Retroculus lapidifier – CASTELNAU, 1855
Il y a, chez les « Retroculus lapidifier », quelque chose dans leur attitude placide, leur beauté subtile et discrète et leur comportement constant de tamisage du substrat autant d’attitudes,autant de choses qui incarnent parfaitement le lien évolutif entre ces poissons et leur incroyable habitat situé dans le bassin amazonien.
Avec leurs grosses lèvres, les Rétroculus lapidifer ne laissent pas indifférents !
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INTRODUCTION
Retroculus lapidifer fait partie de la sous-famille des « Retroculinae » et c’est un cichlidé extrêmement peu connu dans le monde de l’aquariophilie.
Bien qu’il n’appartienne pas à la même sous-famille qui comprend la majeure partie des oreillettes, c’est un proche cousin en termes de morphologie.
Poisson timide et cryptique par nature, Retroculus lapidifer se trouve dans une grande partie du bassin amazonien au Brésil et est principalement (mais rarement) exporté par les pêcheurs de la ville de Belém, à l’embouchure du fleuve.
Retroculus lapidifer est une espèce de cichlidé originaire d’Amérique du Sud tropicale, où on le trouve dans les rivières du sud-est du bassin amazonien au Brésil.
Ce poisson a été décrit pour la première fois en 1855 par le naturaliste français Francis de Laporte de CASTELNAU, qui a étudié la faune de l’Amérique du Sud lors de la traversée du continent de Rio de Janeiro à Lima lors d’une expédition commençant en 1843 et durant cinq ans.
Retroculus lapidifer est une espèce de Cichlidae très peu connue.
Retroculus lapidifer est une espèce de poisson de la famille des Cichlidae originaire d’Amérique du Sud tropicale.
Ils vivent dans les rivières du sud-est du bassin amazonien au Brésil.
Ce poisson a été décrit scientifiquement pour la première fois en 1855 par le naturaliste français Francis de Laporte de CASTELNAU, qui a observé Retroculus lapidifer lors de la traversée de l’Amérique du Sud de Rio de Janeiro à Lima au cours d’un voyage qui a commencé en 1843 et a duré 5 ans.
Le premier spécimen a été décrit et figuré par F. DE CASTELNAU en 1855 sous le nom de « Chromys lapidifera ».
Cette description et la figure qui l’accompagne sont malheureusement très sommaires et de plus, elles sont en partie inexactes.
Ce poisson a été décrit pour la première fois en 1855 par le naturaliste français Francis de Laporte de CASTELNAU, qui a étudié la faune d’Amérique du Sud lors de la traversée du continent de Rio de Janeiro à Lima lors d’une expédition commençant en 1843 et durant cinq ans.
Le premier spécimen avait été récolté dans un rapide du Rio Araguaya, à Cachoeira Grande (Etat de Para, Brésil) où l’auteur avait pu observer une particularité éthologique de l’espèce : le transport de petites pierres une à une dans la bouche pour faire un lit où déposer les œufs, d’où le nom spécifique lapidifera.
F. DE CASTELNAU ne décrit pas l’arc branchial et sa particularité, pas plus d’ailleurs qu’il ne le fit pour les autres espèces de son genre « Chromys», classées actuellement dans le genre Geophagus.
En 1862, dans son catalogue, A. GÜNTHER cite l’espèce découverte par F. DE CASTELNAU dans une note infrapaginale et sans avoir vu de spécimen, la classe dans le genre Acara.
Plus tard, en 1875, F. STEINDACHNER n’ayant pas non plus de spécimen sous les yeux, écrit que l’espèce de F. DE CASTELNAU appartient sans doute au genre « Geophagus (Satanoperca) » et est très voisine de « Geophagus acuticeps » (HECKEL, 1840).
Ce point de vue de F. STEINDACHNER est suivi par C. H. & R. S. EIGENMANN dans leur catalogue des poissons d’eau douce d’Amérique du Sud (1891).
En 1894, dans leur révision des Cichlidés américains, C. H. EIGENMANN & B. W. BRAY décrivent le genre Retroculus.
Ces deux auteurs ne remarquent pas la particularité du lobe branchial de leur unique exemplaire; ils signalent bien que « Retroculus boulengeri » a la forme générale d’un Geophagus mais ils ne font aucune comparaison et aucun rapprochement avec l’espèce décrite par F. DE CASTELNAU.
Selon eux, leur nouveau genre est voisin du genre « Acaropsis », STEINDACHNER, 1875 (Acaropsis, préoccupé = Acaronia, MYERS, 1940) dont il diffère par la forme de la tête, différence due au développement du museau et des préorbitaires.

Acaropsis Nassa
Dans sa remarquable étude des Cichlidés, J. PELLEGRIN en 1903 cite (p. 181) Retroculus boulengeri et à ce sujet, il met en doute la valeur du genre Retroculus et il ne remarque pas non plus la similitude avec Geophagus lapidifer qu’il cite par ailleurs (p. 199).
C’est à C. T. REGAN en 1906 que l’on doit la mise en synonymie de l’espèce de EIGENMANN et BRAY et le classement de l’espèce de F. DE CASTELNAU dans le genre « Retroculus » qui reçoit une définition plus complète dans laquelle la particularité du lobe branchial est signalée.
Contrairement à ce qu’écrit F, STEINDACHNER en 1911, C. T. REGAN n’a pas examiné le spécimen type de « Chromys lapidifera » et celui-ci ne se trouvait pas dans les collections du British Muséum.
- T. REGAN eut l’occasion, comme il le signale, de recevoir des renseignements sur le spécimen type de Retroculus boulengeri et d’examiner le premier arc branchial du seul exemplaire connu de cette dernière espèce.
- VON IHERING en 1907, C. H. EIGENMANN en 1910 et J. D. HASEMAN en 1911 suivent les vues de C. T. REGAN et ne citent pas de nouveaux exemplaires.
Jusqu’à cette date donc, seuls deux exemplaires de l’espèce avaient été examinés :
- Le spécimen type de « Chromys lapidifera» de la rivière Araguaya ;
- Le spécimen type de « Retroculus boulengeri» dont l’origine exacte n’est pas connue, les auteurs ne donnant que l’indication « Brazil. F. C. HARTT ».
En 1911, F. STEINDACHNER publie une description de trois spécimens, deux mâles et une femelle, récoltés par le Dr. SNETHLAGE dans les Rio Iriri et Rio Curua (affluent du Rio Xingu).

Carte du Rio Iriri.

Rio Iriri.

Rio Iriri.

Rio Curua.
Les publications ultérieures sur Retroculus (A. DE MIRANDA RIBEIRO, 1915 & H, W. FOWLER, 1954) n’apportent aucune indication nouvelle et ne citent aucune nouvelle capture.
La majorité des observations concernent le système du rio Tocantins, son principal affluent le rio Araguaia et les affluents de ces deux bassins, notamment les rios das Mortes, do Coco, Itacaiúnas, Paraupebas, Maranhão et Santa Teresa.
Jusqu’à cette époque, seuls cinq exemplaires de Retroculus étaient connus.
L’exemplaire type de « Chromys lapidifera », encore cité par J. PELLEGRIN en 1903 sous le n°A.8321, est, aujourd’hui malheureusement, considéré comme perdu par le Muséum de Paris, par conséquent, il n’a pas été repris dans la liste des spécimens types de Cichlidae de ce Muséum, publié par M. BLANC en 1962.
En 1962, un spécimen rattaché au genre Retroculus lapidifer a été récolté dans le cours inférieur du fleuve Oyapock (frontière Guyane française-Brésil).
En 1964, 12 exemplaires adultes et 22 juvéniles ont été pris dans les premières cascades des Cachoeira VON MARTIUS sur le Rio Xingu à la limite Nord de l’état du Matto Grosso.
En 1969, de nombreux spécimens ont été capturés dans le cours supérieur du fleuve Oyapock.
L’Oyapock [ojapɔk], anciennement « Wiapoco » en néerlandais et en portugais « Oiapoque », est un fleuve qui marque la frontière entre le Brésil et la France en Guyane depuis 1713 avec la signature du traité d’Utrecht.
Cependant, cette frontière n’est reconnue par la France qu’après un arbitrage international en 1900 (voir article sur le Contesté franco-brésilien) car la France estimait en effet que la Guyane française s’étendait jusqu’au Rio Araguari ;
Son affluent le fleuve Camopi : Cette rivière tumultueuse comprend un grand nombre de sauts.
Après un parcours forestier de 244 kilomètres de long dans le parc national de Guyane et sur les territoires communaux de Camopi et Maripasoula, la rivière Camopi se jette dans le Oyapock au cœur de la ville de Camopi, la confluence se situant à environ 150 kilomètres de l’estuaire de l’Oyapock.
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REPARTITION
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE
L’espèce est endémique du sud-est du bassin amazonien au Brésil, où on la trouve dans les rivières Araguaia et Tocantins.
On le trouve généralement près du fond, dans les rapides et les tronçons rapides de la rivière.
Habite les rivières se jetant dans l’océan Atlantique au nord-est du pays, au sud de l’Amazonie.
La majorité des documents concernent la présence de Retroculus lapidifer dans le système du Rio Tocantins, son principal affluent le rio Araguaia et les affluents de ces deux bassins, concernent notamment les :
- Rio das Mortes : Le Rio das Mortes, également connu sous le nom de Rio Manso, est une rivière brésilienne de l’État de Mato Grosso. C’est le principal affluent du rio Araguaia auquel il donne ses eaux en rive gauche. C’est donc un sous-affluent du fleuve Tocantins ;
- Rio do Coco: La rivière Cocó est une rivière brésilienne de l’État du Ceará. Il prend sa source dans la ville de Pacatuba et continue à travers la région métropolitaine de Fortaleza jusqu’à son embouchure à Praia de Sabiaguaba, dans la capitale du Ceará. À Fortaleza, la rivière Cocó traverse d’innombrables quartiers d’un bout à l’autre de la ville. Un quartier de Fortaleza est nommé en son honneur ;
- Rio Itacaiúnas: La rivière Itacaiúnas est un cours d’eau qui prend sa source dans la Serra da Seringa, dans la municipalité d’Água Azul do Norte, dans l’État du Pará, et est formé par la jonction de deux rivières, la rivière Água Preta et la rivière Azul. Il se jette sur la rive gauche de la rivière Tocantins, dans la ville de Marabá ;
- Rio Paraupebas: La rivière Parauapebas est un cours d’eau situé dans l’État du Pará, au nord du Brésil. Sa source se trouve dans la Serra Arqueada, dans la commune de Xinguara, et son embouchure est dans la rivière Itacaiúnas, dans la commune de Marabá ;
- Rio Maranhão: Le fleuve Maranhão est un cours d’eau qui baigne le District fédéral et les États de Goiás et Tocantins, au Brésil. Il est formé de la confluence entre le ruisseau Vereda Grande (provenant de la Station écologique Águas Amendmentadas, dans le District fédéral) et les eaux de la lagune Formosa, à Planaltina Goiás. C’est l’un des affluents du fleuve Tocantins, dont les eaux contribuent à former le lac Serra da Mesa, avec le Rio das Almas et le fleuve Paranã ;
- Rio Santa Teresa.
On trouve également des Retroculus lapidifer dans le :
- Rio Capim: Le Rio Araguaia est une des plus grandes rivières du Brésil et le principal affluent du fleuve Tocantins. Il est long approximativement de 2 627 km. La source de la rivière n’est pas clairement définie à cause du grand nombre d’affluents. Les plus importants sont originaires de la chaîne des Araras dans le Mato Grosso ainsi que des montagnes Divisões situées dans le Goiás. Selon d’autres sources, l’Araguaia aurait sa source dans les monts Caiapó à la frontière du Mato-Grosso et du Goiás. De là il coule vers le nord-est jusqu’à sa jonction avec le Tocantins près de la ville de São João. Le cours de la rivière délimite la frontière entre les États du Goiás, du Mato Grosso, du Tocantins et du Pará. À peu près au milieu de son cours, la rivière se divise en 2 bras : le bras situé à l’ouest garde le nom d’Araguaia tandis que l’autre bras est appelé Rio Javaés. La réunion des deux bras délimite l’île de Bananal, la plus grande île du monde qui soit située sur un cours d’eau. ;
- Bassin versant du Rio Guamá : Le rio Guamá est un cours d’eau du nord-est du Pará (Brésil), et un affluent du rio Tocantins. Le rio Guamá a un bassin versant de 87 389,54 km2. Il est long de 400 km ;
- Rio Gurupi: Le rio Gurupi naît dans les collines basses qui séparent son bassin de celui du fleuve Tocantins au sud, et coule vers le nord jusqu’à l’Océan Atlantique. La Serra do Tiracambu se trouve à l’est, et sépare le bassin du rio Gurupi de celui du rio Pindaré. Il mesure environ 650 km de longueur, entre sa source au Maranhão et son embouchure sur l’océan Atlantique. Il sert de frontière naturelle entre les États du Pará et du Maranhão. Son bassin hydrographique se répartit comme suit : 70 % au Maranhão et 30 % au Pará. Son cours, parcourant des régions de roches cristallines, est entrecoupé de nombreuses cascades.
La localité type d’origine des Retroculus lapidifer est située aux chutes du Rio Araguaya, au Brésil.
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MILIEU NATUREL & BIOTOPE & HABITAT
Cette espèce endémique du sud-est du bassin amazonien au Brésil, dans les rivières Araguaia et Tocantins est souvent présente près du fond des rivières à débit rapide ou rapide.
Cette espèce de cichlidé est rhéophile et se rencontre dans les rapides ou les étendues de rivières aux eaux claires.
De tels habitats contiennent généralement de nombreux rochers de différentes tailles, ainsi que des mares avec des substrats de sable ou de gravier dans les zones marginales.
Il n’est pas rare, dans la nature, de rencontrer des Retroculus lapidifer dans des eaux très basses de 20 centimètres de profondeur.
On pense que ces cichlidés préfèrent les zones sablonneuses, mais pour se reproduire, il faut savoir qu’ils créent des nids allant jusqu’à 60 centimètres de diamètre, constitués de cailloux et de roches de petite et moyenne taille.
Ainsi le paysage sous-marin du biotope des Retroculus lapidifer se compose à la fois de bancs de sable ouverts, de plages de gravier ainsi que de zones intermédiaires avec d’énormes formations rocheuses.
La profondeur varie, dépassant rarement 1 mètre de profondeur mais les des Retroculus lapidifer sont toujours trouvés dans des eaux assez peu profondes.
Cette espèce vit dans les zones rapides dans les courants d’eau claire, on la trouve dans les petites rivières aux courants rapides sur des sols sableux et rocheux.
Retroculus lapidifier est un poisson grégaire qui vit en petits groupes et mène un style de vie adapté au milieu inférieur du cours où il semble se déplacer par petits pas successifs.
Le reste du temps quand ces poissons ne sont pas en quête de nourriture temps libre, ils restent près du rivage et, lorsqu’ils sont en danger, ils évoluent dans des cours d’eau aux courants très forts…et c’est souvent ainsi que ces cichlidés échappent à leurs ennemis.
Retroculus lapidifer vit principalement dans les biotopes aux eaux claires ou blanches à courant rapide, contenant parfois de l’acide humique.
Dans ces lieux, le lit de la rivière est constitué de sable grossier avec des éléments de tout, des petites pierres aux gros rochers et racines grossières.
Ces habitats contiennent généralement de nombreux rochers de tailles diverses et des flaques d’eau calmes avec des substrats de sable ou de gravier dans les zones marginales.
Comme toutes les espèces du genre, Retroculus lapidifer habite généralement des eaux à courant rapide ou des sections où la vitesse d’écoulement augmente considérablement en raison du relief du fond.
Pendant les mois peu pluvieux, lorsque le niveau de l’eau descend au minimum, ces cichlidés peuvent être trouvés dans les autres plans d’eau.
Ces bassins n’ont souvent que quelques centimètres de profondeur et peuvent chauffer jusqu’à 35°C en raison de l’énorme rayonnement solaire.
Mais normalement, ce sont les zones toujours aquifères qui sont utilisées comme habitat, où la température est comprise entre 26 et 29°C au-dessus de la moyenne annuelle.
Dans ces cours d’eau, l’eau est douce et riche en oxygène.
