Crenicichla (lugubris) percna

Crenicichla percna, KULLANDER, 1991

Crenicichla percna s’appelait à l’origine Crenicicha sp. “Xingú IV” et donc la provenance géographique de ces Crenicichla est bien rappelée dans ce nom originel : Ils viennent du Rio Xingu.

Aucune description scientifique de ce poisson n’a été diffusée à ce jour.

L’explication de cette situation en est assez simple, ce poisson est peu répandu, sa grande taille en réduit la diffusion dans le monde aquariophile.

En revanche, il faut l’admettre, une description de la couleur n’est probablement pas nécessaire car le motif de dessin de ce Crenicichla percna est quelque peu atypique parmi toutes les autres espèces de Crenicichla.

Un schéma similaire de dessin est également identifié auprès du le soi-disant “cichlidé endormi”, Nimbochromis livingstonii, provenant du lac Malawi.

Nimbochromis  livingstonii

Comme Nimbochromis  livingstonii, Crenicichla percna est souvent posé sur le substrat de son habitat, guettant sa proie pour l’attaquer rapidement !

REPARTITION

L’habitat de Crenicichla percna comme son ancien nom l’indique bien, c’est le Rio Xingu.

Cette rivière était peu connue jusqu’à son exploration par Karl von den Steinen en 18841887. Parti de Cuiabá, il parcourut d’abord 380 km avant d’atteindre le rio Tamitataoba, 55 mètres de large, issu d’un lac de 40 km de diamètre.

Ensuite, l’explorateur descendit cette rivière jusqu’au rio Romero qui, par l’ouest, reçoit le rio Kuliseu dont les eaux viennent de la Serra do Roncador.

Ces trois rivières, en se réunissant, forment le Xingu, qui descend ensuite vers le nord, jusqu’à l’Amazone.

Après 120 kilomètres de navigation tranquille, le voyageur franchit une succession de rapides pendant plus de 640 kilomètres.

À 170 kilomètres de son embouchure, la rivière fait une courbure à l’est puis trouve son chemin à travers une barrière rocheuse.

Ensuite, elle descend sur un plan incliné pendant 5 kilomètres, la grande cataracte d’Itamaraca. Celle-ci aboutit alors à un saut final appelé la chute d’Itamaraca.

Près de son confluent, la rivière devient un immense lac dont les eaux finissent par se mélanger à celles de l’Amazone à travers un labyrinthe de canaux naturels.

Les rivières alimentant le Xingu au sud découlent du cerrado (la savane tropicale) mais, plus on monte vers le nord, plus le paysage devient forestier.

La grande savane herbeuse laisse alors la place à la grande forêt amazonienne.

L’explorateur Percy Fawcett a arpenté la région, notamment à la recherche d’une cité perdue dite “cité perdue de Z”.

C’est dans cette région du Xingu qu’a été mis au jour un complexe archéologique qui confirmerait les dires de Francisco de Orellana sur des cités amazoniennes (Kuhikugu). Enfin c’est dans cette région qu’a été redécouverte la terra preta, une sorte de terreau.

Mais le Rio Xingu est aussi bien connu des aquariophiles, non pas à cause de ces cichlidés mais en particliers en raison d’une espèce qui actuellement a le vent en poupe dans le loisir : Le pléco-zébre (Hypancistrus zebra) qui est une espèce de poisson endémique du Rio Xingu.

La menace des barrages sur l’écosystème

Les régions au nord du Parc Indigène Xingu sont également menacées par les activités des entreprises aux priorités mercantiles.

Durant les années 1980, la compagnie électrique Electronorte a voulu construire un complexe de six barrages sur le Xingu et son affluent, le rio Iriri. En 1989, une mobilisation internationale menée par les Indiens de la région a arrêté le projet.

Electronorte n’a pas dit son dernier mot. Cete société construit aujourd’hui un nouveau barrage, appelé Belo Monte, situé le long de la grande courbure.

Les communautés indigènes de la région, dont les Kayapos et l’emblématique Chef Raoni, voyant leur survie et celle de la région menacées, manifestent sans retour.

Ce barrage provoquera aussi la déforestation d’une partie de la forêt amazonienne…

Des études ont aussi repris concernant le barrage de Barbaquarra, qui inonderait à l’année plus de 3 860 km2 de forêt tropicale.

Tous ces barrages affecteront directement le Parc Indigène du Xingu et d’autres réserves de cette région d’Amazonie.

TAILLE

40 centimètres de taille maximum

COMPORTEMENT

Le comportement de Crenicichla percna appelle quelques réserves et rend surtout sa maintenance assez difficile sinon réservée à des experts et en même temps de propriétaires de très grands bacs.

