HERICHTHYS DEPPII – HECKEL, 1840
Considéré comme étant un synonyme de « Cichlasoma » (une espèce proche) pendant plusieurs décennies, le genre « Herichthys » compte actuellement une dizaine d’espèces, toutes originaires d’Amérique centrale.
Le genre Herichthys regroupe des Cichlidés présents dans le bassin hydrographique du Rio Grande, au nord-est du Mexique et le sud du Texas aux États-Unis.
Actuellement, ce sont 11 espèces du genre Herichthys qui sont décrites.
Celle qui nous intéresse est Herichthys deppii, une espèce peu connue mais qui mérite d’être découverte ou plus exactement re-découverte !
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INTRODUCTION
Si 11 espèces du genre Herichthys qui sont aujourd’hui décrites, sept autres cichlidés, autrefois assignés au genre « Herichthys » ont maintenant été placés dans le genre « Nosferatu ».
A savoir que pour faire la distinction entre ces deux genres, le critère retenu est celui de la paire de dents allongées positionnées sur la symphyse de la mâchoire des Herichthys.
Les espèces du genre Herichthys mesurent de 12 à 30 centimètres de longueur et ont un corps relativement ovale et latéralement aplati et une tête relativement grosse à bouche terminale.
La caractéristique diagnostique du genre donnée dans la première description est la forme de la dent sur la première rangée de dents. Ils sont décrits comme simples, sans crochets latéraux.
La plupart des espèces d’Herichthys présentent une bande longitudinale sombre sur les côtés du corps, résolue en taches irrégulières, et une tache sombre plus ou moins nette sur le pédoncule caudal.
Une partie de la nageoire dorsale est souvent sombre, surtout chez les femelles.
Celles-ci sont franchement présentes lors des soins aux couvées avec une couleur contrastante frappante avec un ventre sombre et des flancs brillants.
Le genre Herichthys est largement considéré comme étant le représentant monophylétique des Cichlidae du nord-est du Mexique et du sud du Texas.
C’est également le genre de cichlidés néotropicaux le plus répandu au nord.
Sa répartition s’étend sur une zone caractérisée par une histoire géologique et climatique complexe qui a affecté sa diversification temporelle et spatiale au nord de la ceinture volcanique trans-mexicaine.
Les récentes études faites sur le genre « Herichthys » (variation morphologique, correspondance sur la différenciation moléculaire des genres, analyse de l’histoire démographique) ont permis de distinguer un nouveau genre : Nosferatu
Ainsi a été décrit le nouveau genre « Nosferatu », composé de « Nosferatu pame ».
Nosferatu pame a été désigné comme espèce type de ce nouveau genre, qui compte, en définitive :
- Nosferatu molango ;
- Nosferatu pratinus ;
- Nosferatu bartoni ;
- Nosferatu labridens ;
- Nosferatu pantostictus ;
- Nosferatu steindachneri.
Depuis 2014, les « Nosferatu » forment un genre de Cichlidés originaires du nord-est du Mexique dans le bassin versant des systèmes fluviaux qui pénètrent dans les Caraïbes.
Pour mémoire, le genre « Nosferatu » est caractérisé par :
- Une transition vers un allongement de la taille de la paire de dents symphysaires par rapport à celle des autres dents de la rangée externe de la mâchoire supérieure ;
- Une pigmentation reproductive qui consiste en un assombrissement de la zone ventrale s’étendant sur les narines, sur les séries operculaires ou les nageoires pectorales ;
- La nageoire dorsale déprimée s’étend rarement au-delà du tiers antérieur de la nageoire caudale ; la présence d’un caecum allongé, élastique et lisse adhérant à un estomac sacculaire.
Ces études ont permis de :
- Décrire également une nouvelle espèce « Herichthys tepehua » trouvée dans les Rios Pantepec, Cazones, Tenixtepec, Tecolutla et Solteros, à Veracruz, au Mexique ;
- Redécrire certaines espèces d’Herichthys et proposer une hypothèse biogéographique pour les deux genres, basée sur les informations disponibles sur l’histoire géologique et climatique de la zone d’étude, associées aux datations récupérées dans une analyse phylogénétique.
