Tahuantinsuyoa Macanzatza

Tahuantinsuyoa Macanzatza  – KULLANDER, 1986

Les cichlidés néotropicaux sont extrêmement variés en morphologie, en comportement et en écologie (LOWE-McCONNELL, 1991) bien qu’ils comprennent moins d’espèces que leurs parents en Afrique qui peuplent les lacs.

Au début du 20éme siècle, lorsque REGAN (1905) a complètement révisé ce groupe, et par voie de conséquence le nombre d’espèces et de genres a considérablement augmenté.

Parmi les nouvelles espèces, une d’entre-elles se distingue par son nom qui est presque imprononçable à la première lecture : Tahuantinsuyoa macantzatza, le cichlidé de l’Empire Inca !

Pendant des années on a craint que ces poissons ne disparaissent et que l’espèce ne s’éteigne, mais finalement, en 2003, des spécimens de plus en plus nombreux sont apparus dans le commerce aquariophile.

Fort heureusement, le commerce aquariophile a permis son importation en plus grand nombre  depuis le début des années 2000.

Tahuantinsuyoa macantzatza n’est pas un gros cichlidé, il est plutôt de petite taille et atteint sa pleine croissance avec une longueur maximale de 12 centimètres, de ce fait, ces poissons conviennent aux aquariums de taille moyenne.

Fort de cet avantage, Ils ont aussi l’avantage de ne pas n’endommager pas les plantes et peuvent donc être logés dans des aquariums décorés de bois de tourbière et de quelques plantes.

Leurs soins intéressants de la couvée en tant qu’éleveurs de bouche larvophile (les œufs sont mis en route et élevés d’abord sur un substrat, puis les larves sont protégées dans la bouche) permettent des observations comportementales exceptionnelles et intéressantes.

En particulier, il est toujours excitant d’observer le transfert des alevins, de bouche à bouche entre les parents.

Pour l’alimentation, ce sont des poissons qui n’ont pas d’exigences particulières posées et pour faciliter le tout, l’eau ne doit pas être trop dure et présenter une tendance légèrement acide.

Tahuantinsuyoa macantzatza est une espèce relativement récente dans le monde de l’aquariophilie, malheureusement peu connue et qui a été décrite seulement à la fin du 20ème siècle.

Bien qu’ils se reproduisent dans l’aquarium, ils peuvent être difficiles à frayer mais restent une espèce rare dans l’aquariophilie.

Cette espèce permet les observations intéressantes du comportement.

En particulier, il est toujours passionnant d’observer le transfert des alevins entre les parents.

Ce cichlidé sud-américain de taille moyenne est donc attrayant à plus d’un titre, on ne le trouve que dans des zones quelque peu reculées du moyen et du haut Rio Ucayali au Pérou.

Très similaires aux célèbres « Pulcher » et « Green Terrors » du genre Andinoacara, ces cichlidés sont suffisamment uniques pour avoir été placés dans leur propre genre.

Dans la nature, ils habitent des eaux rocheuses et rapides et sont une espèce robuste et adaptable dans l’aquarium.

Avec leur petite taille, ils sont beaucoup plus petits que certains de leurs proches parents et un couple sera généralement à l’aise dans un aquarium de taille moyenne.

Même si ce cichlidé pourtant originaire de cette région ne répond pas aux critères de l’expression “C’est le Pérou !” signifiant qu’il est une pure merveille et richesse, d’une certaine façon, il confirme néanmoins l’expression montrant ainsi que même s’il n’est pas si extraordinaire et que sa découverte ne figurait pas un véritable eldorado, il n’en reste pas moins un poisson riche à découvrir !

A l’époque de Pizarro et Atahualpa le roi des Incas, le Pérou était un symbole de richesse et  le nom était devenu commun pour désigner un trésor ou une fortune.

La découverte assez récente de la présence de Tahuantinsuyoa macantzatza au Pérou révèle qu’il existe encore des trésors à y découvrir !

 

REPARTITION

A l’origine, Tahuantinsuyoa macantzatza vient du Pérou et du Rio Huacamayo (Amérique du Sud).

En fait, suite aux études qui ont été faites, cette espèce possède une aire de répartition plus grande.

L’aire de répartition du genre comprend le Río Aguaytía et le Río Pachitea, deux affluents du Río Ucayali, qui est l’un des deux cours supérieurs de l’Amazonie au Pérou.

 

DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE

Carte de répartition des Tahuantinsuyoa macantzatza selon l’IUCN.

Localité type

Localité type située sur la rivière Huacamayo  (Rio Huacamayo ) au Pérou.

Cette espèce est également présente le long du bassin de la rivière Aguaytía (Rio Aguaytía).

Cependant, l’aire de répartition s’étend probablement encore plus loin.

En tout cas, un spécimen de cette espèce a aussi été trouvé dans le Rio Pachitea, il a été capturé près de Puerto Inca.

Toutes ces rivières contiennent de l’eau claire, qui coule rapidement, de sorte que les « Tahuantinsuyoa » peuvent être considérés comme des habitants de l’eau courante.

 

CARACTERISTIQUES DE L’EAU

L’habitat naturel des Tahuantinsuyoa macantzatza ce sont les rivières aux eaux claires à fond rocheux et sableux, à courant modéré.

Dans ces cours d’eau la la température varie entre 25-28°C, avec un de pH 6,0-7,0 et un dH 2-9.

 

Río Aguaytía

Le Rio Ucayali est une grande rivière du Pérou, qui naît dans la région d’Ucayali, de la confluence des rivières Rio Tambo et Rio Urubamba, au pied de la Cordillère des Andes.

Il coule en pente douce vers le nord-ouest du pays et finit par se joindre au Rio Marañón, donnant ainsi deux sources à l’Amazone.

Il est aujourd’hui le plus souvent admis que la branche mère du fleuve par la longueur est l’Ucayali, et que la branche mère hydrologique (par le volume moyen) est le Marañón.

L’Ucayali est ainsi le 4e affluent du système amazonien par sa longueur (après le Madeira, le Purus et le Juruá), et le 5e par son débit moyen (après le Madeira, le Rio Negro, le Japurá, et le Tapajós. Il y coule deux fois plus d’eau que dans le Danube, principal fleuve de l’Union européenne.

Le débit moyen du Río Aguaytía est d’environ 880 mètres³/seconde.

Le Río Aguaytía est un affluent gauche du Río Ucayali long de 393 kilomètres dans l’est du Pérou.

Il traverse les provinces de Padre Abad et Coronel Portillo dans la région d’Ucayali.

Le Río Aguaytía s’élève sur le flanc est de la Cordillère Azul, une chaîne de montagnes de la Cordillère orientale péruvienne, à une altitude d’environ 1700 mètres.

L’origine la plus lointaine du système est un glacier au flanc d’une montagne de la cordillère Occidentale, le Nevado Mismi.

Cette origine se situe à 650 kilomètres au sud-est de Lima et à 160 kilomètres à l’ouest du lac Titicaca. Un modeste torrent, le Rio Challamayo, prend le nom de Rio Hornillos (ou Rio Monigote), et rejoint après 60 kilomètres l’Apurímac qui prend sa source un peu plus à l’est, et est légèrement plus court.

La rivière résultante continue sous le nom d’Apurimac jusqu’au confluent avec le Rio Mantaro de longueur équivalente, la section qui suit (150 kilomètres) est nommée Rio Ene jusqu’à la rencontre du Rio Perené, et l’ultime section de 150 kilomètres également s’appelle Rio Tambo.

La longueur totale du Rio Tambo depuis le Nevado Mismi jusqu’à la jonction avec le Rio Urubamba dépasse 1 000 kilomètres.

Il coule initialement à 20 kilomètres à l’est.

Il traverse ensuite la bordure ouest du bassin amazonien, à 80 kilomètres au nord, puis au nord-nord-est et enfin au nord-est.

Sur les deux tiers inférieurs de son cours d’eau, le Río Aguaytía forme de nombreuses boucles fluviales et de vieux bras.

Dans certaines parties, il forme également des bras latéraux.

Au kilomètre 334, la rivière Yuracyacu rencontre la rivière Aguaytía, qui coule vers le nord à partir de l’ouest.

Au kilomètre 327, la ville d’Aguaytía est située sur la rive gauche de la rivière.

La route nationale « 5N » à Pucallpa traverse la rivière à cet endroit.

Au kilomètre 289, la rivière Shambo se jette dans la rivière Aguaytía par l’ouest.

Au kilomètre 280 de la rivière, la communauté indigène de Santa Rosa est située sur la rive droite du bras droit de la Quebrada Raya.

Au kilomètre 244, la rivière Gradayacu (dans le cours supérieur : Río Santa Ana) rencontre le Río Aguaytía par la gauche.

Au kilomètre 170, le Río San Alejandro, au kilomètre 122, le Río Neshuya se jette dans le Río Aguaytía, tous deux par la droite.

Au kilomètre 160, la petite ville de Curimaná est située sur la rive droite de la rivière.

Les 120 derniers kilomètres de la rivière coulent dans la province de Coronel Portillo.

