Tahuantinsuyoa macantzatza – 2éme partie

Tahuantinsuyoa Macanzatza  – KULLANDER, 1986

Les cichlidés néotropicaux sont extrêmement variés en morphologie, en comportement et en écologie (LOWE-McCONNELL, 1991) bien qu’ils comprennent moins d’espèces que leurs parents en Afrique qui peuplent les lacs.

Au début du 20éme siècle, lorsque REGAN (1905) a complètement révisé ce groupe, et par voie de conséquence le nombre d’espèces et de genres a considérablement augmenté.

Parmi les nouvelles espèces, une d’entre-elles se distingue par son nom qui est presque imprononçable à la première lecture : Tahuantinsuyoa macantzatza, le cichlidé de l’Empire Inca !

Pendant des années on a craint que ces poissons ne disparaissent et que l’espèce ne s’éteigne, mais finalement, en 2003, des spécimens de plus en plus nombreux sont apparus dans le commerce aquariophile.

Fort heureusement, le commerce aquariophile a permis son importation en plus grand nombre  depuis le début des années 2000.

Tahuantinsuyoa macantzatza n’est pas un gros cichlidé, il est plutôt de petite taille et atteint sa pleine croissance avec une longueur maximale de 12 centimètres, de ce fait, ces poissons conviennent aux aquariums de taille moyenne.

Fort de cet avantage, Ils ont aussi l’avantage de ne pas n’endommager pas les plantes et peuvent donc être logés dans des aquariums décorés de bois de tourbière et de quelques plantes.

Leurs soins intéressants de la couvée en tant qu’éleveurs de bouche larvophile (les œufs sont mis en route et élevés d’abord sur un substrat, puis les larves sont protégées dans la bouche) permettent des observations comportementales exceptionnelles et intéressantes .

En particulier, il est toujours excitant d’observer le transfert des alevins, de bouche à bouche entre les parents.

Pour l’alimentation, ce sont des poissons qui n’ont pas d’exigences particulières posées et pour faciliter le tout, l’eau ne doit pas être trop dure et présenter une tendance légèrement acide.

Tahuantinsuyoa macantzatza est une espèce relativement récente dans le monde de l’aquariophilie, malheureusement peu connue et qui a été décrite seulement à la fin du 20ème siècle.

Bien qu’ils se reproduisent dans l’aquarium, ils peuvent être difficiles à frayer mais restent une espèce rare dans l’aquariophilie.

Cette espèce permet les observations intéressantes du comportement.

En particulier, il est toujours passionnant d’observer le transfert des alevins entre les parents.

Ce cichlidé sud-américain de taille moyenne est donc attrayant à plus d’un titre, on ne le trouve que dans des zones quelque peu reculées du moyen et du haut Rio Ucayali au Pérou.

Très similaires aux célèbres « Pulcher » et « Green Terrors » du genre Andinoacara, ces cichlidés sont suffisamment uniques pour avoir été placés dans leur propre genre.

Dans la nature, ils habitent des eaux rocheuses et rapides et sont une espèce robuste et adaptable dans l’aquarium.

Avec leur petite taille, ils sont beaucoup plus petits que certains de leurs proches parents et un couple sera généralement à l’aise dans un aquarium de taille moyenne.

Même si ce cichlidé pourtant originaire de cette région ne répond pas aux critères de l’expression “C’est le Pérou !” signifiant qu’il est une pure merveille et richesse, d’une certaine façon, il confirme néanmoins l’expression montrant ainsi que même s’il n’est pas si extraordinaire et que sa découverte ne figurait pas un véritable eldorado, il n’en reste pas moins un poisson riche à découvrir !

A l’époque de Pizarro et Atahualpa le roi des Incas, le Pérou était un symbole de richesse et  le nom était devenu commun pour désigner un trésor ou une fortune.

La découverte assez récente de la présence de Tahuantinsuyoa macantzatza au Pérou révèle qu’il existe encore des trésors à y découvrir !

DIMORPHISME SEXUEL

Ils sont difficiles à distinguer, avec des différences peu évidentes, qui peuvent nous induire en erreur.

Les mâles sont légèrement plus grands au même âge que les femelles et peuvent avoir la coloration bleue la plus foncée sur le corps, tandis que les femelles présentent généralement une coloration plus crémeuse.

Mâle en bas et femelle au dessus.

La femelle Tahuantinsuyoa macantzatza est un peu plus petite, elle est de couleur plus claire en période de reproduction.