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DESCRIPTION
HECKEL JJ, 1840. Les Neuss de Johann NATTERER « Flussfische Brasilien nach den Beobachtungen und Mittheilungen des Entdeckers » décrivent Herichthys deppii. Page 382-383.
La description est basée sur des spécimens sexuellement matures mesurant plus de 63,6 millimètres de SL.
En fait, Herichthys deppii en tant qu’espèce n’a probablement pas beaucoup changé ou bougé depuis sa description originale sous le nom de « Heros deppii HECKEL, 1840 » par Johann J. HECKEL en 1840 (référence FISHBASE (ID 2064).
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DESCRIPTION ORIGINALE : HEROS DEPPII
Herichthys deppii collecté à La Palmilla par REGAN, 1906 (pas Bobos), dans l’illustration inférieure Herichthys geddesi (REGAN, Poissons, 1906 ¬1908).
Traduction : Herichthys deppii possède un corps elliptique allongé, avec la tête relevée ;
Le front est incliné devant les yeux ;
L’œil est égal à 1/5 de la longueur de la tête ;
Le premier os suborbital fait 1 ½ diamètre de l’œil avec un pré opercule rectangulaire ;
La bouche à 6 écailles ;
Les rayons osseux de la nageoire anale sont au nombre de 6 ;
6 bandes verticales faiblement marquées sont placées sur l’arrière du tronc et sur la queue, la dernière marque se distingue par une tache sombre à la base de la nageoire caudale ;
Il ressemble presque à « Xirichthys aus », et est donc ce qui se rapproche le plus de notre Héros niger, dont il diffère, outre le dessin des couleurs, par un corps initialement plus haut et qui s’abaisse vers l’arrière, un front concave vers l’arrière, des yeux et des joues plus petites ;
L’épaisseur du corps est égale à la moitié de sa longueur, cette dernière étant comprise 1 fois ¼ dans la plus grande hauteur de la coque et 3 fois ¾ dans la longueur totale ;
Le front s’élève au-dessus de l’axe selon un angle de 57 degrés ;
la fissure buccale commence assez bas sous l’axe, le bord postérieur de l’opercule antérieur retombe verticalement ;
Les nageoires dorsale et anale ne sont pas épaissies à la base de leurs rayons mous et ne sont couvertes que de quelques petites écailles ;
les rayons épineux de ces nageoires sont courts, seulement 1/4i de la longueur de la tête ;
les rayons mous sont allongés comme d’habitude, occupant 1/4 de la base de la nageoire dorsale ;
Entre la nageoire dorsale et les nageoires pelviennes se trouvent 17 rangées horizontales d’écailles dont la partie inférieure contient 30 écailles ;
La partie supérieure de la ligne latérale en a 20 et la partie inférieure en a 12 ;
La couleur actuelle de l’alcool est brun-rouille, blanchâtre sur le ventre et la poitrine ;
Dans la seconde moitié du corps, de l’anus à la nageoire caudale, 6 bandes verticales plus foncées avec des espaces de même largeur descendent de haut en bas et au milieu de la dernière il y a une tache encore plus sombre ;
Sur la moitié inférieure du corps, chaque écaille présente, dans une certaine direction, une ligne longitudinale sombre au milieu, ce qui signifie qu’il y a autant de lignes horizontales que de rangées d’écailles ;
Les nageoires ont la couleur du corps, seule la base du thellus à rayons mous des nageoires dorsale et anale est blanchâtre et parsemée de noir entre les derniers rayons.
Nous devons cette belle espèce à M. DEPPE de Berlin, qui l’a ramenée de son voyage au Mexique.
