Réflexion autocritique & aquariopsychologique….ou pamphlet ?

Analyse autocritique d’un aquariophilie !

S’ils sont d’indéniables antidotes à la solitude et au stress, les animaux de compagnie sont aussi et parfois de véritables donneurs de leçons… de vie.  Pensez à l’indéfectible loyauté du chien, la fière sensualité du chat, l’hypersensibilité du cheval, l’inaltérable impassibilité du poisson rouge…

La surenchère dans le choix des épithètes est la règle dans le monde des animaux de compagnie et dans ce domaine l’aquariophilie et les aquariophiles, en particulier, n’échappent pas à la règle, bien au contraire. Souvent, ces passionnés que nous sommes développons un univers dans lequel les projections narcissiques, amour de la nature associés à des connaissances empiriques cohabitent avec plus ou

moins d’excès.

A tel point que la question se pose de savoir si cette passion est animée par l’amour des animaux ou plutôt l’amour de soi ?

« Autrefois utilitaires dans le milieu rural, peluches vivantes pour les enfants ou petits compagnons des personnes âgées, le chien et le chat ont totalement investi la famille. La dimension affective dans cette relation ne cesse de se renforcer. Aujourd’hui, ce qui est nouveau et qui a changé la philosophie de conservation de nos animaux, c’est la notion de responsabilité, d’engagement qui anime les aquariophiles qui veulent  connaître leurs animaux, les biotopes dans lesquels ils évoluent, se passionnent pour reproduire au maximum les meilleures conditions de maintenance de leurs poissons….font tout pour mieux s’en occuper. »

Par ailleurs, certains propriétaires acquièrent en la matières une telle connaissance par l’observation de leurs poissons, leurs conditions de maintenance  et tous les moyens qu’il faut mettre en œuvre pour y arriver qu’ils sont, la plupart du temps , intarissables et certains s’autoproclament même « docteur es science » en la matière, n’hésitant pas à se promouvoir conférencier au passage !

Car, si parler de son (ses) poisson(s), de son (ses) aquarium(s) engage l’affect de manière parfois incontrôlable, cela déchaîne très (trop) souvent des passions.

« On ne peut nier qu’il existe un investissement narcissique important dans la relation avec les animaux que l’on détient », faisait remarquer un psychologue.

« Le propriétaire évoque souvent la particularité de son animal, sa capacité à réagir à telle ou telle situation, à devancer certaines demandes. Le discours tourne la plupart du temps autour de la spécificité de tel ou tel poisson ou maintenance d’une espèce particulière, et cela est fréquent chez les personnes qui ont du mal à parler d’elles. »

L’animal, serait donc un thérapeute pour l’homme !

Si l’animal a le don de délier les langues et de générer des démonstrations affectives particulières que nous avons évoquées, sa spécificité est justement de ne pas être un thérapeute : Ne nous calquons pas sur les psychologues de la boule de cristal….avec un poisson rouge !

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« À une époque où tout doit être thérapeutique, l’animal de compagnie offre, lui, un espace relationnel, qui a certes des effets bénéfiques, mais qui repose sur l’absence de norme et d’attentes particulières. Entre un animal et son propriétaire, il se passe des choses d’ordre émotionnel, mais est-ce pour autant thérapeutique ? ».

Est-ce pour cette raison que progressivement les aquariums trouvent leur place dans les hôpitaux et autres lieux ?

Pour beaucoup de psychologues, la plus grande vertu de cette relation réside dans la dimension créative que génère la passion de l’aquariophilie.

« Le fait que la communication avec l’animal soit non verbale oblige à affûter son sens de l’observation, pour le comprendre et être compris de lui. En cela, elle est une école de l’altérité. »

ou

« Notre relation avec l’animal de compagnie n’est ni un substitut ni une singerie des relations humaines, mais un supplément qui les enrichit ».

ou

« Le besoin qu’a l’homme de s’approprier la nature est inscrit en lui depuis les origines »

et encore

« Le phénomène animal de compagnie » est allé croissant avec la perte progressive du contact avec la nature. En prenant un animal sous son toit, l’homme a, d’une certaine façon, l’impression de la recréer ».

mais

«Il existe un sentiment selon lequel le crime contre la faune n’en est pas véritablement un ! »

Profil psychologique de l’aquariophile-collectionneur.

