Uaru fernandezyepezi – 4éme partie

Uaru fernandezyepezi – STAWIKOWSKI, 1989

Les grands spécimens d’Uaru fernandezyepezi font toujours une impression vraiment électrisante sur leurs observateurs et chez les passionnés de cichlidés américains : Le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ne laissent pas insensibles !

En effet, quand ils sont bien soignés, ces poissons adultes sont magnifiques et majestueux, à tel point que leurs couleurs et leur pelage font penser aux célèbres pandas dont ils ont hérité le surnom.

Les Uaru fernandezyepezi sont de grands cichlidés sud-américains atteignant plusieurs centimètres, dépassant facilement à l’âge adulte les 20 centimètres de longueur. 

Dans son habitat naturel, cette espèce habite les eaux douces et noires du fleuve Rio Atabapo, l’affluent supérieur de l’Orénoque, entre le Venezuela et la Colombie. 

Les Uaru fernandezyepezi sont présents dans des eaux à faible courant, dans des cours d’eau avec un fond composé de sable blanc et fin, où se trouvent de nombreux enchevêtrements de racines et de feuillage tombé.

Johann HECKEL.

Le nom générique a été donné à cette espèce par le célèbre ichtyologue autrichien Johann HECKEL.

Ce dernier s’était inspiré du terme local « uaru-ura », qui signifie « crapaud oiseau ». 

Pourquoi avait-il choisi ce nom, cela reste encore, un peu, un mystère ?

D’autre part, le nom scientifique difficile à prononcer de cette espèce vient de l’ichtyologiste vénézuélien Augustin Fernandez YEPEZ. 

Ce cichlidé a été capturé pour la première fois par Hans KOPKE en 1988 dans le Rio Atabapo, plus précisément dans l’est de la Colombie.

Les Uaru sont surtout connus pour leur forme triangulaire caractéristique, leur intelligence incroyable et leurs couleurs de frai impressionnantes.

En effet, en ce qui le concerne tout particulièrement, Uaru fernandezyepezi a l’une des formes corporelles et des couleurs les plus uniques de la famille des cichlidés !

A ses atouts physiques s’ajoutent, en sus, le fait que Uaru fernandezyepezi est aussi ce que l’on pourrait considérer un cichlidé intelligent qui en fait un excellent animal de compagnie et qui est souvent comparé au Discus, ou appelé «le discus du pauvre».

Ces poissons adultes sont magnifiques et majestueux, et avec leurs couleurs et parure peu courantes, ils peuvent ressembler aux célèbres Panda.

Sur certains plans, les Uaru fernandezyepezi tiennent aussi la comparaison avec Heros severum !

Mais, en contrepartie, comme Symphysodon Discus, les Uaru fernandezyepezi peuvent se montrer être une espèce difficile à maintenir et surtout à reproduire.

En effet, l’une des principales sources d’attractivité que procurent ces cichlidés Uaru est bien celle de sa reproduction.

Bien maintenus, lorsqu’ils se reproduisent, les Uaru fernandezyepezi deviennent imposants et la pseudo “larme” sur le bord de l’œil, si caractéristique, devient grande et noire, avec juste un peu de marron ou de gris sur les bords, en outre les yeux brilleront comme des lanternes et deviendront rouge-orange vif.

Les adultes sont frappants et d’apparence très différente par rapport aux juvéniles.

Uaru fernandezyepezi est le cichlidé sud américain que tout cichlidophile “hardcore”, puriste ou en mal de réaliser une maintenance difficile, aspire à posséder et doit avoir dans son aquarium !

Pour ces raisons, Uaru fernandezyepezi n’est pas le cichlidé recommandé pour les débutants et pourtant il sera bien difficile de résister à la tentation d’acquérir l’un de ces grands spécimens d’Uaru fernandezyepezi qui font une impression vraiment électrisante sur l’aquariophile quand la chance d’en trouver se présente.

