Tahuantinsuyoa macantzatza – 3éme article

Tahuantinsuyoa macanzatza  – KULLANDER, 1986

Les cichlidés néotropicaux sont extrêmement variés en morphologie, en comportement et en écologie (LOWE-McCONNELL, 1991) bien qu’ils comprennent moins d’espèces que leurs parents en Afrique qui peuplent les lacs.

Au début du 20éme siècle, lorsque REGAN (1905) a complètement révisé ce groupe, et par voie de conséquence le nombre d’espèces et de genres a considérablement augmenté.

Parmi les nouvelles espèces, une d’entre-elles se distingue par son nom qui est presque imprononçable à la première lecture : Tahuantinsuyoa macantzatza, le cichlidé de l’Empire Inca !

Pendant des années on a craint que ces poissons ne disparaissent et que l’espèce ne s’éteigne, mais finalement, en 2003, des spécimens de plus en plus nombreux sont apparus dans le commerce aquariophile.

Fort heureusement, le commerce aquariophile a permis son importation en plus grand nombre  depuis le début des années 2000.

Tahuantinsuyoa macantzatza n’est pas un gros cichlidé, il est plutôt de petite taille et atteint sa pleine croissance avec une longueur maximale de 12 centimètres, de ce fait, ces poissons conviennent aux aquariums de taille moyenne.

Fort de cet avantage, Ils ont aussi l’avantage de ne pas n’endommager pas les plantes et peuvent donc être logés dans des aquariums décorés de bois de tourbière et de quelques plantes.

Leurs soins intéressants de la couvée en tant qu’éleveurs de bouche larvophile (les œufs sont mis en route et élevés d’abord sur un substrat, puis les larves sont protégées dans la bouche) permettent des observations comportementales exceptionnelles et intéressantes .

En particulier, il est toujours excitant d’observer le transfert des alevins, de bouche à bouche entre les parents.

Pour l’alimentation, ce sont des poissons qui n’ont pas d’exigences particulières posées et pour faciliter le tout, l’eau ne doit pas être trop dure et présenter une tendance légèrement acide.

Tahuantinsuyoa macantzatza est une espèce relativement récente dans le monde de l’aquariophilie, malheureusement peu connue et qui a été décrite seulement à la fin du 20ème siècle.

Bien qu’ils se reproduisent dans l’aquarium, ils peuvent être difficiles à frayer mais restent une espèce rare dans l’aquariophilie.

Cette espèce permet les observations intéressantes du comportement.

En particulier, il est toujours passionnant d’observer le transfert des alevins entre les parents.

Ce cichlidé sud-américain de taille moyenne est donc attrayant à plus d’un titre, on ne le trouve que dans des zones quelque peu reculées du moyen et du haut Rio Ucayali au Pérou.

Très similaires aux célèbres « Pulcher » et « Green Terrors » du genre Andinoacara, ces cichlidés sont suffisamment uniques pour avoir été placés dans leur propre genre.

Dans la nature, ils habitent des eaux rocheuses et rapides et sont une espèce robuste et adaptable dans l’aquarium.

Avec leur petite taille, ils sont beaucoup plus petits que certains de leurs proches parents et un couple sera généralement à l’aise dans un aquarium de taille moyenne.

Même si ce cichlidé pourtant originaire de cette région ne répond pas aux critères de l’expression « C’est le Pérou ! » signifiant qu’il est une pure merveille et richesse, d’une certaine façon, il confirme néanmoins l’expression montrant ainsi que même s’il n’est pas si extraordinaire et que sa découverte ne figurait pas un véritable eldorado, il n’en reste pas moins un poisson riche à découvrir !

A l’époque de Pizarro et Atahualpa le roi des Incas, le Pérou était un symbole de richesse et  le nom était devenu commun pour désigner un trésor ou une fortune.

La découverte assez récente de la présence de Tahuantinsuyoa macantzatza au Pérou révèle qu’il existe encore des trésors à y découvrir !

 

REPRODUCTION

L’espèce est de type incubateur buccal biparental larvophile retardé.