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HOLOTYPES
HOLOTYPE
L’holotype a été perdu (ESCHMEYER, WN & FRICKE, R., 2011) : NMW (perdu) Rio Misantla, Ver., F. DEPPE 1824 (MILLER, 2005).
NEOTTYPE
Désigné en raison de la perte de l’holotype et dans le but de clarifier le statut taxonomique et la localité type : UANL 20300 (1 : 131 mm mâle) La Palmilla (Rio Bobos), Tlapacoyan, Ver Lat. 20.0148167, Longue. -97.1418333, masl 137, MMB, 20 mars 2006.
SYNTYPES
BMNH 1880.4.7.40-45 (6) comme Herichthys geddesi (REGAN, 1905) ;
UMMZ mâle non catalogué (1 : 113,6 mm SL), Rio Nautla à Martinez de la Torre, Ver., RR MILLER ; photo dans (MILLER &T AL ., 2005).
Jusqu’à la fin des années 1990, “Herichthys deppii” et “Herichthys geddesi” étaient traités comme “incertae sedis” avec des localités types de « Mexique » et de « Sud du Mexique », respectivement.
En 2005, MILLER et coll. avaient fait remarquer que STAWIKOWSKI et WERNER (1998) ont déterminé que la localité type de Herichthys deppii était Rio Misantla, Veracruz.
KULLANDER (2003) a noté que la validité de Herichthys geddesi (REGAN, 1905) nécessitait une enquête plus approfondie et que son attribution générique est incertaine.
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MORPHOLOGIE
Corps
Les contours dorsal et ventral symétriques et convexes donnent au poisson un aspect allongé et elliptique.
Base de la nageoire anale : 24-31 % (moyenne 27 %, écart-type : 2 %) ;
Distance origine de la nageoire anale-base hypurale : 29-44 % (moyenne 42 %, écart-type : 1 %).
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Tête
La bosse nucale est absente chez les mâles matures.
Museau incliné vers le bas.
Contour prédorsal progressif et net, non concave devant l’œil.
Bosse nucale absente.
Les dents sont spatulées, en forme de ciseau, bicuspides ou faiblement prémolaires, indifférenciées en longueur dans les mâchoires supérieure et inférieure ;
La plaque pharyngée inférieure est robuste et large ;
La plaque pharyngée inférieure est robuste et large avec deux rangées de 9 à 10 molaires non pigmentées augmentant caudalement en taille sur la ligne médiane du flanc.
Présence de deux rangées de 9 à 10 molaires non pigmentées augmentant caudalement en taille sur la ligne médiane du flanc ;
Présence de 20 à 22 dents coniques progressivement comprimées le long du bord postérieur.
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Nageoires
Nageoire dorsale : XVI-XVII (Mode XVII, fréquence 67 %) 9-12 (Mode 11, fréquence 39 %) ;
Nageoire anale : VI-VII (Mode VI, fréquence 72 %) 7-10 (Mode 8, fréquence 44 %).
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TAILLE
Herichthys deppii mesure de 15 à 18 centimètres.
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COLORATION
La description originale de HECKEL de 1840 indique que la couleur dans l’alcool est :
- Brun rouille clair ;
- Présence d’une zone blanchâtre sur la poitrine et le ventre chez certains individus ;
- Les nageoires sont de la même couleur que le corps, voire plus pales , avec des taches sur les zones molles des nageoires anales et dorsales.
Chez les spécimens vivants :
La couleur de fond est marron, parfois éclaboussée de bleu-gris sur les zones dorsales, sur les nageoires caudales et centrales du corps.
Il y a 6 bandes verticales sombres et aussi une tache sombre au centre de la dernière bande.
Les nageoires sont de la même couleur que le corps sauf que la base de des nageoires dorsale et anale est blanche avec des taches.
La tête est parsemée comme de grosses taches de rousseur rondes orange/brunes de 3 à 5 millimètres, dont le nombre et la taille varient.
Chez les mâles comme chez les femelles, une tache sombre bien visible peut être présente au centre de la nageoire dorsale.