Selon STERBA (1962) et HOLI (1941), le premier Uaru a été importé pour la première fois à Hambourg, en Allemagne, en 1913.

Avant cette première importation, ce poisson n’était qu’une rumeur dans le monde aquariophile et jusqu’à ce qu’il soit récolté puis commercialisé à partir de 1988.

Uaru fernandezyepezi est le deuxième poisson de ce genre à être formellement décrit mais surtout, Uaru fernandezyepezi est avant tout un véritable défi pour l’aquariophile.

Les spécimens importées sont limitées et en outre, il faut savoir que les poissons sauvages demandent une eau très propre avec les paramètres décrits ci-dessous.

Tout ce qu’il faut faire pour garder ces poissons fascinants et rares en bonne santé et en bonne forme….vous le découvrirez dans l’article suivant !

REPRODUCTION

Généralités

Cette espèce a été élevée en captivité par STAWIKOWSKI.

Les Uaru fernandezyepezi se reproduisent de la même manière que les Uaru amphiacanthoides.

Comme eux, ils prodiguent à leur progéniture des soins bi-parentaux.

L’eau du bac d’élevage doit avoir un pH de 4,0 à 5,0 et une température de 30°C à 34°C.

Le couple reproducteur doit également être nourri de haute qualité et varié au préalable.

Ces cichlidés sont des reproducteurs de substrat (famille mère) et préfèrent frayer sur des pierres ou d’autres objets solides.

Ces zones de frai sont soigneusement nettoyées au préalable.

Après l’éclosion, après environ 2 jours, les jeunes poissons sont enterrés de nouveau par la femelle dans des fosses préparées dans le sol.

Les alevins nagent librement après 3 jours supplémentaires. Les deux animaux parents s’occupent de la couvée.

Ils atteignent la maturité sexuelle entre 12 et 16 mois.

La ponte se fera sur une surface plane et horizontale, le nombre d’œufs se situera entre quatre-vingts et trois cents œufs qui, selon la température, écloront entre le deuxième et le quatrième jour.

L’élevage de poissons est une tâche délicate, qui est principalement déterminée par la difficulté de «monter à l’aile» des alevins.

Vous avez d’abord besoin de quelques fabricants, c’est plus facile à dire qu’à faire.

Identifier le sexe d’un Uaru adulte est extrêmement difficile.

Ce processus revient à attraper le poisson et à examiner son ouverture urogénitale.

Mais dans ce cas, il peut également y avoir des erreurs.

Par exemple, lorsqu’un tube ovipositeur tombe pendant la ponte et que le mâle suspecté précédemment devient soudainement une femelle.

De plus, comme dans le cas des discus et des scalaires, deux femelles Uaru peuvent former un couple qui se reproduit périodiquement et prend bien soin de sa progéniture.

Dans certains cas, les mâles ont une nageoire dorsale et anale plus pointue et plus douce, et un front plus arrondi que la femelle, cependant, ces différences sont situationnelles.

Pour un appariement réussi, plusieurs individus doivent être acquis. Habituellement, quand une paire de poissons commence à se séparer de l’école générale (au moins 4) et à nager ensemble, cela indique la formation de futurs producteurs.

Mais de cette manière, des couples Uaru fernandezyepezi composés uniquement de femelles se forment, donc seuls les œufs fécondés et le fait de l’apparition des alevins peuvent être un marqueur précis.

AVANT LA REPRODUCTION

Constitution d’un couple

Comme cela le laisse supposer et a déjà un peu été évoqué, la reproduction de Uaru fernandezyepezi n’est pas toujours facile à réussir.

Pour y parvenir, il faut constituer un couple bien apparié et compatible.

Dans ce cas, comme pour beaucoup d’autres cichlidés, la recette est toujours identique avec ces poissons comme pour beaucoup de cichlidés : Il est préférable de faire l’acquisition d’un groupe de 6 à 8 de ces jeunes animaux.