Tahuantinsuyoa macantzatza est un pondeur sur substrat découvert transportable, incubateur buccal biparental.

Ce mode d’incubation larvophile biparental couvant avec la bouche correspond à un investissement parental de la part de Tahuantinsuyoa macantzatza par rapport à la menace des prédateurs.

En outre, c’est une espèce assez peu prolifique et qui pond environ 30 à 60 œufs, rarement plus !

La garde biparentale est favorisée lorsque les espèces sont contraintes par une forte compétition intrasexuelle, ou lorsque deux individus sont nécessaires pour défendre un territoire, ou pour nourrir ou défendre leurs petits.

Dans les espèces utilisant la garde biparentale, chaque individu doit considérer combien il est prêt à investir et combien son partenaire investira.

La bouche des cichlidés à incubation buccale fournit un endroit suffisamment sûr pour élever une progéniture, mais l’incubation buccale biparentale est relativement rare.

Un incubateur buccal doit choisir entre deux formes de soins parentaux : la défense de la progéniture ou l’incubation buccale.

Le soin du couvain rappelle celui du genre Bujurquina sp.

 

Quelques explications sont nécessaires …

« Pondeur », cela signifie déjà qu’il y aura des œufs pondus par la femelle et fécondés par le mâle

« Substrat découvert », cela signifie que le lieu de ponte sera ouvert au courant (pas comme dans une noix de coco ou grotte entre les éléments du décor.

« Transportable » car les parents vont choisir un éléments du décor qu’ils pourront facilement déplacer : feuille, bout de racine, morceaux de pierre …

Les Tahuantinsuyoa macantzatza choisissent un tel support de ponte « mobile » pour qu’en cas de danger, ils puissent le déplacer facilement ..

Selon certaines observations faites, il parait même qu’ils font parfois un simulacre de ponte, à plusieurs endroits, pour brouiller les pistes des éventuels prédateurs.

« Incubateur » signifie que les larves écloses passeront pas mal de temps dans la bouche des parents en guise de protection

« Biparental » indique que les parents, à tour de rôle , vont s’échanger les larves pour aller s’alimenter et se dégourdir les nageoires 🙂

Les œufs sont dans un premier temps déposés sur ce support mobile (feuille morte, petite morceau de bois en milieu naturel ou …) suivant les opportunités qui leurs sont offertes.

Les œufs pondus par Tahuantinsuyoa macantzatza sont déposés et sont fixés, sur ce support de préférence de couleur marron, généralement le plus souvent une feuille morte ou du bois foncé de taille suffisamment petite et pas trop épais pour pouvoir être pris en gueule par les géniteurs, à tour de rôle quand ils auront l’envie de de transférer la ponte hors de portée des éventuels prédateurs.

La taille de ce support est déterminante dans le déroulement de la ponte et il est vraiment important d’offrir à ces poissons un choix potentiel de différents supports de ponte parmi lequel ces poissons feront leur choix de nurserie !

Par la suite, en bons parents, après l’éclosion de œufs, le couple de Tahuantinsuyoa macantzatza va s’occuper de ses alevins en les prenant, à tour de rôle, dans la bouche pour les protéger.

Les larves sont  prises en bouche et gardées une semaine par le couple mais la femelle semble assurer la plus grande partie du travail.

Les poissons se confient les larves à tour de rôle et les moments d’échange ont particulièrement lieu à l’occasion des distributions de nourriture afin que chacun des parents puissent manger à son tour.

Les échanges sont plus fréquents à partir de la nage libre et à cette période la garde devient moins spécifiquement féminine, ce qui peut certainement s’expliquer par la taille de la femelle qui est plus petite que le mâle et d’autre part par les larves qui sont en pleine croissance !

Lors de la période de reproduction, la femelle arbore un patron mélanique particulier nettement plus clair, presque blanc, avec les marques sombres bien marquées.