Femelle Tahuantinsuyoa macantzatza.

Peu de différence sexuelle entre mâle et femelle, la femelle est un peu plus petite, et elle est de couleur plus claire en période de reproduction.

Les mâles sont légèrement plus gros avec plus de marques bleues sur le corps et les nageoires.

Mâle Tahuantinsuyoa macantzatza.

Mâle Tahuantinsuyoa macantzatza.

Comme pour la plupart des cichlidés, les mâles sont un peu plus colorés et avec des nageoires légèrement plus longues.

Le comportement de ces poissons aide aussi à la détermination des sexes : Le mâle est clairement dominant en termes de comportement et plus splendide en couleur.

La femelle reste significativement plus petite et a une coloration plus camouflée avec de plus grandes proportions de noir.

Le mâle plus grand et plus allongé a soudainement montré beaucoup plus de taches et de lignes claires que la femelle, qui montre maintenant (presque constamment) une légère tache sombre sur la nageoire dorsale.

 

COMPORTEMENT

CARACTERE

Tahuantinsuyoa macantzatza est un poisson qui vit en couple et réside naturellement à proximité du fond des cours d’eau.

C’est une espèce de cichlidé au tempérament assez calme mais qui aura tendance à stresser dès qu’elle détecte un danger.

La manifestation de ce stress se distinguera par un changement de couleurs et en particulier par l’apparition de barres noires sur l’ensemble de son corps.

Tahuantinsuyoa macantzatza a un tempérament modéré, c’est un cichlidé qui aime conserver son espace dans l’aquarium et qui se montre généralement un peu timide.

C’est un cichlidé et comme tous les cichlidés, il aime un peu creuser le substrat et très exceptionnellement peut transformer, selon ses gouts propres et de façon non définitive, son environnement !

En revanche, il ne s’attaque pas aux plantes !

Il a la réputation pourtant de ne pas creuser le sable ni déterrer les plantes ce qui en fait un occupant parfait pour l’aquarium.

C’est aussi une espèce territoriale, et sans surprise, surtout en période de reproduction où il n’hésitera pas à devenir agressifs à l’égards de voisins ou visiteurs trop intrusifs et trop insistants même si, parfois, ceux -ci sont plus gros que lui !

Les mâles du Tahuantinsuyoa macantzatza sont assez territoriaux, les femelles uniquement pendant la période de reproduction.

Pourtant, bien que de petite taille, ce poisson peut cohabiter sans problème avec des sujets un peu plus gros.

Bien que les cichlidés de pierre Inca soient relativement paisibles (sauf pendant le frai), ils ne conviennent pas pour être placés dans un aquarium communautaire général avec de petits poissons.

Cependant, ils sont vaguement grégaires et doivent être conservés en groupes de 8 ou plus pour leur bien-être.

Il peut y avoir des querelles territoriales mineures entre les mâles, mais aucun dommage réel ne devrait s’ensuivre, en particulier s’il y a beaucoup de barrières visuelles parmi le décor.

Les coéquipiers doivent être de taille similaire et pas trop agressifs.

Malgré leur taille assez faible, on ne peut donc pas vraiment parler d’un caractère de cichlidés nains pour ces poissons car à partir de la taille adulte, ils peuvent se montrer parfois assez agressifs ce qui explique qu’il est recommandé de les faire vivre dans de grands volumes s’ils doivent cohabiter avec des espèces plus grandes qu’eux (sous réserve qu’ils ne deviennent pas de cibles en tant que nourriture).

Exemple : Evitez la cohabitation avec des Piranhas qui sans faute les mangeraient !

 

COHABITATION

L’espèce se développe bien dans un aquarium mis en place pour reproduire un biotope naturel.

La maintenance conspécifique est possible : En dehors de la période de reproduction, le Tahuantinsuyoa macantzatza est paisible, sauf pour les mâles qui peuvent réagir de manière agressive les uns envers les autres.

Comportement envers sa propre espèce : modérément agressif !

La présence de plusieurs mâles dans un même bac est possible que si l’aquarium le permet et est donc de taille assez grande.

Les Tahuantinsuyoa macantzatza peuvent coexister sans problème avec d’autres cichlidés, cependant, la compagnie d’espèces similaires doit être évitée.

Le comportement et la compatibilité avec des cohabitants sont typiques du genre.

