Les poissons nettoyeurs….et les cichlidés !

Franchement en regardant cette image, nous aurions tous du mal à trouver un poisson assez audacieux pour pénétrer volontairement dans la bouche d’un super prédateur tel que le requin !

Pourtant c’est possible et c’est précisément ce que fait un humble poisson marin appelé le labre.

Ces poissons intrépides nagent directement dans la bouche intimidante remplie de dents des requins sans y réfléchir, et, fait surprenant, les requins adorent ça !

Beaucoup supposeraient que le requin profiterait d’un tel moment pour s’offrir un repas gratuit, sans effort de chasse, en grignotant d’un simple coup de mâchoire le labre, mais c’est le contraire qui se produit : c’est le labre qui gagne le repas gratuit.

En effet, ces petits poissons mangent les parasites qui résident sur le corps des requins, ce qui profite au requin en conséquence.

En outre, le nettoyeur trouvera également à l’intérieur de la bouche du requin les restes que le requin n’a pas déjà avalés.

C’est un peu surprenant que le requin ne profite pas d’un petit poisson audacieux comme le labre nettoyeur, mais le requin est bien conscient du travail fait par le labre nettoyeur qui assure l’élimination des parasites et des restes de nourriture ce qui, avant tout, est bon pour sa santé.

Les poissons nettoyeurs sont des poissons qui fournissent un service à d’autres espèces de poissons en éliminant les peaux mortes et les ectoparasites.

Ceci est un exemple de mutualisme, une interaction écologique qui profite aux deux parties.

Une grande variété de poissons montre des comportements de tels comportements de nettoyage.

Cela comprend, parmi d’autres les labres, quelques cichlidés, des poissons-chats et les gobies, ainsi que par un certain nombre d’espèces différentes de crevettes nettoyeurs .

Il y a aussi au moins un imitateur et à la fois un opportuniste prédateur :  le Blennie à dents de sabre : Le Blennie à dents de sabre (Plagiotremus tapeinosoma, BLEEKER, 1857).

Le blennie à dents de sabre imite un poisson nettoyeur mais, en fait, mord des morceaux de nageoire des poissons dont il est sensé faire le nettoyage !

Sa dentition est composée d’une rangée très dense de longues dents incisiformes par mâchoire et d’une paire de très grandes canines incurvées en partie antérieure de la mâchoire inférieure (les « dents de sabre »).

L’extrémité des incisives est fine et en forme de coin, de façon à pouvoir saisir et arracher des écailles.

En fait quand on parle de poissons nettoyeur en aquariophilie, on se réfère souvent à ceux qui recherchent un poisson ou un invertébré qui nettoierait l’aquarium à leur place sans que jamais, en tant qu’aquariophile il n’ait à faire l’entretien de leur bac…

Désolé vous vous mettez le doigt dans l’œil car cette créature mythique n’existe pas.

Cependant, de nombreux animaux font un excellent travail en mangeant les restes de nourriture, les algues, les feuilles de plantes mourantes et même les escargots nuisibles.

A savoir…

Les mangeurs d’algues

Votre bac est en route depuis quelques tems, vus avez donc franchi le premier obstacle et cyclé ce bac et au bout de quelques semaines survient un nouveau problème : les algues !

Vous vous rendez à la boutique d’aquariophilie la plus proche, souvent une grande enseigne, et vous vous renseignez sur ce problème d’algues embarrassantes, et là un gentil vendeur vous vend un poisson qui est réputé être le les algues !

La liste des mangeurs d’algues n’est pas très longue mais, ce qu’il faut savoir, c’est que ces poissons sont relativement peu efficaces !!!

Bien sûr, il y a des poissons qui grignotent les algues quand ils sont jeunes, et il y a des poissons avec de grandes bouches de ventouse qui semblent gratter les algues des rochers mais la vérité est que tous ces poissons oublieront très rapidement les algues quand on leur offrira une alimentation de qualité sous forme de flocons, granulés, lyophilisés, surgelés ou vivants.

Les charognards

Contrairement aux mangeurs d’algues, les charognards existent bien : ce sont, entre autres animaux aquatiques, des poissons qui se nourrissent sur le fond en ramassant la nourriture qui atteint le sol, sous toutes ses formes.

A cet égard, la présence de ces poissons de fond dans un aquarium et leur mode d’alimentation aideront à garder à maintenir le fond du bac…moyennant quelques réserves !

Le charognard est considéré comme une sorte d’aspirateur des fonds aquatique un éboueur général capable de tout mettre au propre, le touche-à-tout de l’aquarium.

Chaque aquarium qui se respecte doit avoir un ou deux de ces poissons nettoyeurs, dont la tâche est de maintenir le sol de l’aquarium propre, en libérant le réservoir de tous les restes de nourriture donnés aux autres poissons et également d’autres petits organismes.