Ce comportement si particulier peut même être observé chez les jeunes animaux.

C’est pourtant un poisson relativement calme et actif à la fois, en apparence et au premier abord.

Ce poisson est généralement un poisson plutôt pacifique, mais peut agir de manière territoriale et agressif envers les autres poissons.

Ce sont également et avant tout des poissons prédateurs et ne doivent donc pas être conservés avec d’autres poissons suffisamment petits et qui pourront, pour leur plus grand malheur servir de nourriture.

Dans les aquariums, il est préférable de les garder par couples ou avec d’autres poissons robustes, au moins de la même taille.

Si la proie est suffisamment proche, elle est dévorée avec une vélocité fulgurante. Crenicichla percna montre également ce comportement de chasse dans l’aquarium lorsqu’il nourrit des poissons vivants, tant que les poissons fourrage survivent pendant les premières minutes dans l’aquarium.

Parce que Crenicichla percna est normalement aussi gourmand que n’importe quel autre Crenicichla et est bien entendu, se tient immédiatement prêt à l’approche de son nourrisseur apportant la nourriture !

Donc, il dépend de son propriétaire de ne pas toujours le mettre en situation de faire preuve de sa remarquable et sophistiquée technique de chasse dans l’aquarium.

En effet, Crenicichla percna peut être nourri de manière adéquate, même avec de la nourriture morte.

Bien entendu, les prédateurs, d’une longueur pouvant aller jusqu’à 40 centimètres, doivent être conservés dans des aquariums de dimensions suffisantes, et les aquariums de 800 litres ou plus sont en réalité la limite minimale pour la conservation ces espèces.

Il existe beaucoup de Crenicichla plus agressifs, mais Crenicichla percna n’en est pas nécessairement un.

D’une manière ou d’une autre, d’autres grands cichlidés semblent avoir peur de cette espèce de Crenicichla, car leur simple présence, pour quelque raison que ce soit, provoque une sorte de gêne.

Ce changement d’attitude a été constatée avec une autre espèce mise ne présence et ce phénomène se s’est reproduit avec aucune autre espèce que Crenicichla percna.

Par conséquent, une éventuelle socialisation devrait être choisie judicieusement. Ils peuvent même être le compagnon idéal des raies ou du poisson-chat géant.

A l’intérieur du bac, l’agressivité n’est pas excessive, mais il ne sera probablement pas possible de conserver plusieurs spécimens dans un aquarium pendant une longue période.

Pour cela, il faudrait que le bac atteigne la taille d’une piscine et devrait alors contenir plusieurs milliers de litres d’eau avec un décor astucieusement réalisé et une eau aussi peu claire que possible…ce qui rend compliquée la maintenance d’un tel poisson !

Le point essentiel est la nature profondément agressive de ces cichlidés que leur réputation leur confère, mais beaucoup des faits rapportés à ce sujet, sinon tous, sont transmis exagérés, surtout, les rumeurs qui entourent ces poissons et qui se perpétuent trop souvent !

Un autre signe de son “calme” peut-être l’observation suivante rapportée par un aquariophile passionné de cichlidés :

“Au fond, j’ai déjà vu beaucoup de cichlidés-brochets plus agressifs, mais Crenicichla percna n’en est pas nécessairement un.exemplaire parfaitement inoffensif. D’une manière ou d’une autre, d’autres grands cichlidés semblent avoir peur de cette espèce de Crenicichla, car leur simple présence, pour quelque raison que ce soit, provoque une sorte de gêne chez une autre espèce que je n’ai vue chez aucune autre espèce de Crenicichla.

Par conséquent, une éventuelle socialisation devrait être choisie judicieusement. Ils peuvent même être le compagnon idéal des raies ou du poisson-chat géant. A l’intérieur, l’agressivité n’est pas excessive, mais il ne sera probablement pas possible de conserver plusieurs spécimens dans un aquarium pendant une longue période.”

Pour cela, la piscine devrait alors contenir quelques milliers de litres d’eau et être garnie en cachettes avec un décor astucieux et son eau devra être aussi peu claire que possible…tout e que n’aiment pas la majorité des aquariophiles !!!

REPRODUCTION

Peu de gens ont réussi à multiplier plusieurs grandes espèces de façon permanente dans un aquarium.

Quelques expériences font état de relations difficiles au sein de couples formés qui ont été résolues ne retirant la femelle encore pendant un certain temps, car elle était simplement intimidée et tenait à l’écart du mâle dans un coin. C’est à peine si elle quittait son refuge pour manger !