Bien que de petite taille ce poisson peut cohabiter sans problème avec des sujets un peu plus gros.

On évitera toutefois les espèces trop remuantes ou trop agressives.

La maintenance de Tahuantinsuyoa macantzatza  est possible en compagnie de :

  • Laetacara, Bujurquina ;
  • Pterophyllum ;
  • Geophagus ;
  • Heros du Pérou ;
  • Satanoperca ;
  • Guyanacara ;

 

EAU

ENVIRONNEMENT

Le cichlidé de Quechua habite les rivières et les ruisseaux dont les caractéristiques physico-chimiques évoluent au fur et à mesure de l’année, en fonction des crues et des inondations.

le pH est majoritairement légèrement acide, mais devient basique durant certaines partie de l’année : une plage de 6,8 à 7,4 est la meilleure.

La dureté de l’eau est indifférente, GH de 1 à 10.

La température subtropicale est évolutive sur l’année de 24 à 28°C.

Tahuantinsuyoa macantzatza vit naturellement à une température comprise entre 22° et 27°C.

Il est capable de supporter des écarts de température allant jusqu’à 30°C ou en dessous de 22°C sur une période de temps réduite.

Il est sensible à la teneur en nitrates de son eau qui devra rester en dessous de 50 milligrammes/litre.

Pour une bonne maintenance, il faudra effectuer des changements d’eau de son bac, réguliers avec une fréquence mensuelle et d’une valeur correspondant à 20% du volume d’eau du bac qui lui est consacré.

 

ZONE DE VIE

C’est la zone inférieure du bac qui est utilisée, de préférence par les Tahuantinsuyoa macantzatza.

Dans le Rio Huacamaya, on trouve Tahuantinsuyoa macantzatza dans des zones avec des couches inférieures garnies de roches.

RAPPEL : Tahuantinsuyoa macantzatza préfère les petits cours d’eau avec des courants moyens à élevés.

 

ALIMENTATION

EN MILIEU NATUREL

Poisson rhéophile, il recherche sa nourriture comme un Géophagus en fouillant le sol avec sa bouche, pour n’en garder que ce qui est mangeable, alors que c’est un Cichlidé.

C’est un poisson qui vit dans des rivières avec beaucoup de courant, il cherche sa nourriture en fouinant un peu partout dans les cailloux, ce qui explique ses lèvres charnues.

Omnivore et prédateur, accepte la plupart des aliments surgelés et préparés dans l’aquarium.

Mange n’importe quel poisson assez petit pour tenir dans sa bouche.

 

EN AQUARIUM

Peu délicat, Tahuantinsuyoa macantzatza accepte facilement les nourritures usuelles : paillettes, granulés ramollis, crevettes et moules hachées.

Comme la plupart des cichlidés, Tahuantinsuyoa macantzatza est une espèce omnivore qui ne fait aucune difficulté pour son alimentation et accepte bien la plupart des aliments proposés, qu’il s’agisse d’aliments secs commerciaux, d’aliments surgelés et de légumes.

C’est un poisson qui, même d’origine sauvage, s’adapte facilement aux aliments usuels de l’aquariophilie mais qui appréciera tout particulièrement une distribution de nourriture vivante de temps en temps qui aura l’avantage de raviver parfois ses couleurs.

Omnivore et prédateur, Tahuantinsuyoa macantzatza accepte la plupart des aliments surgelés et préparés dans l’aquarium.

Attention, Tahuantinsuyoa macantzatza  mangera aussi n’importe quel poisson assez petit pour tenir dans sa bouche !

 

REGIME

Offrez une variété d’aliments surgelés tels que des crevettes saumâtres enrichies de vitamines, des larves de moustiques blancs, des vers de vase, des mysis, des daphnies et divers aliments séchés tels que des flocons, des granulés à coulage lent et des granulés de cichlidés de petite taille.

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AQUARIUM

CONFIGURATION DE L’AQUARIUM

Taille

S’ils sont conservés seuls, la taille minimale est de 100 x 40 x 40 centimètres.

Mais le recours à un aquarium plus grand est logique, ces poissons nécessitent un aquarium d’au moins 1,20 mètre.

 

Substrat

Aménagez le bac avec des plantes en vrac, des pierres et du bois flotté afin qu’il y ait suffisamment de cachettes.

Il faudra décorer l’aquarium avec beaucoup de pierres, de préférence pour qu’elles couvrent la majeure partie du fond, là où l’espèce a la possibilité de creuser de petites fosses dans la couche inférieure.

