L’Aquaponie – Généralités – 2ème partie : Le principe et le fonctionnement

Le concept d’aquaponie est relativement simple : il consiste en l’utilisation de plantes pour épurer une eau des produits azotés issus du métabolisme des poissons qu’elle contient.

Pour nous aquariophiles, cela consiste donc à utiliser les plantes pour filtrer l’eau de nos poissons.

Notre but est opposé à celui d’un producteur de fruits et légumes mais le moyen d’y parvenir est commun : nous cherchons à élever des poissons quand d’autres recherchent la croissance des plantes !

   

Rien ne s’oppose à combiner les deux, comme nous le verrons plus loin !

Pour les poissons, certaines espèces se prêtent mieux à l’expérience : les grenouilles, les silures, les truites fario et arc-en-ciel, et les perches en bassin largement utilisés en pisciculture, les tilapias.

En aquarium, on peut aussi choisir des poissons d’ornement tels que des cardinalis, des guppies, des mollies, des platies, des xyphos, etc. du moment où vous leur apportez une oxygénation suffisante. Ce qui nous intéresse sont donc nos cichlidés de petites et grosses tailles. Plus la taille des poissons sera important, plus le résultat risque d’être probant sous réserve de bien mettre en application ce procédé.

Pour bien comprendre le processus d’assimilation des déchets par les plantes, il est important de revenir sur les différentes étapes à l’origine de ce dernier :

Dans un premier temps, il y a production de matières organiques via les déjections des poissons. Il est évident que celle-ci est plus ou moins élevée en fonction du nombre de poissons et de la fréquence de nourrissage de ces derniers.

Dans un second temps, ces déchets vont rapidement être dégradés et produire de l’ ammoniaque qui sera par la suite transformé par des bactéries aérobies (nitrosomonas et nitrobacter) en nitrites puis en nitrates, produit final du cycle de transformation de la matière organique.

La dernière étape, et pas la moindre, est celle qui concerne l’assimilation des nitrates par les plantes qui vont les absorber au moyen des racines immergées dans l’eau (les nitrates étant la principale source d’azote pour les plantes qu’elles transforment ensuite en acides aminés et en protéines).

Nous ne sommes pas des précurseurs, il est intéressant de souligner que ce principe de filtration par les plantes a été étendu à un grand nombre de domaines, comme celui de l’épuration des eaux usées (principe du lagunage dans lequel les eaux usées ,après être passées dans des cuves à décantation , sont amenées à des bassins dans lesquels sont plantés des joncs, roseaux, iris…) ou encore celui du traitement de l’eau des « piscines naturelles » (les plantes assurant la filtration en parallèle d’un pré filtre mécanique. Dans ce système aucun produit bactéricide et algicide n’est de ce fait utilisé).

Les systèmes d’aquaponie ?

Il existe 3 méthodes, faciles à mettre en œuvre.

  1. Si vous souhaitez modifier un minimum de choses, il suffira de placer les plantes dans l’eau comme s’il s’agissait de plantes flottantes. Seules les racines sont immergées. Dans ce cas, il vaut utiliser un éclairage spécial pour les plantes extérieures et non plus un éclairage pour les poissons ou plantes d’aquarium ou combiner les deux à la fois avec un éclairage de type HQI.

Pour cette méthode, l’inconvénient de nos aquariums utilisant des galeries intégrant l’éclairage est qu’il faudra modifier ce type d’éclairage et utiliser un éclairage spécial pour les plantes extérieures….

Cependant, il présente un autre inconvénient : l’espace de nage des poissons est réduit par les racines et les poissons ne bénéficient pas du meilleur éclairage.

Pour ceux qui veulent faire un essai rapide, il suffit de d’utiliser une plaque de polystyrène percée dans laquelle on place les plantes. Celle-ci sera ensuite laissée flottante à la surface du bac.

  1. Pour la deuxième méthode un système de filtration semi-humide est utilisé, dans lequel l’eau de votre aquarium va circuler.

           

 

 

 

Il faut donc avoir un système de filtration semi-humide, sinon il faudra l’acheter ou le construire. Le système semi-humide doit être placé suffisamment haut pour pouvoir laisser le couvercle du bac avec ses néons, il faut alors prévoir un éclairage pour les plantes.

Le cas le plus pratique et d’avoir un bac ouvert avec une galerie ce qui laissera la place pour la filtration semi humide.

En version « pro », cela donne le résultat suivant :

Mais où sont passés les poissons ?

  1. Pour la troisième méthode consiste à avoir les plantes d’un côté et l’aquarium de l’autre. Il faudra avoir deux pompes de remonté, l’une permettra de faire passer l’eau de l’aquarium jusqu’aux plantes et l’autre des plantes à l’aquarium.

Ce dispositif peut être réduit à une pompe seulement en utilisant notre bonne vieille gravité !

 

Cela donne parfois lieu à des réalisations intéressantes :

Comme je l’ai déjà évoqué, nous amis américains, australiens… sont plus en avance sur les techniques de l’aquaponie et le résultat est particulièrement remarquable :

Cette installation aquarium + système aquaponique est placée à l’extérieur, ce qui permet d’économiser un éclairage électrique couteux !

Il est évident que cette réalisation a peu de chance de fonctionner sous nos latitudes avec nos hivers rigoureux.

 

Et cela marche….   

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