Il existe également des observations faites de la présence de Retroculus lapidifer, dans :
- Le bassin versant du Rio das Mortes, au Brésil ;
- Le Rio Araguaia, où WERNER (1990) avait relevé une température de l’eau de seulement 22°C, avec un pH de seulement 5,5 dans certains cas.
En période de reproduction, en revanche, les Retroculus lapidifer recherchent des zones un peu plus calmes pour abriter leurs œufs et les futurs alevins.
L’habitat des Retroculus lapidifer est pratiquement totalement dépourvu de végétation, seules des plantes longues et minces peuvent être trouvées sur les bords du ruisseau et de fortes algues près des pierres au fond.
Comme toutes les espèces du genre, Retroculus lapidifer habite généralement des eaux à courant rapide ou des sections où la vitesse d’écoulement augmente considérablement en raison du relief du fond.
Pendant les mois peu pluvieux, lorsque le niveau de l’eau descend au minimum, ces cichlidés peuvent être trouvés prisonniers dans des plans d’eau fermés formant des bassins.
Ces bassins n’ont souvent que quelques centimètres de profondeur et peuvent chauffer jusqu’à 35°C en raison de l’énorme rayonnement solaire.
Les Retroculus lapidifer semblent pouvoir résister pendant une période assez conséquente de temps à ce traitement !
Mais normalement, ce sont les zones toujours aquifères qui sont utilisées comme habitat par cette espèce, là où la température est comprise entre 26 et 29°C.
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TAXONOMIE
HISTORIQUE
Le spécimen type de Retroculus lapidifer collecté par De CASTELNAU avait été collecté dans les rapides du Rio Araguaia au Brésil, et à cette occasion, avait été observé transportant un à un de petits cailloux dans sa bouche, qu’il utilisait pour construire un nid pour ses œufs (GOSSE, 1971).
Ayant à ton tour collecté un cichlidé de la rivière Oyapock en Guyane française qui ressemblait à Retroculus lapidifer, l’ichtyologue belge JP GOSSE (1971, [Revision du Genre Retroculus [CASTELNAU, 1855], Bull. Inst. Royale Sci. Nat. Belg. 47 (47) : 1-14)] entreprit de redécrire formellement Retroculus lapidifer, plus exactement le spécimen type trouvé par De CASTELNAU, perdu par le Musée de Paris et de décrire sa nouvelle espèce, « Retroculus septentrionalis », et une troisième espèce « Retroculus xinguensis » provenant du Rio Xingu.

Retroculus septentrionalis

Retroculus septentrionalis

Retroculus xinguensis

Retroculus xinguensis
Les similitudes morphologiques sont bien apparentes entre les Retroculus et les espèces du genre Geophagus, à tel point qu’elles ont incité STEINDACHNER (1875) à suggérer que le plus proche parent de Retroculus lapidifer était « Geophagus (Satanoperca) acuticeps ».

Satanoperca acuticeps
En effet, en termes d’apparence générale, Retroculus lapidifer ressemble effectivement à un mangeur de terre, et il a été considéré comme tel dans la littérature sur les aquariums jusqu’à récemment et avait été surnommé le « Gobie mangeur de terre » en 1991 par KULLANDER (« A Phylogénie et classification des cichlidés d’Amérique du Sud », dans : MALABARBA & AL. [eds], Phylogénie et classification des poissons néotropicaux, 1998).
Depuis cette date, le groupe d’espèces Retroculus est maintenant et désormais placé comme une lignée primitive et basale de tous les autres cichlidés sud-américains, il n’est absolument pas étroitement apparenté aux géophagines malgré une morphologie convergente.
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RAPPEL SUR LES …
Les espèces appartenant au genre Retroculus, sont actuellement au nombre quatre espèces décrites scientifiquement, à savoir qu’une espèce a été récemment décrite : Retroculus acherontos.

Retroculus acherontos
Les espèces de Retroculus sont rare et ont toujours été extrêmement très peu présentes dans le monde de l’aquariophilie.
Malgré leur similitude avec les espèces de Geophagus, les Retroculus ne sont pas des parents plus proches de ces cichlidés.
Les Retroculus sont membres d’une sous-famille de cichlidés, celle des « Retroculinae » et sont considérés comme les cichlidés vivants les plus basaux du Nouveau Monde.
La vessie natatoire des Retroculus est très réduite, ils ne peuvent donc pas nager en en donnant l’impression de glisser ou planer librement dans la colonne d’eau : Leur nage ressemble plus à des petits bonds rapides !
Dans la nature, ces poissons vivent à proximité des rapides.
En cas de danger, ils fuient en se réfugiant là où le courant est le plus fort, là où presque aucun autre poisson ne peut les suivre.
Lorsque le danger est enfin écarté, les Retroculus retournent se reposer dans des eaux plus calmes ou stagnantes.
Un bon courant est donc nécessaire dans l’aquarium (cela est également nécessaire car les Retroculus sont très sensibles à la pollution), mais ces poissons ont aussi besoin de lieux de repos.
Le nom scientifique « lapidifer » signifie « porteur de pierre », car on savait déjà en 1855 que ces poissons construisaient des nids pour frayer, fabriqués à partir de petites pierres.
Chaque pierre est portée au nid avec la bouche par le poisson parent.
Les Retroculus doivent toujours être gardés en groupe (quatre spécimens ou plus), sinon ils deviennent très timides.
Le fond de l’aquarium doit être composé principalement de sable fin, que les poissons utilisent assez souvent pour chercher de la nourriture.
Nourrir Retroculus n’est pas difficile du tout, car presque tous les aliments pour poissons habituels sont facilement consommés : Il conviendrait plutôt de le qualifier de goinfre !
L’eau doit être douce et légèrement acide avec un pH compris entre 5,5 et 6,8 au maximum.
Dans la nature, des températures de l’eau comprises entre 21,5 et 35°C ont été mesurées dans les biotopes de Retroculus, mais dans les aquariums, il est préférable de les maintenir entre 22 et 28°C.
La température peut être de 2°C plus élevée pour les tentatives de reproduction.
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CLASSIFICATION
- Domaine : Eukaryota
- Regnum : Animalia
- Embranchement : Chordata
- Sous-embranchement : Vertebrata
- Infraphylum : Gnathostomata
- Superclasse : Osteichthyes
- Classe : Actinopterygii
- Sous-classe : Neopterygii
- Infraclasse : Teleostei
- Superordre : Acanthoptérygii
- Ordre : Perciformes
- Subordre : Labroidei
- Famille : Cichlidés
- Sous-famille : Retroculinae
- Genre : Retroculus
- Espèce : Retroculus lapidifer (CASTELNAU, 1855)
- Statut : accepté
- Rang : Espèces
- Parent : Rétroculus – EIGENMANN & BRAY, 1894
- Nom : Chromys lapidifera – CASTELNAU, 1855
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SYSTEMATIQUE
Pour certaines sources, comme FishBase, ce genre est l’unique représentant de la sous-famille des « Retroculinae ».
Pour d’autres, telles que le WoRMS3, ce genre fait partie, comme de nombreux autres, de la sous-famille des « Cichlinae ».
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LISTE DES ESPECES
Selon World Register of Marine Species (1er septembre 2020), il n’y avait que 3 espèce reconnues :
- Retroculus lapidifer – CASTELNAU, 1855
- Retroculus septentrionalis – GOSSE, 1971
- Retroculus xinguensis – GOSSE, 1971 ;
Une quatrième est apparu depuis quelques années :
- Retroculus acherontos – LANDIN, MAREIRA & FIGUEIREDO, 2015
Mais, il existe des formes non décrites :
- Retroculus spp. Araguari ;

Retroculus spp. Araguari
- Retroculus spp. Iriri :
Trouvé dans le cours supérieur de la rivière Iriri qui selon Sven O. KULLANDER serait aussi une espèce nouvelle.
Il mesurait environ 45 centimètres de long et était très différent du Retroculus xinguensis.
Ce nouveau “monstre” avait un rocher de 4 livres dans la bouche lorsqu’il été pêché à la senne : Il était en train de construire un nid dans l’Iriri…
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SPÉCIMENS TYPES
- HOLOTYPE de Retroculus boulengeri, EIGENMANN & Bray, 1894 Charles HARTT (1860) Brésil. Poisson CUMV 1922.
Source : Collection de poissons du CUMV.
- HOLOTYPE de Retroculus boulengeri EIGENMANN & BRAY, 1894 C. HARTT, Brésil. POISSON USNM USNM 152111.
Source : Registres de spécimens existants du NMNH (USNM, États-Unis).
- NEOTYPE de Chromys lapidifera CASTELNAU, 1855 NHMUK ZOO 1970.10.28.58.
Source : Natural History Museum (Londres) Collection Spécimens.
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NOMS
NOMS COMMUNS & VERNACULAIRES
- Ajunta Pedra – En portugais
- Cará bico doce – En portugais
- Cará de pedra – En portugais
- Pédale Cará – En portugais
- Cará-bicudo – En portugais
- Cará – En portugais
- Acara – En portugais
- Koskitonkija – En finnois
- Stromschnellen-Erdfresser – En allemand
- Koskitonkija – En suédois
- 南美後臀麗魚 – En chinois
- …
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SYNONYMES
- Chromys lapidifera – CASTELNAU, 1855 ;
- Satanoperca lapidifera – CASTELNAU, 1855 ;
- Retroculus lapidifera – CASTELNAU, 1855 ;
- Geophagus lapidifera – CASTELNAU, 1855 ;
- Acara lapidifera – CASTELNAU, 1855 ;
- Retroculus boulengeri – EIGENMANN & BRAY, 1894.
Décrit initialement sous « Chromys lapidifera ».
ZooBank : D022D553-57A2-4D41-A6D6-D0854CE9FDFC.
DE LAPORTE DE CASTELNAU, Francis. 1855. “Poissons”. Animaux nouveaux or rares recueillis pendant l’expédition dans les parties centrales de l’Amérique du Sud, de Rio de Janeiro à Lima, et de Lima au Para ; Exécutée par ordre du gouvernement Français pen. I-XII + 1-112 (crc00186).
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ETHYMOLOGIE
En général, le nom du genre Retroculus fait référence au fait que l’œil de ces poissons est plus en arrière que celui de nombreux autres cichlidés.
Le mot « Retroculus » vient du latin « retro », signifiant « dos, derrière », et oculus, signifiant « œil », en référence à la position de l’œil dans la partie postérieure de la tête.
Le mot « lapidifer » est issu du préfixe latin « lapid », dérivé du grec ancien « λῐ́θος (líthos) », signifiant « pierre », et « ifer », du grec ancien « φέρω (phérō) », signifiant « porter, porter ».
Vraisemblablement ce mot a été combiné avec ces 2 autres mots et fait référence au comportement reproducteur de cette espèce.
Le nom de l’espèce « lapidifer » signifie « porteur de pierre », ce qui fait référence à un comportement intéressant et l’une des clés du succès du maintien de cette espèce en captivité, et fait référence en fin de compte, compte tenu du de leur comportement de cette espèce de cichlidé en période reproduction observé en captivité qui a été rapporté par de CASTELNAU dans sa description originale.
Lors de sa capture, ce poisson a été pris dans la grande cascade de l’Araguay ( aæoetra tjrandr)où iI transportait dans sa bouche une grande quantité de pierres de la grosseur du bout du doigt pour former un lit sur lequel il déposait ses œufs, qui ressemblent, par leur forme et leur couleur, à la graine de moutarde.
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DESCRIPTION
DESCRIPTION ORIGINALE
Description originale (de ) CASTELNAU, FL (1855). Poissons. Dans : Animaux nouveaux ou rares recueillis pendant l’expédition dans les parties centrales de l’Amérique du Sud, de Rio de Janeiro à Lima, et de Lima au Para.
Ce document a été exécuté par ordre du gouvernement Français pendant les années 1843 à 1847…
Partie 7,. Zoologie. Paris (P. Bertrand). v. 2 : i-xii + 1-112, Pls. 1-50. page(s) : 16, Pl. 12 (fig.1)
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CITATION TAXONOMIQUE
FROESE, Retroculus ET D. PAULY. ÉDITEURS. (2024). Base de poisson. Retroculus lapidifer (CASTELNAU, 1855). Consulté via : Comité de rédaction de Marine Species Traits (2024) Marine Species Traits sur :
https://www.marinespecies.org/traits./aphia.php?p=taxdetails&id=1019374
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CITATION DE LA BASE DE DONNEES THEMATIQUE SUR LES ESPECES
Comité de rédaction des traits des espèces marines (2024). Caractéristiques des espèces marines. Retroculus lapidifer (CASTELNAU, 1855). Consulté sur :
https://www.marinespecies.org/traits./aphia.php?p=taxdetails&id=1019374
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GENERALITES
Retroculus lapidifer peut atteindre une longueur maximale d’environ 20 centimètres (8 pouces).
La couleur principale du corps est un violet argenté irisé avec des mouchetures dorées aléatoires.
De petites marques bleues se trouvent sur le visage, deux lignes bleues diagonales traversent les yeux et une tache noire intermittente apparaît sur la partie molle de la nageoire dorsale.
Les poissons de ce genre se caractérisent par :
- Un museau pointu ;
- Des yeux placés loin en arrière sur la tête ;
- Un corps déprimé avec une région ventrale comprimée ;
- Des écailles ventrales plus petites que celles des flancs ;
- Des lèvresqui sont grandes et tombantes ;
- La couleur principale du corps est un violet argenté irisé avec des mouchetures dorées aléatoires.
On note la présence de petites marques bleues se trouvent sur le visage : deux lignes bleues diagonales traversent les yeux et une tache noire intermittente apparaît sur la partie molle de la nageoire dorsale.
Chaque côté du corps présente cinq bandes verticales sombres.
Le corps est violet argenté avec des taches jaunes.
Il y a des rayures bleues sur le visage, dont deux s’étendent en diagonale sur les yeux, et parfois des taches noires apparaissent sur la partie molle de la nageoire dorsale.
Le corps est modérément allongé et comprimé.
Les écailles sont cténoïdes et plus petites à la partie inférieure et antérieure du corps.
Deux lignes latérales dont la supérieure est écartée de la base de la nageoire dorsale et l’inférieure se continue sans bifurcation sur la nageoire caudale.
La bouche est de taille moyenne avec la mâchoire supérieure légèrement plus longue que la mâchoire inférieure.
Le prémaxillaire est très protractile.
Les joues sont écailleuses.
Les pré-orbitaires sont très larges.
Les dents sont toutes coniques et la mâchoire de ce poisson est dépourvue de canines.
Le premier arc branchial est surmonté par un lobe papilleux portant les branchiospines situées le long de sa base et non le long du bord libre.
On note l’absence de microbranchiospines sur les arcs branchiaux.
Le premier arc portant à la face interne quelques petites épines sur les tubérosités qui forment l’extrémité de chaque branchiospine.
Le deuxième et le troisième arc branchial sont caractérisés par des épines semblables sur les deux faces à l’extrémité des branchiospines.
Le quatrième arc portant ces épines uniquement sur sa face externe.
Deux supraneuraux devant les ptérygiophores[1].
Retroculus lapidifer ressemble à un vivaneau marin (genre Lutjanus) par sa forme corporelle, il possède cinq barres verticales sombres distinctives de chaque côté.

Lutjanus (Poisson marin).
[1] Les Ptérygiophores sont les os ou cartilage avec lequel la base des rayons des nageoires médianes sont articulés. Ils constituent des points qui relient les rayons des nageoires dorsale et anale au corps.
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DESCRIPTION DE CHROMYS LAPIDIFERA
Ce cichlidé est court de corps, épais, il a une très grosse tête, et sa forme rappelle celle de certains poissons du genre Hypostome.
La tête très élevée et très bombée derrière les yeux ;
La bouche est un peu protractile ;
Longueur totale : 19 centimètres ;
Plus grande hauteur : 5 centimètres ;
La nageoire dorsale est constituée de 13 épines et de 11 rayons prolongés ;
La nageoire caudale est grande avec des rayons difficiles à distinguer, mais paraissant au nombre de 15 à 16 ;
La nageoire anale possède 6 rayons prolongés et 3 épines ;
La nageoire ventrale a 6 rayons ;
Les nageoires pectorales sont prolongées de 15 rayons ;
Ce poisson est connu des pécheurs sous le nom de « Bacara », et qui ressemble à quelques especes du genre « Cycla » ;
Sa couleur est verte, avec cinq larges bandes plus foncées sur le dos ;
Le ventre est blanc ;
Les côtés de la tête sont jaunes et le dessous orange ;
Devant les yeux on voit deux traits obliques et bleus ;
La nageoire dorsale est grande, bordée en dessus de rouge, et présente vers la partie postérieure une tache noire ;
Toutes les nageoires sont obscures ;
Il porte ces pierres une à une dans sa bouche.