Les taches de rousseur s’étendent sur les branchies, la tête et la base des nageoires pectorales.
Deux à trois rangées de taches de rousseur forment une diagonale s’étendent du pli labial jusqu’à l’orbite de l’œil.
Les nageoires sont de la même couleur que le corps avec de petites stries ou taches brunes sur les régions des rayons mous et la nageoire caudale.
Les nageoires pectorales et pelviennes sont opaques.
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Coloration de reproduction
Diversité des modèles de coloration reproductrice chez les espèces de Herichthys.
la meilleure discrimination des espèces chez Herichthys est obtenue grâce à des modèles de coloration et surtout des modèles de coloration de reproduction qui sont pratiquement spécifiques à l’espèce.
En général, les espèces Herichthys se développent pendant la parade nuptiale et la reproduction, une coloration remarquablement différente motifs par rapport à la coloration normale qu’ils ont à l’extérieur de la saison de reproduction.
Chez Herichthys, la femelle est majoritairement responsable du soin et de la protection de la progéniture et du la femelle développe ainsi la robe de reproduction spécifique à l’espèce bien mieux que le mâle, dont la responsabilité majeure est la protection de le territoire de reproduction.
La coloration reproductive chez Herichthys est composée d’un (noircissement) de la partie ventrale de la tête, partie ventrale de corps antérieur et toute la partie postérieure du corps, tandis que le reste du la tête et le corps deviennent blancs à blanc comme neige (ou jaunes dans une espèce).
Herichthys labridens est unique parmi toutes les espèces d’Herichthys ayant au lieu d’une coloration blanche et noire une coloration jaune et noire combinaison noire.
La coloration reproductive d’Herichthys deppii sur la tête est également diagnostique contre Herichthys deppii car elle a des lèvres blanches et est par ailleurs intermédiaire entre Herichthys carpintis et Herichthys cyanoguttatus plus Herichthys minckleyi, qui manquent tous deux la partie ventrale noircie de la bouche.
Herichthys deppii est le seul parmi les Herichthys (à l’exception de certaines populations de Herichthys tepehua) à avoir des espèces assez gros points remarquables orange/brun rouille sur le visage, les joues et la partie antérieure côtés du corps, par opposition aux marques bleues trouvées dans d’autres espèces du groupe d’espèces Herichthys cyanoguttatus.
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DUREE DE VIE
Il n’existe pas d’informations précises sur la durée de vie de cette espèce.
Par défaut, on considère qu’Herichthys deppii vivrait au maximum entre 8 et 10 ans.
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DIFFERENCIATION
La tribu Heroini forme le deuxième plus grand groupe monophylétique de cichlidés néotropicaux, avec une répartition allant de la province de Buenos Aires en Argentine, en Amérique du Sud, jusqu’au bassin du Rio Grande en Amérique du Nord (KULLANDER, 1998 ; CONCHEIRO-PEREZ & Al., 2006 ; DE LA MAZA-BENIGNOS & LOZANO-VILANO, 2013 ).
Cette tribu comprend les Herichthyines, qui sont représentées par les genres :
- Paraneetroplus ;
- Vieja ;
- Herichthys ;
- Herotilapia ;
- Paratheraps ;
- Theraps ;
- Tomocichla ;
- Thorichthys ;
- …ainsi que d’autres « genres sans nom ».
Herichthys deppii se distingue de toutes les autres espèces du genre par la combinaison de caractères suivants, c’est à dire :
- La présence, généralement de 6 (parfois 7, mais rarement 5) épines anales (vs modalement 5 ou moins chez toutes les autres espèces sauf Herichthys pantostictus et Herichthys molango) ;
- Les dents de la mâchoire antérieure sont comprimées labio-lingualement avec des cuspides pointues (vs. dents antérieures coniques à canines chez Herichthys bartoni, Herichthys steindachneri, Herichthys labridens, Herichthys pantostictus, Herichthys pratinus, Herichthys pame, Herichthys molango et Herichthys minckleyi, comprimé avec des cuspides tronquées chez Herichthys carpintis et Herichthys tamasopoensis) ;
- La présence de taches rouges sur la tête et la région antérieure du corps (ces taches sont absentes chez toutes les autres espèces d’Herichthys) ;
- L’absence de taches irisées bleues, turquoise ou argentées sur la tête et le corps (vs présentes chez Herichthys cyanoguttatus, Herichthys carpintis, Herichthys minckleyi et Herichthys tamasopoensis).