Comme cela a déjà été abordé, la satisfaction du collectionneur repose sur la recherche et sur l’acquisition, beaucoup plus que sur la possession.

Mais le collectionneur reste un éternel insatisfait car il est guidé par un désir insatiable : la découverte et l’acquisition de nouvelles pièces. Ce besoin est comparable à la faim, car s’il peut être assouvi le temps d’une acquisition, il revient sans cesse. Le collectionneur est un consommateur maniaque qui renouvelle toujours l’expérience de recherche et d’acquisition. Et même si dans certaines périodes il achète moins, il est seulement “calmé”, car il est un point commun à tous les aquariophiles : l’absence de point de saturation.

Le collectionneur est un passionné, et comme tout passionné, son comportement n’est pas gouverné par la raison mais par des comportements compulsifs. Le collectionneur est méticuleux, soigneux, il trie, range, et bien souvent expose sa collection. Il est méthodique : il recherche selon différentes méthodes, à différents endroits, entretient ses contacts, créé et diffuse des listes de recherche auprès de son réseau. Il a très souvent une tendance à la surestimation : il donne une valeur plus élevée à l’objet qu’il désire acquérir que sa valeur réelle.

Le collectionneur, passionné par sa collection, lui accorde une part conséquente de ses revenus et lui consacre une grosse partie de son temps de loisir. Son comportement s’assimile presque à un trouble obsessionnel compulsif.  Dans de nombreux cas d’ailleurs, la collection est assimilée à une pathologie de l’esprit, on parle de collectionnomanie.

Nous pouvons distinguer deux profils d’aquariophiles-collectionmaniaques :

  • L’aquariophile vitrine : plutôt extraverti et presque exhibitionniste, il ne parle que de sa collection (environ 70% des aquariophiles sont des “aquariophiles vitrines”).
  • Le collectionneur placard : introverti et méfiant, il ne montre jamais sa fishroom ni même de photos. Il est cependant tout aussi actif dans la recherche, l’acquisition et la rencontre de nouveaux aquariophiles (environ 30% des aquariophiles sont des “aquariophiles placards”).

La complexité psychologique que nous venons de décrire  explique pourquoi ce type d’aquariophile s’attache beaucoup plus à son activité de « collectionneur animalier » qu’à la maintenance de ses poissons.

C’est un point important dont il faut être conscient dès qu’on s’intéresse à la collection, que ce soit en tant qu’observateur ou acteur.

Bien que tous les objets puissent être collectionnés, certains présentent plus de prédispositions à l’être, et sont par conséquent plus collectionnés que d’autres. Il existe différents facteurs qui font d’un objet une pièce de collection et notamment les différences plus ou moins complexes qui séparent chaque élément de la catégorie d’objet à laquelle il appartient, mais aussi les émotions qu’il évoque et auxquelles il est lié, son importance culturelle ou historique.

Finalement la question qui vient à se poser est la suivante : Les aquariophiles sont-ils névrosés ?

Chez certains la maintenance des poissons poussent à augmenter sans fin le nombre de bacs en fonctionnement à leurs domiciles y compris au sein de structures associatives auxquelles ils peuvent appartenir : Les fishrooms !

Autre caractéristique de ces aquariophiles :

  • Où sont les limites ?
  • Quelles limites imposent à leur passion et à leur entourage ?

Souvent, ils n’ont pas ou peu de de point de saturation….c’est bien souvent leur budget financier ou le conjoint qui les ramènent à la triste réalité permet de réduire les  contraintes qu’imposent leur passion : Phénomène de CAF (Coefficient d’Acceptation Féminin) !