Cependant, contrairement à ce que vous pourriez penser, ces poissons ne sont pas capables d’éliminer tous les déchets, comme les excréments et les feuilles flottantes, ce qui est un travail que nous devons assumer nous-mêmes.

De plus, la plupart des gens sont convaincus que ces petits poissons sont capables de se nourrir et de survivre grâce à ce qu’ils ingèrent lors du nettoyage du bac seul, mais ce n’est pas le cas: ce sont, après tout, des êtres vivants qui ont aussi leurs propres besoins et ils nécessitent une alimentation spécifique, sinon ils risquent de tomber malades.

Ces poissons ne mangeront aucune saleté et ils ne garderont pas le gravier ou le réservoir propre pour vous.

Il ne sera possible d’y arriver qu’en aspirant toutes ces saletés du fond de l’aquarium , c’est en sorte le travail ingrat de l’aquariophile !

En fait, il ne faut pas oublier que les poissons de fond ont surtout besoin d’une alimentation complète et variée, comme tout autre poisson.

Il ne faut pas présumer qu’ils reçoivent suffisamment de nourriture en ramassant les restes qui tombent au sol.

Les cichlidés mangeurs de terre « Eartheaters »

Ce groupe de cichlidés sud-américains se compose de plusieurs genres, tels que Gymnogéophagus, Geophagus et Satanoperca …

Ces cichlidés sont connus pour ramasser le substrat dans leur bouche et le filtrer à travers leurs branchies. Tous les restes comestibles sont avalés, digérés dans leur intestin et encore décomposés afin que les plantes puissent plus facilement absorber les sous-produits restants.

Là, on est « hors sujet » !

Ceux qu’on qualifie réellement de « poissons nettoyeurs » sont des poissons qui présentent une stratégie d’alimentation spécialisée qui consiste à fournir un service à d’autres espèces, appelées clients, en enlevant la peau morte, les ectoparasites et les tissus infectés de la surface du corps ou des branchies.

Ces associations temporaires se produisent entre une espèce qui agit en tant que nettoyeur et l’autre espèce en tant que client.

GENERALITES

Les poissons sont beaucoup nettoyés et les poissons nettoyeurs mangent de nombreux parasites (isopodes gnathiidés).

Les poissons nettoyeurs sont de petits poissons qui éliminent les écailles, le mucus et les parasites tels que le pou du poisson de la surface d’autres poissons, que les scientifiques appellent des clients. Depuis des années, les scientifiques tentent de comprendre la nature de la relation entre les poissons nettoyeurs et leurs clients.

Les nettoyages réguliers aident-ils les clients à vivre plus longtemps, en meilleure santé et plus heureux, ou les poissons nettoyeurs utilisent-ils simplement les clients pour obtenir un repas gratuit ?

Étant donné que les espèces de poissons clientes ont une durée de vie de plusieurs années, la question est posée de savoir si les poissons qui visitent régulièrement les nettoyeurs vivent plus longtemps que les poissons qui ne le font pas.

Les observations faites monteraient cependant un comportement assez atypique de la part de ces poissons de nature à indiquer que les poissons clients apprécient leurs nettoyages.

D’une part, les poissons qui veulent être nettoyés prennent ce qu’on appelle une pose d’invitation. Cela permet au poisson nettoyeur de savoir que les clients sont prêts pour leur rendez-vous.

Certains jours, en fait, il y a tellement de poissons à nettoyer qu’ils doivent faire la queue. De plus, certains poissons passent jusqu’à trente minutes par jour à être nettoyés.

C’est beaucoup de temps étant donné qu’ils doivent également s’inquiéter de l’alimentation, de la cour et de l’accouplement.

Enfin, les poissons qui ont plus de parasites ont beaucoup plus tendance à visiter les poissons nettoyeurs que ceux qui n’en ont pas.

En aquaculture, abandonnant au passage l’utilisation de produits chimiques, certaines fermes piscicoles utilisent des poissons nettoyeurs dans leurs enclos marins pour protéger leurs poissons contre les poux.

Saumon atlantique infesté de pou du poisson à différents stades de développement.

Cet exemple de symbiose de nettoyage représente le mutualisme et le comportement de coopération,  une interaction écologique qui profite aux deux parties impliquées.

Poux de mer femelles adultes portant des chaînes d’œufs.

Entre  1994 et 1996, il avait été constaté qu’un seul poisson nettoyeur Labroides dimidiatus pouvait inspecter plus de 2300 poissons clients par jour provenant de plus de 130 espèces et que, étonnamment, chaque poisson nettoyeur mange en moyenne environ 1 200 parasites par jour.

Fait intéressant, les nettoyeurs mangent préférentiellement les larves d’isopodes gnathiidés, des parasites similaires aux tiques terrestres.

Ceux-ci, sont l’un des parasites les plus courants des poissons de récif corallien, mais parce qu’ils sont si mobiles, ils avaient été manqués dans la plupart des enquêtes parasitaires précédentes sur les poissons.