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DESCRIPTION DU NEOTYPE
Un spécimen mâle a été décrit avec les caractéristiques suivantes :
- Une longueur totale de 207 millimètres ;
- Une longueur standard de 168 millimètres ;
- Une hauteur du corps 33 %
- Une longueur de la tête 36 % de la longueur standard ;
- La Tête a un profil régulièrement bombé depuis l’origine de la nageoire dorsale jusqu’à l’extrémité du museau, deux fois plus longue que large dont la hauteur représente 78 % de la longueur ;
- Le museau mesure 56 %, l’œil 21 % ;
- L’interorbitaire mesures 22 % de la longueur de la tête ;
- La longueur préorbitaire est 167 % ;
- La partie postoculaire de la tête représente 114 % du diamètre oculaire ;
- La bouche est grande, horizontale ;
- Les maxillaires atteignent le niveau de la narine qui est plus proche de l’œil que de l’extrémité du museau ;
- Les deux lèvres sont très développées ;
- Le lobe de la lèvre inférieure est interrompu ;
- Les dents sont coniques est disposées en bandes, plus fortes à la série externe, absentes aux régions symphysaires des deux mâchoires ;
- Le premier arc branchial est caractérisé par un lobe supérieur papilleux portant les branchiospines le long de sa base et non sur le bord libre (PI. I, C) ;
- Les branchiospines sont au nombre de 12 à la partie inférieure du premier arc branchial, en forme de crête crénelée à leur partie supérieure ;
- Les branchiospines surmontent une série de petites excroissances lamellaires situées sur la partie inférieure du premier arc branchial ;
- La face interne du premier arc branchial porte quelques petites épines sur une tubérosité formant l’extrémité de chaque branchiospines ;
- Le deuxième et le troisième arc sont caractérisés par des épines semblables sur leurs deux faces à l’extrémité des branchiospines ;
- Le quatrième arc porte ces épines uniquement sur sa face externe ;
- On remarque onze branchiospines à la partie supérieure de la face externe du premier arc branchial, le long de la partie basale du lobe papilleux ;
- L’os pharyngien inférieur (PL I, D) est en forme d’étoile à trois branches de longueur et de largeur à peu près égales ;
- Les dents pharyngiennes inférieures sont solides et non serrées sont épaissies à la partie centrale et supérieure, plus fines sur les pourtours et au centre des deux branches montantes ;
Nageoire dorsale : XVI-11 (+ 1), épines de longueur croissante jusqu’à la septième et ensuite de même longueur jusqu’à la dernière qui mesure 43 c/c de la longueur de la tête ;
Le plus long rayon mou mesure 26 % de la longueur standard ;
Nageoire anale : 111-6 ( + 1 ) à épines fortes, plus long rayon mou 27 % de la longueur standard ;
Nageoires pectorales : 17 (18), pointues, mesurant le quart de la longueur standard ;
Nageoires ventrales : 1-5 atteignant le niveau de la première épine anale et mesurant 28 % de la longueur standard ;
Premiers rayons mous épaissis ;
Nageoire caudale : Elle est fortement écailleuse jusqu’à son bord postérieur ;
Pédoncule caudal : Il est légèrement plus long que haut ;
- Les écailles cténoïdes sont plus petites sur la région thoracique; au nombre de 41 en ligne longitudinale, 9/15 en ligne transversale, de la ligne médio- dorsale à la ligne médio-ventrale au niveau de l’origine de la nageoire dorsale ;
- La ligne latérale supérieure est écartée de la base de la nageoire dorsale par trois séries d’écailles au niveau de la dernière épine et comporte 29 écailles ;
- La ligne latérale inférieure possède 23 écailles.
- La ligne latérale inférieure est non bifurquée sur la nageoire caudale ;
- Présence de cinq rangées d’écailles sur la joue et de 22 rangées d’écailles autour du pédoncule caudal.
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DESCRIPTION DE L’HOLOTYPE
Forme générale de Retroculus lapidifer (CASTELNAU, 1855).
- Nageoire dorsale XV-12, dont les deux premières épines sont soudées, soudure qui apparaît très clairement à la radiographie ;
- La dernière épine dorsale mesure 32% de la longueur de la tête ;
- Anale III-6 dont la dernière épine mesure les 3/4 de la longueur de la dernière épine dorsale.
- Les branchiospines au nombre de 14 à la partie inférieure du premier arc branchial. Mâchoire inférieure plus courte que la mâchoire supérieure ;
- Les écailles au nombre de 40 en ligne longitudinale, on en compte 27 en ligne latérale supérieure et 25 en ligne latérale inférieure, 6/13 en ligne transversale de la ligne médio-dorsale à la ligne médio-ventrale au niveau de l’origine de la nageoire dorsale ;
- 22 écailles autour du pédoncule caudal ;
- Trois rangées d’écailles sur la joue ;
- Vertèbres au nombre de 31 (14 4- 17) ;
- 24 ptérygophores dorsaux ;
- 7 ptérygophores anaux.
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PARATYPES
- Onze spécimens de 142 à 116 millimètres de longueur standard ;
Provenance : Fleuve Oyapock même station et même récolteur que le spécimen holotype à Saut-Alicoto, le 4 décembre 1969. Collections I. r. Sc. n. B., I. G. n° 24.276, registre des types n° 516.
- Cinquante-six spécimens de 148 à 95 millimètres de longueur standard, même station : I. G. n° 24.276, registre des types n” 517.
- Cent vingt-six spécimens juvéniles, de 69 à 30 millimètres de longueur standard, même station: I. G. n° 24.276. Registre des types n” 518 ;
- Un spécimen de 191 millimètres de longueur standard ;
Provenance : Fleuve Oyapock sur la rive brésilienne : rapide de grande roche le 5 décembre 1962, récolteurs : S. M. LE Roi LEOPOLD DE BELGIQUE et J. P. GOSSE. I. r, Sc. n. B.. I. G. n° 23.074, registre des types n° 519 ;
- Deux spécimens de 142 et 132 millimètres de longueur standard ;
Provenance : Rivière Camopi à Pauwé Jeanjean (près du confluent avec le fleuve Oyapock}, le 30 novembre 1969, récolteur J. P. GOSSE. I. G. n” 24.276, registre des types n° 520 ;
- Deux spécimens de 127 et 116 millimètres de longueur standard :
Provenance : Rivière Camopi à Polidor (près du confluent avec l’Oyapock), le 30 novembre 1969, récolteur J. P. GOSSE. I. G. n° 24.276. Registre des types n° 521.
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CLE DES ESPECES
Sans objet.
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MORPHOLOGIE
FORME
Un rapide coup d’œil nous donne l’impression d’avoir à faire à un Geophagus, bien que contrairement à ceux-ci, les Retroculus lapidifer n’ont pas d’extension antéro-ventrale dans le premier épibranchial (KULLANDER, 1998).
Corps
Le corps modérément allongé et comprimé.
Les écailles cténoïdes sont plus petites à la partie inférieure et antérieure du corps.
On remarque deux lignes latérales dont la supérieure est écartée de la base de la nageoire dorsale et l’inférieure se continue sans bifurcation sur la nageoire caudale.
Le corps s’abaisse (s’effile) vers l’arrière, la nageoire caudale est tronquée et le ventre s’aplatit.
Le premier arc branchial est surmonté par un lobe papilleux portant les branchiospines le long de sa base et non le long du bord libre.
Absence de microbranchiospines sur les arcs branchiaux.
Le premier arc portant à la face interne quelques petites épines sur les tubérosités qui forment l’extrémité de chaque branchiospine (PI. I, A et B).
Le deuxième et le troisième arc branchial sont caractérisés par des épines semblables sur les deux faces à l’extrémité des branchiospines, le quatrième arc portant ces épines uniquement sur sa face externe.
Deux supraneuraux devant les ptérygophores.
Tête
Ils ont une tête très inclinée qui se termine par d’épaisses lèvres bleues.
La position des yeux se situe en retrait par rapport à celle de la grande majorité des cichlidés.
La bouche est de taille moyenne et la mâchoire supérieure estlégèrement plus longue que la mâchoire inférieure.
Le prémaxillaire est très protractile.
Les joues sont écailleuses, pré-orbitaires et très larges.
Les dents sont toutes coniques et on note une absence de canines.
Nageoires
Les nageoires pelviennes sont disposées de manière à pouvoir se déployer horizontalement pour retirer le substrat à la recherche de nourriture.
Il existe deux autres espèces de ce genre qui disposent d’une description scientifique au moment de la rédaction de cette fiche, il s’agit de Retroculus xinguensis et de Retroculus septentrionalis, toutes deux décrites par GOSSE.
Le premier se trouve dans les rivières Xingu, Arapiuns, Tocantins et dans certaines zones de l’Amazonie et de ses affluents, tandis que Retroculus septentrionalis est présent dans les rivières Oyapock et Araguari et dans leurs bassins versants respectifs.
Différencier Retroculus lapidifer de ces deux espèces est assez simple puisque, contrairement à elles, Retroculus lapidifer n’a pas de rayures verticales sur la nageoire caudale.
Retroculus lapidifer possède entre 36 et 39 écailles sur la même ligne latérale, avec entre 15 et 17 épines dorsales et 10 ou 11 rayons sur la nageoire dorsale.
Retroculus xinguensis possède entre 37 et 41 écailles sur la même ligne latérale, avec entre 16 ou 17 épines dorsales et entre 10 et 12 rayons sur la nageoire dorsale.
Retroculus septentrionalis possède entre 34 et 37 écailles sur une même ligne latérale, avec entre 14 et 15 épines dorsales et entre 10 et 11 rayons sur la nageoire dorsale.
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TAILLE & POIDS
Ce cichlidé est considéré comme une grande espèce car pouvant atteindre la taille de 25 centimètres au maximum.
FISHBASE a répertorié une taille maximale de 23 centimètres (9 pouces) pour Retroculus lapidifer.
La taille moyenne est d’environ 22 centimètres pour les mâles, les femelles étant un peu plus petites.
Exemple de mesures faites :
Mâle | 283.16 grammes | 19.5 | SL | Bresil | Serra da Mesa Reservoir / 1995-2010. |
femelle | 443.43 grammes | 25.1 | SL | Bresil | Serra da Mesa Reservoir / 1995-2010. |
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COLORATION
La couleur de base est vert olive à vert clair avec des irisations bleuâtres en forme de points de la zone postorbitaire au pédoncule caudal.
Retroculus lapidifer présente également au moins deux bandes relativement épaisses qui partent de la zone sous-orbitaire en direction des lèvres.
Selon l’humeur du poisson, on peut voir jusqu’à sept bandes verticales épaisses dans des tons sombres.
Les nageoires dorsale, anale et caudale ont des irisations rouges et bleues.
Il existe plusieurs formes chromatiques de Retroculus lapidifer, la plus colorée se trouvant dans la rivière Tocantins, car elle a plus de tons rouges et les lèvres sont d’un bleu plus intense
Retroculus lapidifer ne présente pas de marques sombres sur la nageoire caudale.
Au lieu de cela, la zone supérieure de la caudale est jaune à orange ou même rougeâtre chez les animaux adultes.
La tâche dorsale est de forme quelque peu allongée et se situe sur le bord inférieur de la nageoire dorsale et est donc en relation directe avec la ligne dorsale, sans qu’aucune tache pigmentaire de la tâche ne soit encore présente sur le dos.
Les rayons durs caudaux, anaux et ventraux présentent souvent une bordure sombre.
Les animaux présentent un motif irrégulier et délavé de marques sombres sur leur corps.
Partant du milieu de la zone des rayons durs de l’épine dorsale, une bande verticale descend depuis le dos puis se courbe vers la tête au niveau de la ligne latérale supérieure.
Une autre bande verticale court de la même manière à l’extrémité de la dorsale.
Lorsque vous vous sentez à l’aise, ce motif irrégulier se dissout en un motif rayé et six bandes deviennent visibles qui s’étendent jusqu’au niveau de la région abdominale.
Les flancs des animaux adultes sont couverts d’un grand nombre de taches bleutées irisées.
Deux bandes irisées bleuâtres s’étendent sous les yeux et se terminent environ à mi-hauteur de la lèvre supérieure.
Les lèvres sont de couleur jaune ou bleuâtre selon la population.
Le corps est gris avec des stries sombres sur le dos et les côtés.
Certaines écailles sont bleues.
Base vert olive à vert clair avec des irisations bleutées sous forme de points depuis la zone postorbitaire jusqu’au pédoncule caudal, elle présente également au moins deux rayures relativement épaisses qui partent de la zone suborbitale vers les lèvres ;
Selon l’humeur du poisson, jusqu’à sept bandes verticales épaisses dans des tons sombres peuvent être observées.
Les nageoires dorsale, anale et caudale sont irisées de rouge et de bleu.
Il existe plusieurs formes chromatiques de Retroculus lapidifer, la plus colorée étant celle que l’on trouve dans la rivière Tocantins, car elle a plus de tons rouges et les lèvres sont d’un bleu plus intense.
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DIFFERENCIATION
ESPECES SIMILAIRES
Historiquement deux autres espèces, outre Retroculus lapidifer, ont été formellement décrites :
- Retroculus xinguensis ;
- Retroculus septentrionalis.
Ces deux espèces avaient décrites par GOSSE.
Retroculus xinguensis provient des bassins versants d’Arapiuns, Xingu, Tocatins et Amazonas, tandis que Retroculus septentrionalis se trouve dans les bassins d’Oyapock et d’Araguari.
Il existe plusieurs variantes de Retroculus lapidifer, avec une forme colorée trouvée dans les Tocantins qui a plus de rouge et des lèvres plus bleues.
Retroculus lapidifer lapidifer « Lajeado »
Retroculus lapidifer lapidifer « Tocantins »
L’espèce diffère des autres espèces du genre car elle ne présente pas de rayures sombres sur la nageoire caudale (chez Retroculus acherontos, cependant, il peut y avoir de fines rayures).
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IDENTIFICATION
La façon la plus simple identifier correctement un Retroculus lapidifer impose de procéder par élimination, et pour cela, il faut savoir qui lui manque les rayures verticales qui partent de la nageoire caudale jusqu’à la tête !
En revanche, ces marques sont présentes chez les autres Retroculus.
Retroculus lapidifer possède également :
36 à 39 écailles dans la série latérale ;
15 à 17 épines dorsales ;
10 à 11 rayons dorsaux ramifiés.
Par rapport à Retroculus lapidifer, Retroculus septentrionalis a :
- Moins d’écailles dans la série latérale (34-37) ;
- 14-15 épines dorsales ;
- 10-11 rayons ramifiés.
De son côté, Retroculus xinguensis a :
- 16-17 épines dorsales, ;
- 10-12 rayons dorsaux ramifiés ;
- 37-41 rayons latéraux ;
- Des échelles de série.
Remarques : Les études ADN ont montré qu’ils sont basaux dans la phylogénie des cichlidés néotropicaux.
Les espèces appartenant au genre Retroculus, initialement au nombre de 3 ont été décrites scientifiquement, ce n’est que récemment que la 4éme espèce a été décrite !
Nous sommes enfin en mesure de vous proposer à nouveau le magnifique Retroculus lapidifer du Brésil. Les poissons ont des tailles idéales (3 – 6 centimètres et 6 – 8 centimètres), mais ne sont cependant disponibles
Malgré leur similitude avec les espèces de Geophagus, les Retroculus ne sont pas des parents plus proches de ces cichlidés.
Il se distingue des congénères par la combinaison de caractères suivante :
- Présence d’une nageoire dorsale avec 15 à 17 rayons durs, 10 à 11 rayons mous ;
- Présence d’une nageoire anale avec 3 rayons durs, 6-7 rayons mous ;
- Présence de 36 à 39 écailles dans la série médio-latérale ;
- 10 à 13 branchiospines présentes sur le cinquième cératobranchial (vs absentes chez Retroculus acherontos et Retroculus xinguensis) ;
- Absence de barres sombres bien visibles sur la nageoire caudale (contrairement à celles présentes chez Retroculus septentrionalis et Retroculus xinguensis, faibles et minces chez Retroculus acherontos).