Même si leur goût change (cichlidés américains VS  cichlidés africains) et que leur intérêt se déplace vers d’autres types d’espèces, ils ne s’arrêtent vraiment  jamais et reviennent souvent à leurs premières amours. Mais, rassurons nous, cela n’a rien à voir avec ce que les psychanalystes freudiens définissent comme un « trouble obsessionnel compulsif ».

« L’aquariophilie fait de nous tous, des compulsifs ! »

C’est bien vrai à des degrés divers, c’est pourquoi le “collectionnisme aquariophile” n’est ni un comportement pathologique ni une maladie. On peut même dire que c’est un traitement en soi !

Quand on constate et mesure avec quelle ferveur, l’aquariophile est attaché à ces poissons ou aquariums, on remarque que sa démarche n’a pas forcément de rapport avec leur rareté ou leur valeur marchande. Il s’agirait en fait d’une projection de son psychisme. La preuve en est que bien des aquariophiles sont déprimés lorsqu’ils ont terminé ou, quand ils considèrent «avoir fait le tour de d’une espèce à maintenir » qu’il leur suffit d’en commencer une nouvelle aventure, et la dépression disparaît Il en est de même pour ces aquariophiles qui après avoir fini un bac en recommencent un autre…souvent plus gros que le précédent ou les précédents !

Bien évidemment, dans ce petit monde, l’esprit mercantile trouve aussi sa place chez certains personnages. L’aquariophilie n’échappe pas à cette règle universelle.

Toutefois, on peut se demander si cette quête perpétuelle d’acquisition n’est pas une tentative de restaurer l’image de soi en complétant sa fishroom sans cesse d’éléments nouveaux, de bacs supplémentaires…

Collectionner pourrait alors être considéré comme une valorisation narcissique.

Quelques chiffres approximatifs et extrapolés

  • Les aquariophiles se répartissent en 73 % d’hommes et 27 % de femmes.
  • 50 % ont commencé leur « collection » entre 4 et 15 ans d’âge.
  • La majorité des aquariophiles y consacrent de 5 à 20 % de leur budget.
  • 9 % pensent que c’est une façon de placer de l’argent.
  • 90 % s’occupent régulièrement de leur fishroom, mais le temps passé varie de 10 à 100 % du temps de loisir total.
  • 60 % acceptent de montrer leur collection à leurs amis, 20 % de temps en temps, 20 % jamais.

Très rares sont les aquariophiles qui s’estiment « enfermés » dans un carcan d’espèces particulières (sauf les cichlidophiles !) qui se multiplient à l’infini.

« La grande majorité d’entre eux se sent libre et heureuse, ils sont fiers de leur passion, de connaître à fond leur sujet, de faire œuvre de protection d’un patrimoine culturel. »

Ce qui confirmerait l’hypothèse de la valorisation narcissique. Mais que penser de ceux qui rendent la vie de leurs proches insupportable ?

« Leur comportement devient dangereux lorsque la collection a dépassé son but, l’aspect passionnel prend le dessus, et ils perdent toute notion de réalité ».

Ce sont des cas rares, bien sûr !

Quant aux aquariophiles dits “normaux”, même s’ils ne souffrent pas d’une maladie, ils ne guérissent pas du “collectionnisme”. C’est une véritable dépendance, un peu comme l’alcoolisme, à la différence que cette assuétude est plutôt sympathique.

«Il y a une différence fondamentale entre l’individu qui collectionne et celui qui ne collectionne pas. Comme si, chez le collectionneur, il y avait un dispositif qui n’est pas présent chez le non-collectionneur »,

En effet, l’animal de collection/l’objet de collection (on parle autant des poissons que de leurs contenants : les aquariums) ne doit avoir pas avoir d’utilité, et le collectionneur, de motivation mercantile.

Les psychologues divisent les objets/animaux de collection en deux catégories :

  • l’objet/animal « bouchon » qui comble un manque chez le collectionneur,
  • l’objet/animal « vitrine » qui lui permet d’exprimer son narcissisme.