En suivant les poissons sur le terrain, il a été déterminé que la plupart des poissons sont nettoyés quotidiennement, les individus d’une espèce (un poisson-lapin) cherchant des nettoyeurs environ 144 fois par jour.

Cela signifie qu’un individu est nettoyé toutes les 5 minutes!

Cependant, le poisson nettoyeur peut consommer du mucus ou des tissus, créant ainsi une forme de parasitisme appelée tricherie.

Les animaux clients sont généralement des poissons d’espèces différentes, mais peuvent également être des reptiles aquatiques (tortues marines et iguanes marins), des mammifères (lamantins et baleines) ou des poulpes.

Une grande variété de poissons y compris labre, cichlidés, le poisson-chat, syngnathe, lompes et gobies affichent des comportements de nettoyage à travers le monde que cela soit en eau douce, saumâtre,  ou marines.

Ces comportements sont concentrés spécifiquement dans les régions tropicales en raison de haute densité parasitaire.

Un comportement similaire est observé chez d’autres groupes d’animaux, comme les crevettes nettoyeuses

Il existe deux types de poissons nettoyeurs :

  • les nettoyeurs obligatoires à plein temps ;
  • les nettoyeurs facultatifs à temps partiel.

Différentes stratégies se produisent en fonction des ressources et de l’abondance locale de poissons. Le comportement de nettoyage a lieu dans les eaux pélagiques ainsi que dans des endroits désignés appelés stations de nettoyage.

La coloration visible est une méthode utilisée par certains poissons nettoyeurs, où ils affichent souvent une bande bleue brillante qui s’étend sur toute la longueur du corps.

D’autres espèces de poissons, appelées mimiques, imitent le comportement et le phénotype des poissons nettoyeurs pour avoir accès aux tissus de poissons des clients.

Comportement de nettoyage du cichlidé Mesonauta festivus dans les zones humides du Pantanal et la preuve d’une station potentielle de nettoyage d’eau douce

Les interactions de nettoyage sont connues parmi plusieurs groupes de poissons, avec un nombre plus élevé d’enregistrements pour les espèces de poissons marins.

La symbiose est la cohabitation de deux ou plusieurs taxons différents et inclut le mutualisme, le parasitisme et le commensalisme

La première observation enregistrée possible d’une symbiose de nettoyage entre deux espèces différentes a été faite par l’historien grec HERODOTE au cinquième siècle avant JC.

HERODOTE avait observé cette forme de nettoyage interaction entre un oiseau, qu’il avait appelé “le Trochilus” (à ne pas confondre avec le genre colibri Throchilus, Trochilidae) et un crocodile du Nil (Crocodylus niloticus, Crocodylidae) qui, ce dernier, pour se faire enlever les sangsues sur son corps autorisait à l’oiseau l’accès jusqu’à sa bouche.

Oiseau Pluvialis aegypticus nettoyant les dent d’un crocodile du Nil.

Bien que de telles symbioses soient signalées dans les écosystèmes terrestres, elles semblent plus ou moins diversifiées dans les milieux aquatiques, et se rencontrent, en particulier, dans les régions tropicales et environnements marins.

Le comportement de nettoyage est donc une forme de protocole temporaire établi entre 2 ou plusieurs animaux où une espèce prend le rôle de nettoyeur et l’autre celui de client.

Une telle interaction implique des avantages partagés, car le nettoyeur se nourrit principalement d’ectoparasites qu’il prélève sur les branchies, la bouche du client, qui a son corps nettoyé en retour.

Un comportement de nettoyage peut se produire entre les espèces du même groupe taxonomique, ou entre espèces de groupes différents, tels que les oiseaux et mammifères.

LE NETTOYAGE CHEZ LES POISSSONS D’EAU DOUCE

Environ 110 téléostéens marins agiraient comme nettoyeurs.

Les enregistrements d’espèces de poissons d’eau douce ne sont pas aussi nombreux et courants.

Pourtant, on connait quelques exemples…

Les Garra rufa

Ce nom est aussi donné aux Garra rufa, des petits poissons importés de Turquie parfois utilisés pour nettoyer la peau humaine en mangeant les peaux mortes.

Garra rufa, appelé communément Poisson-docteur ou Poisson-chirurgien d’eau douce, poisoon pédicure… est une espèce de poissons de la famille des Ciprinidés.

Il est originaire du Moyen-Orient et est notamment connu pour son action exfoliante.

Appartenant à la famille des cyprinidés, Garra rufa est une espèce grégaire qui doit être maintenue en groupe.

De coloration sombre avec un ventre plus clair, il a une bouche en forme de ventouse, tirée vers le bas, ainsi que deux barbillons.

Il peut habituellement atteindre 14 cm dans son habitat naturel mais dépasse rarement les 8-9 cm en aquarium.