Après une période d’acclimatation et de croissance suffisante (s’il s’agissait de jeunes animaux), un couple Uaru fernandezyepezi se formera après un certain qui aura permis aux futurs reproducteurs de se choisir..

Habituellement quand cela se produit, deux poissons commencent à se séparer du groupe et évoluent ensemble.

Au moment de la parade nuptiale, leur corps se met comme à vibrer ; ces sortes de vibrations sont caractérisées par des mouvements répétitifs continus de certaines parties du corps, généralement produites par les individus dominants, à la fois mâles et femelles Uaru fernandezyepezi  avant de commencer la parade nuptiale.

Pendant cette séquence « nuptiale, il arrive qu’un des 2 poissons perde l’axe de nage et s’allonge sur flanc latérale pendant deux à trois secondes.

Cette façon de faire est un indicateur qui généralement formalise la formation d’un couple de futurs producteurs.

Mais même après avoir observé ce processus et avoir déduit de la formation d’un couple (femelle + mâle), il arrive parfois que des couples composés uniquement de femelles ou identifiés comme tels se forment, donnant lieu ensuite à un début de reproduction avec la ponte d’œufs…malheureusement non fécondés, donc non viables !

Si les œufs sont fécondés et donnent naissance à des alevins, le doute sur la nature du couple (femelle + femelle ou couple standard : mâle + femelle) sera levé !

Il faut bien se souvenir qu’avec ces poissons, la détermination du sexe est difficile à déterminer car ils sont monomorphes : c’est une des clés à connaitre pour la réussite de cette reproduction !

CONDITIONNEMENT POUR LA REPRODUCTION

La maturité sexuelle est atteinte entre 12 et 16 mois.

Le signe le plus évident d’un couple prêt à pondre peut se manifester par une dépigmentation de l’un des partenaires ou des deux  à la fois.

Dépigmentation du mâle Uaru fernandezyepezi.

Certains aquariophiles ont réussi à se reproduire les Uaru fernandezyepezi en ne nourrissant les poissons qu’avec des aliments d’origine animale de la composition suivante :

  • vers de terre ;
  • ver de farine ;
  • filet de truite ;
  • crevettes de viande hachée avec l’ajout du ver d’eau Lumbriculus variegatus ;
  • naupliies d’Artémias.

La parade nuptiale

JOHNSON (1992) décrit le comportement de parade nuptiale des Uaru fernandezyepezi au moment où les 2 poissons s’attrapent par la bouche, plus précisément les lèvres et se tirent l’un vers l’autre.

Ensuite, ils nagent côte à côte et souvent à partir de ce moment ils rejoignent le site de ponte choisi et nettoyé, pour pondre.

Préparation du site de ponte

Dès qu’un couple Uaru fernandezyepezi a finalement été trouvé, les géniteurs du substrat doivent être transférés à l’avance dans un bassin de reproduction, dans lequel ils trouveront des pierres appropriées pour la ponte.

Le nettoyage du site de ponte est effectué par les deux Uaru fernandezyepezi comme signe d’acceptation de l’accouplement.

Ce comportement est caractérisé par le fait d’avoir plusieurs composants dans le qui sont mis en évidence :
  • DELIMITATION DE ZONE : elle se caractérise par la sélection d’une zone spécifique pour se nourrir du plus gros individu qui est secondé par Ledit individu a tendance à rester avec un visage dépigmenté mais avec des bandes lignes verticales accentuées sur le corps, parfois couchées latéralement à la passage du banc jusqu’à ce qu’ils trouvent leur partenaire, plus tard ils retournent au banc dans le heures de la nuit et ils retournent à nouveau sur leur territoire le lendemain matin. 
  • EXCAVATION ET NETTOYAGE DU SUPPORT : Elle est réalisée par les deux personnes comme signe d’acceptation, ils roulent généralement sur le ventre dans le sable au fond effectuant une excavation d’environ 4 cm de profondeur avec 12 cm de diamètre laissant exposé une surface dure.