Bien que l’on en sache désormais davantage sur l’espèce « Herichthys » depuis ces dernières années, l’écologie de ces poissons reste largement entourée de mystère.
Le statut de la variation géographique de ce genre reste également en grande partie non résolu, l’hybridation et l’érosion des espèces ajoute en complexité et confusion.
Ainsi, avec tous ces facteurs, on évoque souvent différentes types d’Herichthys deppii vivant dans des rivières différentes telles que :
- Le Rio Pantepec ;
- Le Rio Tuxpan ;
- Le Río Cazones ;
- Le Río Tecolutla ;
- Río Nautla jusqu’au Río Santa Ana ;
- Toutes les rivières d’alimentation associées.
Bien qu’au cours des dernières années, on en ait appris davantage sur l’espèce Herichthys deppii, l’écologie de ces poissons reste encore assez vague et floue.
Le statut des variations géographiques reste également peu clair, il en est autant de la question potentielle d’hybridation de cette espèce comme de l’érosion de cette espèce sans compter que la variété des types du genre Herichthys, dans cette zone géographique est importante.
Dans quelle mesure toutes ces espèces ont ou devraient également avoir le statut d’espèce, ne le mentionnons pas pour l’instant.
Mauricio DE LA MAZA, qui a été longtemps considéré comme un spécialiste des Herichthys a vécu dans leur zone d’habitat pendant longtemps, pense que plus d’une espèce Herichthys peut se produire dans une même rivière.
Un exemple d’une telle situation a été observé dans le Rio Pantepec/Tuxapan, à savoir que le cours supérieur de cette rivière est constitué d’eau claire à écoulement rapide et s’appelle le río Pantepec, le cours inférieur de l’eau saumâtre à écoulement lent, le río Tuxapan.
Quoiqu’il en soit, globalement et malgré cette situation, il reste possible de distinguer quatre types géomorphologiques d’Herichthys deppii, qui sont :
TYPE n°1 : Herichthys deppii « Río Pantepec »
Également appelé UPH (Upper Pantepec Herichthys ou Nom commun : Bluegill), MAURICIO considéré ce type d’Herichthys deppii comme étant une forme allopathique des Herichthys turquoise des Rio Cazones.
Étant donné que les deux tronçons supérieurs de ces rivières sont proches l’un de l’autre, cela semble une explication plausible de la présence d’un Herichthys Turquoise de même dans la région de Pantepec.
Soit dit en passant, tous les individus de ce type ne présentent pas les couleurs turquoises, la présence de ces couleurs repose principalement sur des critères dus à l’âge et au statut de dominance de l’individu.
En début de vie, pendant leur croissance, les jeunes Herichthys deppii « Río Pantepec » ressemblent d’abord à des Herichthys carpintis, puis en grandissant ils jaunissent et bien plus tard, ils se parent des couleurs Turquoise qui sont pleinement développées, en particulier avec les animaux dominants.
Les couleurs de reproduction se composent de 5-6 bandes noires sur fond doré à l’arrière du corps.
Herichthys deppii « Río Pantepec » se distingue des autres (Cazones) Turquoise par le dessin de la tête.
Là où Herichthys deppii « Cazones » montre un motif de points rouges et de taches sur les joues, Herichthys deppii « Río Pantepec » montre plus un dessin en forme de « V »
Deux à trois lignes frappantes sont particulièrement visibles entre la lèvre supérieure et les yeux.