Et si on parlait de la difficulté de montrer ses aquariums et ses poissons !

« Le problème des aquariophiles est que, plus ils accumulent, moins ils peuvent montrer ce qu’ils ont !

Il est vrai que déplacer ces aquariums n’est pas une mince affaire et relève de l’impossible !

Pourtant, dans les manifestations de type « Bourse », à une échelle plus réduite, sont déchargés au « cul du camion » bacs, matériels et plantes et poissons.

Mais chez certains aquariophiles, cela relève d’une forme de confidentialité que de montrer ce qu’ils possèdent : Il faut cacher ce qu’on aime de peur d’avoir à partager.

La démarche du collectionneur est qu’en principe, celui-ci ne montre pas ses possessions !

ATTENTION, danger(s)…..le Syndrome de Noé !

Cette forme de passion couve dans son exercice un autre danger bien réel : Le « syndrome de Noé », appelé en anglais « animal hoarding » qui est une maladie mentale qui consiste à posséder trop d’animaux de compagnie.

Plus exactement, on possède plus d’animaux que l’on en peut héberger, nourrir et soigner correctement et dans le même temps, on dénie cette incapacité.

Les malades sont vraiment attachés à leurs animaux et n’envisagent pas de s’en séparer. Le plus souvent ils ne veulent pas admettre qu’ils les font souffrir. Cette maladie atteint plus particulièrement des femmes (ouf, sauvés pour l’essentiel des aquariophiles : les compagnons féminins aquariophiles ne sont pas légion !), d’autant plus quand elles sont âgées de plus de 60 ans et vivent seules.

 …ou pire, le syndrome de Diogène !

Le syndrome de Diogène est un syndrome décrit par Clark en 19751 pour caractériser un trouble du comportement conduisant à des conditions de vie négligées, voire insalubres.

Diogène et son tonneau : Le précurseur de l’aquariophilie ?

Ce syndrome est une forme extrême d’accumulation compulsive ou syllogomanie.

La personne présentant ce syndrome choisit un isolement social aussi grand qu’il lui est possible ; elle en arrive à vivre presque recluse chez elle, n’ayant dès lors plus autant de raisons d’entretenir son logement et se désintéressant en même temps, à un degré plus ou moins grand, de son hygiène personnelle.

Se pensant à tort ou à raison en risque de pauvreté extrême, ce qui lui est suggéré par la vie peu gratifiante où elle s’installe, elle essaie d’économiser le plus possible pour parer à l’avenir, et accumule parfois des sommes importantes sans avoir réellement conscience de leur valeur. Accumuler aussi chez elle de grandes quantités de déchets ou du moins d’objets sans utilité immédiate l’amène à vivre dans des situations insalubres : d’abord simple encombrement, puis impossibilité d’entretenir ou même de faire entretenir son logement en raison même de cet encombrement devenu obstacle.

L’aquariophilie-collectionnite serait considérée comme TOC ?

Vivre avec une personne qui accumule bacs après bacs, des poissons à gogo rend vite la vie infernale… et bordélique !

C’est l’horreur : imaginez des bacs partout, une chaleur humide, des odeurs nauséabondes de poissonnerie mélangées à la fermentation, des factures électriques exorbitantes, un encombrement sauvage des lieux….

Aucune maison n’est jamais assez grande pour accueillir des aquariums toujours plus nombreux et plus grands. Dramatiquement, les aquariums et les poissons occupent tous les espaces libres dans la maison jusqu’aux endroits les plus intimes comme votre chambre ou celle de vos enfants. Cela devient une vraie pathologie qui cause beaucoup de dégâts relationnels…

Quand on rencontre ce genre d’individu, on se rend compte qu’à cause de ça, il n’a plus de vraie vie sociale… et quelle femme voudrait partager cette vie ?

Et, souvent, cette personne refuse de prendre conscience que c’est un TOC et que ça se soigne. Ces personnes ont tellement de plaisir à accumuler et cela leur plaît de vivre ainsi !