Pour manifester cette volonté d’accouplement, le couple de Uaru fernandezyepezi se roulent généralement sur le ventre dans le sable et commencent à creuse une excavation d’environ 4 centimètres de profondeur avec 12 centimètres de diamètre laissant exposée une surface dure.

Après la ponte et l’éclosion des œufs, la garde des couvées seront normalement prises en charge par les deux parents.

Étant donné que le couple de Uaru fernandezyepezi revendique un territoire pendant la reproduction, il est judicieux d’utiliser le décor de l’aquarium pour former des divisions naturelles dans le réservoir.

PENDANT LA REPRODUCTION

La ponte

Au printemps, en milieu naturel, les reproducteurs déposent leurs œufs sur le substrat propre,  horizontalement.
A ce stade, les deux les parents présentent une pigmentation claire avec la présence de quatre bandes noires verticale vers la partie caudale du corps.
 
 

Ensuite, 100 à 400 œufs sont pondus et fécondés sur un substrat plat.

La femelle frayera sur un rocher ou une bûche, le mâle passera derrière elle en les fertilisant.

Un couple adulte pondra entre 80 et 300 œufs par couvée.

Les œufs éclosent entre le deuxième et le quatrième jour après la ponte.

Lorsque les alevins ont consommé le sac vitellin et peuvent nager seuls, ils se nourrissent de naupliies de crevettes de saumure nouvellement écloses.

Pourtant, JOHNSON (1992) a signalé des tailles de frai constantes de 200 à 300 œufs, une fois que les reproducteurs ont commencé, pour plusieurs pontes.

AZUMA (1973) a signalé des pontes répétées de plus de 500 œufs.

QUARLES (1997) rapporte des tailles de frai «d’environ 500 œufs».

SCHULTZ (1988) en a élevé 96 jeunes Uaru fernandezyepezi dans son premier lot réussi, sans mortalité.

Ce couple, par la suite, a élevé de nombreuses couvées subséquentes de Uaru fernandezyepezi , et régulièrement a fourni des juvéniles à un grossiste de la côte Est pendant plusieurs années.

Par ailleurs, SCHULTZ a noté que la croissance était extrêmement rapide.

Après deux semaines dans un aquarium de 10 gallons (38 litres), les alevins ont été déplacés dans un 20 gallons (76 litres) pendant trois semaines de plus, puis un aquarium de 40 gallons (150 litres) – avec 20 pour cent de changements d’eau effectués deux fois par semaine.

À 10 semaines, les «bébés» avaient atteint 5 centimètres de longueur !

Quoiqu’il en soit, les œufs sont déposés sur un substrat propre et horizontale.

Les œufs de Uaru fernandezyepezi sont de couleur jaune ambré.

Les œufs sont pris en charge par les deux parents.

Les parents Uaru fernandezyepezi protègent les œufs avec leur côtés et assurent la circulation de l’eau avec leurs nageoires.

les parents de substrat conservent leur position de protection.

L’Eclosion

À une température de 30 °C, les larves de Uaru fernandezyepezi éclosent après deux jours.

Après 2 à 4 jours, les larves éclosent et sont placées dans une fosse par les parents.

Une fois éclos, les larves restent au fond dans des agglomérats de masse adhérant au substrat.

A ce moment, pour mieux s’en occuper et les protéger, les parents les transfèrent dans le trou préparé dans le sol.

Parents sauvages en train de creuser le trou pour leurs futurs alevins.

Encore 3-4 jours plus tard, les alevins de Uaru fernandezyepezi nagent librement. ils n’ont pas besoin d’être complétés car ils mangent une sécrétion cutanée sécrétée par les parents.

Trois jours plus tard, les alevins commencent à apparaitre, regroupés en une masse compacte comme une boule, ils commencent enfin à nager et aussi à chercher de la nourriture.