Retroculus a été initialement diagnostiqué par EIGENMANN & BRAY (1894), puis développé par LANDIM & AL. (2015) en raison de leur nouvelle espèce Retroculus acherontos présentant des caractéristiques morphologiques moins spécialisées que leurs congénères, en particulier :
- Un corps moins déprimé ;
- Un museau moins aigu ;
- Un œil plus antérieur ;
- Une forme ventrale arrondie du corps et des écailles ventrales qui ne sont pas nettement plus petites que le flanc.
Suite à la re-description qui a été faite, les membres de ce genre se distinguent des autres taxons de cichlidés par la possession de deux caractères uniques :
- un lobe épibranchial soutenu par un épaississement du premier épibranchial (vs un lobe épibranchial soutenu par le deuxième épibranchial ou une expansion laminaire du premier épibranchial) ;
- Un appareil voméro-palatin sur le toit de la bouche (vs. le toit de la bouche non distinctement spécialisé).
Le genre Retroculus est en outre remarquable grâce à la combinaison des caractères suivants :
- Présence de deux plaques lacrymales plus cinq infraorbitales tubulaires ;
- Le premier infra-orbitaire tubulaire est associé à l’orbite en arrière ;
- Il n’y a pas de chevauchement entre les plis des lèvres au coin de la bouche (lèvres africaines sensu KULLANDER 1986, lèvres de type « sensu », STIASSNY, 1987) ;
- Présence de deux supraneuraux ;
- Présence de sept foramens du canal latéral dans le préopercule ;
- Présence de cinq foramens de canal latéral sur le dentaire ;
- Présence d’une tache noire sur les rayons mous antérieurs de la nageoire dorsale ;
- La muqueuse orobranchiale est recouverte latéralement de papilles ;
- Présence de lambeaux cutanés et absence de microbranchiospines le long du bord externe du premier cératobranchial ;
- La fixation du ligament hypohyal-hypobranchial se fait le long de l’apophyse épineuse antéro-médiale du premier hypobranchial ;
- Le canal latérosensoriel supracleithrum est incliné vers l’arrière ;
- La partie postérieure du bras dentigère du dentaire est mince ;
- Les branchies sont à la base du lobe épibranchial.
Retroculus est considéré comme la première lignée divergente de cichlidés néotropicaux et un taxon frère du genre Cichla, ce clade étant considéré comme basal par rapport aux cichlidés néotropicaux restants.
Malgré son apparente ressemblance avec les Geophagus, Retroculus lapidifer ne fait pas partie de la sous-famille putative des Geophaginae.
Si les espèces du genre Retroculus montrent une morphologie et une coloration très voisines, l’espèce septentrionale se sépare nettement des espèces du vieux massif brésilien par une réduction des caractères méristiques :
- Nombre des rayons à la nageoire dorsale ;
- Nombres d’écailles et de vertèbres.
Cette réduction métamérique, normale peut-être pour une espèce plus septentrionale, indiquerait que le genre Retroculus est originaire, non du massif guyanais mais bien de la région Araguaya-Xingu.
La découverte de Retroculus septentrionalis dans le fleuve Oyapock est un élément supplémentaire démontrant encore une fois la similitude de la faune ichthyologique de ces deux massifs précambriens sud-américains.
Il est étonnant que Retroculus septentrionalis n’ait pas été récolté dans d’autres régions des Guyanes, nous pensons spécialement aux bassins du Maroni et de l’Amapari, géographiquement très voisins de l’Oyapock, dans lesquels nous avons exploré systématiquement de nombreux rapides, biotopes où vivent les espèces du genre Retroculus.
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AFFINITES
Le genre Retroculus est pourtant très voisin des genres « Geophagus » et « Acarichthys ».
Le genre Retroculus se distingue du genre Geophagus par son lobe suprabranchial qui ne porte pas les branchiospines le long du bord libre.
Le genre Retroculus diffère du genre Acarichthys par :
- La largeur du préorbitaire ;
- L’absence de microbranchiospines ;
- La présence de deux supraneuraux au lieu d’un seul chez Acarichthys.
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DESCRIPTION D’UN MALE
CORPS
Un spécimen mâle :
- Longueur totale 207 millimètres ;
- Hauteur du corps 33 % de la longueur standard ;
- Longueur de la tête 36 % de la longueur standard ;
- Tête à profil régulièrement bombé depuis l’origine de la nageoire dorsale jusqu’à l’extrémité du museau, deux fois plus longue que large dont la hauteur représente 78 % de la longueur.
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TETE
Museau représente 56 % de la tête ;
L’œil représente 21 % de la tête ;
L’interorbitaire mesure 22 % de la longueur de la tête ;
Longueur préorbitaire 167 % ;
La partie postoculaire de la tête représente 114 % du diamètre oculaire ;
La bouche est grande et placée de façon horizontale ;
Les maxillaires atteignant le niveau de la narine qui est plus proche de l’œil que de l’extrémité du museau ;
Les deux lèvres sont très développées ;
Le lobe de la lèvre inférieure est interrompu ;
Les dents sont coniques et disposée en bandes, les plus fortes sont situées aux extrémités ;
Les dents sont absentes aux régions symphysaires des deux mâchoires ;
L’os pharyngien inférieur (PI. I, D) est en forme d’étoile à trois branches de longueur et de largeur à peu près égales ;
Les dents pharyngiennes inférieures, sont solides et non serrées, elles sont épaissies à la partie centrale et supérieure, plus fines sur les pourtours et au centre des deux branches montantes ;
Le premier arc branchial est caractérisé par un lobe supérieur papilleux portant les branchiospines le long de sa base et non sur le bord libre (PI. I, C) ;
Les branchiospines au nombre de 12 à la partie inférieure du premier arc branchial, en forme de crête crénelée à leur partie supérieure ;
Les branchiospines surmontent une série de petites excroissances lamellaires situées sur la partie inférieure du premier arc branchial ;
La face interne du premier arc branchial porte quelques petites épines sur une tubérosité formant l’extrémité de chaque branchiospines ;
Le deuxième et le troisième arc sont caractérisés par des épines semblables sur leurs deux faces à l’extrémité des branchiospines, le quatrième arc porte ces épines uniquement sur sa face externe ;
On note onze branchiospines à la partie supérieure de la face externe du premier arc branchial, le long de la partie basale du lobe papilleux.
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NAGEOIRES
La nageoire dorsale XVI-11 (4- 1) possède des épines de longueur croissante jusqu’à la septième et ensuite de même longueur jusqu’à la dernière qui mesure 43 % de la longueur de la tête ;
Le plus long rayon mou mesure 26 % de la longueur standard ;
Nageoire anale II1-6 (+ 1) possède des épines fortes ;
Le plus long rayon mou mesure 27 % de la longueur standard ;
Les nageoires pectorales 17 (18) sont pointues, elles mesurent le quart de la longueur standard ;
Les nageoires ventrales 1-5 atteignent le niveau de la première épine anale et mesurant 28 % de la longueur standard ;
Les premiers rayons mous des nageoires ventrales sont épaissis ;
La nageoire caudale est fortement écailleuse jusqu’à son bord postérieur ;
Le pédoncule caudal est légèrement plus long que haut ;
Les écailles sont cténoïdes, plus petites sur la région thoracique ;
Les écailles sont au nombre de 41 en ligne longitudinale, 9/15 en ligne transversale, de la ligne médio- dorsale à la ligne médio-ventrale au niveau de l’origine de la nageoire dorsale ;
La ligne latérale supérieure est écartée de la base de la nageoire dorsale par trois séries d’écailles au niveau de la dernière épine et comportant 29 écailles ;
La ligne latérale inférieure 23 est non bifurquée sur la nageoire caudale ;
Présence de cinq rangées d’écailles sur la joue ;
On remarque 22 rangées d’écailles autour du pédoncule caudal.
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DUREE DE VIE
En raison du manque d’études faites sur cette espèce, la durée de vie moyenne en milieu naturel n’est pas connue.
En aquarium, cette durée de vie serait environ de 7-8 ans.
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DIMORPHISME SEXUEL
Chez les Retroculus lapidifer, il est assez difficile de faire la différence entre le mâle et la femelle.
Pourtant de l’avis de certains aquariophiles, quand on observe attentivement ces poissons, il serait possible voir la différence entre les sexes lorsque les poissons sont petits.
Les juvéniles et les subadultes ne présentent aucun dimorphisme sexuel externe.
Dans l’ensemble, les femelles de Retroculus lapidifer ne sont pas aussi grandes que les mâles.
Les femelles auraient une tête plus raide et un ventre plus rond.
Les nageoires pectorales ainsi que les nageoires anales et dorsales ne sont pas aussi longues que chez les mâles.
Chez les mâles dominants, les extrémités supérieure et inférieure de la nageoire caudale s’allongent de sorte que la caudale apparaît légèrement échancrée.
A ce stade de croissance, les mâles seraient plus minces avec une tête plus pointue et la bouche s’étend davantage vers l’avant.
Les mâles adultes sont beaucoup plus minces que les femelles, surtout entre les côtes abdominales et anales, qui sont pratiquement droites chez les mâles et arrondies chez les femelles.
De plus, les nageoires pelviennes sont élargies chez les mâles plus âgés et semblent être utilisées dans des escarmouches territoriales où elles sont utilisées pour soutenir les poissons, les faisant paraître plus grandes que leurs rivaux.
Les mâles ont tendance à être un peu plus grands et à avoir des nageoires légèrement plus allongées.
Les mâles ont les nageoires dorsale et anale qui sont plus développées et se terminent en pointe, tandis que celles des femelles sont un peu plus courtes et ont une extrémité arrondie.
Les nageoires pelviennes sont agrandies chez les mâles plus âgés et semblent être utilisées dans les escarmouches territoriales où elles sont utilisées pour soutenir les poissons, ce qui les fait paraître plus grands que leurs rivaux.
Les mâles ont généralement des lèvres un peu plus épaisses.
Les mâles adultes sont sensiblement plus minces que les femelles, ceci étant plus prononcé dans la région située entre les nageoires ventrales et anales qui est pratiquement droite chez les mâles, arrondie chez les femelles.
De plus, les nageoires ventrales sont élargies chez les mâles matures et semblent être utilisées lors de parades territoriales au cours desquelles elles servent à soutenir le poisson, le faisant ainsi paraître plus gros que son(ses) rival(s).
Les spécimens nuptiaux s’intensifient dans leur motif de couleur global, affichant une pigmentation noire sur les lèvres, la partie ventrale de la tête et du corps jusqu’aux nageoires ventrales et les nageoires ventrales elles-mêmes.
Quand ils sont prêts à se reproduire, les mâles sont généralement plus gros et possèdent des extensions de nageoires dorsale et anale plus longues que celles des femelles.
Les lèvres des mâles peuvent être aussi plus épaisses.
Le mâle devient légèrement plus grand que la femelle et possède une tête plus grosse avec une bouche plus saillante.
Les mâles ont des nageoires dorsale et anale plus développées et pointues, tandis que les femelles sont un peu plus courtes et ont une extrémité arrondie.
Les mâles adultes sont beaucoup plus minces que les femelles, ce qui est plus prononcé dans la zone située entre les côtes abdominales et anales, qui sont pratiquement droites chez les mâles et arrondies chez les femelles.
De plus, les nageoires pelviennes sont agrandies chez les mâles plus âgés et semblent être utilisées dans les escarmouches territoriales où elles sont utilisées pour soutenir les poissons, ce qui les fait paraître plus grands que leurs rivaux.
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COMPORTEMENT
LA NAGE
Les nageoires pelviennes longues et puissantes sont également un trait distinctif des deux genres et de fait cela explique un peu leur façon quelque peu maladroite de nager.
Ces poissons « ne réussissent à planer », si cette expression peut leur être consacrée, dans la colonne d’eau pendant quelques brefs instants, où ils semblent tout juste suspendus là, puis finalement coulent au fond comme une pierre.
A la différence de la plupart des poissons qui évoluent en douceur, presqu’avec grâce et surtout sans effort, la locomotion chez les Retroculus lapidifer semble être difficile chez les Retroculus.
Il y a une explication à ce constat !
Retroculus lapidifer possède une caractéristique fondamentale qui conditionne en grande partie leur comportement : ils ont une vessie natatoire de taille très réduite qui les empêche d’évoluer de la même manière que les autres poissons dans la couche d’eau.
La taille réduite de la vessie natatoire chez ce poisson explique, quand on l’observe en mouvement qu’il donne l’impression de passer une grande partie de son temps à sauter puis à se percher sur le lit de la rivière, soutenu par ses nageoires pelviennes, à la manière d’un gobie.
C’est ce comportement qui frappe le plus chez les Retroculus, c’est qu’ils reposent souvent sur le fond, en s’appuyant sur leurs nageoires pelviennes.
Lorsque les Retroculus commencent à bouger, ils semblent, au début, un peu maladroits…mais cela n’est qu’une impression vite démentie !
Quand on les observe en train d’évoluer, ils donnent l’impression qu’ils ne peuvent pas planer librement dans la colonne d’eau.
Comme l’a fait remarquer un ichtyologue : ils auraient tout aussi bien pu appeler ce genre « Robustorpedus », car ces poissons sont particulièrement puissants et vifs.
Cependant, ce qui frappe le plus chez les espèces de ce genre, c’est qu’elles se couchent souvent sur le fond, appuyées sur leurs muscles abdominaux, prenant une pose qui rappelle la phase de levée des bras lorsque les bras sont tendus.
Lorsque le poisson commence à bouger, il semble au début un peu maladroit.
L’explication de cette nage plutôt surprenante tient à la « vessie gazeuse », appelée improprement vessie natatoire car elle ne joue aucun rôle direct dans la locomotion, se présente comme un sac à paroi mince rempli de gaz chez les poissons osseux.
C’est un organe qui a pour principale fonction de servir de « ballast » afin de faciliter l’équilibre et le déplacement du poisson dans la colonne d’eau.
En ajustant sa flottabilité, elle lui permet ainsi de se mouvoir à la profondeur qu’il veut en ajustant sa densité à celle de l’eau dans laquelle il vit.
La petite taille de la vessie natatoire de Retroculus lapidifer provoque un « surpoids » évident de ce poisson que ce dernier doit surmonter lorsqu’il commence à nager, ce qui explique sa nage plutôt inhabituelle.
Mais lorsque cela est nécessaire, tout se passe à la vitesse de l’éclair, lorsque Retroculus lapidifer aperçoit quelque chose d’intéressant à l’autre extrémité de l’aquarium, il bondit telle une torpille ou un boulet qui sortirait d’un canon.
Toutes les caractéristiques, les mouvements et les attitudes de pause et de repos prises sur les rochers, le fait de posséder des nageoires extrêmement puissantes…et même la particularité des œufs collants et gluants des œufs de ces poissons s’expliquent logiquement lorsque l’on prend le temps de s’interroger sur les habitats d’où vient cette espèce.
Il ne faut pas oublier que dans la nature, ces poissons vivent à proximité des rapides et y évoluent assez souvent, ce qui implique une façon de nager, d’évoluer un peu différente des autres poissons !
Par exemple, en cas de danger, les Retroculus lapidifer fuient dans le courant, à l’endroit le plus fort où presque aucun autre poisson ne peut les suivre.
Lorsque le danger est enfin écarté, Retroculus lapidifer retourne se reposer dans des eaux plus calmes ou même stagnantes.
Un bon courant de l’eau est absolument nécessaire dans l’aquarium car les Retroculus sont très sensibles à la pollution et ont surtout besoin d’une bonne oxygénation de leur eau.
Malgré ce besoin de courant, il faudra veiller à leur laisser des zones où le courant sera très faible car ces poissons ont aussi besoin de lieux de repos.
Les Retroculus lapidifer doivent toujours être gardés en groupe (quatre spécimens ou plus), sinon ils deviennent très timides et de nombreuse facettes de leur comportement échapperont à l’observation et au plaisir de l’éleveur.
