance car ces cichlidés s’occuperont d’adapter le décor à leurs et selon leurs gouts
Il sera toujours possible d’utiliser des pierres, du bois ainsi que des branches mortes introduits dans l’aquarium après s’être assuré que tous ces corps étranger sont bien positionnés dans le bac afin d’éviter d’endommager la vitre de fond ou une paroi verticale du bac, en verre si ces cichlidés les renversent.
Pour éviter que ces poissons se blessent dans leur travaux de terrassement, il est aussi recommandé d’utiliser du sable et/ou du gravier fin.
Il est essentiel qu’ils aient suffisamment d’espace pour nager et des endroits pour se réfugier.
Il faut bien choisir la taille et la forme du bac destiné à les héberger, la surface au sol est plus importante que la hauteur d’eau.
Un bac qui mesure plus de 2 mètres de long permet généralement mieux aux poissons de se répartir les territoires qu’une cuve carrée.
Bon nombre de ces poissons ont un comportement tout à fait correct si le volume à leur disposition est assez grand mais deviennent des terroristes et parfois des tueurs s’ils sont installés dans un bac trop petit et manquant de refuges.
Quand on garde un couple, la femelle peut avoir des difficultés à se cacher et à se soustraire aux assauts du mâle si elle manque de place et de cachettes.
Des niveaux d’éclairage pas très élevés et une filtration décente doivent être prévus.
Température de l’eau :
- 24-26°C
Paramètres de l’eau :
- pH: 6,8-7,5
- GH: jusqu’à 20°
il n’est pas nécessaire de prévoir d’installation d’éclairage compliquée, ni d’injection de Co2 pour favoriser la pousse des plantes puisque le bac ne sera pas planté, donc quelques tubes lumière du jour suffisent pour admirer les couleurs des poissons.
Mais par contre on doit privilégier l’installation de filtres puissants, capables de brasser tout le volume du bac 3 à 4 fois par heure et de bien agiter la surface pour oxygéner l’eau.
Ils n’ont généralement pas de grandes exigences quant aux qualités de l’eau tant qu’elle n’est pas trop dure ou le pH n’est pas trop acide.
La plupart des eaux de conduite conviennent bien. (PH entre 7° et 8°, dureté entre 6° et 20°GH).
Pour les nourrir, il distribue des granulés de grande taille, des moules cuites ou crues, de crevettes, des vers de terre ou des vers aquatiques.
Il est fortement décommandé de leur donner des préparations à base de cœur de bœuf qui constitue une alimentation trop riche et trop grasse pour ces animaux même si parfois ce genre de distribution peut contribuer (très occasionnellement) à améliorer leur croissance, leurs couleurs…
Pour ces poissons, en période de reproduction, il faut plutôt effectuer des distributions régulières de laitue et de salade.
Parade nuptiale
La parade nuptiale et la reproduction se produisent comme nous le savons avec la plupart des cichlidés d’Amérique centrale.
On peut même dire qu’ils ont une vraie personnalité.
Il faut admirer les affrontements de 2 mâles qui tentent de s’intimider, ou les voir en train de parader toutes nageoires déployées devant leur femelle…puis les voir construire un « nid » en déménageant parfois tout le sable d’un coin de bac, et enfin les regarder veiller avec attention sur leurs œufs et leurs jeunes et pourchassant impitoyablement tous les intrus, y compris la main de l’aquariophile.
Signes précurseurs
Le couple préparera un site pour le frai, généralement il choisira une grosse pierre ou parfois à l’intérieur d’une grotte ou un pot en terre renversé.
https://youtu.be/2SMsFGj2VsUhttps://youtu.be/JiOe0HPYOjMhttps://youtu.be/EO2nB0yDKR8
Le site sera nettoyé et tout détritus ou autres obstructions enlevés.
Le frai commencera alors sur le site préparé.
A savoir que même à ce stade du frai, le mâle peut encore être agressif envers la femelle.
C’est assez normal et courant mais quand cela se produit, la femelle doit être enlevée si la violence devient excessive.
PENDANT LA REPRODUCTION
Ponte
En période de reproduction, ces cichlidés prennent une belle couleur blanc nacré.
Les œufs sont pondus et fécondés sur une surface propre et lisse.
En règle générale, une pierre plate est choisie mais ce n’est pas obligatoire !
Le nombre d’œufs pondus peut varier de 300 à 1000.
Une fois les œufs pondus, les deux parents s’en occupent et se partagent les rôles.
C’est dans les habitudes naturelles de la femelle de garder les œufs, de les éventer et c’est elle qui élimine les œufs non féconds tandis que le mâle défendra le « nid » écartant tous les poissons qui viennent trop à proximité.
Les œufs sont déposés par la femelle en plusieurs passes successives et fertilisés directement par le mâle.
Les œufs éclosent après environ 3 jours et nagent librement après environ 7 jours, cela dépendant de la température de l’eau (26°C – 29°C).
Il n’est pas rare que le mâle en particulier mange les œufs lors des premières tentatives.
Eclosion
Les œufs éclosent au bout de 2 à 3 jours.
Nage libre
Après l’éclosion, il faut attendre environ 4 jours en moyenne et parfois plus pour que les larves puissent nager librement ce qui n’est possible qu’une fois après avoir résorbé leur sac vitellin.
Pendant cette période, les parents bougeront les alevins vers un trou où ils les déposeront pour les soigner mieux et aussi mieux les protéger.
Première alimentation
Comme pour tous les cichlidés, il conviendrait d’offrir aux alevins, en guise de premiers repas et outre ce qu’ils trouveront sur le substrat de l’aquarium, les éternelles nauplies d’Artémias nouvellement écloses qui constituent une excellente base d’alimentation pour ces jeunes Maskaheros regani.