A cette période, comme chez les Discus, les parents Uaru fernandezyepezi peuvent nourrir les alevins avec l’épithélium issu de la sécrétion de leur peau.

Ce manège est intéressant à observer : les jeunes Uaru fernandezyepezi s’attachent à un poisson, picorent ce mucus nourricier et lorsque le parent mourriceur veut se libérer de sa progéniture, il disparaît brusquement et la progéniture nage vers l’autre parent qui prend le relais.

Vie des larves & alevins & SOINS PARENTAUX

À une température de 30 °C, les larves de Uaru fernandezyepezi éclosent après deux à quatre jours.

Les alevins sont ensuite déplacés par leurs parents vers une fosse de frai creusée dans le gravier.

Ils restent dans cette fosse jusqu’à ce qu’ils atteignent le stade de la ange libre trois à quatre jours plus tard.

Le couple incubateur ne perd pas ses caractéristiques de pigmentation claire faire une suspension en forme de V protégeant les œufs avec leur côtés et assurant la circulation de l’eau avec leurs palmes de natation. 
Une fois écloses, les larves restent au fond en agglomérats massifs adhérant au substrat. 
Pendant ce temps, les parents continuent à conserver leur position protectrice.

Lorsqu’il y a un danger évident est détecté, les parents Uaru fernandezyepezi fuient de manière explosive, abandonnant leurs petits qui restent agglomérés aux dépens des prédateurs.

Alevins abandonnés par les parents Uaru.

C’est manifestement un comportement qui limite foncièrement l’expansion de cette espèce…mais qui peut être aisément combattu en aquarium ou en élevage !

Une fois le danger passé, les parents Uaru fernandezyepezi reviennent, effectuent des mouvements operculaires et des mouvements des de leurs nageoires, visiblement destinés à signaler la fin de l’alerte : cela semble supposer être un appel parental pour le regroupement de la famille vers une zone sûre !

Après cela, les jeunes Uaru fernandezyepezi se dirigent lentement vers eux…sans rancune !

Aucun souci pour l’alimentation des nouveaux alevins, pas besoin de les nourrir car les parents excréteront de la bave sur les côtés de leurs corps pour que la progéniture puisse manger.

Dans un sens, les cichlidés Uaru sont presque comme des mammifères.

Lorsque les alevins ont environ deux semaines, vous pouvez commencer à leur donner de la nourriture en flocons finement en poudre et des crevettes de saumure nouvellement écloses. 

Lorsqu’ils sont bien nourris et conservés dans des conditions appropriées, les alevins Uaru poussent remarquablement vite.

Les alevins sont foncés avant de développer une couleur jaune / dorée avec des taches blanches.

Lorsque les jeunes Uaru fernandezyepezi atteignent une longueur d’environ 5 centimètres, ils perdent cet aspect moucheté.

Problèmes de reproduction

Le deuxième problème d’élevage possible peut être l’un des parents qui mange la ponte.

En fait, les Uaru fernandezyepezi ont la triste réputation d’être des mangeures d’œufs notoires !

A l’Elm City Aquarium Society (New Haven, Connecticut) vers 1975, une membre, Sue RASTAD, une aquariophile compétente qui réussissait toutes les reproductions qu’elle souhaitait, essayait régulièrement obtenir des œufs d’Uaru fernandezyepezi qui étaient systématiquement mangés dans les jours qui précédaient l’éclosion.

Pour tenter de conserver ces œufs, elle avait rapporté qu’elle se tenait debout, jour et nuit pour protéger et garder les œufs et surtout si nécessaire en cas de tentative du parent mangeur d’œufs, frapper (doucement) ce parent fautif sur la tête puis recouvrir avec un filet les œufs sur leur site de ponte s’il s’approchait trop souvent de la couvée.

Ce manège pouvait durer jusqu’à ce que le parent délinquant ait senti que les œufs étaient assez vieux pour éclore et être élevés artificiellement !