Au passage, il noter que d”autres cichlidés ou même des poissons-chats étaient souvent attaqués en dehors de la saison de reproduction, mais aucune blessure grave ne s’est encore matérialisée après mes observations.

L’espèce est un creuseur de grottes ; Les œufs peuvent être pondus sur une surface telle qu’une pierre ou une racine, ou dans une grotte, puis gardés par les parents jusqu’à leur éclosion.

Pour la reproduction en aquariums, il est recommandé de placer un seul couple dans un aquarium suffisamment grand, décoré de cachettes pour pouvoir se cacher les uns des autres si nécessaire, lorsque des agressions peuvent survenir entre les couples.

Bien entendu, dans un tel cas, tous les spécimens ne nagent pas côte à côte en parfaite harmonie des leur introduction dans le bac.

Il est préférable de laisser un couple se former au sein d’un groupe de jeunes qui auront grandi ensemble.

Bien sûr, même s’ils ont réussi à grandir ensemble à grandir en tant que jeunes animaux dans un aquarium il ne faut pas oublier qu’au sein du groupe, il a pu se former une hiérarchie.

EAU

En ce qui concerne la qualité de l’eau, Crenicichla percna a des exigences relativement faibles, mais préfère les eaux douces, acides et chaudes jusqu’à 30 ° C selon leur région d’origine.

Pour le bien-être de l’espèce, l’environnement devrait être constitué d’eau bien acidifiée et d’un débit d’eau assez bon.

Les poissons vivent dans des eaux où le pH est compris entre 5,5 et 7 et sans grande salinité (eau douce pure).

Une eau plus dure et alcaline est également tolérée, mais les couleurs sont un peu plus pâles et vous n’avez probablement pas besoin de penser à la reproduction.

D’après les quelques expériences acquises jusqu’à présent dans les soins de Crenicichla percna dans l’aquarium, il semblerait que la maintenance de ce cichlidé-brochet dans une eau plus dure et / ou biologiquement contaminée ait tendance à causer des lésions cutanées dans la région de la tête et le long de la ligne de touche.

En contrepartie, il semble que l’eau douce issue d’un traitement à base d’eau osmosée provoque la disparition de ces lésions cutanées après une période relativement courte.

Température : 28-30°C.

AQUARIUM

En raison de la taille finale attendue de 35 à 40 centimètres, bien entendu, seuls les aquariums d’un strict minimum de 500 litres pour débuter avec des jeunes devraient être utilisés pour l’hébergement permanent.

Rapidement il faudra prévoir des bacs de plusieurs milliers de litres pour permettre une bonne maintenance de ces poissons aux dimensions peu courantes.

Bien entendu, les prédateurs, d’une longueur pouvant aller jusqu’à 40 centimètres, doivent être conservés dans des aquariums de dimensions suffisantes, et les aquariums de 800 litres ou plus sont en réalité la limite inférieure.

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ALIMENTATION

Dans la nature, les poissons mangent principalement d’autres poissons plus petits, mais aussi des insectes ainsi que des crevettes et des crustacés.

Si la proie est suffisamment proche, elle est dévorée avec une avance fulgurante. Crenicichla percna montre également ce comportement de chasse dans l’aquarium lorsqu’il nourrit des poissons vivants même si les poissons destinés à son alimentation peuvent survivre survivent pendant les premières minutes dans l’aquarium.

  

Crenicichla percna est normalement aussi gourmand que n’importe quel autre Crenicichla et, bien sûr, lorsque vous ouvrez la trappe immédiatement, il est déjà prêt à bondir sur la nourriture que vous apportez !

Donc, cette attitude démontre qu’il n’a pas forcément besoin de pratiquer constamment sa technique de chasse sophistiquée dans l’aquarium : il accepte facilement les nourritures qu’on lui propose.

Crenicichla percna peut être nourri de manière adéquate, même avec de la nourriture morte.

En captivité, il est conseillé de consommer une alimentation variée comprenant par exemple du poisson, des crevettes et des crustacés, des moules et des pellets destinés aux poissons prédateurs.

Ces espèces semblent être sensibles à la maladie du trou et devraient donc être nourries plus souvent avec des crevettes que des éperlans.

L’aquarium doit être conçu de manière à ce que le poisson possède une partie décente pour nager et quelques cachettes.

Alors, est-ce un poisson pour l’aquariophilie ?

CONCLUSION

Certains diront oui d’autres réfuteront cette hypothèse. Crenicichla est un poisson qui demande une certaine expérience et un bac de plusieurs milliers de litres : ces deux critères sont réducteurs pour la maintenance de ce poisson hors normes…mais quel défi !