Leur style de nage maladroit caractéristique est donc bien une adaptation à l’environnement dans lequel ils vivent dans les cours d’eau sauvages, généralement vifs et rapides, un environnement qui, au fil du temps et de l’évolution, a provoqué une réduction de la vessie natatoire chez ces cichlidés.
Au moins, il y a, chez les Retroculus lapidifier, quelque chose dans leur attitude placide, leur beauté subtile et discrète et leur comportement constant de tamisage du substrat autant d’attitudes qui incarnent parfaitement le lien évolutif entre ces poissons et leur incroyable habitat situé dans le bassin amazonien.
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CARACTERE
Les Retroculus lapidifer sont des poissons sociaux qu’on trouve souvent en petits groupes en milieu naturel.
Les Retroculus sont assez timides, mais en groupe de plus de cinq individus, ils semblent plus détendus et préfèrent rester sur le pont avant de l’aquarium, où ils observent les personnes présentes dans la pièce.
Pendant la journée, ils se tiennent debout et se reposent principalement sur leurs nageoires pectorales, la nuit, ils dorment allongés sur le ventre.
Le plus souvent, l’observation est interrompue lorsqu’un poisson enfonce la tête très profondément et très profondément dans le sable du fond.
Le fileur tient une bouchée de sable dans sa bouche pendant un moment, puis recrache le sable avec indifférence.
Ce comportement amusant est l’une des choses, en plus de la belle forme et des couleurs du poisson, qui en font l’un des cichlidés les plus fascinants.
L’espèce est faiblement agressive à l’exception des périodes de frai et, quand cette agressivité s’exerce c’est souvent et principalement avec des congénères de la même espèce.
Pendant le frai et les soins au couvain, l’espèce peut être très agressive et afficher alors un comportement clair de protection des œufs et du couvain.
Souvent, Retroculus lapidifer est encore compté, par erreur, parmi les « mangeurs de terre » (Géophagus) en raison de son apparence mais principalement de son comportement de tamisage du sable.
Il faut en fait bien savoir, à raison, que les Retroculus lapidifer, en particulier les jeunes, passent la plupart de leur temps à tamiser le sable !
L’explication de ce comportement est simple, il s’agit de leur principale méthode d’alimentation, et cette théorie est largement confirmée par le régime alimentaire enregistré que ces poissons ont en milieu naturel.
Comme tout cichlidé, en aquarium, les Retroculus lapidifer s’adaptent rapidement aux différentes disponibilités alimentaires qui leur sont offertes.
Contrairement à beaucoup de préjugés véhiculés par la méconnaissance de cette espèce, la sensibilité de cette espèce est un peu exagérée, et il faut généralement s’attendre à ce que ces poissons élevés en captivité, ayant montré de bonnes facultés d’adaptation soient plus résistants que des exemplaires sauvages.
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SOCIABILITE
Globalement, les Retroculus lapidifer, sont des poissons relativement paisibles qu’il est préférable de toujours maintenir ces cichlides avec des poissons pélagiques paisibles.
Il est préférable de les élever avec des poissons pélagiques pacifiques, en évitant d’autres espèces démersales.
Adulte, Retroculus lapidifer est un poisson social qui a tendance à se trouver en groupes lâches en dehors des périodes de frai, à l’inverse, il semblerait que les Retroculus lapidifer juvéniles en particulier montrent un instinct bien plus développé de vie de groupe.
Si les Retroculus lapidifer sont plutôt paisibles (sauf en période de reproduction), il faut bien savoir qu’ils peuvent se transformer en prédateurs de leurs compagnons de bac, à fortiori si ces derniers sont plus petits en taille !
Dans tous les cas, il conviendra de garder les Retroculus lapidifer aux côtés de poissons pélagiques paisibles plutôt qu’avec d’autres espèces benthiques sauf si celles-ci sont plus grandes.
Comme cela déjà été dit, il faudra bien veiller à éviter les faire cohabiter avec d’autres espèces de fond.
L’idéal consiste à maintenir les Retroculus lapidifer en groupes de six à huit spécimens.
Retroculus lapidifer est sociable et a tendance à exister en groupes lâches (qui se forment et se transforment au gré des poissons et des rencontres) en dehors des périodes de reproduction.
Après de nombreuses observations faites, il a été remarqué que les juvéniles en particulier manifestaient un fort instinct de regroupement.
Idéalement, le bon choix à faire consiste à maintenir un groupe de 5 à 8 individus au sein duquel, une hiérarchie de dominance notable s’installera.
Lorsqu’ils sont maintenus en plus petit nombre, les spécimens les plus faibles peuvent devenir la cible d’un antagonisme excessif de la part des individus dominants, ou le groupe peut ne pas réussir à s’installer et à se comporter nerveusement.
Les Retroculus lapidifer cohabitent parfaitement dans un aquarium communautaire pour peu que la taille de celui-ci et celle des autres espèces soient cohérentes avec les leurs.
Ce sont des poissons qui ont la réputation d’avoir un certain caractère, voire même d’être agressifs, mais, dans l’ensemble, ils ne sont pas excessivement agressifs en particulier lorsqu’ils sont jeunes.
Il faut savoir qu’au fur et à mesure qu’ils grandissent et qu’ils deviennent matures, c’est surtout lorsqu’ils se reproduisent, leur agressivité augmente le plus.
Comme c’est le cas dans le monde des cichlidés, il existe également des spécimens plus âgés solitaires et agressifs, cas plutôt très rares, qui pourraient avoir tendance à chasser les autres poissons dans les coins du bac, voire même les harceler à mort.
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TERRITORIALITE
Retroculus lapidifer est un poisson vivant en couple qui réside naturellement à proximité du fond.
C’est une espèce carnivore au tempérament plutôt vif.
Bien que Retroculus lapidifer soit non territorial, il peut montrer des signes d’agressivité envers d’autres espèces ainsi qu’envers ses congénères.
Les Retroculus, quant à eux, ont une stratégie de reproduction très spécifique.
Dans leur milieu naturel, les poissons creusent un trou dans le substrat qui peut mesurer plus d’un pied (quelques dizaines de centimètres) de diamètre.
Ils transportent ensuite des pierres dans leur bouche sur de très longues distances et les placent autour de ces cratères, construisant une sorte de nid dans lequel la reproduction peut avoir lieu.
Ces poissons doivent être conservés dans un aquarium conçu pour ressembler au lit d’une rivière qui coule.
Le substrat doit être constitué de sable mou, aux grain dépourvus d’arêtes vives, mélangé à de petits cailloux rond (sans bords tranchants ou vifs).
Dans l’aquarium des Retroculus lapidifer, il sera également possible ajouter des roches, des rochers, des racines, des branches et des plantes aquatiques, même si ces dernières doivent être des espèces rustiques pouvant être cultivées sur des éléments décoratifs et qui, de préférence ne seront pas enterrées dans le substrat de l’aquarium.
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EAU
PARAMETRES OPTIMAUX DE L’EAU
- Température : Entre 22 et 27ºC. Pour une bonne maintenance, la température ne devrait jamais dépasser les 30°C sur de longues périodes ;
- pH : Situé autour de 7,0 sachant que les valeurs extrêmes sont comprise entre 6,5 – 7,5 ;
- Dureté : 15º dGH maximum ;
- Ammoniaque : 0 ppm ;
- Nitrite : 0 ppm ;
- Nitrate : <30 ppm ;
Un niveau élevé d’oxygène dissous dans l’eau est recommandé, ce qui signifie qu’il faut utiliser des têtes ou des pompes supplémentaires, ou des pierres à air supplémentaires.
Des changements d’eau hebdomadaires recommandés de 20 à 30 % devraient être considérés comme obligatoires.
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ZONE DE VIE
- Fond de la couche d’eau.
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ALIMENTATION
GENERALITES
Retroculus lapidifer est carnivore.
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EN MILIEU NATUREL
Retroculus lapidifer est un poisson cichlidé qui se nourrit au fond des rapides des rivières Araguaia et Tocantins.
Retroculus lapidifer se nourrit dans le lit de la rivière dans les plans d’eau à mouvement rapide, se nourrissant de petits invertébrés.
Son régime alimentaire varie selon la période de l’année et le niveau de la rivière.
Lorsque les niveaux d’eau sont élevés, la principale proie est les larves de Cécidomyie chironomides, mais à des niveaux d’eau plus bas, les larves de Trichoptères et d’Ephémère (groupe d’insectes comportant des larves aquatiques et des adultes terrestres) prédominent.
Les Retroculus ont des lèvres épaisses et massives, qu’ils utilisent pour absorber la nourriture avec le substrat.
En pleine action, ils semblent « racler » ou « ratisser » le substrat à la recherche d’invertébrés de toutes sortes, poussant le substrat avec leur grande bouche jusqu’à ce que leur tête soit enfoncée jusqu’aux yeux dans le gravier.
Ils crachent ensuite des cailloux tout en tamisant le sable à travers leurs branchies.
Ce poisson avec sa grande bouche est très efficace pour vanner les sédiments afin de trier ce qui est comestible de ce qui ne l’est pas.
Ils séparent ensuite la matière organique et éjectent les morceaux non comestibles par leurs branchies.
Pendant qu’il se nourrit, il plonge à plusieurs reprises la tête la première dans les sédiments avec la bouche grande ouverte, puis expulse le sable par ses branchies.
Une étude a été faite afin de décrire précisément le régime alimentaire de Retroculus lapidifer et pour analyser le degré de similarité (indice de MORISITA[2]) entre les régimes alimentaires des spécimens des rivières Araguaia et Tocantins, et entre les spécimens de Retroculus lapidifer et Retroculus xinguensis.
Dans cet objectif, des spécimens de Retroculus lapidifer ont été collectés dans la rivière Araguaia à quatre reprises entre février et novembre 2000.
Les spécimens de la collection de poissons de l’INPA ont été utilisés pour les études de similarité du régime alimentaire.
Cent estomacs de Retroculus lapidifer (90 de la rivière Araguaia et 10 de la rivière Tocantins) et 11 estomacs de Retroculus xinguensis de la rivière Xingu ont été analysés.
Les méthodes de fréquence d’apparition et de volume relatif ont été utilisées ensemble comme indice alimentaire.
Le régime alimentaire de Retroculus lapidifer était principalement composé de formes immatures de Chironomes, de Trichoptères et d’Ephéméroptères.
L’alimentation des proies principales a varié tout au long du cycle hydrologique, avec une diminution de la consommation de chironomidés pendant les périodes de décrue et d’étiage, compensée par une augmentation de la consommation de trichoptères et d’éphéméroptères.
La similarité entre les régimes alimentaires de Retroculus lapidifer des rivières Araguaia et Tocantins était de 0,81, et entre Retroculus lapidifer et Retroculus xinguensis était de 0,92, reflétant probablement la prédominance des chironomides dans les régimes alimentaires.
Suite aux conclusions qui ont été tirés de cette étude, Retroculus lapidifer peut définitivement être caractérisé comme un prédateur d’insectes aquatiques immatures (larves d’insectes) exploitant l’abondance variable des types de proies tout au long du cycle hydrologique.
Si Retroculus lapidifer se nourrit de petits invertébrés en filtrant des sédiments du fond du cours d’eau, il lui arrive aussi occasionnellement de consommer des diatomées[3].
Les études mentionnées ci-dessus ont montré qu’il existe une relation profonde entre la morphologie de la bouche et les habitudes alimentaires.
Plus précisément, certains aspects analysés ensemble, comme la forme et l’orientation de la bouche, le développement des lèvres et la capacité de saillie, peuvent indiquer où ces Cichlidés capturent leur nourriture (à la surface, au fond ou au milieu de la colonne d’eau) et même comment cette nourriture est capturée.
Cependant, pour obtenir une meilleure connaissance des attributs écologiques des poissons, il est nécessaire de considérer d’autres facteurs que la morphologie, comme les enjeux de disponibilité alimentaire et d’opportunisme trophique suggérés par ABELHA & GOULART (2004), les influences anthropiques sur l’environnement (OLIVEIRA & BENNEMANN 2005) et les aspects liés à la plasticité trophique de l’espèce (LAZZARO 1991, DIAS & AL., 2005).
Par ailleurs, on constate que les individus ayant une morphologie similaire n’ont pas forcément le même régime alimentaire.
Il existe beaucoup de facteurs qui peuvent influencer le régime alimentaire des poissons, ce qui rend nécessaire l’analyse d’un large éventail de facteurs liés à l’écologie de l’espèce.
Cependant, parmi les Cichlidés, il a été observé qu’il existe une tendance selon laquelle les poissons qui se nourrissent principalement de proies disponibles dans la colonne d’eau, telles que les insectivores et les omnivores-planctophages, ont une bouche terminale.
Les carnivores, omnivores et détritivores-invertivores, qui se nourrissent du substrat, ont une bouche subterminale et des lèvres développées, adaptées à la capture de proies benthiques.
Plus précisément, ils se nourrissent de larves de moustiques, de libellules nocturnes et de libellules diurnes.
Chez Retroculus lapidifer, l’intestin est également court (, ce qui indique que l’espèce est carnivore, comme en témoigne le régime alimentaire basé sur des formes immatures d’insectes aquatiques (MOREIRA & ZUANON, 2002).
Il est possible d’affirmer que la petite longueur de l’organe Retroculus lapidifer permet l’ingestion de ces aliments considérés comme très énergétiques en raison de leur pourcentage élevé de protéines.
L’intestin est un organe qui relie la partie postérieure de l’estomac à la partie antérieure du rectum et son extension et son organisation dans la cavité corporelle varient considérablement.
Sa fonction est de compléter la digestion des aliments et d’absorber les produits digérés, ainsi que l’eau et les électrolytes (HORN, 1998).
Selon WOOTON (1992), les poissons qui consomment des aliments à haute valeur nutritionnelle, comme la viande, peuvent les transformer avec un intestin plus court que sa longueur totale, tandis que les poissons dont le régime alimentaire comprend une forte proportion de matières résistantes à la digestion, comme la cellulose ou lignine, ont des intestins souvent plus longs que la longueur de leur corps.
Chez Retroculus lapidifer, l’intestin est également court, ce qui indique que l’espèce est carnivore, comme en témoigne le régime alimentaire basé sur des formes immatures d’insectes aquatiques. (MOREIRA ET ZUANON, 2002).
Il est possible d’affirmer que la petite longueur de l’organe de Retroculus lapidifer permet l’ingestion de ces aliments considérés comme très énergétiques en raison de leur pourcentage élevé de protéines.
Contrairement à la morphologie de Crenicichla et Oreochromis niloticus, l’autre espèce carnivore qu’est Retroculus lapidifer se nourrit dans la région benthique des plans d’eau.
Retroculus lapidifer a un museau long et pointu, avec une bouche subterminale et des lèvres charnues, qui permettent un comportement alimentaire spécialisé d’enracinement profond.
Les études faites sur le comportement des poissons permettent d’affirmer que les individus possédant une bouche subterminale avec des lèvres développées peuvent capturer la nourriture par le bas.
Malgré la morphologie de la bouche de ces poissons bénéficiant d’une alimentation dans la région benthique, les études susmentionnées ont montré que les catégories trophiques entre eux sont différentes, indiquant que les ressources disponibles dans l’environnement peuvent influencer leur alimentation
Dans les aquariums, il sera préférable de donner aux Retroculus lapidifer des petits pellets qui coulent au fond du bac !
De cette façon et avec ce type d’aliment, Retroculus lapidifer trouvera une bonne raison de reproduire son comportement en milieu naturel qui consiste à filtrer la nourriture du sable au fond de l’aquarium pour se nourrir.
Il ne faudra pas hésiter à varier avec des aliments vivants ou surgelés comme des crevettes en saumure ou des larves de moustiques.
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CONSEILS POUR L’ALIMENTATION
Cette espèce peut être nourrie avec des aliments secs (paillettes, granulés), de la nourriture fraîche et de la nourriture congelée, tous les produits d’alimentation issus du commerce aquariophile et adaptés à ces cichlidés.
Pour éviter les carences, il est recommandé de varier les types de nourriture mais surtout la précaution à prendre consistera surtout à ne pas trop nourrir ces pensionnaires pour éviter de polluer l’eau.
Comme c’est le cas lorsqu’on parle d’alimentation de la plupart des espèces de cichlidés, pour leur système digestif et pour éviter la maladie du ventre rond, il est préférable de donner quelques petites portions chaque jour plutôt qu’un unique repas trop copieux.