De même, il peut vivre jusqu’à 15 ans mais, en captivité, sa longévité se réduit entre 6 et 8 ans.

Il se nourrit essentiellement de plantes aquatiques et de micro-organismes tels que du phytoplancton, mais c’est un omnivore qui a besoin d’un apport en protéines, végétaux, sels minéraux et vitamines.

Considérant le mode de maintenance de ces poissons, on peut dire qu’on s’approche – suivant certaines considérations – du domaine de l’aquariophilie mais on y est pas vraiment quand même !

On voit très peu d’aquariophiles monter un aquarium pour y plonger leur pieds ou le corps à l’intérieur afin de se faire une pédicure ou un décapage complet !

Et les cichlidés ???

La faune piscicole néotropicale d’eau douce est composée d’environ 4500 espèces, les rapports de comportement de nettoyage, dans cette zone, en eau douce, y sont très rares.

Pourtant….

Bien qu’environ 270 espèces de poissons soient actuellement connues se produire dans le Pantanal brésilien, il n’y a pas de signalement documenté impliquant un comportement de nettoyage…c’est là qu’on y a découvert un tel comportement de la part d’un cichlidé d’Amérique du sud !

DES CICHLIDES AFRICAINS NETTOYEURS

Plusieurs aquariophiles ont observé ce comportement de nettoyage de certains de leurs cichlidés à l’égard d’autres poissons de leur aquarium.

Tropheus Morii

Des cas ont été signalés de comportement symbiotique entre des Tropheus et certains Petrochromis.

Les Tropheus juvéniles (taille 6-9 centimètres) s’installaient tous les jours au même endroit de l’aquarium, et proposaient leurs services de nettoyeur à tout poisson qui en pouvait ou en avait besoin.

Pour solliciter cette prestation ils se frétillaient autour des nettoyeurs.

Si dans un premier temps il faut surprenant de voir un Tropheus de petite taille se comporter ainsi auprès d’un autre cichlidé de plus grande taille, un Petrochromis d’environ 20 centimètres, l’explication ne tarda pas à arriver !

Petrochromis orange Kasumbe.

En fait, il était anormal qu’un si petit poisson face à un autre du double de sa taille ne se fasse pas repousser plus violement !

En fait, il ne paradait pas et ne provoquait pas l’autre pas, il frétillait simplement pour signaler sa disponibilité à nettoyer le Petrochromis.

En réponse à la sollicitation du Tropheus, le Petrochromis s’était mis en position verticale, la queue posée sur le substrat et le corps droit comme un piquet, se mettant ainsi à disposition du nettoyeur qui commença sont travail sur les nageoires, les flancs pendant de longues minutes.

De contentement, la Petrochromis  pouvait aussi s’étaler sur le substrat, comme en pamoison de plaisir, et le manège continuait ainsi encore quelques minutes ,à tel point, parfois il y avait même la queue à la “station de nettoyage” !

D’autres poissons, des cichlidés , en retrait et tous très calmes, attendaient sagement leur tour!

De son côté, le Tropheus s’en donnait à cœur joie, raclait le corps de son client comme si c’était une roche, consommant certainement au passage une quantité de mucus non négligeable de son client.

Ce phénomène n’a été observé qu’avec de jeunes Tropheus, il pas été remarqué chez des individus adultes !

En retour, les Petrochromis n’ont jamais poursuivi les jeunes Tropheus …certainement étaient-ils reconnaissants des services rendus pas eux ?

https://youtu.be/Q6R6tag_e-U

UN AUTRE CICHLIDE NETTOYEUR …EN INDE !

Les jeunes cichlidés Etroplus maculatus (cichlidé des indes) nettoient activement tous les groupes d’âge d’Etroplus suratensis.

Etroplus maculatus.

Etroplus suratensis est naturellement empêché d’attaquer les petits poissons alors que Etroplus maculatus le fait fréquemment.

Etroplus suratensis

Les territoires de nettoyage sont établis par les jeunes Etroplus maculatus.

L’activité de nettoyage montre un rythme circadien quotidien.

L’élimination des champignons des nageoires et de la queue semble être une fonction adaptative importante de cette symbiose.

Le comportement unique lors des soins parentaux des deux espèces et d’autres traits de comportement spécifiques peuvent avoir contribué à l’évolution de la relation.

Cette observation a constitué le premier rapport d’une symbiose de nettoyage impliquant des cichlidés.

Bien qu’environ 270 espèces de poissons soient actuellement connues se produire dans le Pantanal brésilien, il n’y avait pas de signalement documenté impliquant un comportement de nettoyage…et pourtant, c’est là qu’on y a découvert un tel comportement de la part d’un cichlidé d’Amérique du sud !

MAIS QUEL EST DONC LE COMPORTEMENT DE « NETTOYAGE» DU MESONAUTA FESTIVUS OBSERVE DANS LES ZONES HUMIDES DU PANTANAL ?