80 kilomètres au-dessus de l’embouchure se trouve la petite ville de Nueva Requena sur la rive droite de la rivière.

Au kilomètre 60 de la rivière, le Río Juantia rencontre le Río Aguaytía à partir de la gauche.

Il coule finalement à une altitude d’environ 137 mètres, 38 kilomètres au nord-nord-ouest de Pucallpa dans le Río Ucayali, qui coule vers le nord.

Le Río Aguaytía draine une superficie d’environ 12 000 kilomètres².

Le bassin versant s’étend de la Cordillère Azul à l’ouest au Río Ucayali à l’est.

Au-delà de la Cordillère Azul, le Río Huallaga coule vers le nord.

Au sud, le bassin versant du Río Aguaytía est limitrophe de celui du Río Pachitea, au nord de celui du Río Pisqui.

 

Río Ucayali

L’Ukajali est l’une des rivières les plus longue de la partie orientale du Pérou.

Il prend sa source dans les hautes Andes et est alimenté par plusieurs cours d’eau :

  • Rio Pachitea ;
  • Rio Aguaytía ;
  • Rio Urubamba ;
  • Rio Blanco ;
  • Rio Tambo ;
  • Rio Perené ;
  • Rio Ene ;
  • Rio Mantaro ;
  • Rio Apurímac.

Dans son cours inférieur, plusieurs dizaines de kilomètres avant Iquitos, il rejoint le fleuve Marañón et se jette dans l’Amazone.

Comme on peut le déduire de l’emplacement de la rivière et de ses nombreux affluents de montagne, l’Ucayali est une rivière bien oxygénée, car ses affluents ont de nombreuses cascades et, en outre, la rivière rencontre de nombreux rétrécissements et failles.

Le fond de la rivière est fait de pierres et de rochers et est principalement rocheux. Le sol est constitué de sable et de gravier grossier.

L’eau du Rio Ukajala est moyennement dure (pH 6,3–7,7, conductivité 48–52 S/centimètres et dureté totale 2–2,5 dGH).

Coordonnées : 8° 4′ 16 S, 74° 40′ 19 W, 8° 4′ 16 S, 74° 40′ 19 O

Hauteur de l’estuaire : env. 137 mètres

Source : env. 1563 mètres

Pente inférieure : env. 4 ‰

Longueur : env. 393 kilomètres

Bassin versant : env. 12 000 kilomètres²

Débit : 880 mètres³/seconde

Affluents gauches :

  • Río Yuracyacu ;
  • Río Shambo ;
  • Río Pintoyacu ;
  • Río Gradayacu ;
  • Río Juantia.
Affluents droits :
  • Quebrada Huipoca ;
  • Río San Alejandro ;
  • Río Neshuya.

 

Faune piscicole

Dans le système fluvial du Río Aguaytía, un total de 211 espèces de poissons de 28 familles et 9 ordres ont été détectées lors d’une étude entre 1942 et 2009.

  • 60 pour cent des espèces appartiennent sont des Characiformes, on compte 98 espèces de tétra (Characidae) ;
  • 20 pour cent au poisson-chat (Siluriformes), dont 29 représentants du poisson-chat (Loricariidae) ;
  • 10 pour cent de cichlidés (Cichlidae).

Tahuantinsuyoa macantzatza est une espèce de poisson qui a également été trouvée dans le Río Negro et dans la Quebrada Huipoca.

 

MILIEU & BIOTOPE NATURELS

Il s’agit d’un poisson d’eau douce démersale tropicale (FROESE & PAULY, 2013).

Tahuantinsuyoa macantzatza vit dans les rivières et les ruisseaux aux eaux noires et mixtes.

Il a des habitudes omnivores et se nourrit de fruits, de plantes submergées et d’invertébrés aquatiques.

C’est un cichlidé rhéophile, c’est-à-dire qu’il vit dans les zones de rivières à fort courant.

Son habitat naturel sont les rivières aux eaux claires à fond rocheux et sableux, et on le trouve de préférence dans les zones à courant modéré.

Tahuantinsuyoa macantzatza, le « cichlidé de Quechua » habite des rivières et des ruisseaux dont les caractéristiques physico-chimiques évoluent au fur et à mesure de l’année, en fonction des crues et des inondations.

Les mesures effectuées de l’eau, à la localité type, révélaient :

  • une température de 26 à 27,6 °C ;
  • un pH de 6,3 à 7,7 ;
  • une conductivité de 48 à 52 μS ;
  • une dureté totale de 2 à 2,5 ° dGH.

Le lit de la rivière Huacamayo, qui est l’un des types de biotope où se trouve Tahuantinsuyoa macantzatza, se compose principalement de gravier ce qui s’applique également à d’autres petits affluents du Rio Aguaytía.

A ce lieu, le pH est majoritairement légèrement acide, mais devient basique durant certaines partie de l’année, ce qui indique que Tahuantinsuyoa macantzatza  est capable de supporter certains écarts de pH du moment qu’ils ne sont brutaux mais progressifs.

Pour la maintenance de cette espèce, l’eau du bac pourra se situer dans une plage de 6,8 à 7,4 est la meilleure.

La dureté de l’eau est indifférente, GH de 1 à 10.

La température subtropicale est évolutive sur l’année de 24 à 28°C.

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TAXONOMIE

HISTORIQUE

Quand un certain Ulrich MINDE s’est rendu au Pérou à l’été 1987 pour rechercher des cichlidés dans le département d’Ucayali, il avait d’abord été sollicité pour rapporter des Aequidens patrickii.

De retour de mission, il a décrit en détail comment il a accompli cette tâche enregistrée dans un document sous la référence :  DATZ 5/1988.

Au cours de sa recherche, il est également tombé, par hasard, sur Tahuantinsuyoa macantzatza, a immédiatement vu qu’il s’agissait de «quelque chose de nouveau» et a fait tout ce qu’il pouvait pour rapporter des spécimens vivants.

Dans le document qui suit, il raconte lui-même le cheminement de cette aventure et de ses expériences :

« Etant complètement obsédé par la quête d’Aequidens patricki, j’ai pris comme une insulte personnelle que le chauffeur du bus ait fait un long arrêt 13 kilomètres avant Aguaytía, à Huipoca.

J’ai quitté le bus furieux.

Cela a pris du temps, mais je me suis alors souvenu que nous avions traversé un pont dans le village juste avant cet arrêt imprévu.

Quand je me tenais là au bord de l’eau, je me frottais les yeux : sans aucune timidité, juste devant moi, dans les eaux peu profondes de la berge en pente, nageaient une dizaine de cichlidés de la longueur d’un doigt, inconnus de moi jusque-là.

Immédiatement, toute colère fut oubliée.

Je devais avoir ces poissons !

Malheureusement, mon filet était dans le bus verrouillé et le chauffeur a refusé de m’ouvrir la porte.

Comme mentionné ailleurs, avec l’aide de quelques aides locaux, j’ai réussi à obtenir un nombre suffisant d’Aequidens patricki et j’ai finalement hélé une voiture qui m’a ramené à Huipoca.

Il ne me restait qu’une heure avant la tombée de la nuit – et au début, seuls quelques poissons-chats et se sont retrouvés dans mon filet.

Entre-temps, des femmes et des filles s’étaient rassemblées sur la rive, que je pris d’abord pour des spectatrices.

Cependant, lorsque l’un d’eux s’est déshabillé de manière démonstrative et est entré dans l’eau avec du savon et un gant de toilette, j’ai réalisé que j’étais un obstacle à cette toilette depuis un certain temps : je dérangeais !

J’ai donc dû me contenter des huit animaux capturés jusque-là, qui sont malheureusement tous morts la nuit suivante.

Afin de me rendre à nouveau à Huipoca, j’ai dû reprogrammer et réserver mon vol pour Iquitos.

Puis à Pucallpa, mon sac à dos contenant mes 2 filets/chaluts, qui n’étaient même pas les miens, a été volé, ainsi que ma canne à pêche extensible, mon masque et tuba, divers vêtements, d’autres objets et ce qui m’a le plus attristé, le bloc-notes avec mes notes personnelles de l’expédition.

J’étais complètement dévasté et me laissais réconforter par un Péruvien qui partageait avec compassion ses 5 litres d’alcool avec moi…

Avec un seau de 20 litres, deux autres épuisettes et un chalut de fortune réalisé en nylon mais extrêmement défectueux, je suis retourné à Huipoca, où j’ai passé plus de deux heures à réparer le filet avec l’aide d’un indigène avant de prendre le premier poisson.

Lorsqu’ils les poissons se prenaient la tête dans le filet en nylon, ils se blessaient systématiquement et il était clair pour moi que j’allais perdre certains des douze seuls de ces animaux capturés.

Afin de pouvoir emmener cette espèce avec moi en Allemagne avec certitude, j’ai dû attraper de jeunes animaux.

Malheureusement, il n’y en avait pas beaucoup et il m’a fallu beaucoup de temps avant de découvrir un parent en amont avec plus de 30 jeunes, broutant dans les eaux profondes d’un éperon rocheux recouvert d’algues.