En milieu naturel, la principale nourriture vivante qui constitue leur alimentation est composée de :
- Larves de Diptères chironomides ;
- Trichoptères et de larves d’Éphéméroptères (MOREIRA & ZUANON, 2002) ;
- …
qui sont aspirées et filtrées avec le substrat ce qui permet à Retroculus lapidifer de sélectionner la nourriture et restituer rapidement que le sable ou ce qui ne se consomme pas.
Dans le cadre d’une maintenance en aquarium, les Retroculus lapidifer, en ce qui concerne l’alimentation, sont des pensionnaires faciles qui accepteront aussi bien les aliments vivants, congelés que secs (au préalable les hydrater).
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EN AQUARIUM
Les lèvres saillantes de Retroculus lapidifer ressemblent à celles du Gnathochromis permaxillaris africain, et les poissons semblent se nourrir de la même manière en aspirant les larves d’insectes hors du substrat.
Les Retroculus lapidifer accepteront la plupart des aliments qui leur sont donnés…en bon goinfres que sont ces cichlidés !
Le régime alimentaire des individus sauvages est dominé par les invertébrés aquatiques benthiques, en particulier les larves de chironomides (moucherons), de trichoptères et d’éphéméroptères (éphémères).
Dans l’aquarium, proposez des aliments préparés de haute qualité, ainsi que des larves de chironomides vivantes ou congelées (vers de vase), Tubifex, Artémia, Gammares, larves de moustiques, petits vers de terre, etc…
En cas de distribution régulière et/ou prolongée de nourriture sèche, il faudra qu’une partie des produits séchés contienne une forte proportion de légumes matière telle que la spiruline ou similaire.
Il a également été prouvé que les aliments faits maison et exclusifs à base de gélatine fonctionnent bien. Pour un taux de croissance et une condition optimaux, proposez 3 à 5 petits repas par jour plutôt qu’une seule grande portion.
Les Retroculus lapidifer sont principalement benthivores, mais se nourrissent également facilement d’objets en suspension dans le courant d’eau, de petits poissons, etc., en plus de tamiser des bouchées de substrat à travers les branchies pour en extraire des objets comestibles.
Les petits crustacés, tels que les cyclopes ou les artémias adultes, devraient constituer l’essentiel de l’alimentation de ces cichlidés.
Ils peuvent également recevoir en repas des vers de verre, des vers de vase ou des larves de moustiques.
De façon idéale et afin d’assurer une bonne alimentation de ces cichlidés, aussi parfaitement équilibrée que possible, il conviendra de leur donner un complément de menu avec de la spiruline ou des aliments granulés enrichis en vitamines qui tombent au fond.
Il ne faut jamais oublier qu’il est très facile de suralimenter ces poissons, car ils ont un bon appétit.
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Régime LEE
Compte tenu de l’expérience de LEE vécue avec Satanoperca acuticeps, où le régime alimentaire était la clé (voir chronique TFH d’août 2007), LEE s’était tourné vers la littérature scientifique pour rechercher ce que les espèces de Retroculus mangeaient dans la nature.
Selon MOREIRA & ZUANON (2002, « Dieta de Retroculus lapidifer, peixe reofilico do rio Araguaia. » Acta Amazonica 32 : 691-705), Retroculus lapidifer et Retroculus xinguensis se nourrissent principalement de larves aquatiques de Chironomides (moucherons), de trichoptères et d’Ephéméroptéroïdes (éphémères).
Ainsi, en aliments de substitution, les vers de vase congelés (larves de moucherons) sont devenus un aliment de base de leur alimentation, aux côtés des artémias congelées et d’un aliment fait maison à base de gélatine composé de pois verts et de crevettes.
Pour information, c’est cette solution qui a été retenue pour l’alimentation des Satanoperca acuticeps et ces aliments, dans ce cas précis, s’étaient révélés efficaces.
A noter que l’alimentation des Retroculus lapidifer qui les conduit à croitre normalement pour atteindre leur taille adulte définitive doit se faire en augmentant la taille de l’aquarium qui les héberge : Ces poissons ont besoin d’espace pour grandir dans de bonnes conditions !
La méthode LEE s’est accompagnée de cette démarche et après avoir transféré les jeunes Retroculus lapidifer dans un bac de plusieurs centaines de litres.
Leurs camarades de tank variaient et comprenaient soit Satanoperca leucosticta, soit un autre mangeur de terre, Géophagus brachybranchus.
Géophagus brachybranchus
En avril 2004, huit mois après avoir reçus ses Retroculus lapidifer, ces derniers avaient atteint une longueur totale d’environ (11.5 centimètres à 17 centimètres (4,5 à 6,7 pouces).
Arrivée dans ces tailles, il a aussi été possible de remarquer qu’au sein du groupe de ces poissons, une hiérarchie de dominance s’était établie, le poisson le plus gros et le plus coloré (vraisemblablement un mâle) s’était imposé comme poisson dominant.
A cette époque, avant toute reproduction réussie en captivité de Retroculus lapidifer, LEE avait aussi été témoin du début d’un comportement semblable à celui d’une parade nuptiale, composé notamment d’une succession de parades latérales réciproques toutes nageoires évasées.
Finalement, il faut retenir que le régime alimentaire des Retroculus lapidifer dans la nature est dominé par les invertébrés aquatiques.
Dans l’aquarium, il faudra toujours proposer à ces cichlidés des aliments bien choisis et de haute qualité à base de larves de moustiques noirs, vivantes ou congelées, Tubifex, Artémia, Gammares, petits vers de terre, etc…
En cas de distribution de nourriture sèche, il faudra que les aliments donnés contiennent une grande quantité de légumes et de la spiruline (ou produit similaire) en particulier.
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AQUARIUM
ENVIRONNEMENT DE L’AQUARIUM
L’aquarium des Retroculus lapidifer doit être équipé d’espaces ouverts et dégagés avec des successions/amas de pierres sans aspérités, par exemple, des galets…comme dans les rivières et qui entassées solidement les uns sur les autres créent une protection contre le courant.
Une bonne filtration et des changements d’eau réguliers sont très vivement recommandés.
Le fond doit être constitué de sable plus fin à légèrement plus grossier auquel il sera possible d’ajouter un mélange de pierres plus grosses (petits galets).
Le sable doit être sans arêtes vives car l’espèce aime filtrer le sable à la recherche de restes de nourriture.
Retroculus lapidifer creuse beaucoup, mais ne mange pas de plantes.
L’espèce a une vessie natatoire partiellement rétractée car elle vit naturellement dans une eau riche en oxygène à écoulement rapide et il devrait donc y avoir une circulation relativement forte dans l’aquarium.
Il est préférable de garder un petit groupe de deux à trois mâles et environ deux fois plus de femelles.
En grandissant, ils formeront alors un groupe hiérarchique mais un mâle dominant.
Même les animaux non dominants peuvent généralement former des couples dans un aquarium suffisamment grand.
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Taille de l’aquarium
Offrir des conditions de vie optimales aux poissons améliore leur bien-être et les encourage à procréer, donc mon conseil pour garder ces poissons est de créer un aquarium biotope.
Dans leur environnement naturel, ils passent la majeure partie de leur vie dans des eaux à débit rapide.
De larges étendues sablonneuses avec des pierres ou des rochers éparpillés ici et là sont une représentation typique de leur biotope.
L’aquarium doit être relativement long avec une grande surface de fond, mais il n’a pas besoin d’être grand, car les poissons passent la plupart de leur temps dans les niveaux inférieurs de l’aquarium.
Concernant la taille finale des animaux, l’aquarium doit avoir une taille minimale de 600 litres avec une surface de base de 150 x 60 centimètres.
Pour la même raison, il est conseillé de choisir des compagnons de réservoir qui préfèrent les niveaux moyens et supérieurs pour animer ces zones.
De plus, il convient de toujours garder ces cichlidés en groupe, au minimum 6-7 individus car ils sont très timides.
Le bac devra avoir une grande surface au sol plutôt qu’un grande hauteur d’eau : Ces cichlidés ont l’habitude des grands espaces et ont besoin de cet espace pour exprimer toutes les facettes de leur comportement.
Les animaux adultes présentent peu de comportements territoriaux en dehors de la saison de frai et sont donc faciles à entretenir ensemble.
Cependant, lorsque les animaux sont prêts à frayer, leur agressivité augmente et ils sont alors tout à fait capables de contrôler un aquarium trop petit.
L’eau qui coule rapidement et les galets et rochers lisses et usés par l’eau sont idéaux.
Peut parfois être assez territorial, mais laisse généralement les espèces non territoriales tranquilles.
Longueur standard maximale : 150-200 centimètres.
Un aquarium avec une base mesurant au moins 210 ∗ 60 centimètres ou équivalent est requis.
Il est conseillé de trouver un filtre dont le débit d’eau est compris entre 4 et 5 fois le volume de votre aquarium.
Comme il s’agit d’un grand aquarium, il faudra peut être avoir recours à l’utilisation de plusieurs filtres.
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ENTRETIEN DU BAC
Les Retroculus lapidifer ne conviennent pas à la réalisation d’un aquarium communautaire standard et, par conséquent, ils doivent être ma maintenus dans un bac spécifique qui leur sera dédié doté d’une configuration particulière conçue pour ressembler à une rivière qui coule.
Le substrat de ce bac doit être composé de sable mou mélangé à des petits cailloux : Cette règle devra être impérativement respectée si le but recherché de l’éleveur est de reproduire et d’élever ces poissons.
Des roches, des rochers (sans arêtes vives et tranchantes), des racines, des branches et des plantes aquatiques peuvent également être ajoutés, bien que ces dernières doivent être des espèces rustiques qui peuvent être cultivées attachées à des éléments de décoration.
Ces cichlidés ne tolèrent pas les déchets organiques et ont besoin d’une eau impeccable pour prospérer.
Des niveaux élevés d’oxygène dissous et de mouvement de l’eau sont également recommandés, ce qui signifie que des têtes motrices, des pompes, etc. supplémentaires doivent être utilisées si nécessaire.
Une pompe à débit linéaire serait également un ajout utile, tandis que des changements d’eau hebdomadaires de 30 à 70 % devraient être considérés comme obligatoires.
Les exemples sauvages peuvent être délicats et sensibles aux taches blanches après l’importation, une longue période de quarantaine peut donc être nécessaire.
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Conditions de l’eau
- Température : 26 – 32°C : cette espèce ne se plaira pas dans des eaux plus froides ;
- pH : 6,0 – 8,0 ;
- Dureté : 18 – 215 ppm.
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Conditions dans l’aquarium pour un meilleur bien-être
Taille minimale en litres pour l’aquarium : 700 litres pour un groupe de 6-8 poissons ;
Température : 22°C – 27°C ;
Acidité de l’eau (PH) : 6 – 7,5 ;
Degré de dureté de l’eau (GH) : 0 – 10.
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CONFIGURATION DE L’AQUARIUM
Dans un contexte d’aquarium communautaire, il convient de maintenir cette espèce dans un volume minimum de 600 litres.
Comme énoncé précédemment, Retroculus lapidifer est une espèce qui vit naturellement dans le courant.
Ainsi, nous conseillons la mise en place d’une filtration surdimensionnée (10 à 20 fois le volume du bac) afin de garantir un courant important et surtout une forte oxygénation.
Un système venturi améliorera le taux d’oxygène dissous en période estivale.
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SUBSTRAT
Le fond de l’aquarium doit être recouvert d’une couche de sable fin sur laquelle vous devez placer des pierres et du bois flotté pour aider les poissons à établir des territoires et à créer des cachettes.
Dans l’aquarium, il doit y avoir des cachettes (pierres et racines) et une couche inférieure de sable d’au moins 5 centimètres d’épaisseur (max. 2 mm), mais aussi du gravier plus grossier qui sert à recouvrir les œufs.
Ils creusent beaucoup.
Le substrat de Retroculus lapidifer doit obligatoirement être constitué de sable fin dont la couche doit avoir au moins 5 cm d’épaisseur, car les animaux plongent souvent dans le substrat jusqu’aux yeux lorsqu’ils cherchent de la nourriture.
En raison également de leur comportement de fuite, le sol ne doit pas être trop grossier ou trop tranchant, car les animaux paniquent et s’enfouissent dans le sol jusqu’à ce que seuls leurs yeux puissent voir à travers.
Il est conseillé d’ajouter des cailloux plus grossiers, car ceux-ci joueront plus tard un rôle important dans les soins du couvain.
L’autre décoration peut être assez clairsemée, car la zone sableuse est leur habitat préféré.
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PLANTES
Pour alléger un peu l’austérité, il pourrait être intéressant d’augmenter ce décor avec des plantes bien que dans le milieu naturel de ces poissons, les plantes soient plutôt rares.
Il faudra planter uniquement avec des plantes robustes et bien enracinées et de préférence des plantes flottantes qui par leur présence et développement atténueraient quelque peu l’éclairage.
Les Anubias et les Microsoriums sont d’excellents choix, car ces plantes n’ont pas besoin d’être plantés et peuvent simplement être attachés à des décorations avec du fil de pêche, ce qui empêche les poissons de les déraciner : ce sont des plantes épiphytes[4].
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ECLAIRAGE
Il n’est pas nécessaire de se passer des plantes à moins qu’elles puissent vivre avec peu de lumière, car Retroculus lapidifer n’apprécie pas l’éclairage direct.
Un éclairage normale est largement suffisant.
L’éclairage doit être tamisé, de préférence si possible à l’aide de plantes flottantes.
Il conviendra de créer des zones d’ombre dans l’aquarium.
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CHAUFFAGE
Ces cichlidés sont des poissons d’eau chaude, un bon chauffage est donc essentiel.
Il sera peut etre nécessaire de recourir à l’utilisation de plusieurs thermoplongeurs qui dans tous les cas, compte tenu de la spécificité du bac, devront etre protégés contre les chocs.
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BRASSAGE
Lorsque vous gardez Teleocichla ou Retroculus, vous êtes sûr de les observer appuyés sur ces nageoires bien développées tout en reposant sur le fond ou sur un morceau de structure.
Certains amateurs qui gardent ces poissons installent une tête motrice avec un diffuseur pour imiter les courants vifs et la dirigent vers une pierre ou une autre décoration sur laquelle les espèces aiment se percher.
Le diffuseur oxygénera également l’eau en profondeur, ce qui est utile à l’entretien de ces cichlidés.
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FILTRATION
Un filtre biologique efficace qui éliminera toutes les particules en suspension est également nécessaire, car les poissons sont sensibles à des niveaux élevés de métabolites.
Les Retroculus creusent assez vigoureusement dans le substrat et peuvent même s’y enfouir lorsqu’ils sont confrontés à une menace.
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OXYGENATION
Ces poissons sont naturellement habitués aux eaux très riches en oxygène, pour vivre dans de bonnes conditions, les Retroculus lapidifer demande des niveaux d’oxygène très élevés dans l’eau de leur aquarium.
Les Retroculus lapidifer ont besoin d’une eau très propre, de températures relativement élevées, et ils apprécient beaucoup des niveaux élevés et permanents d’oxygène dissous que l’éleveur devra créer et maintenir en permanence.
Pour y parvenir, l’ajout d’une tête motrice, dédiée au brassage de l’eau et pour créer un courant fort latéralement aidera à recréer les flux rapides dans lesquels ils habitent.
L’utilisation d’un diffuseur d’air à bulles fines avec un « sucre en céramique », outre sa discrétion, viendra compléter le dispositif.
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REPRODUCTION
Retroculus lapidifer n’atteint sa maturité sexuelle qu’à l’âge de deux ans, en particulier lorsque les mâles mesurent environ 20 centimètres de long.
Retroculus lapidifer est un reproducteur biparental qui pond sur substrat et qui peut être élevé en aquarium.
On dit qu’ils reproduisent sur le substrat et qu’ils pondent leurs œufs sur un caillou plat.
Contrairement à d’autres espèces de cichlidés, il ne semble pas y avoir de déclencheur particulier pour le processus de reproduction, les principales exigences étant une bonne alimentation et un régime d’entretien rigoureux impliquant de grands changements d’eau hebdomadaires.
Avant qu’un couple ne soit identifié ou que des adultes sexés ne soient disponibles, il est toujours préférable de commencer avec un groupe de jeunes poissons à faire grandir afin de permettre aux couples de se former naturellement.