Une autre suggestion (faite par Eberhard SCHULZE, 1988, dans son livre sur le Discus) est de couvrir le frai avec un treillis métallique (tenu en place par des ventouses) qui empêcherait les parents d’atteindre le frai mais leur permettrait toujours de ventiler les œufs pour éviter les champignons.

Nini SCHULTZ (1988), une autre aquariophile américaine avait également rapporté qu’avec la lumière allumée en permanence, les reproducteurs n’avaient pas mangé leurs œufs pendant au moins trois jours, ils avaient éclos normalement le quatrième jour.

Souvent, les mâles ou les femelles Uaru fernandezyepezi deviennent des reproducteurs chroniquement problématiques : Avec ces poissons, aucune reproduction n’atteint facilement son terme !

Pour résoudre ce problème, vous pouvez essayer de changer de partenaire, déplacer la maçonnerie et l’incuber séparément.

Vous pouvez également couvrir le site de ponte et les œufs avec un filet recouvrant le tout, qui protégera le poisson des œufs, mais leur permettra de ventiler les œufs avec des nageoires.

Comme les Scalaires et les Discus, si les œufs sont mangés ou perdus, les Uaru fernandezyepezi pondent tous les 5-7 jours pendant une longue période.

Si vous souhaitez élever cette espèce, la méthode la plus simple est normalement d’élever un groupe de 6 à 8 jeunes poissons ensemble et de les laisser faire leur propre appariement.

Pendant la période de reproduction, le cichlidé Uaru change d’apparence quotidienne plutôt fade et devient noir avec des yeux rouges cuivrés.

La femelle Uaru fernandezyepezi déposera ses œufs sur une surface plane, comme une pierre plate, un morceau d’ardoise ou un pot de fleurs.

Un lot contient normalement 100 à maximum 200 œufs (bien que des rapports de lots beaucoup plus importants existent) et la progéniture est gardée par les deux parents.

Les reproducteurs Uaru fernandezyepezi protègent leurs alevins.

Le deuxième problème d’élevage possible peut être l’un des parents qui mangent leur ponte.

Souvent, les mâles ou les femelles Uaru fernandezyepezi deviennent aussi des producteurs chroniquement problématiques.

Pour résoudre ce problème, il faut essayer éventuellement de changer l’un des partenaires du couple de Uaru fernandezyepezi, et dans le cas d’une ponte d’œufs réussie, déplacer systématiquement les œufs  et les faire incuber séparément.

Vous pouvez également couvrir le couvain d’œufs avec un capuchon en filet, qui empêchera l’un des parents de devenir les prédateurs de ses œufs des œufs, mais  permettra malgré tout à l’autre parent de ventiler les œufs avec ses nageoires.

Il arrive parfois que dans le cas de « jeunes » parents Uaru fernandezyepezi, en particulier, les œufs soient mangés ou mal fécondés, il n’y a rien d’inquiétant puisque, dans ces situations, les Uaru fernandezyepezi pondent tous les 5-7 jours et cela pendant une période assez longue.

Ne perdez pas courage si votre couple de Uaru fernandezyepezi mange des œufs pendant les premiers frais…

C’est courant chez les jeunes parents et ils y parviendront probablement si vous leur permettez de continuer à se reproduire.

Laisser les lumières allumées pendant la nuit peut réduire le risque qu’ils mangent accidentellement leur propre progéniture.

Au final, malgré tout ce qui a été dit précédemment, s’ils continuent à dévorer les œufs, il est possible de retirer les œufs fécondés puis de les placer dans un récipient séparé.

Mais comme il n’y aura pas de parents, pour brasser l’eau autour des œufs et éviter leur pourriture éventuelle, il faudra :

  1. garder l’eau bien aérée en ajoutant un diffuseur d’air à côté du nid d’œufs ;
  2. ajouter un type de remède antifongique, par exemple du bleu de méthylène.

Il est possible pour les alevins d’Uaru fernandezyepezi de survivre sans obtenir de mucus de leurs parents.