Avec une épuisette, j’ai pu en attraper 24, mesurant plus d’un centimètre de long.

Ceux-ci ont tous survécu au voyage via Iquitos et Lima vers l’Allemagne.

Le transport des gros animaux, en revanche, a été particulièrement difficile.

Trois sont morts de blessures et les autres se sont battus avec acharnement dans le sac, ne m’en laissant plus que trois avant le départ de Lima.

Ceux-ci ont été emballés individuellement et sont également apparus vivants, mais étaient apparemment du même sexe !

En tout cas, ils ont facilité l’identification des espèces.

Uwe WERNER a confirmé cette hypothèse qu’ils étaient bien des Tahuantinsuyoa macantzatza ».

Après avoir pensé durant des années que ces poissons avaient disparu, les établissements GLASER, en Allemagne, ont réussi à importer un assez grand nombre d’entre eux au début de 2003.

Enfin, pour la première fois, des spécimens sauvages capturés d’excellente qualité étaient enfin disponibles…

 

RAPPEL SUR LES …

Le genre « Tahuantinsuyoa » appartient à la sous-famille Cichlinae et la tribu Cichlasomatini.

L’espèce type du genre est Tahuantinsuyoa macantzatza.

Jusqu’à présent, deux espèces très similaires ont été décrites.

Ces deux espèces ne sont différenciables que par l’observation du dessin de la tête.

La seconde espèce, Tahuantinsuyoa chipi, a également été décrite par Sven Oscar KULLANDER.

Tahuantinsuyoa chipi est originaire du bassin versant du Río Pachitea au Pérou.

Le genre « Tahuantinsuyoa » est étroitement lié au genre “Bujurquina” et forme avec ce genre et avec le genre “Andinoacara” la sous-tribu Andinoacarina au sein de la tribu Cichlasomatini.

Le genre « Tahuantinsuyoa » diffère du genre « Bujurquina » en raison de la présence chez les individus de ce genre d’une seule articulation (avant) entre le palais et l’os ethmoïde contre deux chez le gerne « Bujurquina ».

Les espèces du genre Tahuantinsuyoa sont des cichlidés plutôt petits et atteignent des longueurs corporelles de 8 à 12 centimètres.

Les femelles restent un peu plus petites.

Les caractéristiques du genre sont ces quatre orifices du système sensoriel placés sur chaque moitié de la mâchoire inférieure et un écaillage non ordonné (écailles non disposée en rangées) devant la nageoire dorsale.

Le corps est ovale allongé et aplati sur le côté, de couleur gris clair avec une tache sombre sur les côtés du corps, une ligne sombre sous les yeux et une autre sur le cou.

Les côtés de la tête et les côtés du corps sont couverts de taches dorées ou bleuâtres, disposées en rangées longitudinales irrégulières.

Les espèces de Tahuantinsuyoa développent un canal osseux à travers le cératohyal antérieur pour l’artère hyoïde, ce qui semblerait indiquer une relation plus étroite avec l’espèce versant du Pacifique « Aequidens rivulatus » qu’avec les cichlasomines amazoniennes.

NOMS

Avec un tel nom imprononçable autant qu’il est difficile à retenir ou orthographier, Tahuantinsuyoa macantzatza est, en outre, un cichlidé sud-américain peu commun à la vente.

Le nom de genre « Tahuantinsuyoa » lui vient de son origine géographique proche de Quechua, au Pérou et l’épithète d’espèce « macantzatza » est tiré de l’ancienne langue Inca pour désigner l’empire Inca péruvien.

Le Cichlidé inca (Tahuantinsuyoa macantzatza) est un poisson d’eau douce de la famille des Cichlidae.

 

NOM SCIENTIFIQUE

Tahuantinsuyoa macantzatza

Protonyme : Tahuantinsuyoa macantzatza

 

NOM COMMUNS

Cichlidé de Quechua Þ France

Inca Stone Fish Þ Anglais

Inka-Steinbuntbarsch ,  Inca-steencichlide  Þ Allemagne

ciclide di pietra Inca Þ Italie

 

SYNONYMES

Néant.

 

ETHYMOLOGIE

Le nom d’espèce macantzatza est composé de deux parties et est tiré de la langue locale Shipibo.

« Macan » signifie « pierre » et « tzatza » signifie « poisson ».

L’épithète de l’espèce a été empruntée à la langue des Shipibo conibo qui y vivent (macan = « pierre », tzatza = « poisson ») et fait allusion à son habitat sur des sections de rivières graveleuses et caillouteuses dans le bassin versant du Río Aguaytía, un affluent du Río Ucayali dans l’est du Pérou.

Le nom générique vient de la langue Quechua et était le nom des Incas pour leur empire.

« Tawantinsuyu » signifie « Empire des quatre directions cardinales », une région où vivaient il y a des centaines d’années les grands bâtisseurs de cités “perdues”, c’est-à-dire un peuple adorant le soleil et croyant que tous leurs dirigeants descendaient du soleil.

Le nom donné à ce cichlidé fait clairement référence au biotope et à la région dans laquelle, seule, se trouve ce cichlidé.

 

Un peu d’histoire des Incas

Beaucoup de mythes et d’histoires circulent sur les Incas…et sur leur fabuleux trésor !

Les Incas vivaient au 12ème siècle au centre du Pérou à Cuzco.

À l’origine, les Incas étaient une petite tribu guerrière mais au fil des 12 règnes, le territoire s’agrandit et atteint 4500 kilomètres à la fin du 15ème siècle.

En 1532 les Espagnols arrivèrent et détruisirent l’empire Inca avec leurs armes plus avancées. En 39 ans les Espagnols avaient tué tous les Incas.

Les Incas parlaient quechua et pour représenter les chiffres ils utilisaient des quipous  incas(nœuds différents avec plusieurs sortes de fils).

L’Empire Inca_ a seulement duré 130 ans, de 1438 à 1572, date des dernières résistances incas face aux envahisseurs espagnols.

Néanmoins l’extension de l’empire et des technologies atteintes par les incas sont gigantesques.

Les incas vénéraient la nature et les ressources telles que la terre et l’eau.

Leur monde est représenté par une trilogie animale : le condor (associé au ciel et messager des dieux), le puma (force, sagesse et intelligence, associé au monde des vivants) et le serpent (le monde d’en dessous, des morts).

Parmi ces histoires fantastiques, bien sûr, il y a aussi des histoires tristes ou assez dramatiques, comme, par exemple, celle de l’invasion du peuple Inca par un agresseur espagnol qui, profitant de la longue guerre civile dans le pays, a invité la noblesse avec le souverain Atahualpa à un festin et d’une manière méprisable a tous assassiné, ne laissant qu’un souverain qui plus tard s’est accroché à la potence de toute façon …

La conquête de Tahuantinsuyo, également connue sous le nom de conquête du Pérou ou période de transition, se réfère au processus historique qui commence avec la chute de l’Empire Inca, se poursuit avec la création des gouvernorats provisoires de Nueva Castilla et Nueva Toledo, qui provoque l’effondrement de la résistance de Vilcabamba et se termine par la stabilisation de la vice-royauté du Pérou dans le cadre de l’Empire espagnol.

Capture d’ATAHUALPA : La fin de l’empire Inca.

Cette conquête du Pérou a été lancé par la compagnie de Pizarro et Almagro, officiellement appelée « Armada del Levante », qui a réussi à prendre contact, peu après la fin de la guerre civile, pour départager le trône inca entre les deux frères Huáscar et Atahualpa (fils de l’Inca Huayna Cápac).

Le 16 novembre 1532, le vainqueur de la guerre et le nouveau roi Inca, Atahualpa, rencontre, à Cajamarca, les conquistadors espagnols dirigés par Francisco Pizarro.

Lors de cette rencontre, Atahualpa, son entourage et son armée furent pris en embuscade et faits prisonniers par les Espagnols et exécutés quelques mois plus tard, le 26 juillet 1533.

Plus tard, les Espagnols ont forgé une alliance avec les Panacas ou lignée inca de Huáscar, en plus des Cañaris, des Chachapoyas et d’autres groupes ethniques précédemment soumis par les Incas, qui ont marché vers Cuzco, la capitale de Tawantinsuyu, où ils sont entrés le 14 novembre 1533 et ont proclamé Manco Inca comme le nouvel Inca, avec l’intention de le transformer en roi fantoche.

Mais Manco Inca, relégué au rang de vassal de la couronne espagnole, les trahit et à la tête d’une armée mena une guerre pour restaurer l’Inca qui commença le 6 mai 1536 avec le siège de Cuzco, où se trouvait la plus grande force espagnole commandée par Hernando Pizarro.

Bien qu’ils aient causé de lourdes pertes aux Espagnols, les forces de Manco Inca n’ont pas réussi à prendre Cuzco en raison de la permanence de beaucoup de ses frères (tels que Paullu Inca)et de plusieurs villes du Tawantinsuyu soutenant le côté espagnol.