 

AVANT LA REPRODUCTION

Préparation du bac de ponte

Un aquarium de 1 mètre de longueur de façade peut suffire pour leur reproduction à condition que  la décoration offre des territoires et des refuges qui leur assurent la sécurité.

La décoration du bac doit définir des territoires et des abris qui les garderont en sécurité.

Le fond sera sablonneux avec des feuilles sèches éparses.

  • Dureté de l’eau : 2 – 9°
  • pH 6,0 – 7,0
  • Température 25 – 28°C

 

Appariement du couple

Cette espèce peut se reproduire en aquarium communautaire mais il faudra préférer un aquarium dédié pour sa reproduction.

Lorsqu’ils sont prêts à frayer, le couple choisira un site de frai approprié et le nettoiera soigneusement.

L’appariement et la ponte qui s’ensuivra n’auront réellement eu lieu que lorsque les Tahuantinsuyoa macantzatza feront apparaitre leurs évents saillants (oviducte pour la femelle et spermiducte pour le mâle) en vue de la ponte.

À ce stade, il n’est rare d’observer un phénomène de hiérarchisation au sein d’un groupe de ces poissons.

Une femelle Tahuantinsuyoa macantzatza devenue dominante parmi les autres femelles s’associera au plus gros mâle dominant et le reste des poissons sera généralement chassé dans les coins supérieurs de l’aquarium.

 

Parade nuptiale

La parade nuptiale et les combats ne sont pas très différents l’un de l’autre.

Des menaces frontales et des claquements de queue sont souvent vus avant l’accouplement.

 

PREMICES DE LA PONTE

Lors de la période de reproduction, la femelle Tahuantinsuyoa macantzatza arbore un patron mélanique particulier nettement plus clair, presque blanc, avec les marques sombres bien soulignées.

Quand elle sera prête à pondre, la femelle nagera au-dessus du site de frai et effectuera une série de «départs vifs à sec» en direction du mâle, après quoi elle commencera à déposer des œufs en petits lots sur le support choisi et préparé.

 

Préparation du site de ponte

Lors de la reproduction, les cichlidés de pierre Inca aiment pouvoir déposer des œufs sur une surface mobile, telle que de la litière de feuilles ou de petits copeaux d’ardoise ou de bois, qu’ils peuvent ramasser et repositionner pour garder les œufs hors de danger.

À cette fin, il serait judicieux d’ajouter des feuilles d’amandier indiennes séchées (Terminalia catappa) ou de petites tranches d’ardoise qui ont été ébréchées d’un morceau plus gros (assurez-vous que les bords ne sont pas tranchants) afin que les poissons ne blessent pas  et qu’ils puissent se comporter naturellement.

 

PENDANT LA REPRODUCTION

Le choix du support de ponte est tout particulièrement important voire déterminant pour la réussite de la reproduction de ces cichlidés.

Il faut bien se souvenir que les Tahuantinsuyoa macantzatza utilisent des supports de ponte « transportables » qui peuvent etre autant des feuilles, des bouts de racine, et même des morceaux de pierre.

La dimension moyenne de ces supports est d’environ 2 centimètres de large pour 4-5 centimètres de longueur et, de façon générale, quel que soit le support celui-ci sera assez fin.

En milieu naturel, il a été observé que ces poissons à la recherche d’un support de ponte arrivaient à détacher des morceaux d’écorce des racines mortes ou troncs d’arbres tombés dans l’eau.

Dans tous les cas, le support de ponte devra etre obligatoirement transportable par ces poissons !

A savoir, la nuit, ce support de ponte est ensuite retourné (placé sur les œufs) pour que les silures ou autre Loricaridés, par exemple, ne s’en saisissent pas si facilement et ne mangent la ponte.

Pour mémoire, il a été observé, en aquarium, qu’un couple sur le point de de se reproduire, dépensait beaucoup d’effort conjoint pour retirer certaines des grandes feuilles plates de l’une des plantes en plastique qui se trouvaient dans le bac.

Cela a donné l’idée au propriétaire de l’aquarium que ses Tahuantinsuyoa macantzatza cherchaient à obtenir quelque chose qu’ils pourraient déplacer à leur guise.