ELEVAGE

Développement des alevins

Le développement des alevins est extrêmement rapide.

Comme un Discus, les alevins Uaru fernandezyepezi se nourrissent aussi de la sécrétion de l’épithélium de leurs parents.

Cependant, pour leur croissance et leur survie, contrairement au Discus, ce mode d’alimentation des alevins n’est pas une condition préalable au développement réussi de la progéniture.

La garde parentale est assurée par les deux parents.

Couple de Uaru fernandezyepezi en garde parentale et faisant face à un autre couple de Uaru fernandezyepezi.

Mâle Uaru fernandezyepezi, seul, en garde parentale.

Après une semaine, ils grandissent plus vite qu’en longueur.

Pendant deux semaines, ils peuvent être placés dans un aquarium de 40 litres, puis ensuite transférés pendant trois semaines dans un bac plus grand de 80 litres, et enfin dans un 160-200 litres pour achever leur croissance avant introduction dans leur bac définitif.

Il faudra impérativement effectuer pendant toutes les phases de croissance et de changements de bacs, des changements réguliers d’eau au rythme de 20% du volume du bac, deux fois par semaine.

À 10 semaines, les alevins atteignent 5 centimètres de long.

À 16-18 mois, les individus deviennent sexuellement matures.

C’est peut être pour toutes ces raisons que les Uaru fernandezyepezi ont été assez populaire dans le monde de l’aquariophilie qu’ils étaient moins chers à entretenir que les discus qui sont toujours très difficiles à garder et à élever.

Aujourd’hui, grâce aux moyens modernes développés pour l’aquariophilie et une meilleure connaissance de ces poissons, la tendance s’est peut être inversée !

De nos jours, le Discus est plus facile à conserver, à reproduire et à élever.

Dans ce contexte, cette espèce, Uaru fernandezyepezi, pourrait faire un excellent projet d’élevage pour l’amateur expérimenté.

Et pourtant, Uaru fernandezyepezi est rarement vu dans les aquariums et son élevage en captivité est encore plus rare.

La difficulté d’élevage de ces poissons est encore aggravée par le fait que dans cette espèce d’aquarium, on trouve principalement des poissons capturés, qui sont très nerveux….et souvent en mauvais état !

Uaru fernandezyepezi n’est pas moins intéressant que les discus ou les scalaires et au contraire, dans une certaine mesure, il est encore plus intéressant.

CONSERVATION

MALADIES

Comme Uaru amphiacanthoides, les Uaru fernandezyepezi souffrent aussi de la maladie du trou dans la tête, il convient donc de bien les surveiller et dans le cas où cette maladie se déclarerait les traiter rapidement.

Les Uaru fernandezyepezi sont délicats et s’ils ne sont pas conservés dans les bonnes conditions et ils sont vite sujets à cette maladie qui est la manifestation de conditions de maintenance moins que parfaites.

Souvent pour résoudre ce problème et combattre cette maladie, des changements d’eau et une parfaite application du protocole de maintenance de ces poissons apportent un guérison rapide.

INTRODUCTION EN DEHORS SON BIOTOPE

Sans objet.

Il faut noter que les conditions de maintenances assez “pointues” de cette espèce n’en font pas facilement une espèce invasive.

USAGES HUMAINS

Il est intéressant de noter que les aborigènes du bassin amazonien utilisent le poisson pour se nourrir.

MENACE POUR LES HUMAINS

Sans objet.

MARCHE AQUARIOPHILE

Il est extrêmement difficile de se procurer des Uaru fernandezyepezi dans le marché aquariophile.

Les exportations de cette région sont rares et il y a peu d’infrastructures pour expédier le poisson, donc les prix sont plus élevés que d’habitude.

C’est une espèce endémique, donc elle est difficile à trouver sur le marché international.

Ses caractéristiques sauvages en font un produit de grande valeur sur le marché.