ATAHUALPA, dernier Inca de Tahuantinsuyo (1532-1533).

Enfin, Manco Inca dut dissoudre son armée et se retirer dans les montagnes escarpées de Vilcabamba, où il installa le siège de la monarchie inca(1538), tandis que le reste du territoire était occupé par les Espagnols, qui après une péRiode de guerre civile entre Espagnols ont mené le processus de colonisation et de colonisation du Pérou. 

Le règne des Incas de Vilcabamba durera jusqu’en 1572,lorsque le vice-roi Francisco de Toledo exécutera le dernier Inca: Túpac Amaru.

La conquête de Vilcabamba prolongea celle de Tahuantinsuyo car, en propriété, quarante ans (1532-1572).

 

DESCRIPTION

Tahuantinsuyoa est un genre de poissons Cichlidae du Pérou.

 

Selon FishBase (26 janvier 2017), il existe deux espèce de Tahuantinsuyoa :

  • Tahuantinsuyoa macantzatza – KULLANDER, 1986
  • Tahuantinsuyoa chipi – KULLANDER, 1991

Morphologiquement, ces deux espèces sont très proches des Aequidens et des Bujurquina.

 

CLE DES ESPECES

Les paratypes

  • PARATYPE of Tahuantinsuyoa macantzatza, KULLANDER

1986, D. W. GREENFIELD, T. A. GREENFIELD, G. S. GLODEK (1975) Peru. FMNH Fishes 84273

Source: Field Museum of Natural History (Zoology) Fish Collection

  • PARATYPE of Tahuantinsuyoa macantzatza, KULLANDER

1986, P. de RHAM Peru. NRM NRM-Fish 13096

Source: Fish Collection NRM

  • PARATYPE of Tahuantinsuyoa macantzatza, KULLANDER

1986, P. de RHAM, & Ortega, H Peru. NRM NRM-Fish 13097

Source: Fish Collection NRM

  • PARATYPE of Tahuantinsuyoa macantzatza KULLANDER

1986, P. de RHAM, & ORTEGA, H Peru. NRM NRM-Fish 40189

Source: Fish Collection NRM

 

Les espèces de Tahuantinsuyoa sont plutôt de petits cichlidés et atteignent des longueurs de corps de 8 à 12 centimètres.

Les femelles Tahuantinsuyoa macantzatza restent légèrement plus petites.

Les caractéristiques du genre sont quatre pores/orifices destinés au système sensoriel, placés sur chaque moitié de la mâchoire inférieure et une série d’écailles désordonnées (non disposées en rangées) situées devant la nageoire dorsale.

Très succinctement, le corps de Tahuantinsuyoa macantzatza est allongé ovale et aplati latéralement, la coloration gris clair avec une tache sombre sur les côtés du corps, une ligne sombre sous les yeux et une autre dans le cou.

Les côtés de la tête et du corps sont recouverts de points brillants dorés ou bleutés disposés en rangées longitudinales irrégulières.

 

MORPHOLOGIE

Morphologiquement, Tahuantinsuyoa macantzatza est très proche des Aequidens et des Bujurquina.

Au premier coup d’œil, on remarque leur forme allongée terminée par un long museau, une silhouette aplatie latéralement comme chez les Aequidens et les Bujurquina.

Bujurquina vittata.

Aequidens diadema.

Effectivement, Tahuantinsuyoa macantzatza a un corps allongé, comprimé au niveau des hanches, avec une grosse tête et un museau pointu.

La bouche terminale est large et entourée de lèvres fortement développées.

Les rayons mous des nageoires dorsale et anale sont courts, ils ne sont donc pas filiformes.

La nageoire dorsale est basse, soutenue par des rayons érectiles, mais dans la partie finale elle s’élève et devient symétrique et opposée à la nageoire anale .

Les nageoires ventrales sont pointues.

La nageoire caudale est en forme de delta, avec un profil arrondi.

 

TAILLE

12.0 centimètres TL pour le mâle.

La femelle est légèrement plus petite et mesure environ 10 centimètres TL. 

 

COLORATION

En termes de couleur, les poissons rappellent aussi les « Aequidens à couvaison buccale » mieux connus en aquariophilie , qui, après la révision de KULLANDER, sont maintenant affectés au genre « Bujurquina ».

Les deux sexes sont ornés d’une variété de marques irisées sur le visage et les écailles, ainsi que d’une ligne épaisse et sombre qui longe le milieu du corps.

Ce poisson est de couleur rouge orangé avec des points irisés bleus et jaunes.

Tahuantinsuyoa macantzatza de l’Aquarium tropical du palais de la Porte dorée.

Dans l’ensemble, cependant, il faut bien avouer que la beauté de ces poissons n’est pas frappante ni même panachée, ce qui ne veut pas dire non plus, qu’ils ne sont pas absolument laids : ce sont de beaux cichlidés.

 

Corps

L’espèce Tahuantinsuyoa macantzatza a une robe dorée dans sa couleur de base avec une ligne rouge sur les nageoires dorsale et caudale.

Comme les Bujurquina, les Tahuantinsuyoa macantzatza sont brunâtres, plus clairs au niveau du ventre et presque blancs à jaunâtres sur les flancs.

La livrée offre un fond variable, du gris rosé au sable et à l’ocre.

D’autres lignes brunes verticales apparaissent le long des flancs.

 

Tête

Une bande droite brun noir va de l’arrière, partie inférieure de la cire de l’œil à l’avant de la couverture branchiale.

Tahuantinsuyoa macantzatza a une ligne noire qui traverse l’œil et sur toute la tête, ainsi qu’une tache sur le corps.

Tahuantinsuyoa macantzatza a, de plus, des marques bleues sur la tête.

Une bande similaire court de l’arrière du haut de l’œil, obliquement vers l’arrière (mais pas obliquement vers l’avant comme avec Bujurquina) et, avec une bande longitudinale légèrement plus faible partant de l’arrière de l’œil jusqu’à une tache latérale proéminente, forme un coin pointu.

Derrière elle se trouvent cinq (avec la tache de la queue toujours visible même six) bandes transversales latentes, qui sont particulièrement visibles lorsqu’elles sont excitées.

Le premier comprend la tache latérale.

Le museau est sillonné d’un réseau dense de lignes irrégulières et de points ocres et verts aux reflets métalliques, qui ont tendance à devenir irréguliers par plaques au centre de chaque écaille formant des lignes horizontales régulières sur tout le corps.

Une ligne courbe noire traverse verticalement l’œil et la tête, tandis qu’une bande noire irrégulière fait partie de l’œil formant un ocelle noir au niveau des hanches.

Il y a un point noir avec des rayures évasées sur les flancs.

Le Tahuantinsuyoa macantzatza est de couleur rouge orangé avec des points irisés bleus et jaunes.

 

Nageoires

Ce qui rend ces poissons particulièrement beaux, ce sont les fines taches et rayures blanchâtres ou turquoise qui décorent les parties molles des nageoires et le « visage ».

Comme pour le visage, les nageoires des mâles développent une teinte orangée particulièrement belle, donnant à ce poisson une beauté sublime.

Les nageoires sont également pointillées de bleu et de jaune, et de couleur rouge à l’extrémité.

La nageoire dorsale est bleue, tachetée de reflets métalliques à l’apex et jaune orangé près du pédoncule caudal qui est bordé de rouge et de bleu, comme la nageoire anale.

La queue est transparente, parsemée de pâle, de bleu et d’ocre, bordée de jaune et de rouge, les nageoires ventrales sont transparentes, tendant au jaune rougeâtre.

Les nageoires des spécimens adultes sont pointillées de bleu et de jaune, et colorées en rouge à la fin.

Les juvéniles n’ont pas cette coloration.

https://youtu.be/tUEpPp-Aj6k

 

SIGNES DISTINCTIFS

La géographie de répartition des 2 espèces de Tahuantinsuyoa permet de distinguer les seuls et uniques poissons du genre.

Tahuantinsuyoa chipi, l’autre Tahuantinsuyoa du genre, est connu uniquement au niveau du drainage du Rio Pachitea, tandis que Tahuantinsuyoa macantzatza, lui est uniquement présent au niveau du drainage adjacent du Rio Aguaytía.

La différenciation de ces deux espèces se fait aussi par les signes distinctifs suivants :

  1. Présence d’une simple tache sur la tête à la marge postéro-dorsale de l’orbite au lieu d’une tache intensément pigmentée dirigée bande de l’orbite à la ligne médiane de la nuque;
  2. Présence d’une bande sombre sous l’œil, d’une largeur à peu près uniforme au lieu d’être nettement plus large ventralement. (Dessin d’après KULLANDER, 1991).

Les deux espèces habitent des rivières aux eaux claires avec un fond de sable et de gravier.

Tahuantinsuyoa macantzatza est une couveuse buccale biparentale qui dépose 30 à 60 œufs sur un substrat transportable et la bouche couve les larves après l’éclosion après environ deux jours (WERNER & MINDE, 1990).

Ce comportement est similaire à celui des espèces Bujurquina.

