Paraneetroplus gibbiceps- Article n°4 (Reproduction & Elevage & Conservation)

Paraneetroplus gibbiceps – STEINDACHNER, 1864

La plupart des cichlidés néotropicaux occupent des habitats lentiques dans les rivières et les ruisseaux; mais il existe également un certain nombre d’espèces rhéophiles moyennement à fortement adaptées.

La diversité des cichlidés s’explique à la fois par les soins avancés du couvain, leur morphologie particulière, leur adaptation physiologique aux milieux dans lesquels ils vivent et par bien d’autres critères qui font la richesse et expliquent l’engouement que ces cichlidés suscitent chez les aquariophiles.

Ces dernières comprennent entre autres de nombreuses espèces de Crenicichla et les genres Teleocichla et Retroculus, qui sont distribués principalement dans les hauts plateaux brésiliens et guyanais, mais l’Amérique du sud n’est pas la seule à compter ce type de poisson : il en existe aussi en Amérique centrale !

La majorité des cichlidés néotropicaux se nourrissent d’une variété d’invertébrés et de certaines matières végétales, parmi toutes ces espèces, il en existe quelques-unes appartenant au genre méconnu « Paraneetroplus ».

Ces espèces se sont spécialisés pour vivre dans leur biotope et présentent des caractères physiques particuliers, souvent proches de certains cichlidés africains.

Paraneetroplus gibbiceps est l’une des ces espèces, parfaitement méconnue du grand public des aquariophiles, parfois maintenu par quelques cichlidophiles curieux et à l’affut de la nouveauté et du poisson qui sort du commun.

La maintenance de cette espèce est aussi particulière et exigeante, ce qui explique aussi sa faible diffusion dans le monde aquariophile.

Bref, une découverte de Paraneetroplus gibbiceps s’imposait !

REPRODUCTION

La reproduction de cette espèce et considérée comme assez difficile.

Ces espèces sont ovipares, la femelle pond sur un substrat découvert, parfois caché, dans un espace aménagé par le couple.

Dans tous les cas, cet espace sera débarrassé de toute plantation et protégé contre tout intru.

Comme d’habitude avec les poissons rhéophiles, la couvée est petite mais les œufs sont gros.

Chez Paraneetroplus gibbiceps, les alevins grandissent vite et sont robustes, cela est nécessaire, car les parents n’épargnent pas leurs petits et des qu’ils savent nager les conduisent immédiatement en pleine eau dans le courant qui est assez fort.

Pour éviter que les plus petits ne soient entraînés par le courant, ils gardent un contact étroit avec le fond.

Les Paraneetroplus gibbiceps sont des pondeurs sur substrat ouvert mais qui, au moment de la ponte, recherchent un abri contre les courants les plus forts.

Dans la nature, ces poissons qui se tiennent en retrait et assez isolés pour pondre, ils se méfient en permanence des danger et, par conséquent, ont aussi rarement des voisins à proximité à cause des courants extrêmes où ils vivent.

 

AVANT LA REPRODUCTION

Formation d’un couple reproducteur

La technique est traditionnelle et consiste à élever un groupe de poissons juvéniles parmi les lesquels, après 1 an à 1 an et demi de croissance, un ou plusieurs couples se formera.

Avec cette espèce, il est aussi possible d’associer un mâle t une femelle ensemble : dans un bac adapté et moyennant une bonne maintenance, ils finiront par se reproduire.

 

Préparation du bac

La bac de maintenance devra disposer des mêmes équipements et performance que les le bac d’exposition de ces poissons.

Pour faciliter la reproduction des Paraneetroplus gibbiceps, il faudra éviter de leur adjoindre des compagnons qui perturberait leur reproduction et rendrait celle-ci un peu plus difficile à réaliser.

 

Conditionnement des reproducteurs

Les couples ont besoin de repos et en combinaison avec trop de compagnons alevins, il sera difficile de se reproduire.

 

Parade nuptiale & Prémices de ponte

Les couples reproducteurs dès qu’ils sont en mesure de se reproduire reçoivent une robe de reproduction contrastée habituelle pour Herichthyines.

Ces cichlidés, en période de reproduction s’éclaircissent au niveau de la tête et deviennent plus foncé sur le dos, ils prennent une teinte verdâtre tandis que leurs lèvres et tout le dessous du corps, y compris les bandes verticales s’assombrissent et prennent une couleur gris à noir.

Paraneetroplus bulleri couple en reproduction

Même si les mâles prennent plus de couleurs en période de reproduction, cette couleur de reproduction est souvent plus prononcée chez les femelles.

Quand le couple se sent prêt à pondre, il commence par s’isoler dans un recoin de l’aquarium, généralement près d’un gros rocher.

Ensuite, ils se mettent à nager l’un autour de l’autre avec leurs nageoires déployées au-dessus d’eux, en baissant régulièrement la tête vers le bas.

Le sable et les pierres sont ensuite enlevés et les deux futurs parents commencent à nettoyer l’endroit qu’ils ont choisir pour déposer leurs œufs.

C’est assez une surface verticale.

Au fur et à mesure que ce rituel progresse, les Paraneetroplus gibbiceps deviennent également de plus en plus agressifs envers les autres poissons.

Enfin dernier signe de l’imminence de la ponte, le tube oviducte de ponte apparait chez la femelle qui devient maintenant clairement reconnaissable outre son changement de couleur.

 

PENDANT LA REPRODUCTION

Ponte

Paraneetroplus est un ovipare qui pond sur substrat découvert mais qui recherchera un abri contre les courants les plus forts.

Comme d’habitude avec les poissons rhéophiles, la couvée est petite mais les œufs sont gros.

Les œufs transparents d’un diamètre de 2 millimètres passent par un temps de développement remarquablement long.