Ce document est le fruit d’une étude qui a rapporté le premier enregistrement et l’observation de l’occurrence de stations de nettoyage dans un environnement d’eau douce.

Cette étude a décrit le comportement de nettoyage entre le cichlidé Mesonauta festivus et trois espèces d’Anostomides :

  • Leporinus macrocephalus ;
  • Leporinus friderici ;
  • Schizodon borellii.

Leporinus macrocephalus.

Leporinus friderici.

Schizodon borellii.

Qu’est-ce qu’une station de nettoyage chez les poissons d’eau douce ?

Chez les poissons d’eau de mer, le nettoyage s’effectue à proximité d’un récif à un endroit spécifique connu sous le nom de station de nettoyage.

Deux grandes crevettes nettoyeuses (Stenopus hispidus) attendent un « client » sur une éponge baril (Xestospongia muta) au nord d’Haïti.

Ces stations de nettoyage sont de petites zones établies par des espèces de « nettoyeurs » auprès desquelles le ou le(s) client(s) peut présenter en abhorrant un motif typique, un comportement de nature à solliciter les services du nettoyeur, souvent en se plaçant dans une posture définie et sans danger pour le nettoyeur.

Le fait que le comportement de nettoyage rapporté dans cette étude se soit produit un environnement temporaire renforce encore l’idée qu’il ne s’agit pas d’un événement aléatoire, mais plutôt un comportement enraciné dans l’adaptation évolutive

L’explication de ce phénomène pourrait être expliquée par une convergence avec les nettoyeurs marins ou une caractéristique relique.

Généralement, l’interaction se déroule dans les limites définies par le nettoyeur.

Ce site, connu sous le nom de station de nettoyage, permet au client prendre une un pose permettant au nettoyeur de s’approcher, nageoires déployées, bouches et ouïes grandes ouvertes, et enfin le  corps incliné et immobile.

Peu d’études ont rendu compte du nettoyage comportement des espèces de poissons d’eau douce, et aucune n’a signalé comportement qui pourrait être interprété comme l’établissement d’une station de nettoyage.

Les stations de nettoyage sont aussi des refuges sûrs !

Les poissons nettoyeurs bénéficieraient de l’immunité face à la prédation et utiliseraient la stimulation tactile comme stratégie de gestion pré-conflit pour manipuler les décisions des partenaires et éviter d’être mangés par les poissons des clients piscivores.

Il a récemment été démontré que la présence de poissons nettoyeurs faisait en sorte que les poissons proches non impliqués dans le mutualisme des clients nettoyeurs subissaient moins d’agressions (poursuites) de la part des clients prédateurs.

De plus, le taux de poursuite des proies par les clients prédateurs était négativement corrélé à la quantité de stimulation tactile donnée au prédateur par le nettoyeur.

Ces données suggèrent qu’en laboratoire, le risque d’agression des prédateurs envers les poissons proies à proximité a été considérablement réduit en tant que sous-produit de la présence de poissons nettoyeurs et de la stimulation tactile des prédateurs par des poissons nettoyeurs.

Ces résultats soulèvent la question de savoir si les stations de nettoyage agissent comme des refuges contre l’agression des prédateurs.

Même les poissons prédateurs se comportent complètement paisiblement aux stations de nettoyage, attendez leur tour et laissez les poissons nettoyeurs nager dans la bouche et la cavité branchiale pour être nettoyés. Avec de légers mouvements, les «clients» signalent qu’ils en ont assez et que le poisson nettoyeur doit quitter les cavités corporelles.

Mesonauta festivus, un cichlidé nettoyeur…

En Amérique du sud, en eau douce, l’espèce « nettoyeur » observée est Mesonauta festivus.

 

Il existerait 5 autres espèces congénères de “nettoyage” enregistrées pour les Néotropiques.

Déroulement

Tout au long de la période d’observation qui permis cette étude et ce rapport, deux spécimens adultes de Mesonauta festivus (longueur standard ~ 12 centimètres) ont agi comme “nettoyeurs”, tous les deux ensemble ont agi simultanément comme nettoyeurs sur le même client à l’occasion d’une même prestation.

Pendant la période d’observation, 20 « clients » individuels, tous des Anostomidés, ont été inspectés par les Mesonauta festivus.

Dans tous les cas, cependant, les « clients » ont adopté un comportement similaire aux postures de nettoyage des espèces marines dans les stations de nettoyage.

En particulier, les Anostomidés « clients » permettaient aux Mesonauta festivus « nettoyeurs » de s’approcher après avoir présenté leur corps en position inclinée, avec la tête tournée vers le bas, les nageoires déployées, sauf les nageoires dorsale et pectorale qui assuraient la stabilisation du corps des poissons pendant leur nettoyage, de sorte que le corps était presque immobile.