Le comportement reproducteur de Tahuantinsuyoa chipi est encore inconnu.

 

DIFFERENCIATION

Le genre est étroitement apparenté à Bujurquina et forme avec ce genre et Andinoacara les sous-tribus « Andino-acarines » au sein de la tribu des « Cichlasomatini ».

Tahuantinsuyoa diffère de Bujurquina, entre autres, par une seule articulation (avant) entre l’os palatin et l’ethmoïde (deux en Bujurquina).

Les espèces de Tahuantinsuyoa sont des cichlidés plutôt petits et atteignent des longueurs de 8 à 12 centimètres.

Les femelles restent un peu plus petites.

Les traits caractéristiques du genre sont quatre pores du système sensoriel sur chaque moitié de la mâchoire inférieure et une écaille désordonnée (non disposée en rangées) devant la nageoire dorsale.

Le corps est ovale allongé et aplati latéralement, la couleur est gris clair avec une tache sombre sur les côtés du corps, une ligne sombre sous les yeux et une autre sur le cou.

Les côtés de la tête et du corps sont recouverts de points brillants dorés ou bleutés, qui sont disposés en rangées longitudinales irrégulières.

Jusqu’à présent, deux espèces très similaires ont été décrites, qui ne peuvent être distinguées extérieurement que par le dessin de la tête:

  • Tahuantinsuyoa chipi – KULLANDER, 1991
  • Tahuantinsuyoa macantzatza (Cichlidé de pierre inca) – KULLANDER, 1986

Tahuantinsuyoa diffère de Bujurquina en ce qu’il n’y a qu’une seule articulation (avant) entre l’os palatal et l’ethmoïde (deux chez Bujurquina).

 

DUREE DE VIE

5 ans.

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DIMORPHISME SEXUEL

Ils sont difficiles à distinguer, avec des différences peu évidentes, qui peuvent nous induire en erreur.

Les mâles sont légèrement plus grands au même âge que les femelles et peuvent avoir la coloration bleue la plus foncée sur le corps, tandis que les femelles présentent généralement une coloration plus crémeuse.

Mâle en bas et femelle au dessus.

La femelle Tahuantinsuyoa macantzatza est un peu plus petite, elle est de couleur plus claire en période de reproduction.

Femelle Tahuantinsuyoa macantzatza.

Peu de différence sexuelle entre mâle et femelle, la femelle est un peu plus petite, et elle est de couleur plus claire en période de reproduction.

Les mâles sont légèrement plus gros avec plus de marques bleues sur le corps et les nageoires.

Mâle Tahuantinsuyoa macantzatza.

Mâle Tahuantinsuyoa macantzatza.

Comme pour la plupart des cichlidés, les mâles sont un peu plus colorés et avec des nageoires légèrement plus longues.

Le comportement de ces poissons aide aussi à la détermination des sexes : Le mâle est clairement dominant en termes de comportement et plus splendide en couleur.

La femelle reste significativement plus petite et a une coloration plus camouflée avec de plus grandes proportions de noir.

Le mâle plus grand et plus allongé a soudainement montré beaucoup plus de taches et de lignes claires que la femelle, qui montre maintenant (presque constamment) une légère tache sombre sur la nageoire dorsale.

 

COMPORTEMENT

CARACTERE

Tahuantinsuyoa macantzatza est un poisson qui vit en couple et réside naturellement à proximité du fond des cours d’eau.

C’est une espèce de cichlidé au tempérament assez calme mais qui aura tendance à stresser dès qu’elle détecte un danger.

La manifestation de ce stress se distinguera par un changement de couleurs et en particulier par l’apparition de barres noires sur l’ensemble de son corps.

Tahuantinsuyoa macantzatza a un tempérament modéré, c’est un cichlidé qui aime conserver son espace dans l’aquarium et qui se montre généralement un peu timide.

C’est un cichlidé et comme tous les cichlidés, il aime un peu creuser le substrat et très exceptionnellement peut transformer, selon ses gouts propres et de façon non définitive, son environnement !

En revanche, il ne s’attaque pas aux plantes !

Il a la réputation pourtant de ne pas creuser le sable ni déterrer les plantes ce qui en fait un occupant parfait pour l’aquarium.

C’est aussi une espèce territoriale, et sans surprise, surtout en période de reproduction où il n’hésitera pas à devenir agressifs à l’égards de voisins ou visiteurs trop intrusifs et trop insistants même si, parfois, ceux -ci sont plus gros que lui !

Les mâles du Tahuantinsuyoa macantzatza sont assez territoriaux, les femelles uniquement pendant la période de reproduction.

Pourtant, bien que de petite taille, ce poisson peut cohabiter sans problème avec des sujets un peu plus gros.

Bien que les cichlidés de pierre Inca soient relativement paisibles (sauf pendant le frai), ils ne conviennent pas pour être placés dans un aquarium communautaire général avec de petits poissons.

Cependant, ils sont vaguement grégaires et doivent être conservés en groupes de 8 ou plus pour leur bien-être.

Il peut y avoir des querelles territoriales mineures entre les mâles, mais aucun dommage réel ne devrait s’ensuivre, en particulier s’il y a beaucoup de barrières visuelles parmi le décor.

Les coéquipiers doivent être de taille similaire et pas trop agressifs.

Malgré leur taille assez faible, on ne peut donc pas vraiment parler d’un caractère de cichlidés nains pour ces poissons car à partir de la taille adulte, ils peuvent se montrer parfois assez agressifs ce qui explique qu’il est recommandé de les faire vivre dans de grands volumes s’ils doivent cohabiter avec des espèces plus grandes qu’eux (sous réserve qu’ils ne deviennent pas de cibles en tant que nourriture).

Exemple : Evitez la cohabitation avec des Piranhas qui sans faute les mangeraient !

 

COHABITATION

L’espèce se développe bien dans un aquarium mis en place pour reproduire un biotope naturel.

La maintenance conspécifique est possible : En dehors de la période de reproduction, le Tahuantinsuyoa macantzatza est paisible, sauf pour les mâles qui peuvent réagir de manière agressive les uns envers les autres.

Comportement envers sa propre espèce : modérément agressif !

La présence de plusieurs mâles dans un même bac est possible que si l’aquarium le permet et est donc de taille assez grande.

Les Tahuantinsuyoa macantzatza peuvent coexister sans problème avec d’autres cichlidés, cependant, la compagnie d’espèces similaires doit être évitée.

Le comportement et la compatibilité avec des cohabitants sont typiques du genre.

Bien que de petite taille ce poisson peut cohabiter sans problème avec des sujets un peu plus gros.

On évitera toutefois les espèces trop remuantes ou trop agressives.

La maintenance de Tahuantinsuyoa macantzatza  est possible en compagnie de :

  • Laetacara, Bujurquina ;
  • Pterophyllum ;
  • Geophagus ;
  • Heros du Pérou ;
  • Satanoperca ;
  • Guyanacara ;

 

EAU

ENVIRONNEMENT

Le cichlidé de Quechua habite les rivières et les ruisseaux dont les caractéristiques physico-chimiques évoluent au fur et à mesure de l’année, en fonction des crues et des inondations.

le pH est majoritairement légèrement acide, mais devient basique durant certaines partie de l’année : une plage de 6,8 à 7,4 est la meilleure.

La dureté de l’eau est indifférente, GH de 1 à 10.

La température subtropicale est évolutive sur l’année de 24 à 28°C.

Tahuantinsuyoa macantzatza vit naturellement à une température comprise entre 22° et 27°C.

Il est capable de supporter des écarts de température allant jusqu’à 30°C ou en dessous de 22°C sur une période de temps réduite.

Il est sensible à la teneur en nitrates de son eau qui devra rester en dessous de 50 milligrammes/litre.

Pour une bonne maintenance, il faudra effectuer des changements d’eau de son bac, réguliers avec une fréquence mensuelle et d’une valeur correspondant à 20% du volume d’eau du bac qui lui est consacré.

 

ZONE DE VIE

C’est la zone inférieure du bac qui est utilisée, de préférence par les Tahuantinsuyoa macantzatza.

Dans le Rio Huacamaya, on trouve Tahuantinsuyoa macantzatza dans des zones avec des couches inférieures garnies de roches.

RAPPEL : Tahuantinsuyoa macantzatza préfère les petits cours d’eau avec des courants moyens à élevés.

 

ALIMENTATION

EN MILIEU NATUREL

Poisson rhéophile, il recherche sa nourriture comme un Géophagus en fouillant le sol avec sa bouche, pour n’en garder que ce qui est mangeable, alors que c’est un Cichlidé.

C’est un poisson qui vit dans des rivières avec beaucoup de courant, il cherche sa nourriture en fouinant un peu partout dans les cailloux, ce qui explique ses lèvres charnues.

Omnivore et prédateur, accepte la plupart des aliments surgelés et préparés dans l’aquarium.

Mange n’importe quel poisson assez petit pour tenir dans sa bouche.

 

EN AQUARIUM

Peu délicat, Tahuantinsuyoa macantzatza accepte facilement les nourritures usuelles : paillettes, granulés ramollis, crevettes et moules hachées.