Après cette observation, il a cassé de l’ardoise avec un marteau en morceaux minces de petite taille et les a placé, en tas dans l’aquarium des Tahuantinsuyoa macantzatza.

Le couple de Tahuantinsuyoa macantzatza a immédiatement démantelé le tas de feuilles d’ardoise, en a choisi une et a traîné ce morceau dans un espace ouvert.

Ils ont passé les quatre jours suivants à retourner et à nettoyer ce morceau d’ardoise au point que, selon l’expression consacré ce morceau d’ardoise brille comme du chrome.

Les Tahuantinsuyoa macantzatza choisissent ce substrat pour qu’en cas de danger, ils puissent le déplacer facilement …

Pendant toute la durée de la reproduction, les deux Tahuantinsuyoa macantzatza présentent des bandes transversales claires presque continuellement.

 

Ponte

Le site de ponte installé et prêt, la femelle commence immédiatement à pondre pendant que le mâle, en attente, se tient à côté ou plane à environ 5-6 centimètres au-dessus d’elle, surveillant ainsi la ponte.

Successivement la femelle dépose quelques œufs, s’éloigne pour laisser la place au mâle qui s’approche pour fertiliser les œufs.

Cette façon de faire se reproduit plusieurs fois jusqu’au moment où la femelle Tahuantinsuyoa macantzatza n’a plus d’œufs.

L’ensemble du processus prend en général une dizaine de minutes.

Ainsi, une soixantaine d’œufs sont pondus, et son parfois camouflés avec du sable.

La productivité de ces animaux augmente avec l’âge des parents.

Les œufs ont une couleur brunâtre à verdâtre, et suivant le support utilisé, sont parfois à peine détectables si on n’y fait pas vraiment attention.

Ainsi parfois, quelques heures après la ponte, la femelle peut retourner le support y compris même si c’est une dalle d’ardoise ou, à défaut cracher du sable sur ses œufs pour leur offrir un camouflage supplémentaire.

S’il est possible d’observer la ponte de ces poissons, il est recommandé de tout faire pour ne pas les gêner ou déranger et de préférence, il faudra se tenir à distance et éviter tout geste brutal ou vif.

A ce stade, deux options s’offrent pour l’éleveur :

  1. Laisser les poissons gérer leur propre ponte avec les risques et avantages que cela comporte ;
  2. Retirer la ponte aux parents pour poursuivre la gestation dans un bac annexe qui sera rempli avec l’eau du bac de reproduction.

Les deux options comportent leur lot d’avantages et d’inconvénients.

En fait, comme dans bien des cas pour les cichlidés, il pourrait exister une 3ème option qui reprend les deux premières et offrent leurs avantages combinés :

Habituellement cette solution consiste à retirer du bac, une partie des larves quand les œufs ont éclos pour les élever à part tout en en laissant une autre partie aux parents qui poursuivront leur tâche parentale.

…sauf que dans le cas présent, nous avons affaire à des incubateurs buccaux biparentaux larvophiles retardés utilisant des supports de ponte transportables !

Compte tenu du support de ponte utilisé par ces poissons, il est difficile de le soustraire aux parents pour le couper en deux !

Une fois l’incubation buccal commencée par les parents et effectuée à tour de rôle, il conviendrait de « faire cracher » les larves par le parent porteur au risque de traumatiser les reproducteurs et tout particulièrement le parent « porteur » brutalisé par l’opération.

 

Eclosion

Au cours des jours suivants, dans le lot d’œufs pondus, il n’est pas rare de voir certains œufs prendre une couleur blanchâtre, ce qui est un phénomène assez courant dans le cas d’une ponte et peut etre le fait de la moisissure causée par un champignon.

Pendant toute cette période de gestation, la femelle « ventile » pourtant les œufs, relayée par moment par le mâle.

Il semblerait que la femelle n’essaie pas immédiatement d’enlever les œufs blancs tandis que les autres œufs changent de couleur de jour en jour.