L’espèce « client »la plus fréquemment observée, pendant l’étude, était :

  • Schizodon borellii (15 fois ) ;
  • Leporinus friderici (3 fois) ;
  • Leporinus macrocephalus (2 fois).

A ce stade des observation, il est impossible d’en tirer la moindre conclusion avec certitude.

Protocole  d’inspection avant le nettoyage

Inspection par Mesonauta festivus sur un groupe de Schizodon borellii lors d’un comportement de nettoyage dans le Pantanal brésilien.

L’action suit la séquence a jusqu’à  d, représentant le mouvement dans le sens inverse des aiguilles d’une montre assumé par le nettoyeur.

Occasionnellement plusieurs clients peuvent être inspectés simultanément..

Une sorte de mimique comportementale, appelée « La danse à bascule » effectuée par le nettoyeur annonce le début des services de nettoyage

En parallèle, il a été constaté que cette même «danse à bascule» était utilisée par des crevettes nettoyeuses, en milieu marin, pour annoncer les services de nettoyage.

En outre, il semblerait que les clients préféraient s’offrir prioritairement les prestations des crevettes les plus affamées.

Cette sorte de « danse à bascule » a donc une véritable influence sur le comportement des clients et semble par conséquent fonctionner comme un signal pour annoncer la présence de crevettes nettoyeurs aux clients potentiels.

Sur la base des connaissances sur les espèces marines, les nettoyeurs sont généralement de petite taille, et les rayures indiquent leur rôle de nettoyants.

Bien qu’aucun consensus n’ait été défini sur les modèles de couleur dans le comportement de nettoyage, les poissons qui possèdent des rayures envoient un signal clair aux clients potentiels et la longueur des bandes sur leur corps affecte directement le nombre de visites des clients, il semblerait que les poissons nettoyeurs possédant les  rayures les plus longues attirent plus de poissons clients.

Dans tous ces rapports de stations de nettoyage d’eau douce, le client a également adopté la posture de nettoyage typique, indiquant une convergence de comportement entre les Perciformes et leurs clients de différents continents.

Le comportement de nettoyage est une forme de protocole de coopération temporaire où une espèce prend le rôle de nettoyeur et l’autre celui de client.

Une telle interaction implique des avantages mutuels, puisque le nettoyeur se nourrit principalement d’ectoparasites retirés des branchies, la bouche et les nageoires du client, dont le corps est nettoyé en retour.

Le comportement de nettoyage peut se produire entre des espèces d’un même groupe taxonomique, comme les mammifères ou les poissons, ou entre des espèces de groupes différents, comme les oiseaux et les mammifères ou les oiseaux et les poissons.

La danse

Labroides dimidiatus, mieux connu sous le nom de poisson nettoyeur, fournit un service de nettoyage à de nombreux poissons des récifs coralliens.

Ce poisson invite ses «clients» à se faire nettoyer en exécutant une véritable «danse de nettoyage», nageant autour d’eux avec des mouvements ondulants particuliers.

De plus, le poisson nettoyeur donne à son client des instructions précises, l’informant de soulever son couvercle branchial, de bien étendre ses nageoires et de garder la bouche ouverte afin que le nettoyeur puisse entrer et sortir librement jusqu’à ce que le travail soit terminé.

Le nettoyage

Les observations de l’interaction avec le nettoyages sont survenus en mai et juin.

Les observations ont commencé à 09h00 et ont duré jusqu’au crépuscule.

Tout au long de la période d’observation, deux spécimens adultes de Mesonauta festivus (longueur standard ~ 12 centimètres) ont agi comme nettoyeurs.

Les nettoyeurs travaillent généralement par paires chez les espèces marines afin d’offrir une qualité de service susceptible d’attirer plus de poissons clients et donc plus de nutriments.

Lors des observations, un seul client a reçu simultanément service de deux Mesonauta festivus.

La rareté de cet événement pourrait être attribuée à l’abondance des Anostomides en place et font ainsi de la disponibilité des ressources du client.

Une observation supplémentaire serait nécessaire pour déterminer si la fréquence de nettoyage par paire, plutôt qu’en solo, est plus élevée dans les petits bancs de clients.

Les trois espèces d’Anostomidés qui sont des poissons « clients » sont des détritivores et / ou des herbivores.

Qu’est ce qui incite des Mesonauta festivus à se comporter eN « nettoyeurs » ?

En règle générale, les spécimens de Mesonauta festivus se nourrissent d’éléments associés aux macrophytes aquatiques, tels que les algues, les détritus et les invertébrés.

Mesonauta festivus, cette espèce, se comporterait donc comme un nettoyeur occasionnel, c’est-à-dire une espèce dont l’alimentation ne dépend pas uniquement du nettoyage.

Au cours de la période d’observation, il est à noter qu’aucun Mesonauta festivus n’a pas été observé en train de se nourrir de la végétation autour de la station de nettoyage mais, les Mesonauta présents ont plutôt consacré tous leurs efforts au service du client.