Paraneetroplus gibbiceps pond ses œufs derrière un gros rocher, là où le courant est moindre.

 

Période d’incubation

Cela peut prendre quatre à cinq jours (à 27°C) pour que les œufs éclosent (WERNER, 2020). Les larves sont déposées dans une crevasse par les deux parents et gardées, la femelle prenant clairement la tête.

 

Eclosion & Nage libre des alevins

Six jours après l’éclosion, les larves sont capables de nager.

Après éclosion, les larves résorbent leur sac vitellin et se transforment progressivement en alevins relativement gros et capables de nager en cinq jours supplémentaires.

Pendant les premiers jours, les jeunes alevins restent près des pierres, à l’abris du courant direct mais à mesure qu’ils grandissent, les jeunes Paraneetroplus gibbiceps quittent progressivement cet endroit sous la direction des parents.

A ce stade, le nombre de jeunes diminues progressivement, à cause aussi de la prédation exercée par les autres espèces présentes dans les cours d’eau.

 

Garde parentale

Les larves sont déposées dans une crevasse par les deux parents et gardées, la femelle prenant clairement la gestion de la garde parentale.

Progressivement les larves se transforment en alevins relativement gros et capables de nager en cinq jours supplémentaires.

Une telle vitesse de croissance s’explique assez facilement car les parents n’épargnent pas leurs petits et les conduisent immédiatement en pleine eau.

Pour éviter que les plus petits ne soient entraînés par le courant, ils gardent un contact étroit avec le fond.

 

Première alimentation des alevins

En milieu naturel, les jeunes alevins  se nourriront de ce qu’ils trouvent au sol et à la base des roches.

Rapidement, ils brouteront les petites algues qu’ils trouveront, ingérant aussi au passages quelques micro-crustacés.

En aquarium, la tâche sera plus compliquée avec poissons assez exigeants sur leurs conditions de vie mais elle ne sera pas insurmontables si les bac est assez ancien, déjà « équipé » d’une flore végétale qui aura poussé sur le substrat et les éléments du décor (galets et bois mort).

Compte tenu de la taille assez grosse des alevins, des distributions occasionnelle de naupliies d’Artémia seront possible tout comme de la nourriture en poudre qu’il conviendra de faire couler et si possible déposer à proximité du lieu où se tiendront les alevins.

 

ELEVAGE

Cette espèce est rarement maintenue par des amateurs, ce qui explique la quasi absence de retour d’expérience sur ce sujets.

Un juvénile.

A partir du moment où les larves ont écloses et que les premiers alevins ont atteint la nage libre, il devient possible de prélever une partie des alevins pour les faire grandir dans un bac spécifique et réservé où ils pourront etre observés et surveillés pendant plus sieurs semaines de leur croissance avant d’aller rejoindre le bac communautaire.

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CONSERVATION

INTRODUCTION EN DEHORS SON BIOTOPE

Sans objet.

 

ACTIONS DE CONSERVATION

Sans objet.

 

USAGES HUMAINS

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Pêche locale pour la consommation humaine et la restauration : Toutes les plus grandes espèces sont utilisées comme poisson de consommation, dans le cadre d’une pêche artisanale traditionnelle et de subsistance, et tous les marchés locaux !

Aquariophilie : Pêche limitée.

 

MENACE POUR LES HUMAINS

Sans objet.

 

MARCHE AQUARIOPHILE

Très faible : La maintenance de cette espèce est réservée à des éleveurs spécialistes.

La raison de son apparition rare devra plutôt être recherchée dans l’importation limitée en combinaison avec les exigences de soins inflexibles.

 

STATUT DE CONSERVATION

Statut IUCN

Référence n°124695

Statut : Données manquantes (DD) – (18 Septembre 2018).

 

CITES

Statut : non évalué

 

CMS

Référence n°116361

Statut : non évalué

 

MALADIES

Ce sont des poissons qui sont assez sensibles à l’Ich et qui réagissent assez mal aux traitements médicamenteux.

Plus ils seront stressés, plus ils seront rendus fragiles, d’autant plus s’ils souffrent d’un manque d’oxygénation de leur eau.

Avertissement : Pour tout transport de ces poissons et à fortiori si celui-ci doit durer un certain temps, il faudra installer un système d’oxygénation dans leur récipient de transport.

 

REFERENCES

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WHEELER, A. : L’Encyclopédie mondiale des poissons, 2a. édition, Londres : Macdonald. Année 1985 .

Cet ouvrage contient une traduction dérivée de « Paraneetroplus gibbiceps » de Wikipédia en catalan, publiée par ses éditeurs sous licence GNU Free Documentation License et Creative Commons Attribution-ShareAlike 3.0 Unported License.

 

LEXIQUE

[1] Les iridophores, ou guanophores, sont des cellules pigmentaires qui réfléchissent la lumière au moyen de lames cristalloïdes de schemochromes produites à partir de guanine cristallisée, résidu du catabolisme des acides aminés.

Un iridophore distingue une cellule dotée de possibilités d’iridescence, comme un chromatophore. Cette cellule stocke (mais ne fabrique pas) les molécules provoquant des reflets iridescents à la surface du tégument.

Les iridophores, également appelés guanophores, sont des pigments cellulaires qui réfléchissent la lumière à l’aide de feuilles de squelette cristallin synthétisées à partir de guanine.

Lorsque ces feuilles sont illuminées, elles génèrent des couleurs irisées en raison de la diffraction des rayons lumineux lors du passage de la pile de feuilles.

L’orientation des squelettes déterminera la nature de la couleur observée.

Lorsque les iridophores utilisent des biochromes en tant que filtres colorés, ils génèrent un effet optique appelé effet Tyndall ou dispersion de Rayleigh, produisant des couleurs vives de bleu et de vert.

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