Enfin, au bout quelques jours les œufs blanchâtres disparaissent pour ne plus rester que les seuls œufs féconds et viables qui ont complètement de virer de couleur par rapport au moment de leur ponte.

Une heure à deux plus tard, tous les œufs disparaissent.

C’est à ce moment-là que début l’incubation buccale, généralement effectuée en premier lieu par le mâle dont  il faut observer la bouche qui semble encombrée !

A partir de ce moment commence un phase d’attente et d’inquiétude pour l’éleveur qui ne sait pas si les larves prises en bouche seront bien « incubées » ou, malheureusement à défaut « ingérées » ?

 

Nage libre

En moyenne, au bout de 7 à 8 jours après la disparitions de œufs, il est possible, moyennant une bonne observation, de commencer à voir évoluer les premières larves qui découvrent la nage libre.

En fait, c’est au bout de deux à trois semaines que les parents commencent progressivement à lâcher les petits alevins, qui savent déjà parfaitement nager.

 

Garde parentale

Le mâle semble être le principal gardien des alevins et il ne laisse pas la femelle s’approcher de trop près sans que ses branchies ne s’évasent.

Le mâle fait la défense territoriale étendue, la femelle reste avec les œufs et les défend.

Au moindre danger détecté, le mâle Tahuantinsuyoa macantzatza aspire tous les alevins et se cache le plus vite possible.

Les soins parentaux sont une stratégie utilisée par une variété d’espèces pour augmenter le succès de reproduction.

Il peut être dans le forme de garde réservée aux mâles, aux femelles seulement, biparentale ou alloparentale, mais quelle que soit la stratégie, la garde parentale est un cout énergétique pour les parents.

Chez les espèces employant des soins biparentaux, chaque individu doit considérer à quel point il est prêt à investir et combien son partenaire investira.

Investir trop d’énergie peut être préjudiciable au parent, mais investir trop peu peut entraîner une perte de couvée.

Dans les couples de cichlidés typiques, le mâle est généralement 20 % plus gros que la femelle, ce qui le rend plus efficace pour défier (c’est-à-dire mordre) les prédateurs potentiels de la couvée.

La défense de la progéniture est essentielle à la survie de la progéniture.

Les cichlidés biparentaux à incubation buccale, comme tous les autres cichlidés sont sensibles à la prédation et prolongeront l’incubation buccale pour augmenter la capacité de survie de la progéniture.

Heureusement, l’incubation buccale offre un endroit suffisamment sûr pour élever une progéniture, pourtant, l’incubation buccale biparentale est relativement rare.

Les parents peuvent s’impliquer à tour de rôle : ils échangent le couvain plusieurs fois pendant les soins parentaux.

Théoriquement, les deux parents peuvent détenir la couvée simultanément, mais le devraient-ils?

Un couveur buccal doit choisir entre deux formes de soins parentaux :

  1. la défense de la progéniture (c’est-à-dire, repousser les attaquants mordants) ;

ou

  1. l’incubation buccale : assurer leur descendance.

Très peu d’espèces sont des incubateurs buccaux larvophiles, ce qui signifie qu’elles pondent des œufs sur un substrat mobile avant de prendre les larves écloses dans la bouche.

Au bout de quelques jours, les petits nageurs aventureux nécessitent par leur comportement insouciant toute l’attention des deux parents qui, à la moindre alerte et à tout signe de danger, les aspirent dans leur bouche.

Cette extraordinaire prise en charge parentale dure plusieurs semaines et apporte parfois son lot de surprises !

Un matin, la femelle reproductrice en pleine garde parentale est devenue très agressive et a pris le contrôle total de tout le lot d’alevins.

En quelques heures le bac harmonieux a été chamboulé et le mâle, autrefois fier et dominant, est devenue la cible de l’agressivité de la femelle qui s’est battue avec lui et lui avait infligé de belles blessures (nageoires en lambeaux) faisant craindre pour sa vie.

Rien n’annonçait un tel spectacle mais dès que les alevins ont été retirés de la cuve, l’harmonie du couple a été rétablie.