Un certain degré de patience est également nécessaire, car cela peut prendre au moins un an, souvent deux ou plus, jusqu’à ce qu’ils atteignent la maturité sexuelle.
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MODE DE REPRODUCTION
Retroculus lapidifer est un poisson ovipare qui pond sur substrat découvert.
Reproduction par couple constitué.
Les Retroculus ont une stratégie d’élevage d’une complexité impressionnante : Ils pondent leurs œufs dans une zone peu profonde à fort débit et recouvrent le nid de cailloux plus gros.
En préparation pour la reproduction, un couple de Retroculus lapidifer forme un nid d’environ 60 centimètres (24 pouces) de diamètre dans une zone graveleuse du lit de la rivière.
Des poissons adultes ont été observés portant de petits cailloux dans leur bouche pour construire le nid, d’où le nom spécifique de Retroculus lapidifer (porteur de pierres).
Avant le frai, les deux parents creusent un trou dans le sable de 10 centimètres de profondeur et 60 centimètres de diamètre, puis la femelle pond ses œufs par petites portions.
Une couvée d’environ 200 œufs est pondue et le nid est gardé par les deux parents.
Le mâle fertilise chaque portion et la mélange avec du sable.
Après le frai, les parents tapissent le nid de petites pierres.
Ils retournent également les œufs et les déplacent pour assurer l’aération, et les œufs éclosent au bout de cinq à six jours.
Pendant le processus de maturation des œufs (3 jours), les cichlidés retournent constamment des cailloux.
Une fois les œufs éclos, le nid est fréquemment déplacé vers de nouveaux endroits où les conditions sont favorables.
Les alevins actifs sont pris en charge par les deux parents.
https://akwa-mania.mud.pl/ryby-i-rosliny/atlas-ryb/ryby-r/60137-2/
Les parents Retroculus peuvent déplacer ce site de frai autour du bac, car il ne faut oublier son nom latin « lapidifer » qui signifie « déménageur de pierres ».
La parade nuptiale est initiée par le mâle, souvent plusieurs jours avant le dépôt des œufs, et une fois le couple formé, ils travaillent ensemble pour creuser une ou plusieurs grandes fosses dans le substrat.
Le frai a normalement lieu dans l’un d’entre eux, la femelle expulsant des lots d’œufs avant que le mâle ne s’installe pour les féconder
Ce processus est répété plusieurs fois jusqu’à ce que 200 ou plus aient été déposés.
Les œufs sont extrêmement adhésifs et se couvrent rapidement de grains de sable.
Une fois le frai terminé, ils sont recouverts d’une couche de petits cailloux, de petits morceaux de bois flotté ou d’autres débris.
Alternativement, ils peuvent être placés dans un tas de tels matériaux construit avant le frai.
Ce « nid » est généralement déplacé régulièrement vers d’autres endroits pendant l’incubation, les adultes utilisant les fosses d’origine ou en creusant de nouvelles.
Après 3-4 jours, les œufs commencent à éclore.
Les alevins restent dans ou à proximité du nid, mais ne sont pas enterrés, jusqu’à ce que leurs sacs vitellins soient complètement absorbés.
Une fois qu’ils nagent librement, on peut leur proposer des naupliies d’Artémias et des aliments de taille similaire.
Certains couples ont été observés en train de diriger les alevins vers le nid avant la tombée de la nuit, ce comportement se poursuivant pendant quelques semaines après le frai.
On les a également vu agiter des parcelles de substrat, probablement afin de perturber les proies des alevins.
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RISQUES D’HYBRIDATION
De manière générale, en matière de cichlidés, il est fortement conseillé de ne pas mélanger plusieurs espèces d’un même genre ou différentes variétés d’une même espèce pour éviter les risques d’hybridation.
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AVANT LA REPRODUCTION
FORMATION D’UN COUPLE REPRODUCTEUR
La formation d’un couple suit toujours de le même principe propre à beaucoup de cichlidés américains : L’idéal consiste à détenir un groupe de jeunes Retroculus lapidifer qui grandiront ensemble et qui arrivés au stade de la maturité, se choisiront pour constituer des couples.
Pour obtenir une reproduction de Retroculus lapidifer, il est aussi possible de mettre en présence un mâle et une femelle !
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PREPARATION DU BAC
La préparation du bac de reproduction est identique à celle du bac de maintenance de cette espèce.
Dans l’absolu, à moins de vouloir vraiment faire un élevage de cette espèce, il n’y a pas lieu d’utiliser un bac dédié à cette reproduction puisque la maintenance des Retroculus lapidifer se fait en bac spécifique.
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CONDITIONNEMENT DES REPRODUCTEURS
Compte tenu de la fréquence normale des changements d’eau nécessaires pour cette espèce, cette option n’apportera rien !
Il en sera aussi de même avec le recours à une élévation modérée de la température de l’eau …
Une bonne maintenance, éventuellement renforcée d’une alimentation plus riche avec plus de nourriture vivante peuvent aider à faire reproduire les Retroculus lapidifer.
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PARADE NUPTIALE
Le mâle Retroculus lapidifer est un macho vantard qui courtise constamment ses femelles.
D’une taille d’environ six centimètres, dans un groupe d’individus, on pourra observer que les plus gros poissons, en période de reproduction, montrent de jolies couleurs bleues et oranges sur les côtés.
Pendant la période nuptiale, les choses peuvent rapidement se compliquer avec l’agressivité des poissons !
Il n’est pas rare d’observer les poissons du couple se frotter leurs flancs l’un contre l’autre, se mordillant les nageoires au point que celles-ci menacent de déchirer les sondes.
La parade nuptiale peut durer plus d’une semaine puis ensuite, les chose vont très vite, en particulier quand ils commencent à creuse leur frayère.
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PREMICES & PREPARATION DU NID
La première étape de l’accouplement est celle qui confirme que l’accouplement a bien débuté se remarque quand les poissons commencent à s’affairer, en couple, à creuser un trou majestueux dans le sable, d’environ 60 centimètres de diamètres.
Parfois, à plusieurs reprises, ils se mettent à creuser un trou d’un demi-mètre dans le sable, puis quand ils ont fini, ils le rebouchent !
Il faut noter qu’en milieu naturel, les nids semblent être construits à l’écart des tourbillons dans des endroits plus calme que le courant du cours d’eau, là où les alevins seront protégés des courants très forts.
Certains observateurs ont rapporté que des zones de nidification étaient construites avec d’énormes tas de cailloux au centre des nids.
D’après d’autres observations, Retroculus lapidifer ne crée pas initialement un nid composé de pierres plus grosses pour pondre ses œufs, mais le couple prépare plutôt une cavité dans le sol, de grande taille, d’environ un diamètre d’au moins 60 x 40 centimètres.
Dans l’aquarium, le sable est retiré jusqu’à la vitre, faisant un creux d’environ 5 centimètres de profondeur.
Pendant la phase de creusement, le sable retiré est entassé autour du nid créant une sorte de mur d’enceinte autour du nid.
Si le fond de verre est exposé, la ponte a lieu directement au-dessus de ce creux et certains éleveurs rapportent que la ponte a lieu dans un laps de temps très court.
En fait, il conviendrait de mettre un fond de couleur identique au substrat de l’aquarium sous cette vitre …pour ne pas traumatiser les poissons !
Quand le couple et enfin prêt, les attributs de reproduction apparaissent : La papille génitale du mâle est petite et pointue, tandis que celle de la femelle parait plus petite que celle du mâle et est de forme triangulaire.
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PENDANT LA REPRODUCTION
PONTE
En Amérique centrale, de nombreux cichlidés utilisent des territoires ouverts, par exemple des espèces des genres Thorichthys et Vieja.
Chez ces cichlidés, les mâles (ou couples) recherchent une surface solide, soit un rocher, soit une feuille enfoncée, sur laquelle ils déposent leurs œufs, établissant ainsi cet objet comme le centre de leur territoire.
Si possible, ils peuvent positionner le centre de leur territoire contre un objet solide qui s’y trouve, comme un tronc d’arbre enfoncé ou un rocher plus gros.
Cela permet vraisemblablement au couple de défendre une zone plus petite, puisque le nid est partiellement bloqué de la ligne de vue et de l’approche des prédateurs potentiels.
les poissons ne se frottaient plus les uns contre les autres comme chaque matin, mais maintenant il s’agissait de nage systématique, où la femelle glissait d’abord avec son ventre touchant le sable et déposait 10 à 20 œufs, après quoi le mâle, qui se tenait immédiatement derrière la nageoire de queue de la femelle, fertilisait immédiatement les œufs et, à coups de nageoire mélangeait œufs et sable ensembles.
Les œufs sont jaunes, gros, ovoïdes et très adhésifs, en outre, ils donnent l’impression d’être lourds.
On se rend rapidement compte à quel point les œufs sont collants, car ils collent immédiatement aux grains de sable avec lesquels le mâle les mélange après la fécondation.
Il est tout à fait compréhensible que les œufs eux-mêmes soient très lourds et qu’ils collent également au sable, puisque les lieux de reproduction de cette espèce dans la nature se trouvent sur des fonds sableux immédiatement en aval des rapides, où l’eau coule encore puissamment.
Après avoir pondu les œufs, environ 200 pour cette espèce, les deux parents les rassemblent dans une zone d’une petit dizaine centimètres de diamètres où ils les recouvrent ensuite de 1 à 3 bouchées de sable à gros grains (5 à 7 millimètres), qu’ils avaient au préalable triés et rassemblés dans un tas séparé.
Dans la nature, les poissons recouvrent la pièce de graviers encore plus grossiers transportés dans leur bouche et qu’ils crachent ensuite sur le tas d’œufs, ce qui n’est pas toujours le cas dans un aquarium où généralement les graviers et le sable sont relativement calibrés.
Il faut noter un fait remarquable, c’est que les œufs qui ont été pris et qui semblaient avoir été machés dans la bouche puis finalement recrachés restent toujours recouverts de sable.
Dans un aquarium, le couple reproducteur a plus souvent accès qu’à du sable pour « mangeur de terre » d’une granulométrie d’un millimètre maximum qu’il est parfaitement possible de mélanger avec du sable un peu plus grossier et éventuellement des petits graviers.
Vraisemblablement, il semblerait que cet amoncellement de sables et graviers déposés sciemment par les parents sur leurs œufs favorisent la circulation de l’eau autour des œufs, ce qui garantit l’apport d’oxygène même aux œufs enfouis un peu plus profondément.
Après plusieurs allers-retours à fouiller le sol, transporter sable et gravier, la fosse était pleine du gravier plus grossier susmentionné et les deux parents Retroculus s’accordent enfin une courte pause.
Immédiatement après la ponte (19 heures le soir), en milieu naturel, des valeurs d’eau suivantes ont été relevées :
- Température : 28,6°C ;
- Nitrates : <5 milligrammes/litre ;
- pH : 5,2 (Déterminé avec des bandelettes de test MERCK) ;
- KH : <1 °dKH ;
- GH : 5 °dGH ;
- Conductivité : 240 µS/centimètre.
Il a été rapporté que les 2 parents étaient très excités après la ponte et chassaient avec beaucoup de force les prédateurs potentiels des environs immédiats de la couvée.
Ensuite, à tour de rôle, les deux parents patrouillent au-dessus de la couvée et, fait amusant quand un parent s’éloignait plus que l’autre, il se faisait « rabrouer » par le premier avec des démonstrations d’intimidation en plaçant latéralement à lui.
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ENFOUISSEMENT DES ŒUFS
En Amérique du Sud, certaines espèces de Satanoperca, qui frayent dans des zones ouvertes, recouvrent leurs œufs de sable dès qu’ils sont fécondés, pour les découvrir dès qu’ils ont éclos pour les prendre dans leur bouche.
Toujours en Amérique du Sud, les Retroculus lapidifer recouvrent leurs œufs de sable et de cailloux, qui les protègent jusqu’à ce qu’ils nagent librement.
Au moins quatre fois par jour, les poissons parents déplacent les œufs restants avec du sable vers de nouvelles fosses qu’ils avaient creusées.
Quelques gros cailloux isolés sont également crachés au-dessus tas d’œufs par les parents.
La couvée est refaite à plusieurs reprises par les deux parents, et le nombre de cailloux peut encore augmenter du jour au lendemain, jusqu’à ce que le fond du creux soit complètement recouvert de cailloux plus gros.
Le reste du temps, en général, la femelle se tient directement au-dessus de la couvée et le mâle défend le territoire.
Les parents Retroculus lapidifer ne se semblent jamais pouvoir vraiment se reposer et le travail de migration du couvain peut se poursuivre pendant, la nuit y compris.
Pour aider les parents dans ce travail de titan, il peut etre utile d’ajouter une lampe éclairant très faiblement pour simuler la lumière d’un ciel étoilé et la lumière de la lune.
Pendant ces opérations, le couples ne mange rien et reste malgré tout si énergique.
Il donne même l’impression d’etre essoufflé et de respirer très fort !
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PERIODE D’INCUBATION
Les œufs séparés des parents éclosent au bout de 72 heures après la ponte.
Un petit ajout préalable de bleu de méthylène peut être utile et en règle générale si les paramètres de l’eau sont bons, il arrive parfois que 80 % des œufs soient moisis et n’ont donc n’écloront pas.
Juste avant d’être sur le point d’éclore, il faut noter qu’ils semblaient avoir conservé leur poids et volume.
L’éclosion se manifeste par l’apparition d’une queue fine comme un cheveu pousserait d’une boule jaune et immobile.
Dans le même temps, les parents poursuivent leurs mouvements hyper-énergiques autour les futures larves.
Une telle vigueur, à la limite de la brusquerie semble étonnante et il était presque miraculeux que les alevins ne soient pas blessés par ce traitement.
Après la période nuptiale mouvementée, la ponte assez longue, il n’est pas rare ni surprenant que la femelle Retroculus lapidifer soit complètement épuisée avec tous ces efforts et cette énergie dépensée.
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ECLOSION
Certaines observations suggèrent que les œufs des Retroculus lapidifer, juste avant l’éclosion, deviennent de moins en moins adhésifs et de plus en plus exempts de particules de sable (D. ULLISCH, communication pers.), ce qui a certainement pour effet de faciliter leur éclosion.
En générale, si tout se passe bien, il s’avère que le succès de l’éclosion placée sous la surveillance des parents et leurs « tendres de dynamiques » soins ait un bien meilleur succès que l’écloserie artificielle !
Pour éviter, des pertes, il peut être utile et précautionneux d’aspirer une partie du couvain, plus exactement des jeunes larves et placer ce prélèvement dans un bac « nurserie » préparée avec les mêmes caractéristiques que le bac de ponte.
Après 48 heures, aucune pigmentation n’est toujours décelable dans les œufs, même si aucun d’entre eux ne semble avoir été infecté par un champignon.
La température dans le bac de reproduction qui au moment de la ponte était initialement de 25°C peut être augmentée à 29°C, 48 heures après la ponte.
Après un total de 96 heures, les premières larves commencent à éclore et après 144 heures, il ne reste que très peu d’œufs dont les larves ne sont pas sortis !
Certains éleveurs ont trouvé une astuce pour aider ces retardataires à sortir de l’œuf : il est possible de les aider activement à éclore en aspirant les œufs à travers un tube étroit.
En raison de la différence de pression à court terme, les larves sembleraient plus à même de percer la coquille de l’œuf !
Autre observation faite : Il s’est avéré au cours d’élevages ultérieurs que seules les larves écloses entre la 96éme et la 120éme heure étaient en parfaite santé.
Toutes les autres présentaient des malformations et n’étaient pas viables. !
A vérifier.
Attention, il est assez difficile de différencier les larves des grains de sable et du gravier !
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NAGE LIBRE DES ALEVINS
Pendant toute la durée où les larves consomment leur sac vitellin, la femelle Retroculus lapidifer reste au fond du trou et au-dessus des larves qui frétillent sans pouvoir nager encore !
Le mâle surveille le territoire et les alentours du nid.
Environ huit jours après la ponte, les premiers alevins commencent à nager librement et, deux jours plus tard, ils sont parfaitement capables de consommer des nauplies d’artémias nouvellement écloses.
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GARDE PARENTALE
Comme de bons parents cichlidés, les parents Retroculus lapidifer assurent en permanence la garde de leurs œufs puis celles des alevins pendant plusieurs semaines.