Ce type d’Herichthys deppii « Río Pantepec » est classé par MAURICIO comme étant l’holotype du Herichthys tepehua qu’il a lui-même décrit.
Cependant, suite à étude récente de PEREZ-MIRANDA faite en 2017, il semblerait qu’Herichthys tepehua soit une forme hybride d’Herichthys carpintis et d’Herichthys deppii.
Sur ce point taxonimique, là encore, tout n’a pas encore été dit et/ou écrit…il y a encore du travail à faire !
Herichthys deppii « Río Pantepec » vit dans les rivières aux lits de galets aux eaux transparentes de débit limité en saison sèche et abondante en saison des pluies, les ruisseaux et les lacs.
Herichthys deppii « Río Pantepec » vit au nord de Veracruz et à l’extrémité nord de Puebla au Mexique.
On le trouve dans les Rios Vinazco, Potrero del Llano, Rio Pantepec et leurs affluents qui composent le bassin du Rio Tuxpan, suivis au nord par les lagunes côtières de Tampamachoco et Tamiahua.
Espérance de vie : Aucune donnée.
Le corps d’Herichthys deppii « Río Pantepec » est de forme ovale, il est légèrement comprimé latéralement avec une absence d’écailles derrière la base des nageoires pectorales.
La bouche des Herichthys deppii « Río Pantepec » est petite et légèrement inclinée vers le bas et la lèvre supérieure dépasse de la lèvre inférieure.
Les spécimens des parties supérieures ont une couleur bleu/verdâtre intense et ceux des parties inférieures ont une teinte plus vert citron à brun jaunâtre.
Au stade juvénile, les Herichthys deppii « Río Pantepec » ont des couleurs brun doré avec de petites rayures jaunes sur les côtés qui, à mesure que le poisson se développe, se couvrent de nuances allant du vert au bleu et, chez certains spécimens, d’argent.
De telles nuances donnent à ce poisson, dans son ensemble, un aspect verdâtre/bleuâtre solide.
Taille : maximum 20 centimètres.
Différences sexuelles : Les mâles sont légèrement plus grands que les femelles.
La plus grande différence est observée dans la forme du corps, qui chez les femelles est généralement plus ronde.
Conditions de maintenance
Aquarium : A partir de 400 litres pour un couple.
Température : Entre 24ºC et 27ºC.
Eau :
- PH entre 7,0 et 8,5 ;
- GH maximale 25ºdGH.
Décoration : La décoration du bac sera faite à base de roches et de bois mort.
En outre, il faut bien savoir qu’ils sont de grands creuseurs et aiment les légumes/végétaux dans leur alimentation, ce qui explique par conséquent que les plantes vivantes ne sont pas recommandées dans leur bac : Elles seront maltraitées et/ou serviront de repas !
Alimentation : Les Herichthys deppii « Río Pantepec » sont omnivores, ils acceptent tous types de nourriture, comme les légumes, les insectes, les vers de terre, les petits poissons et les aliments commerciaux.
Comportement : Herichthys deppii « Río Pantepec »est un cichlidé très agressif et territorial.
Reproduction : Herichthys deppii « Río Pantepec » se reproduit sur substrat, en plein air.
Lorsque le couple est réceptif et prêt à pondre après s’être accouplé, les deux poissons montreront une livrée typique à leur genre, qui consiste en une série de barres noires disposées verticalement sur la moitié arrière de leur corps.
La couvée est composée d’environ 250 à 800 œufs qui seront déposés à l’endroit choisi par le couple.
Les œufs écloront dans les 48 heures selon la température de l’eau.
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TYPE n°2 : Herichthys deppii « Río Tuxapan »
Herichthys deppii « Río Tuxapan » est aussi appelé « LPH » (Lower Pantepec Herichthys ).
C’est un Herichthys de type « carpintis » qui habite les parties inférieures saumâtres.
Ce poisson a un physique plus élevé et est de couleur sombre.