Comme la plupart des cichlidés, Tahuantinsuyoa macantzatza est une espèce omnivore qui ne fait aucune difficulté pour son alimentation et accepte bien la plupart des aliments proposés, qu’il s’agisse d’aliments secs commerciaux, d’aliments surgelés et de légumes.

C’est un poisson qui, même d’origine sauvage, s’adapte facilement aux aliments usuels de l’aquariophilie mais qui appréciera tout particulièrement une distribution de nourriture vivante de temps en temps qui aura l’avantage de raviver parfois ses couleurs.

Omnivore et prédateur, Tahuantinsuyoa macantzatza accepte la plupart des aliments surgelés et préparés dans l’aquarium.

Attention, Tahuantinsuyoa macantzatza  mangera aussi n’importe quel poisson assez petit pour tenir dans sa bouche !

 

REGIME

Offrez une variété d’aliments surgelés tels que des crevettes saumâtres enrichies de vitamines, des larves de moustiques blancs, des vers de vase, des mysis, des daphnies et divers aliments séchés tels que des flocons, des granulés à coulage lent et des granulés de cichlidés de petite taille.

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AQUARIUM

CONFIGURATION DE L’AQUARIUM

Taille

S’ils sont conservés seuls, la taille minimale est de 100 x 40 x 40 centimètres.

Mais le recours à un aquarium plus grand est logique, ces poissons nécessitent un aquarium d’au moins 1,20 mètre.

 

Substrat

Aménagez le bac avec des plantes en vrac, des pierres et du bois flotté afin qu’il y ait suffisamment de cachettes.

Il faudra décorer l’aquarium avec beaucoup de pierres, de préférence pour qu’elles couvrent la majeure partie du fond, là où l’espèce a la possibilité de creuser de petites fosses dans la couche inférieure.

 

Décoration

Comme cette espèce a une préférence pour les eaux relativement douces, on peut avantageusement décorer leur bac avec quelques racines.

En revanche, si dans l’aquarium, le choix est d‘avoir des roches plus petites placées entre les roches plus grosses, il sera possible de voir les Tahuantinsuyoa macantzatza se déplacer entre celles-ci jusqu’à ce qu’elles aient déterminé un terrain de reproduction qui leur convienne.

Les feuilles mortes disposées sur le fond de l’aquarium ne doivent pas manquer.

Pour l’aménagement du bac, il est suggéré de mettre un substrat de sable mou et d’installer de nombreuses cachettes/barrières visuelles créées à l’aide de bois flotté, de grottes rocheuses, de morceaux d’ardoise.

 

Plantes

Le recours à l’installation de plante est possible dès lors qu’il s’agit de plantes robustes telles que mousse de Java ou Anubias sp. qui seront attachées au décor et non plantées dans le substrat.

Les plantes sont laissées tranquilles et intactes et le sol doit être constitué de sable.

 

Filtration

Les Tahuantinsuyoa macantzatza apprécient un changement d’eau régulier.

L’aquarium doit être biologiquement mature pour accueillir dans de bonnes conditions cette espèce peu courante.

Une bonne qualité de l’eau et une bonne oxygénation sont également importantes.

La filtration doit être efficace mais le mouvement de l’eau pas trop vigoureux, et de petits changements d’eau fréquents aideront à maintenir les nitrates au minimum.

 

REPRODUCTION

L’espèce est de type incubateur buccal biparental larvophile retardé.

Tahuantinsuyoa macantzatza est un pondeur sur substrat découvert transportable, incubateur buccal biparental.

Ce mode d’incubation larvophile biparental couvant avec la bouche correspond à un investissement parental de la part de Tahuantinsuyoa macantzatza par rapport à la menace des prédateurs.

En outre, c’est une espèce assez peu prolifique et qui pond environ 30 à 60 œufs, rarement plus !

La garde biparentale est favorisée lorsque les espèces sont contraintes par une forte compétition intrasexuelle, ou lorsque deux individus sont nécessaires pour défendre un territoire, ou pour nourrir ou défendre leurs petits.

Dans les espèces utilisant la garde biparentale, chaque individu doit considérer combien il est prêt à investir et combien son partenaire investira.

La bouche des cichlidés à incubation buccale fournit un endroit suffisamment sûr pour élever une progéniture, mais l’incubation buccale biparentale est relativement rare.

Un incubateur buccal doit choisir entre deux formes de soins parentaux : la défense de la progéniture ou l’incubation buccale.

Le soin du couvain rappelle celui du genre Bujurquina sp.

 

Quelques explications sont nécessaires …

« Pondeur », cela signifie déjà qu’il y aura des œufs pondus par la femelle et fécondés par le mâle

« Substrat découvert », cela signifie que le lieu de ponte sera ouvert au courant (pas comme dans une noix de coco ou grotte entre les éléments du décor.

« Transportable » car les parents vont choisir un éléments du décor qu’ils pourront facilement déplacer : feuille, bout de racine, morceaux de pierre …

Les Tahuantinsuyoa macantzatza choisissent un tel support de ponte « mobile » pour qu’en cas de danger, ils puissent le déplacer facilement ..

Selon certaines observations faites, il parait même qu’ils font parfois un simulacre de ponte, à plusieurs endroits, pour brouiller les pistes des éventuels prédateurs.

« Incubateur » signifie que les larves écloses passeront pas mal de temps dans la bouche des parents en guise de protection

« Biparental » indique que les parents, à tour de rôle , vont s’échanger les larves pour aller s’alimenter et se dégourdir les nageoires 🙂

Les œufs sont dans un premier temps déposés sur ce support mobile (feuille morte, petite morceau de bois en milieu naturel ou …) suivant les opportunités qui leurs sont offertes.

Les œufs pondus par Tahuantinsuyoa macantzatza sont déposés et sont fixés, sur ce support de préférence de couleur marron, généralement le plus souvent une feuille morte ou du bois foncé de taille suffisamment petite et pas trop épais pour pouvoir être pris en gueule par les géniteurs, à tour de rôle quand ils auront l’envie de de transférer la ponte hors de portée des éventuels prédateurs.

La taille de ce support est déterminante dans le déroulement de la ponte et il est vraiment important d’offrir à ces poissons un choix potentiel de différents supports de ponte parmi lequel ces poissons feront leur choix de nurserie !

Par la suite, en bons parents, après l’éclosion de œufs, le couple de Tahuantinsuyoa macantzatza va s’occuper de ses alevins en les prenant, à tour de rôle, dans la bouche pour les protéger.

Les larves sont  prises en bouche et gardées une semaine par le couple mais la femelle semble assurer la plus grande partie du travail.

Les poissons se confient les larves à tour de rôle et les moments d’échange ont particulièrement lieu à l’occasion des distributions de nourriture afin que chacun des parents puissent manger à son tour.

Les échanges sont plus fréquents à partir de la nage libre et à cette période la garde devient moins spécifiquement féminine, ce qui peut certainement s’expliquer par la taille de la femelle qui est plus petite que le mâle et d’autre part par les larves qui sont en pleine croissance !

Lors de la période de reproduction, la femelle arbore un patron mélanique particulier nettement plus clair, presque blanc, avec les marques sombres bien marquées.

 

AVANT LA REPRODUCTION

Préparation du bac de ponte

Un aquarium de 1 mètre de longueur de façade peut suffire pour leur reproduction à condition que  la décoration offre des territoires et des refuges qui leur assurent la sécurité.

La décoration du bac doit définir des territoires et des abris qui les garderont en sécurité.

Le fond sera sablonneux avec des feuilles sèches éparses.

  • Dureté de l’eau : 2 – 9°
  • pH 6,0 – 7,0
  • Température 25 – 28°C

 

Appariement du couple

Cette espèce peut se reproduire en aquarium communautaire mais il faudra préférer un aquarium dédié pour sa reproduction.

Lorsqu’ils sont prêts à frayer, le couple choisira un site de frai approprié et le nettoiera soigneusement.

L’appariement et la ponte qui s’ensuivra n’auront réellement eu lieu que lorsque les Tahuantinsuyoa macantzatza feront apparaitre leurs évents saillants (oviducte pour la femelle et spermiducte pour le mâle) en vue de la ponte.

À ce stade, il n’est rare d’observer un phénomène de hiérarchisation au sein d’un groupe de ces poissons.

Une femelle Tahuantinsuyoa macantzatza devenue dominante parmi les autres femelles s’associera au plus gros mâle dominant et le reste des poissons sera généralement chassé dans les coins supérieurs de l’aquarium.

 

Parade nuptiale

La parade nuptiale et les combats ne sont pas très différents l’un de l’autre.

Des menaces frontales et des claquements de queue sont souvent vus avant l’accouplement.

 

PREMICES DE LA PONTE

Lors de la période de reproduction, la femelle Tahuantinsuyoa macantzatza arbore un patron mélanique particulier nettement plus clair, presque blanc, avec les marques sombres bien soulignées.