Face à ces démonstrations, on peut se demander à partir de quel moment un tel comportement devient vraiment un TOC.

Plus scientifiquement, il existe une définition de l’accumulation pathologique aussi appelée accumulation compulsive. Les critères sont les suivants:

  • l’acquisition ou l’impossibilité de se débarrasser d’un grand nombre de biens qui apparaissent comme étant inutiles ou de valeur limitée;
  • les espaces de vie sont tellement encombrés que la réalisation des activités pour lesquelles ils étaient destinés est rendue difficile voire impossible;
  • l’accumulation entraîne une détresse significative ou une altération du fonctionnement de la personne.
  • On se situe donc bien au-delà de la collection !
  • Dans l’accumulation compulsive, il n’y a pas le désir de compléter une collection mais bien l’impossibilité de se débarrasser d’objets/animaux auxquels la personne s’accroche.

Quelle est finalement le profil psychologique type de l’aquariophile ?

Collectionner des poissons et des bacs est un instinct humain de base et très antique, propre  en général, aux personnes organisées, soigneuses et voire éventuellement un petit peu obsessionnelles (autre définition de la rigueur qu’impose une maintenance sans reproche ?), de sorte que, souvent, cette belle passion peut se transformer en la passion d’une vie, avec tout ce que cela peut comporter….de bon et moins agréable pour soi et pour l’entourage proche.

Pour un aquariophile dit normal, c’est souvent d’abord le processus de recherche qui procure le plus de plaisir ou le premier moment de satisfaction, mais chez l’aquariophile « puriste », trouver le poisson rare dont la souche est connue, nouvellement découverte et, « cerise sur le gâteau » fraîchement rapportée de sa rivière d’origine, donc hors du commun ou difficile à obtenir, équivaut à la quête du Saint Graal faite par les croisés et devient une forme de consécration.

Parfois, ce poisson rare peut reléguer, à son arrivée dans la fishroom, tous les autres poissons de la même espèce dont la souche est moins noble ou inconnue !

Notez qu’au passage, dans le cas d’une nouvelle espèce découverte, l’aquariophile pourrait même lui donner son nom : C’est le Nec plus ultra !

De ces comportements, parfois exagérés, il se dégage néanmoins quelques idées-forces :

  • accumuler n’est pas tout-à-fait collectionner et encore moins la garantie d’assurer une maintenance aquariophile digne de ce nom : Même si le l’aquariophile est ordonné et soigneux, et a l’habitude de partager sa passion avec ses coreligionnaires en la montrant avec orgueil, en distribuant même sa production piscicole…., l’accumulation segmentée et désordonnée, sans souci de la qualité de la maintenance assurée, est une forme de psychopathologie, comme le syndrome de Diogène.
  • Les aquariophiles sont (devraient être) ordonnés et voire obsessionnels. Normalement, comme on a déjà dit, les aquariophiles sont ordonnés et soigneux mais on y trouve parfois aussi une certaine tendance obsessionnelle qui peut être exacerbée ….sans  forcément tomber dans la pathologie.
  • Une majorité des aquariophiles a commencé sa passion dès l’enfance ou dans la préadolescence qui sont des époques favorables pour s’y initier, bien qu’en la matière il n’existe, heureusement pas, de règle définie. Au stade de l’enfance on est collectionneur par nature : collectionner et identifier ce sont des instincts de base, quelque chose d’enraciné en nous tous. Initié à l’enfance, cet instinct basique nous accompagnera, s’il ne subit pas de contrainte majeure, toute la vie. Parce que qu’une collection vivante est la partie la plus attractive de l’aventure, une collection, quelle qu’elle soit, n’est jamais complète, il y a toujours quelque chose qui attirera ou qui pourra permettre de compléter tout ce qu’on a déjà. Un aquariophile est un être vivant et passionné. Par ailleurs, tout le monde peut devenir aquariophile, même s’il est certain que la distance, le temps, l’argent, l’espace, etc.., peuvent être des facteurs conditionnels. Il est aussi certain qu’on peut collectionner des choses plus légères, qui n’occupent pas trop d’espace et qui ne sont pas trop coûteuses.
  • partager et se réjouir de sa passion, pour beaucoup d’aquariophiles, il y a plus de satisfaction à montrer, distribuer….qu’à trouver le poisson rare. Ce besoin de socialisation est très fort mais peut produire de grandes frustrations, parce qu’il y a peu d’espaces ouverts aux aquariophiles privés, et c’est pourquoi certains choisissent d’ouvrir leur propre espace. La connexion entre clubs aquariophiles et fishrooms privées serait un autre thème à traiter et à améliorer. D’autre part, le fait de collectionner apparait comme quelque chose d’avantageux à plusieurs titres : parce que cela produit une sorte de relâchement et, en plus, la satisfaction d’obtenir des choses, à partir de la contemplation de quelque chose qui pour le collectionneur semble belle ou précieuse; parce que cela encourage le désir de soigner les objets et de les valoriser; parce que cela peut être une manière d’apprendre à gérer les frustrations, puisque tout ne peut pas être obtenu immédiatement et parce qu’il faire preuve de patience; et parce que cela contribue à augmenter l’estime de soi, au moment de montrer ou exposer sa collection.