Herichthys deppii « Río Tuxapan » a un museau plus long qui facilite l’accès au fond de boue.
Ce poisson tend également davantage à la formation de bosses sur le front (caractéristique de Herichthys Carpintis).
On ignore dans quelle mesure cette forme se reproduit en amont et si elle s’hybride avec le type 1, mais les études de PEREZ-MIRANDA (2017) en suggèrent la possibilité.
En 1998, Don DANKO et Willem HEIJNS ont capturé au moins deux types de Herichthys deppii « Río Tuxapan » dans la ville d’Álamo.
Cela a provoqué une certaine confusion des années plus tard.
A ce jour, on ne sait presque rien encore de la biologie et du mode de vie de ce type d’Herichthys deppii « Río Tuxapan » mais tout laisse supposer qu’il soit commun au reste des Herichthys deppii.
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TYPE n°3 : Herichthys deppii « Rio Cazones »
Herichthys deppii « Rio Cazones » s’est fait connaitre, par le passé, sous le nom de « Herichthys sp. Turquoise ».
Ce cichlidé se trouve (ou était trouvé) dans les Rios Gazones, Tenixtepec, Solteros et Tecolutla.
Ces poissons ont une couleur de fond aigue-marine, à l’exception de la variété du Rio Tenixtepec, qui est brun avec un ventre blanc.
Les nageoires dorsale et anale des Herichthys deppii « Rio Cazones » ont la même couleur que le corps.
La tête possède des motifs ondulés jaune or ou rouge-brun frappants qui se concentrent autour des yeux.
Les écailles sur les flancs sont pigmentées au centre et bordées d’aigue-marine, créant une apparence de filet.
Ces poissons deviennent de plus en plus rares dans leur milieu naturel en raison de la surpêche dont ils ont été l’objet.
Les populations restantes se sont retirées dans les affluents les plus isolés aux eaux troubles, où une visibilité limitée les protège de la pêche locale au harpon.
Herichthys deppii « Rio Cazones » avait été décrit par Mauricio comme Herichthys tepehua.
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TYPE n°4 : Herichthys deppii « Rio Nautla »
Ce type d’Herichthys se rencontre dans les Rio Nautla, Misantla et Rio Bobos jusqu’au río Santa Ana.
Herichthys deppii « Rio Nautla » est de couleur de fond marron, parfois vert-bleu quand il s’agit du type issu du Rio Bobos.
La tête est parsemée de taches orange-brun frappantes, grandes, rondes d’un diamètre d’environ 3-5 millimètres.
Ces taches s’étendent sur les paupières incurvées, la tête et la base de la nageoire pectorale.
On remarque la présence de deux à trois rangées de ces points relient la lèvre supérieure et le bord de l’œil.
Herichthys deppii « Rio Nautla » a été décrit par J. HECKEL comme « Herichthys deppii ».
Avec sa population à Santa Ana, Herichthys deppii est l’espèce Herichthys commune la plus méridionale.
C’est également l’une des plus petites espèces d’Herichthys.
Les mâles ne dépassent pas 20 centimètres et les femelles n’atteignent souvent pas 15 centimètres.
Les variations de robe (couleurs) au sein du genre Herichthys sont importantes et par conséquent, elles sont sources de confusion entre les différents types !
Globalement, avec les connaissances actuelles, on peut distinguer quatre types géomorphologiques.
Dans quelle mesure ces espèces ont-elles ou devraient-elles toutes avoir le statut d’espèce, nous la laisserons ouverte pour le moment.
Mauricio De La Maza, qui est considéré comme l’autorité en matière d’Herichthys et qui vit dans la région depuis longtemps, estime que plus d’une espèce d’Herichthys peut être présente dans la même rivière.
Un exemple d’une telle situation peut être trouvé dans le Rio Pantepec/Tuxapan.
Le cours supérieur de cette rivière est constitué d’eau claire au courant rapide et s’appelle le Río Pantepec, le cours inférieur, d’eau saumâtre au courant lent, le Río Tuxapan.