De même, aucun client n’a été observé en train de se nourrir sur le site de nettoyage.

La station de nettoyage est une sorte de « NO MAN’S LAND », dans notre cas, « NO FISH’S LAND ».

En effet, selon les scientifiques, le comportement de nettoyage et l’alimentation sont négativement corrélés, ce qui indique que les clients visitent les stations de nettoyage dans le seul et unique but d’être nettoyés.

Bien que l’alimentation soit retardée lors du nettoyage, le client a ainsi l’avantage de se débarrasser des infestations ectoparasitaires qui causent des blessures et facilitent l’établissement d’agents pathogènes tels que les champignons, les virus et bactéries.

Ces stations sont de petites zones établies par des espèces nettoyeurs où les clients pêchent peut présenter un modèle de comportement typique pour solliciter les services du nettoyeur, posant avec nageoires enlevées et, dans la plupart des cas, en posture de la tête ou de la queue.

Ce comportement de pose signale la permission au nettoyeur de s’approcher, augmentant les chances d’interaction réussie.

Tout au long de la période d’observation, deux spécimens adultes de Mesonauta festivus (longueur standard ~ 12 cm) ont agi comme nettoyeurs, mais les deux ont agi simultanément comme nettoyeurs sur le même client dans un seul événement.

Tout au long du tournage, 20 clients individuels, tous les Anostomidés, ont été inspectés par les Mesonauta festivus.

Dans tous les cas, cependant, les clients ont adopté un comportement similaire aux postures de nettoyage des espèces marines dans les stations de nettoyage.

En particulier, ils permettaient aux nettoyeurs de s’approcher après avoir présenté leur corps en position  inclinée, avec la tête tournée vers le bas, les nageoires déployées sauf les nageoires dorsale et pectorale qui assuraient la stabilisation du corps des poissons pendant leur nettoyage, de sorte que le corps était presque immobile.

L’espèce la plus fréquemment observée posant était :

  • Schizodon borellii (15 fois) ;
  • Leporinus friderici (3 fois) ;
  • Leporinus macrocephalus ( 2 fois).

Parmi ces 20 poissons clients inspectés, 16 ont été mordus par Mesonauta festivus.

Dans la plupart des cas, une seule morsure a été observée par client (N = 10), avec un seul cas de 5 morsures dans un seul Schizodon borellii.

Malgré le faible nombre de nettoyages avec morsures par le client, le temps d’inspection par client variait de 17 secondes à 7 minutes et demi.

L’inspection impliquait généralement une paire d’espèces.

À une occasion, cependant, quatre clients ont été inspectés simultanément.

Deux individus de Prochilodus lineatus qui n’avaient pas adopté le la posture de nettoyage ont été mordus par Mesonauta festivus.

Cela a incité le poisson client à secouer son corps pour faire s’éloigner le nettoyeur indélicat  et s’éloigner ensuite.

Autres comportements pendant le nettoyage

La tricherie

Bien que la relation de nettoyage soit généralement mutuellement avantageuse, le nettoyeur ou le client peut parfois profiter de la confiance de l’autre, appelée «tricherie».

La tricherie se produit lorsque la relation symbiotique est perturbée par l’un des participants.

Par exemple, on sait que les clients mangent leurs produits de nettoyage et les produits de nettoyage ont choisi de manger le mucus ou les écailles saines de leurs poissons clients plutôt que des ectoparasites ou des tissus morts ou malades.

Malgré la menace que cette rupture de contrat pose pour la santé des participants trompés, elle ne se produit pas assez souvent pour l’emporter sur les avantages de la symbiose du nettoyage.

Les poissons nettoyeurs trichent parfois et mangent le mucus ou la peau du client.

Les observations sur le terrain suggèrent que les clients contrôlent cette tricherie en utilisant la punition (pourchassant le nettoyeur) ou en changeant de partenaire (en fuyant le nettoyeur).

La punition met fin à une interaction, les nettoyeurs se nourrissant à l’insu des clients  ce qui suggère des comportements de réaction de la part des clients et au final améliore la qualité de service des nettoyeurs.

Plus de clients signifie plus de nettoyage

LA PUNITION : Des morsures entre nettoyeurs et clients !

Parmi ces 20 poissons clients inspectés, 16 ont été mordus par Mesonauta festivus.

Dans la plupart des cas, une seule morsure a été observée par client (10 fois), avec un seul cas de 5 morsures dans un seul Schizodon borellii.

Malgré le faible nombre de nettoyages avec morsures par le client, le temps d’inspection par client variait de 17 secondes à 7 minutes et demi.

Deux individus, des Prochilodus lineatus qui n’avaient pas adopté le la posture de nettoyage ont été mordus par Mesonauta festivus.

Cela a incité le poisson client à secouer son corps pour faire s’éloigner le nettoyeur indélicat et finalement s’éloigner ensuite !