 

Alimentation des alevins

Les poissons juvéniles sont facilement élevés avec des Artémia salina mais les alevins semblent bien s’accommoder et se nourrir d’un régime de flocons/paillettes broyés.

 

ELEVAGE

Croissance des alevins

La croissance de cette espèce est normale.

A six semaines les alevins de Tahuantinsuyoa Macantzatza mesurent 1.5 à 2 centimètres de longueur et sont parfaitement capables d’avaler et assimiler la nourriture sèche qui leur ait distribuée.

 

Recommandations pour l’élevage

La reproduction, autant que l’élevage de cette espèce est facile et à la portée d’un débutant.

Ce ne sont pas des poissons fragiles ou difficiles à garder, ni trop agressifs envers les autres coéquipiers.

Cependant, ce sont des cichlidés et se comportent en conséquence.

Parfois, il arrive que le mâle s’en prenne à la femelle et la maltraite.

Les premiers signes se manifestent par des nageoires abimées…

Dans ce cas, il faut séparer le couple pendant quelques semaines pour leur assurer une période de repos.

Une fois rassemblés à nouveau, mâle et femelle se réconcilient vite après avoir été mis ensemble et il n’est pas rare qu’ils se remettent à pondre à nouveau.

Deux semaines après s’etre séparés de leurs alevins, les Tahuantinsuyoa Macantzatza sont capables de pondre à nouveau.

 

CONSERVATION

INTRODUCTION EN DEHORS SON BIOTOPE

Sans objet.

 

Informations sur les actions de conservation

Cette espèce se trouve dans le « Parque Nacional Cordillera Azul ».

Des études supplémentaires sont nécessaires sur la répartition, l’abondance, la biologie de la reproduction, l’écologie générale et les menaces qui pèsent sur cette espèce.

À Río Aguaytía, la déforestation pour la récolte du bois et l’agriculture entraîne une érosion et une augmentation des charges en nutriments, ainsi qu’une réduction de la qualité de l’eau.

On considère que cela entraîne un déclin continu de la qualité de l’habitat dans l’un des endroits.

Il n’est pas nécessaire de voyager très loin au Pérou pour observer la destruction
accélérée des rivières due à la contamination des produits agrochimiques, des déchets
urbains et des mines, déversés dans les plans d’eau ; sédiments issus de l’érosion des sols arrachés par la déforestation ; l’extraction d’eau pour les villes assoiffées, les champs agricoles et les industries et les barrages.

En voyant ce scénario se pose la question :
qu’arrivera-t-il aux poissons qui y vivent, ou du moins, y vivaient ? Il est à craindre que dans de nombreux cas, les poissons qui vivent dans ces eaux aient déjà disparu dans de nombreux endroits, peut-être et malheureusement, nous n’aurons jamais de réponse à une telle question.

 

USAGES HUMAINS

Cette espèce fait l’objet d’une pêche locale et est consommée localement comme source de protéines.

 

MENACE POUR LES HUMAINS

Sans danger.

 

MARCHE AQUARIOPHILE

Peu diffusé sur le marché, il est élevé par des amateurs éclairés pour son comportement reproducteur particulièrement original et intéressant.

 

MALADIE

Ces poissons peuvent etre sensibles à la maladie des trous dans la tête qui se soignera, à condition de s’y prendre à temps avec l’usage du NEMATOL.

 

Expérience d’un aquariophile

À l’exception du plus grand Tahuantinsuyoa Macantzatza, tous avaient des nageoires mal formées (ils avaient alors 4 mois et seulement 4 centimètres de haut) et certains avaient une bouche mal formée. J’ai eu une fois l’occasion d’en parler en privé à un vétérinaire.

Elle a dit que je devrais racheter les animaux.

Si je devais la lui amener pour que les palmes puissent être recouvertes de palmes, ce serait extrêmement stressant (attraper, transporter, couper, transporter…), que je devrais plutôt les épargner.

Elle m’a alors dit que si je voulais les aider, je devrais couper mes nageoires moi-même.