Collections et aquariophiles : définition, généralités et profil psychologique

Si parfois certaines considérations paraissent excessives, il est important de tout de même s’y attarder, pour mieux comprendre le domaine passionnel auquel appartient la collection. Bien souvent pour approcher de façon précise un concept, il convient d’en étudier ses extrémités afin de faire apparaître différents degrés et leurs implications.

Voici la définition que nous donne Larousse :

(Une collection est une) Réunion d’objets (animaux dans notre cas) rassemblés et classés pour leur valeur documentaire, esthétique, pour leur prix, leur rareté, etc.

Nous allons approfondir cette définition afin de ne pas se limiter au caractère succin imposé par le dictionnaire.

Pour aborder correctement le concept de collection, il convient de s’intéresser à son essence ainsi qu’aux éléments qui la composent.

Les composants d’une collection appartiennent tous à une même catégorie, plus ou moins large, mais chaque objet ou exemplaire reste différent de l’autre. Très souvent les objets qui composent une collection sont détournés de leur fonction première (l’acquisition d’un jeu sous blister pour une collection n’a plus pour fonction d’être joué).

Une collection a pour ultime but la complétion, à savoir la réunion complète de tous les objets d’une série répondant à des critères communs et définis par celui qui les réunit (en l’occurrence le collectionneur). La collection trouve sa justification dans son caractère incomplet, dans son inachèvement. En effet, la recherche représente (environ et en moyenne) 90% de l’activité du collectionneur. Elle est donc le moteur de tout collectionneur et la collection devient dénuée d’intérêt dés lors que le collectionneur n’a plus rien à rechercher. Ce dernier éprouve alors soudainement un vide, car l’intérêt de toute collection réside dans la recherche et la complétion. Une fois complétée, la collection est achevée, la recherche n’existe plus, et le collectionneur perd sa raison d’être.

Dans les cas où l’on assiste à l’achèvement d’une collection,

  • soit le collectionneur étend le champ des caractéristiques qui composent les éléments de sa collection afin d’acquérir de nouvelles pièces (et de continuer sa collection) ;
  • soit le collectionneur revend sa collection. Il n’est pas anodin non plus que le collectionneur donne sa collection à un musée.

C’est dans de très rares cas que le collectionneur conserve sa collection une fois terminée. On remarque que les collections qui ne font pas l’objet d’une revente sont celles qui ne détournent pas l’utilité de l’objet, celles dont chaque élément qui la compose est toujours utilisé pour sa fonction originelle.

Pour résumer, un aquariophile est un être vivant et passionné, ordonné et soigneux, avec une pointe d’obsession, constant dans le temps, et quelqu’un à qu’il plaît de partager.

Et vous, êtes-vous cet Aquariophile ?  

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