Quand elle sera prête à pondre, la femelle nagera au-dessus du site de frai et effectuera une série de «départs vifs à sec» en direction du mâle, après quoi elle commencera à déposer des œufs en petits lots sur le support choisi et préparé.

 

Préparation du site de ponte

Lors de la reproduction, les cichlidés de pierre Inca aiment pouvoir déposer des œufs sur une surface mobile, telle que de la litière de feuilles ou de petits copeaux d’ardoise ou de bois, qu’ils peuvent ramasser et repositionner pour garder les œufs hors de danger.

À cette fin, il serait judicieux d’ajouter des feuilles d’amandier indiennes séchées (Terminalia catappa) ou de petites tranches d’ardoise qui ont été ébréchées d’un morceau plus gros (assurez-vous que les bords ne sont pas tranchants) afin que les poissons ne blessent pas  et qu’ils puissent se comporter naturellement.

 

PENDANT LA REPRODUCTION

Le choix du support de ponte est tout particulièrement important voire déterminant pour la réussite de la reproduction de ces cichlidés.

Il faut bien se souvenir que les Tahuantinsuyoa macantzatza utilisent des supports de ponte « transportables » qui peuvent etre autant des feuilles, des bouts de racine, et même des morceaux de pierre.

La dimension moyenne de ces supports est d’environ 2 centimètres de large pour 4-5 centimètres de longueur et, de façon générale, quel que soit le support celui-ci sera assez fin.

En milieu naturel, il a été observé que ces poissons à la recherche d’un support de ponte arrivaient à détacher des morceaux d’écorce des racines mortes ou troncs d’arbres tombés dans l’eau.

Dans tous les cas, le support de ponte devra etre obligatoirement transportable par ces poissons !

A savoir, la nuit, ce support de ponte est ensuite retourné (placé sur les œufs) pour que les silures ou autre Loricaridés, par exemple, ne s’en saisissent pas si facilement et ne mangent la ponte.

Pour mémoire, il a été observé, en aquarium, qu’un couple sur le point de de se reproduire, dépensait beaucoup d’effort conjoint pour retirer certaines des grandes feuilles plates de l’une des plantes en plastique qui se trouvaient dans le bac.

Cela a donné l’idée au propriétaire de l’aquarium que ses Tahuantinsuyoa macantzatza cherchaient à obtenir quelque chose qu’ils pourraient déplacer à leur guise.

Après cette observation, il a cassé de l’ardoise avec un marteau en morceaux minces de petite taille et les a placé, en tas dans l’aquarium des Tahuantinsuyoa macantzatza.

Le couple de Tahuantinsuyoa macantzatza a immédiatement démantelé le tas de feuilles d’ardoise, en a choisi une et a traîné ce morceau dans un espace ouvert.

Ils ont passé les quatre jours suivants à retourner et à nettoyer ce morceau d’ardoise au point que, selon l’expression consacré ce morceau d’ardoise brille comme du chrome.

Les Tahuantinsuyoa macantzatza choisissent ce substrat pour qu’en cas de danger, ils puissent le déplacer facilement …

Pendant toute la durée de la reproduction, les deux Tahuantinsuyoa macantzatza présentent des bandes transversales claires presque continuellement.

 

Ponte

Le site de ponte installé et prêt, la femelle commence immédiatement à pondre pendant que le mâle, en attente, se tient à côté ou plane à environ 5-6 centimètres au-dessus d’elle, surveillant ainsi la ponte.

Successivement la femelle dépose quelques œufs, s’éloigne pour laisser la place au mâle qui s’approche pour fertiliser les œufs.

Cette façon de faire se reproduit plusieurs fois jusqu’au moment où la femelle Tahuantinsuyoa macantzatza n’a plus d’œufs.

L’ensemble du processus prend en général une dizaine de minutes.

Ainsi, une soixantaine d’œufs sont pondus, et son parfois camouflés avec du sable.

La productivité de ces animaux augmente avec l’âge des parents.

Les œufs ont une couleur brunâtre à verdâtre, et suivant le support utilisé, sont parfois à peine détectables si on n’y fait pas vraiment attention.

Ainsi parfois, quelques heures après la ponte, la femelle peut retourner le support y compris même si c’est une dalle d’ardoise ou, à défaut cracher du sable sur ses œufs pour leur offrir un camouflage supplémentaire.

S’il est possible d’observer la ponte de ces poissons, il est recommandé de tout faire pour ne pas les gêner ou déranger et de préférence, il faudra se tenir à distance et éviter tout geste brutal ou vif.

A ce stade, deux options s’offrent pour l’éleveur :

  1. Laisser les poissons gérer leur propre ponte avec les risques et avantages que cela comporte ;
  2. Retirer la ponte aux parents pour poursuivre la gestation dans un bac annexe qui sera rempli avec l’eau du bac de reproduction.

Les deux options comportent leur lot d’avantages et d’inconvénients.

En fait, comme dans bien des cas pour les cichlidés, il pourrait exister une 3ème option qui reprend les deux premières et offrent leurs avantages combinés :

Habituellement cette solution consiste à retirer du bac, une partie des larves quand les œufs ont éclos pour les élever à part tout en en laissant une autre partie aux parents qui poursuivront leur tâche parentale.

…sauf que dans le cas présent, nous avons affaire à des incubateurs buccaux biparentaux larvophiles retardés utilisant des supports de ponte transportables !

Compte tenu du support de ponte utilisé par ces poissons, il est difficile de le soustraire aux parents pour le couper en deux !

Une fois l’incubation buccal commencée par les parents et effectuée à tour de rôle, il conviendrait de « faire cracher » les larves par le parent porteur au risque de traumatiser les reproducteurs et tout particulièrement le parent « porteur » brutalisé par l’opération.

 

Eclosion

Au cours des jours suivants, dans le lot d’œufs pondus, il n’est pas rare de voir certains œufs prendre une couleur blanchâtre, ce qui est un phénomène assez courant dans le cas d’une ponte et peut etre le fait de la moisissure causée par un champignon.

Pendant toute cette période de gestation, la femelle « ventile » pourtant les œufs, relayée par moment par le mâle.

Il semblerait que la femelle n’essaie pas immédiatement d’enlever les œufs blancs tandis que les autres œufs changent de couleur de jour en jour.

Enfin, au bout quelques jours les œufs blanchâtres disparaissent pour ne plus rester que les seuls œufs féconds et viables qui ont complètement de virer de couleur par rapport au moment de leur ponte.

Une heure à deux plus tard, tous les œufs disparaissent.

C’est à ce moment-là que début l’incubation buccale, généralement effectuée en premier lieu par le mâle dont  il faut observer la bouche qui semble encombrée !

A partir de ce moment commence un phase d’attente et d’inquiétude pour l’éleveur qui ne sait pas si les larves prises en bouche seront bien « incubées » ou, malheureusement à défaut « ingérées » ?

 

Nage libre

En moyenne, au bout de 7 à 8 jours après la disparitions de œufs, il est possible, moyennant une bonne observation, de commencer à voir évoluer les premières larves qui découvrent la nage libre.

En fait, c’est au bout de deux à trois semaines que les parents commencent progressivement à lâcher les petits alevins, qui savent déjà parfaitement nager.

 

Garde parentale

Le mâle semble être le principal gardien des alevins et il ne laisse pas la femelle s’approcher de trop près sans que ses branchies ne s’évasent.

Le mâle fait la défense territoriale étendue, la femelle reste avec les œufs et les défend.

Au moindre danger détecté, le mâle Tahuantinsuyoa macantzatza aspire tous les alevins et se cache le plus vite possible.

Les soins parentaux sont une stratégie utilisée par une variété d’espèces pour augmenter le succès de reproduction.

Il peut être dans le forme de garde réservée aux mâles, aux femelles seulement, biparentale ou alloparentale, mais quelle que soit la stratégie, la garde parentale est un cout énergétique pour les parents.

Chez les espèces employant des soins biparentaux, chaque individu doit considérer à quel point il est prêt à investir et combien son partenaire investira.

Investir trop d’énergie peut être préjudiciable au parent, mais investir trop peu peut entraîner une perte de couvée.

Dans les couples de cichlidés typiques, le mâle est généralement 20 % plus gros que la femelle, ce qui le rend plus efficace pour défier (c’est-à-dire mordre) les prédateurs potentiels de la couvée.

La défense de la progéniture est essentielle à la survie de la progéniture.

Les cichlidés biparentaux à incubation buccale, comme tous les autres cichlidés sont sensibles à la prédation et prolongeront l’incubation buccale pour augmenter la capacité de survie de la progéniture.

Heureusement, l’incubation buccale offre un endroit suffisamment sûr pour élever une progéniture, pourtant, l’incubation buccale biparentale est relativement rare.

Les parents peuvent s’impliquer à tour de rôle : ils échangent le couvain plusieurs fois pendant les soins parentaux.

Théoriquement, les deux parents peuvent détenir la couvée simultanément, mais le devraient-ils?