La disponibilité commerciale est limitée en raison de l’engin de capture (masque) et de la complexité son environnement.

Étant l’une des espèces les plus recherchées sur le marché spécialisé, son offre est relativement faible car elle est peu reproduite en captivité dans les animaleries.

Un couple d’Uaru fernandezyepezi reproducteur régulier est une mine d’or pour son propriétaire, étant donné la constante la demande pour ces poissons et le petit nombre d’alevins qu’ils produisent malgré leur taille.

Il était inclus dans la base of « Aquatic Germplasm » (International Workshop Memories, 2005)

STATUT DE CONSERVATION

Uaru amphiacanthoides et Uaru fernandezyepezi ne sont pas inscrits sur la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées.

REFERENCES

Livre

  • Éditeur ‏ : ‎ Betascript Publishing (21 juin 2010)
  • Langue ‏ : ‎ Anglais
  • Broché ‏ : ‎ 92 pages
  • ISBN-10 ‏ : ‎ 6130528973
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 978-6130528973

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Rainer STAWIKOWSKI, Siegfriedstrasse 14, 4650 Gelsenkirchen.

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Bibliographie

Agustín FERNÁNDEZ-YÉPEZ est né à Valence, au Venezuela, le 2 juin 1916. C’était un éminent ichtyologiste vénézuélien qui a consacré sa vie à la rec  herche scientifique et à la conservation.

En 1956, il était l’un des membres de l’expédition de l’Université centrale du Venezuela au sommet du plateau d’Auyantepuy.

Peu de temps après cette expédition, il s’aventure dans le domaine littéraire et écrit son roman TESORO ESSEQUIBO, dont il reproduit quelques exemplaires en 1970 et les distribue à sa famille et à ses amis.

C’était un excellent dessinateur, il a lui-même illustré ses travaux scientifiques. Il a été l’illustrateur du livre “The Pirahna Book” du Dr. George S. MYERS (1972).

Il a voyagé à travers le pays lors d’expéditions ichtyologiques et multidisciplinaires, récoltant des poissons dans pratiquement toutes les rivières du Venezuela.

Il a décrit de nombreuses nouvelles espèces pour la science et identifié de nouveaux emplacements pour des espèces déjà connues.

Il a été mis en évidence par d’éminents ichtyologistes, tels que le Dr GS MYERS, qui lui a dédié le poisson Laemolyta fernandezi;

Le Dr Franz H. WEIBETZAHN, qui lui a dédié une espèce de requin (Scylliorrhinus fernandezi), et le Dr Felipe MARTÍN lui ont dédié le poisson Farlowella agustini.

Plus récemment, le poisson Uaru fernandezyepezi lui a été dédié par STAWIKOWSKI (1989).

Il a publié un grand nombre d’articles scientifiques et informatifs dans différents médias imprimés et a même réussi à éditer et reproduire un bulletin scientifique appelé EVENCIAS (Vénézuelan Science Establishment), dont il a publié 29 numéros;

Il a également publié des articles dans cinq numéros du Bulletin du Laboratoire de recherche halieutique (Cumaná) et dans dix numéros du Bulletin de la Station de recherche halieutique (Maracay).

Il a laissé plus d’une centaine de publications sur l’ichtyologie et d’autres branches du savoir.

Il a été directeur du bureau national des pêches du ministère de l’agriculture et de l’élevage (1966 – 1969).

Il a planté des nouveau-nés de l’Orénoque dans le lac de Valence, dont la reproduction effective est déjà connue sur les îles du lac. De même, il a planté des paons dans plusieurs réservoirs du pays.

Ses œuvres ont été internationalement reconnues et pendant le gouvernement d’Isaías MEDINA ANGARITA (1941 – 1945), il a été reconnu comme le “Pionnier des Sciences Ichtyologiques du Venezuela”.

En 1968, il a reçu le prix national de la conservation.

Il est décédé le 27 mars 1977.

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