Généralement cette nourriture sera vite acceptée à partir de ce stade, ils pourront progressivement recevoir en aliments des micro-vers, en aliments spécialisés du commerce pour alevins sous formes de flocons/granulés et progressivement de la nourriture pour adultes qui aura été préalablement broyée.
La croissance des jeunes alevins est rapide
Garde parentale
Même lorsque les alevins sont au stade de nage libre, ce comportement protecteur des parents Maskaheros regani continuera à s’exercer pendant un certain temps, mais pas indéfiniment !
Cependant, lorsque les alevins nagent librement après 10 à 14 jours, les parents les suivent dans tous leurs déplacements dans l’aquarium.
Pendant cette période de garde parentale, les autres poissons de l’aquarium, s’il y en a, peuvent subir de graves coups et blessures s’ils se rapprochent trop près des alevins, c’est la raison pour laquelle tous les autres pensionnaires devraient être déplacés du bac de reproduction.
Quand les parents manifestent à nouveau le désir de se reproduire alors qu’une floppée d’alevins nagent encore autour d’eux, il devient sage d’enlever rapidement tous ces alevins car ils pourraient facilement devenir les prochaines cibles d’une agression de leurs propres parents.
En effet, si les adultes font d’excellents parents mais peuvent commencer à devenir agressifs envers leur couvée et la dévorer s’ils sont prêts à se reproduire à nouveau.
L’éleveur s’il veut conserver ces alevins doit les retirer à ce stade.
ELEVAGE
L’élevage des jeunes alevins de Maskaheros regani est facile.
Bien nourris dans un bac adaptés au nombre qui sera conservé par l’éleveur, leur croissance sera rapide et ils grandirons presqu’à vue d’œil, signe évident que cette espèce est plutôt prolifique.
En 3 à 4 mois, les alevins passeront au stade juvénile et atteindront une taille supérieure à 5-6 centimètres.
Comme dans toute portée, on pourra conster une disparité de taille entre les jeunes Maskaheros regani qui sera l’occasion de faire la sélection entre les meilleurs individus à conserver.
Comme beaucoup de cichlidés d’Amérique centrale, les jeunes Maskaheros regani ne sont pas aussi riches en couleurs que leurs parents.
C’est en grandissant que progressivement ils auront leurs magnifiques couleurs et éclats !
A ce stade, ce n’est plus qu’une histoire de patience …mais quelle récompense !
CONSERVATION
INTRODUCTION EN DEHORS SON BIOTOPE
Sans objet.
USAGES HUMAINS
Utilisations par l’homme
Marché aquariophile : il n’y a presque pas de distribution de cette espèce dans les magasins aquariophiles, par conséquent, il n’est donc pas aisé d’obtenir un spécimen.
De plus, comme ce poisson a un caractère bien trempé et demande une plage de paramètres physico-chimiques relativement restreinte, ses caractéristiques sont un frein à sa diffusion.
Il est parfois consommé par les pêcheurs locaux et servis en plats dans les restaurants.
MENACE POUR LES HUMAINS
Sans danger.
STATUT DE CONSERVATION
Statut dans la liste rouge de l’IUCN
Réf. 123251
Maskaheros regani est évalué par l’Union internationale pour la conservation de la nature dans la liste rouge des espèces menacées comme (DD) données insuffisantes (2018).
Malgré la déforestation généralisée de la forêt tropicale dans l’aire de répartition de Maskaheros regani, il n’y a pas de danger apparent immédiat pour la survie de cette espèce.
L’eau est si fortement polluée par endroits, que l’espèce semble menacée.
Les apports de polluants provenant de l’industrie en pleine croissance et aussi du secteur privé les ménages polluent et empoisonnent l’eau.
L’étalement urbain en raison de la surpopulation entraîne, surtout en saison sèche, que les rivières sont insupportablement hautes avec des eaux usées sont chargés.
Les détergents augmentent l’alcalinité du sol et des cours d’eau.
La concentration des fertilisants provoque souvent de la mousse et favorise la croissance d’algues suffocantes.
Un flagrant Exemple de destruction du biotope est le Rio Sarabia.
CITES
Réf. 123416
Non évalué.
CMSS
Réf. 116361
Non évalué.
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REFERENCES
Miller, RR 1974. Cichlasoma regani , une nouvelle espèce de cichlidés du bassin du Río Coatzacoalcos, au Mexique. Proc.Biol.Soc.Wash. 87 (40): 465-472
MacMAHAN, C.D., W.A. Matamoros, K.R. Piller and P. Chakrabarty, 2015. Taxonomy and systematics of the herichthyins (Cichlidae: Tribe Heroini), with the description of eight new Middle American Genera. Zootaxa 3999(2):211-234. (Ref. 104176)
Miller, Robert Rush . 1974. » Cichlasoma regani , une nouvelle espèce de cichlidés du bassin de Rio Coatzacoalcos, Mexique ». Actes de la Biological Society of Washington. 87 (40); pp. 465-472 (ffm00251).
PHOTOS
Un bon nombre de photos ont été empruntées à Lee NUTTAL et à PAULA.
L’Admin du site les remercie vivement.
LITTERATURE
STAWIKOWSKI, R. et U. Werner. 1998., Die Buntbarsche Amerikas Band 1,
Eugen ULMER Verlag. pp. 402-403.
KEIJMAN, M. 2000. Cichlidae (NVC) 26 (1) pp 5-12.
VIDEO
https://lolpanic.ru/watch/Maskaheros-regani/
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