J’avais beaucoup de respect pour cela, mais j’ai ensuite décidé de le faire avec un animal et j’ai vu qu’au bout de 3 semaines, il avait de bien meilleures nageoires et était beaucoup plus fort envers tout le monde (à l’exception d’un qui n’avait aucune malformation du tout) a montré.

 

Statut IUCN

Tahuantinsuyoa macantzatza a été récemment évalué pour la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées en 2014.

Tahuantinsuyoa macantzatza est répertorié comme « Données insuffisantes » (DD) – date : 21 Avril 2014.

Cette espèce est répertoriée comme étant déficiente en données en raison de l’absence d’informations suffisantes sur son étendue d’occurrence, son histoire naturelle, ses menaces et son état de conservation.

 

FishBase

n°: 46352.

 

CITES

Non évalué.

 

CMS

Référence : 116361

Non évalué.

 

Utilisations par l’homme

Consommation locale par les autochtones.

Aquariophilie.

 

Résilience

Haute.

La résilience est temps minimum nécessaire pour le doublement de la population.

Ce temps est inférieur à 15 mois.

Dans le cas de Tahuantinsuyoa macantzatza , le statut est « Non évalué ».

 

REFERENCES

Référence principale

KULLANDER, S.O., 1986. Poissons cichlidés du drainage du fleuve Amazone au Pérou. Département de zoologie des vertébrés, Division de la recherche, Musée suédois d’histoire naturelle,

Stockholm, Suède, 394 p. (Réf. 9088)

 

BIBLIOGRAPHIE

KULLANDER, 1986 : Cichlid fishes of the Amazon River drainage of Peru. Swedish Museum of Natural History, Stockholm pp 1-431

Tahuantinsuyoa macantzatza – KULLANDER, 1986

Sven O. KULLANDER: Poissons cichlidés du drainage de l’Amazone au Pérou. Département de zoologie des vertébrés, Division de la recherche, Musée suédois d’histoire naturelle, Stockholm 1986.

Sven O. KULLANDER: Tahuantinsuyoa chipi, une nouvelle espèce de poisson cichlidé du drainage du Rio Pachitea au Pérou. Cybium, 15, 1, 1991, p. 3-13.

HANS A. BAENSCH , Rüdiger Riehl : Aquariums Atlas. 2e édition. Volume 5, Mergus Verlag, Melle 1997, ISBN 3-882-44029-5 , p. 956.

  1. STAWIKOWSKI, U. WERNER: Les cichlidés d’Amérique. Volume 1, Verlag Eugen Ulmer, Stuttgart 1998, ISBN 3-800-17270-4 .

QUEZADA García M.G., M. HIDALGO DEL ÁGUILA, J. TARAZONA BARBOZA, H. ORTEGA: Ictiofauna de la cuenca del Rio Aguaytía, Ucayali, Pérou. Dans: Revista peruana de biología. Volume24 , N°4 , décembre 2017, ISSN 1727-9933, P. 331 À 342 , doi:10.15381/rpb.v24i4.14061 (espagnol, org.pe [PDF; 1,1 MO ; (consulté le 24 janvier 2020)).

Hernán López-FERNANDEZ, KIRK O. WINEMILLER, RODNEY L. HONEYCUTT: Multilocus phylogeny and rapid radiations in Neotropical cichlides fish (Perciformes: Cichlidae: Cichlinae). Phylogénétique moléculaire et évolution, Volume 55, Numéro 3, juin 2010, Pages 1070-1086 doi:10.1016/j.ympev.2010.02.020

 

AUTRES LIENS

http://aquabiotope.forumactif.net/t406-tahuantinsuyoa-macantzatza

http://www.cichlidsforum.fr/viewtopic.php?topic=5837&forum=29

http://www.aquabase.org/fish/view.php3?id=2657

http://www.youtube.com/results?search_query=Tahuantinsuyoa+macantzatza&aq=f

http://philippe-burnel.fr/Photos/Tahuantinsuyoa_macantzatza.html

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