 

Décoration

Comme cette espèce a une préférence pour les eaux relativement douces, on peut avantageusement décorer leur bac avec quelques racines.

En revanche, si dans l’aquarium, le choix est d‘avoir des roches plus petites placées entre les roches plus grosses, il sera possible de voir les Tahuantinsuyoa macantzatza se déplacer entre celles-ci jusqu’à ce qu’elles aient déterminé un terrain de reproduction qui leur convienne.

Les feuilles mortes disposées sur le fond de l’aquarium ne doivent pas manquer.

Pour l’aménagement du bac, il est suggéré de mettre un substrat de sable mou et d’installer de nombreuses cachettes/barrières visuelles créées à l’aide de bois flotté, de grottes rocheuses, de morceaux d’ardoise.

 

Plantes

Le recours à l’installation de plante est possible dès lors qu’il s’agit de plantes robustes telles que mousse de Java ou Anubias sp. qui seront attachées au décor et non plantées dans le substrat.

Les plantes sont laissées tranquilles et intactes et le sol doit être constitué de sable.

 

Filtration

Les Tahuantinsuyoa macantzatza apprécient un changement d’eau régulier.

L’aquarium doit être biologiquement mature pour accueillir dans de bonnes conditions cette espèce peu courante.

Une bonne qualité de l’eau et une bonne oxygénation sont également importantes.

La filtration doit être efficace mais le mouvement de l’eau pas trop vigoureux, et de petits changements d’eau fréquents aideront à maintenir les nitrates au minimum.

 

 

REFERENCES

Référence principale

KULLANDER, S.O., 1986. Poissons cichlidés du drainage du fleuve Amazone au Pérou. Département de zoologie des vertébrés, Division de la recherche, Musée suédois d’histoire naturelle,

Stockholm, Suède, 394 p. (Réf. 9088)

 

BIBLIOGRAPHIE

KULLANDER, 1986 : Cichlid fishes of the Amazon River drainage of Peru. Swedish Museum of Natural History, Stockholm pp 1-431

Tahuantinsuyoa macantzatza – KULLANDER, 1986

Sven O. KULLANDER: Poissons cichlidés du drainage de l’Amazone au Pérou. Département de zoologie des vertébrés, Division de la recherche, Musée suédois d’histoire naturelle, Stockholm 1986.

Sven O. KULLANDER: Tahuantinsuyoa chipi, une nouvelle espèce de poisson cichlidé du drainage du Rio Pachitea au Pérou. Cybium, 15, 1, 1991, p. 3-13.

HANS A. BAENSCH , Rüdiger Riehl : Aquariums Atlas. 2e édition. Volume 5, Mergus Verlag, Melle 1997, ISBN 3-882-44029-5 , p. 956.

  1. STAWIKOWSKI, U. WERNER: Les cichlidés d’Amérique. Volume 1, Verlag Eugen Ulmer, Stuttgart 1998, ISBN 3-800-17270-4 .

QUEZADA García M.G., M. HIDALGO DEL ÁGUILA, J. TARAZONA BARBOZA, H. ORTEGA: Ictiofauna de la cuenca del Rio Aguaytía, Ucayali, Pérou. Dans: Revista peruana de biología. Volume24 , N°4 , décembre 2017, ISSN 1727-9933, P. 331 À 342 , doi:10.15381/rpb.v24i4.14061 (espagnol, org.pe [PDF; 1,1 MO ; (consulté le 24 janvier 2020)).

Hernán López-FERNANDEZ, KIRK O. WINEMILLER, RODNEY L. HONEYCUTT: Multilocus phylogeny and rapid radiations in Neotropical cichlides fish (Perciformes: Cichlidae: Cichlinae). Phylogénétique moléculaire et évolution, Volume 55, Numéro 3, juin 2010, Pages 1070-1086 doi:10.1016/j.ympev.2010.02.020

 

AUTRES LIENS

http://aquabiotope.forumactif.net/t406-tahuantinsuyoa-macantzatza

http://www.cichlidsforum.fr/viewtopic.php?topic=5837&forum=29

http://www.aquabase.org/fish/view.php3?id=2657

http://www.youtube.com/results?search_query=Tahuantinsuyoa+macantzatza&aq=f

http://philippe-burnel.fr/Photos/Tahuantinsuyoa_macantzatza.html

 

 

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