La livrée reproductrice est caractérisée par l’assombrissement de la moitié de la nageoire caudale et la pâleur de la moitié frontale, à l’exception de la poitrine et du ventre en dessous de la hauteur de la bouche et des nageoires pectorales.
La description est basée sur des spécimens sexuellement matures > 63,6 millimètres LP, avec des notes sur les spécimens plus petits, ainsi que sur la coloration observée sur le terrain ou documentée par des photographies et/ou des spécimens vivants conservés en aquarium.
Les données morphométriques et méristiques sont résumées dans les tableaux XLIV, XLVI, XLVII et XLVIII. Nageoire dorsale XVI-XVII, 9-12 ;
Nageoire anale VI-VII, 7-10.
Taille intermédiaire du corps : 42 % à 48 % LP.
La tête est haute, le contour dorsal et ventral sont symétriques et convexes, donnant un aspect allongé au poisson.
Chez les Herichthys deppii « Rio Nautla », la bosse nucale est absente.
Dans la bouche de ces cichlidés, toutes les dents antérieures sont fines, de longueur indifférenciée sur le mandibule supérieure et inférieure.
Plaque pharyngée inférieure robuste et large ;
On constate aussi la présence de deux rangées de 9 à 10 molaires non pigmentées dont la taille augmente caudalement flanquent la ligne médiane de la surface occlusale et de 20 à 22 dents coniques progressivement comprimées le long du bord postérieur.
Une autre façon de différencier les espèces d’Herichthys en comparant les :
- Modes d’alimentation ;
- Les robes de reproduction.
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REFERENCES
LITTERATURE
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HANEMAN E., LAMPERT l. 2002. Herichthys deppii (HECKEL, 1840) – Redécouvrir une espèce perdue – MILLER RR ET AL. 2005. Poissons d’eau douce du Mexique. Page 371.
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STAWIKOWSKI R. ET WERNER U. 1998. Die Buntbarsche Amerikas. Pages 332-333.
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© Copyright 2002 Eric HANNEMAN, tous droits réservés.
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LEXIQUE
[1] En biologie, un klepton (abrégé « kl. ») et un synklepton (abrégé « sk. ») sont des espèces ayant besoin de l’apport d’un autre taxon (normalement une espèce étroitement apparentée à l’espèce kleptonique) pour achever leur cycle de reproduction.
[2] Caecum : Première partie du gros intestin, fermée à sa base et communiquant avec d’autres parties de l’intestin.
[3] Benjamin LEADBEATER est un taxidermiste, un important négociant en histoire naturelle et un ornithologue britannique, né en 1760 et mort en 1837.
Il tenait une boutique spécialisée au 19 Brewer Street (Piccadilly) et fournissait à l’occasion les muséums et emploie les services de nombreux naturalistes à travers le monde.
[4] Jean Louis CABANIS (8 mars 1816 – 20 février 1906) était un ornithologue allemand. CABANIS est né à Berlin dans une vieille famille huguenote qui avait quitté la France.
Il étudie à l’Université de Berlin de 1835 à 1839, puis voyage en Amérique du Nord, où il revient en 1841 avec une importante collection d’histoire naturelle.
Il a été assistant puis directeur du Musée d’histoire naturelle de Berlin (qui était à l’époque le Musée universitaire de Berlin), succédant à Martin LICHTENSTEIN.
Il fonde le Journal « Für Ornithologie » en 1853, qu’il édite pendant quarante et un ans, date à laquelle son gendre Anton REICHENOW lui succède.
[1] En biologie, un klepton (abrégé « kl. ») et un synklepton (abrégé « sk. ») sont des espèces ayant besoin de l’apport d’un autre taxon (normalement une espèce étroitement apparentée à l’espèce kleptonique) pour achever leur cycle de reproduction.
[2] Première partie du gros intestin, fermée à sa base et communiquant avec d’autres parties de l’intestin.