Un couveur buccal doit choisir entre deux formes de soins parentaux :

  1. la défense de la progéniture (c’est-à-dire, repousser les attaquants mordants) ;

ou

  1. l’incubation buccale : assurer leur descendance.

Très peu d’espèces sont des incubateurs buccaux larvophiles, ce qui signifie qu’elles pondent des œufs sur un substrat mobile avant de prendre les larves écloses dans la bouche.

Au bout de quelques jours, les petits nageurs aventureux nécessitent par leur comportement insouciant toute l’attention des deux parents qui, à la moindre alerte et à tout signe de danger, les aspirent dans leur bouche.

Cette extraordinaire prise en charge parentale dure plusieurs semaines et apporte parfois son lot de surprises !

Un matin, la femelle reproductrice en pleine garde parentale est devenue très agressive et a pris le contrôle total de tout le lot d’alevins.

En quelques heures le bac harmonieux a été chamboulé et le mâle, autrefois fier et dominant, est devenue la cible de l’agressivité de la femelle qui s’est battue avec lui et lui avait infligé de belles blessures (nageoires en lambeaux) faisant craindre pour sa vie.

Rien n’annonçait un tel spectacle mais dès que les alevins ont été retirés de la cuve, l’harmonie du couple a été rétablie.

 

Alimentation des alevins

Les poissons juvéniles sont facilement élevés avec des Artémia salina mais les alevins semblent bien s’accommoder et se nourrir d’un régime de flocons/paillettes broyés.

 

ELEVAGE

Croissance des alevins

La croissance de cette espèce est normale.

A six semaines les alevins de Tahuantinsuyoa Macantzatza mesurent 1.5 à 2 centimètres de longueur et sont parfaitement capables d’avaler et assimiler la nourriture sèche qui leur ait distribuée.

 

Recommandations pour l’élevage

La reproduction, autant que l’élevage de cette espèce est facile et à la portée d’un débutant.

Ce ne sont pas des poissons fragiles ou difficiles à garder, ni trop agressifs envers les autres coéquipiers.

Cependant, ce sont des cichlidés et se comportent en conséquence.

Parfois, il arrive que le mâle s’en prenne à la femelle et la maltraite.

Les premiers signes se manifestent par des nageoires abimées…

Dans ce cas, il faut séparer le couple pendant quelques semaines pour leur assurer une période de repos.

Une fois rassemblés à nouveau, mâle et femelle se réconcilient vite après avoir été mis ensemble et il n’est pas rare qu’ils se remettent à pondre à nouveau.

Deux semaines après s’etre séparés de leurs alevins, les Tahuantinsuyoa Macantzatza sont capables de pondre à nouveau.

 

CONSERVATION

INTRODUCTION EN DEHORS SON BIOTOPE

Sans objet.

 

Informations sur les actions de conservation

Cette espèce se trouve dans le « Parque Nacional Cordillera Azul ».

Des études supplémentaires sont nécessaires sur la répartition, l’abondance, la biologie de la reproduction, l’écologie générale et les menaces qui pèsent sur cette espèce.

À Río Aguaytía, la déforestation pour la récolte du bois et l’agriculture entraîne une érosion et une augmentation des charges en nutriments, ainsi qu’une réduction de la qualité de l’eau.

On considère que cela entraîne un déclin continu de la qualité de l’habitat dans l’un des endroits.

Il n’est pas nécessaire de voyager très loin au Pérou pour observer la destruction
accélérée des rivières due à la contamination des produits agrochimiques, des déchets
urbains et des mines, déversés dans les plans d’eau ; sédiments issus de l’érosion des sols arrachés par la déforestation ; l’extraction d’eau pour les villes assoiffées, les champs agricoles et les industries et les barrages.

En voyant ce scénario se pose la question :
qu’arrivera-t-il aux poissons qui y vivent, ou du moins, y vivaient ? Il est à craindre que dans de nombreux cas, les poissons qui vivent dans ces eaux aient déjà disparu dans de nombreux endroits, peut-être et malheureusement, nous n’aurons jamais de réponse à une telle question.

 

USAGES HUMAINS

Cette espèce fait l’objet d’une pêche locale et est consommée localement comme source de protéines.

 

MENACE POUR LES HUMAINS

Sans danger.

 

MARCHE AQUARIOPHILE

Peu diffusé sur le marché, il est élevé par des amateurs éclairés pour son comportement reproducteur particulièrement original et intéressant.

 

MALADIE

Ces poissons peuvent etre sensibles à la maladie des trous dans la tête qui se soignera, à condition de s’y prendre à temps avec l’usage du NEMATOL.

 

Expérience d’un aquariophile

À l’exception du plus grand Tahuantinsuyoa Macantzatza, tous avaient des nageoires mal formées (ils avaient alors 4 mois et seulement 4 centimètres de haut) et certains avaient une bouche mal formée. J’ai eu une fois l’occasion d’en parler en privé à un vétérinaire.

Elle a dit que je devrais racheter les animaux.

Si je devais la lui amener pour que les palmes puissent être recouvertes de palmes, ce serait extrêmement stressant (attraper, transporter, couper, transporter…), que je devrais plutôt les épargner.

Elle m’a alors dit que si je voulais les aider, je devrais couper mes nageoires moi-même.

J’avais beaucoup de respect pour cela, mais j’ai ensuite décidé de le faire avec un animal et j’ai vu qu’au bout de 3 semaines, il avait de bien meilleures nageoires et était beaucoup plus fort envers tout le monde (à l’exception d’un qui n’avait aucune malformation du tout) a montré.

 

Statut IUCN

Tahuantinsuyoa macantzatza a été récemment évalué pour la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées en 2014.

Tahuantinsuyoa macantzatza est répertorié comme « Données insuffisantes » (DD) – date : 21 Avril 2014.

Cette espèce est répertoriée comme étant déficiente en données en raison de l’absence d’informations suffisantes sur son étendue d’occurrence, son histoire naturelle, ses menaces et son état de conservation.

 

FishBase

n°: 46352.

 

CITES

Non évalué.

 

CMS

Référence : 116361

Non évalué.

 

Utilisations par l’homme

Consommation locale par les autochtones.

Aquariophilie.

 

Résilience

Haute.

La résilience est temps minimum nécessaire pour le doublement de la population.

Ce temps est inférieur à 15 mois.

Dans le cas de Tahuantinsuyoa macantzatza , le statut est « Non évalué ».

 

REFERENCES

Référence principale

KULLANDER, S.O., 1986. Poissons cichlidés du drainage du fleuve Amazone au Pérou. Département de zoologie des vertébrés, Division de la recherche, Musée suédois d’histoire naturelle,

Stockholm, Suède, 394 p. (Réf. 9088)

 

BIBLIOGRAPHIE

KULLANDER, 1986 : Cichlid fishes of the Amazon River drainage of Peru. Swedish Museum of Natural History, Stockholm pp 1-431

Tahuantinsuyoa macantzatza – KULLANDER, 1986

Sven O. KULLANDER: Poissons cichlidés du drainage de l’Amazone au Pérou. Département de zoologie des vertébrés, Division de la recherche, Musée suédois d’histoire naturelle, Stockholm 1986.

Sven O. KULLANDER: Tahuantinsuyoa chipi, une nouvelle espèce de poisson cichlidé du drainage du Rio Pachitea au Pérou. Cybium, 15, 1, 1991, p. 3-13.

HANS A. BAENSCH , Rüdiger Riehl : Aquariums Atlas. 2e édition. Volume 5, Mergus Verlag, Melle 1997, ISBN 3-882-44029-5 , p. 956.

  1. STAWIKOWSKI, U. WERNER: Les cichlidés d’Amérique. Volume 1, Verlag Eugen Ulmer, Stuttgart 1998, ISBN 3-800-17270-4 .

QUEZADA García M.G., M. HIDALGO DEL ÁGUILA, J. TARAZONA BARBOZA, H. ORTEGA: Ictiofauna de la cuenca del Rio Aguaytía, Ucayali, Pérou. Dans: Revista peruana de biología. Volume24 , N°4 , décembre 2017, ISSN 1727-9933, P. 331 À 342 , doi:10.15381/rpb.v24i4.14061 (espagnol, org.pe [PDF; 1,1 MO ; (consulté le 24 janvier 2020)).

Hernán López-FERNANDEZ, KIRK O. WINEMILLER, RODNEY L. HONEYCUTT: Multilocus phylogeny and rapid radiations in Neotropical cichlides fish (Perciformes: Cichlidae: Cichlinae). Phylogénétique moléculaire et évolution, Volume 55, Numéro 3, juin 2010, Pages 1070-1086 doi:10.1016/j.ympev.2010.02.020

 

AUTRES LIENS

http://aquabiotope.forumactif.net/t406-tahuantinsuyoa-macantzatza

http://www.cichlidsforum.fr/viewtopic.php?topic=5837&forum=29

http://www.aquabase.org/fish/view.php3?id=2657

http://www.youtube.com/results?search_query=Tahuantinsuyoa+macantzatza&aq=f

http://philippe-burnel.fr/Photos/Tahuantinsuyoa_macantzatza.html