Le petit nombre de morsures pour chaque interaction de nettoyage reflète un modèle commun aux espèces marines où la plupart du temps est passé à inspecter le client plutôt qu’à capturer activement les ectoparasites.

Ainsi, la punition infligée par des poissons nettoyeurs à leurs clients favoriserait la coopération de ces derniers à se laisser nettoyer.

Les ectoparasites

A six reprises distinctes, des ectoparasites ont quitté le corps hôte pendant l’inspection faite par Mesonauta festivus.

Dans tous les cas, ils ont été poursuivis par le nettoyeur et capturés…et mangés !

Les effets du nettoyage

Une question se pose : Ce type de nettoyage affecte-t-il les charges parasitaires du client ?

Cela a bien sûr soulevé la question de savoir si le nettoyage réduit alors les charges parasitaires sur les poissons.

Des expériences ont été faites en 1996-1997 pour tester si le retrait des poissons nettoyeurs des récifs pendant 6 mois affectait les charges parasitaires et le nombre de poissons de ces récifs.

Ces expériences ont révélé que ceux-ci n’étaient pas affectés par la présence de poissons nettoyeurs.

Cependant, il avait été remarqué que les poissons avaient tendance à avoir plus d’isopodes gnathiidés à l’aube qu’au coucher du soleil.

Une nouvelle approche a été mise en place pour examiner cette question.

Pour tester cela, des poissons ont été placés en cage sur des récifs avec des poissons nettoyeurs :

Sur les récifs où tous les poissons nettoyeurs avaient enlevés, il a pu etre constaté que sans nettoyeurs, le nombre de parasites avait été multiplié par cinq entre l’aube et le coucher du soleil, en 12 heures de temps !

Cela suggère que les nettoyants provoquent le déclin quotidien des parasites qui a pu être observé et mesuré sur les poissons sauvages et en milieu naturel.

Il s’agit de la première étude à montrer expérimentalement que les nettoyants affectent l’abondance des parasites sur les poissons et soutient l’idée que les interactions entre les poissons nettoyeurs et les clients sont mutuellement bénéfiques.

L’infection parasitaire stimulerait le comportement de nettoyage des clients

Alors que des études précédentes suggéraient que les clients recherchaient des poissons nettoyeurs pour la stimulation tactile gratifiante fournie par les poissons nettoyeurs (ils frottent souvent doucement les clients avec les nageoires pelviennes pendant les interactions de nettoyage), en  2001,  il a été constaté qu’il s’agissait d’une infection parasitaire, non stimulation tactile, qui a motivé les poissons à rechercher des poissons nettoyeurs.

Les poissons nettoyeurs marins adoptent un comportement complexe

Suite à une série d’expériences, il a été démontré que :

  • Les poissons nettoyeurs reconnaissent les poissons clients familiers ;
  • Les clients qui ont été trompés par des nettoyeurs reconnaissent ces derniers et choisissent de quitter ces tricheurs ;
  • Une présence de poissons nettoyeurs affecte l’abondance et la diversité des poissons des clients
  • Les poissons nettoyeurs préfèrent le mucus de poisson aux isopodes gnathiidés lorsqu’ils avaient le choix entre des gnathiidés ou du mucus (offert sur des assiettes), les poissons nettoyeurs préféraient étonnamment le mucus.

Étant donné que le mucus offre des avantages précieux au client, cela suggère qu’une telle préférence du nettoyeur était en conflit avec les besoins du client, et soutient les observations soulignant l’importance du contrôle du partenaire pour garder les interactions de nettoyage mutualistes.

Les observations sur ce phénomène de nettoyage des poissons entre eux, n’est pas courant et surtout peu connu.

Tout n’a pas encore été dit ni observé, il reste beaucoup à apprendre du comportement de nos protégés !

REFERENCES

https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/raq.12470

http://www.cleanerfish.com/the-cleaner-fish-chronicles.html

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https://www.onekind.scot/why-we-care-about-cleaner-fish/

http://www.eurofishmagazine.com/sections/aquaculture/item/236-fighting-salmon-lice-with-cleaner-fish

https://www.nature.com/articles/s41467-020-14712-3

https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/17451000.2013.810760

https://www.aquariumcoop.com/blogs/aquarium/clean-up-crew

https://www.spotmydive.com/en/marine-life/cleaner-fish-and-shrimp-show-it-pays-to-be-selfless

https://india.mongabay.com/2019/07/where-do-fish-go-for-a-spa/

https://fishkeepingforever.com/aquarium-cleaning-fish-types-species-lifespan-size-care/

https://www.ucl.ac.uk/news/2012/feb/familiarity-breeds-contempt-cleaner-fish

https://www.aqua-manager.com/prevent-cleaner-fish-disease/

https://indianapublicmedia.org/amomentofscience/cleaner-fish.php

https://animaldiversity.org/accounts/Labroides_dimidiatus/

 

 

 

 

 

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