Dans l’aquarium les autres occupants, quelles que soient leur taille, ont été repoussés à au moins une cinquantaine de centimètres du bord du nid, au sol de l’aquarium.
Ces occupants sont uniquement autorisés à nager plus loin et, au plus très au-dessus de la couvée quand ils doivent se nourrir.
Fait notoire, ces autres occupants du bac montrent une totale indifférence à ce qui se passe à la surface du sol, de sorte que les parents Retroculus semblent sereins, sans stress et paraissent passer un moment facile en pouvant facilement défendre leurs œufs.
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PREMIERE ALIMENTATION DES ALEVINS
L’appétit des jeunes Retroculus lapidifer augmente rapidement et au bout d’un certain temps, en fonction de leur taille il est envisageable de de leur donner de petites larves de moustiques rouges.
De plus, ces larves de moustiques sont certainement la meilleure nourriture possible pour Retroculus et celle la plus proche de celle que les Retroculus lapidifer trouvent dans leur milieu naturel.
Un chercheur brésilien, SS MORCIRA, a notamment étudié la teneur de l’estomac de Retroculus dans diverses rivières et a découvert que 50 à 99 % étaient constitués de larves de Chironomidae (Moreira 2002).
Les alevins de Retroculus ont une croissance assez lente, comparable à celle des alevins de Satanoperca jurupari.
Leur maintenance se fera dans un bac d’environ 200 – 250 litres.
Il faut noter que leur manière d’ingérer la nourriture est plutôt le pâturage, c’est-à-dire ils mangent toute la journée à un rythme tranquille, ils consomment tout ce qu’ils trouvent au fond de l’aquarium.
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CROISSANCE DES LARVES/ALEVINS
Dans les premiers jours, les jeunes Retroculus se montrent extrêmement nerveux et fuient complètement paniqués lorsqu’ils perçoivent un danger.
C’est pourquoi il est déconseillé d’élever les jeunes Retroculus lapidifer dans des aquariums sans substrat car, les reflets de la vitre du sol effraient trop les alevins.
Au fil du temps, il est possible d’ajouter un peu de sable très fin, il faudra le faire de façon délicate, sans stresser les jeunes qui devront pouvoir de la zone où ce sable sera ajouté.
A termes, ils deviendront plus calmes et les pertes seront moindres.
Il est possible de procéder à l’ajout d’une petite dose d’oxalate de vert malachite dans un aquarium de 12 litres dans lequel sera créé un léger courant avec un système de filtration & oxygénation réalisé avec un filtre à éponge + exhausteur.
Selon WEIDNER, la prochaine étape, repose sur l’élevage des alevins et c’est la partie la plus difficile car une propreté extrême est être nécessaire pour les jeunes Retroculus lapidifer.
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Exemple de frai réussi : La genèse
En février 2006 (30 mois ; 2 ans et demi après avoir reçu le poisson), la parade nuptiale s’est intensifiée et a inclus le creusement de fosses.
En mars, le plus gros poisson et un autre gros spécimen ont creusé une dépression de 8 pouces de diamètre dans le sable et ont collé leurs œufs directement sur le sable.
Les œufs étaient gros, ovoïdes et adhésifs, et étaient rapidement recouverts de sable.
Une fois terminé, après 30 à 40 minutes, le couple a ramassé les œufs recouverts de sable et les a placés en tas à côté d’une petite pierre.
En une heure, les autres résidents du réservoir avaient rapidement mangé les œufs.
LEE a retiré une partie des poissons de l’aquarium pour probablement résoudre ce problème, et environ un mois plus tard, le mâle a frayé avec une autre femelle, mais encore une fois, les autres poissons (maintenant seulement quatre autres) ont mangé les œufs.
LEE a ensuite retiré les quatre autres individus et n’a hébergé que les deux dans le réservoir de 300 gallons.
Début mai, le couple s’est à nouveau reproduit.
Ils ont de nouveau ramassé leurs œufs adhésifs recouverts de sable et les ont placés en tas à côté d’un gros rocher.
Ils ont découvert, récupéré et déplacé les œufs plusieurs fois au cours des quatre jours suivants, mais les œufs n’ont pas éclos et les adultes ont repris leur comportement normal, sans se reproduire.
D’autres étaient arrivés jusqu’ici : WEIDNER (2000) a publié des photos d’œufs recouverts de sable. Mais aucun n’a jamais éclos.
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LA CLE DU SUCCES
La clé du succès final : des alevins en nage libre.
Le nom d’espèce lapidifer, choisi par de CASTELNAU (1855) pour le poisson qu’il a décrit pour la première fois, signifie « porteur de pierre ».
Cela fait référence à un comportement intéressant et l’une des clés, en fin de compte, du succès de leur reproduction en captivité – rapporté par de CASTELNAU dans sa description originale.
Son spécimen type, qu’il a collecté dans les rapides du Rio Araguaia au Brésil, a été observé transportant un à un de petits cailloux dans sa bouche, puis les utilisant pour construire un nid pour ses œufs (GOSSE, 1971).
Début juin, LEE a ajouté plusieurs poignées de petits cailloux au substrat sablonneux.
Il les a choisis en fonction de leur densité, afin que les adultes puissent les manipuler/porter un jour après avoir ajouté les cailloux, les adultes ont commencé à les ramasser et à les déplacer.
Plus de frai, plus d’œufs, ils avaient disparu !
Environ une semaine après l’ajout des cailloux, le couple a réapparu.
De nouveau, ils ont pondu dans une dépression peu profonde, directement sur le sable, mais cette fois, les œufs ont été rassemblés et placés dans un tas de cailloux préalablement constitué.
Le tas avait été construit par les adultes sur le sol nu de l’aquarium après que tout le sable ait été retiré du site. Les œufs tombaient dans les espaces entre les cailloux et n’étaient pas visibles.
La femelle planait au-dessus du tas et éventait vigoureusement les œufs avec ses nageoires pectorales tandis que le mâle gardait le périmètre.
Ils n’échangeaient leurs rôles qu’occasionnellement et seulement brièvement.
Les adultes ont creusé une autre zone du sol nu de l’aquarium et ont déplacé leur tas de cailloux et leurs œufs vers le nouvel emplacement.
Ils ont déplacé le tas une fois de plus, puis l’ont laissé jusqu’à ce que, 3 jours et demi après la ponte, les œufs éclosent !
La femelle planait, articulant et crachant au-dessus du tas de cailloux ; elle s’occupait de ses frétillants.
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LES ALEVINS
Lors de la nage libre, les alevins se sont vu offrir des Artémias nouvellement écloses.
Plutôt que de les retirer de la colonne d’eau, les alevins ont convergé vers un endroit où les adultes « soufflaient » dans le sable (un peu comme le font parfois les poissons-anges ou les discus pour se nourrir).
Il semblait que le comportement du souffle déplaçait le sable et exposait les organismes alimentaires pour les alevins.
Ce n’est que lors de leur deuxième jour de baignade libre que les alevins ont emporté les naupliies d’Artémias nageurs.
La nuit, les alevins étaient rangés en toute sécurité parmi les cailloux par leurs parents pour ressortir le lendemain lorsque les lumières s’allumaient.
Environ deux semaines après la ponte, les alevins étaient devenus très mobiles et le nid de galets a été abandonné.
LEE a siphonné la plupart des 200 à 250 alevins et les a transférés dans un aquarium d’élevage.
Il a laissé environ 60 alevins aux parents.
Au bout de trois semaines environ, les adultes ont recommencé à manifester des comportements de parade nuptiale.
Il a réussi à élever et à distribuer son F1 Retroculus xinguensis, augmentant ainsi les chances que ce très beau et intéressant cichlidé soit disponible dans le hobby en tant que stock d’élevage en réservoir potentiellement plus facile à gérer.
Entre-temps, il a réussi à engendrer son Retroculus xinguensis à plusieurs reprises, ce qui indique que son succès initial n’était pas dû à la chance.
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La morale de l’histoire
Le fait qu’un poisson particulier ait été considéré pendant longtemps comme « non reproductible » en aquariums signifiait simplement qu’il manquait un ou plusieurs composants environnementaux cruciaux dont Retroculus lapidifer avait besoin pour être stimulé à pondre, pour frayer et pour conduire et achever le processus de reproduction.
Dans tous les cas, Ces cichlidés ont des exigences bien précises, assez faciles à satisfaire que l’éleveur doit leur donner car ils en ont besoin.
Et, souvent, lorsque l’approche formelle éprouvée ne fonctionne pas, il faut analyser ce qui manque et déterminer quel est l’ingrédient manquant ou le catalyseur manquant.
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De quoi ont-ils besoin et qu’est-ce qu’ils n’obtiennent pas ?
Pour répondre à ces questions, nous devons être prêts à apprendre tout ce que nous pouvons sur notre poisson cible (d’où il vient et comment il vit), puis à appliquer ces connaissances.
Et nous devons appliquer ces informations de manière expérimentale, persistante et patiemment.
Je l’ai appelé le principe « DOPE » dans les colonnes précédentes.
Pour réussir avec des poissons « non reproductibles », il faut être déterminé, obsessionnel, persistant (et patient) et expérimental.
Il faut être prêt à sortir du cadre de verre et à essayer de nouvelles approches de manière méthodique et persistante jusqu’à ce que l’espèce particulière livre ses secrets.
Mon ami LEE NEWMAN, comme le démontrent ses premiers frai de Satanoperca acuticeps (TFH août 2007) et de Retroculus xinguensis qui avaient jusqu’ici résisté à toutes les tentatives de propagation en captivité, est un exemple inspirant de ce qu’est un « bon » aquariophile quelqu’un prêt à apprendre et à expérimenter et à faire un effort supplémentaire pour garder et frayer ces poissons difficiles qui défient la pisciculture paresseuse.
LEE NEWMAN est clairement celui qui sort du cadre du verre et met cette stratégie à son avantage aquariophile.
Pendant ce temps, sa dernière récolte de lilith Satanoperca commence à faire la cour !
Je suis prêt à parier qu’il réussira cette fois.
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ELEVAGE
Commentaires
Ces poissons sont relativement rares dans les aquariums.
Quand ils sont parois disponibles, c’est souvent à un coût élevé, et ils ont la réputation d’être difficiles à entretenir.
Néanmoins, j’ai gardé Teleocichla et Retroculus pendant de nombreuses années.
Si vous envisagez d’essayer l’un ou l’autre de ces genres, les informations ci-dessous tirées de mes propres expériences peuvent s’avérer précieuses.
Les deux genres habitent les eaux chaudes et rapides de l’Amazone.
Les huit espèces décrites dans le genre Teleocichla sont de petits poissons, les adultes ne mesurant que quelques centimètres (une demi-douzaine de cm environ).
Leur corps allongé et leur apparence générale sont similaires à ceux des cichlidés à brochet Crenicichla.
Les Retroculus sont beaucoup plus gros.
Les adultes peuvent atteindre 8 à 10 pouces (20 à 25 cm) et au-delà en longueur.
À l’heure actuelle, il existe trois espèces décrites dans ce genre.
Le trait caractéristique de Retroculus est une tâche sombre sur la partie postérieure de la nageoire dorsale.
Leurs corps sont également éclaboussés d’écailles bleu azur qui opalescent à la lumière.
Chez les spécimens adultes entièrement colorés, cela peut faire une forte impression sur l’observateur.
Rarement disponible dans le hobby, Retroculus lapidifer n’est que rarement importé.
Cela nécessite une eau riche en oxygène.
Un substrat sablonneux doit être fourni et de l’eau propre est indispensable.
Retroculus lapidifer se différencie des autres membres de son genre par l’absence de rayures sur la nageoire caudale.
Ils peuvent s’enfouir jusqu’aux yeux dans le sable s’ils sont soudainement surpris.
Dans l’aquarium, le frai ne commence qu’après avoir creusé une fosse ovale.
Pour le support de ponte, le plus souvent, il s’agit généralement du verre de l’aquarium.
Jusqu’à 200 œufs sont pondus et ont un caractère légèrement adhésif.
Bien qu’ils ne soient pas attachés à une pierre ou au verre de l’aquarium.
Très souvent, le couple crée un nouveau nid avec des roches et des cailloux.
Les œufs y seront transférés et une couche de sable sera crachée sur les œufs.
Après 96 heures, les œufs éclosent.
Les Retroculus lapidifer sont des parents très protecteurs.
Le ventre de la femelle est devenu plat, je pense qu’elle a pondu pendant la nuit.
Ils gardent actuellement un endroit à côté de l’immense fosse qu’ils ont creusée, un petit espace parmi quelques morceaux d’ardoise rouge.
Ils ont comblé cette brèche avec des cailloux, et je viens de la voir chasser même les Plecostomus de la zone.
La femelle fait occasionnellement le « shimmy attisant les œufs ».
C’était leur première fois, donc je n’ai pas beaucoup d’espoir, mais peut-être que dans quelques jours ils me surprendront avec quelques œufs.
C’était leur première ponte, et même si je suis sûr qu’il y avait des œufs, ils ont arrêté de monter la garde avant la fin de la journée.
Soit les œufs ont été mangés, soit ils ont été attaqués par les autres poissons de l’aquarium. Bonne nouvelle, les deux acteurs ont repris aujourd’hui leur activité territoriale.
Je vais voir si je peux préparer un aquarium dans la poissonnerie pour déplacer soit la paire, soit les 5 autres Retroculus, ou au moins certains d’entre eux.
Attraper du poisson dans cet aquarium sera extrêmement difficile.
Quand je les ai vu déplacer les œufs vers une autre fosse, j’ai su qu’ils avaient fini de pondre, alors j’ai essayé de siphonner quelques œufs.
Les adultes ont paniqué et ont dispersé quelques œufs, alors j’ai essayé de récupérer ce que je pouvais trouver pas facile, les œufs sont de couleur sable !
Une heure après avoir pris environ 50 à 60 œufs, ils avaient rassemblé les œufs restants et les enterraient sous un tas de cailloux.
Je leur fais donc en garder quelques-uns et je peux essayer de faire éclore artificiellement le lot que j’ai extrait.
J’espère que le mâle est suffisamment mature, il a certainement fait suffisamment d’efforts pour féconder les œufs !
Les œufs dans l’aquarium avaient disparu le lendemain, mais ceux que j’ai retirés n’avaient pas l’air tout à fait corrects.
Je crains qu’ils ne soient stériles, mais je ne peux pas le dire à cause du sable qui y est collé. Je leur donnerai encore quelques jours, si rien n’éclot, j’attendrai la prochaine fois.
Eh bien, comme je le soupçonnais, les œufs étaient stériles.
Les deux hommes étaient encore en colère ces trois derniers jours, mais depuis hier après-midi, ils ont arrêté.
La femelle est mince, donc je suppose qu’elle a pondu et que les œufs ont été mangés plus rapidement qu’avant.
Ou alors je l’ai complètement raté parce que je n’étais pas à la maison.
Cela peut prendre un certain temps avant que le mâle ne soit suffisamment mature pour féconder les œufs.
Les femelles atteignent souvent la maturité bien avant les mâles chez de nombreuses espèces de poissons.
Je crois que, dans la nature, cela encourage les jeunes femelles à s’accoupler avec des mâles plus âgés qui ont prouvé leur capacité à détenir un territoire.
Ils ont engendré environ 5 ? il y a quelques jours, je pense.
J’ai encore une fois arraché des œufs, hier j’ai vu des œufs fongiques dans le récipient, j’ai pensé que j’avais un autre lot infertile.
Ce matin je suis allé à la poissonnerie voir s’ils étaient tous mauvais, et devinez ce que j’ai trouvé :
des œufs !!!
Déplacé d’environ 25 à 30 avec des queues visibles, même si seulement environ la moitié d’entre elles remuaient visiblement.
Trié le reste des œufs, encore environ 40 à 50 non éclos après avoir retiré toutes les substances fongiques. Je les surveillerai de près pour d’autres éclosions.
Les œufs étaient dans un bol à tambour de 1 gallon avec une forte aération provenant d’une ligne ouverte.
La température était d’environ 84°F en raison du fait qu’elle se trouvait sur une étagère haute, aucun chauffage n’était requis.
Les bons œufs et les agitateurs ont été déplacés vers des récipients séparés contenant de l’eau propre des réservoirs en marche, car l’eau dans le bol avait commencé à devenir trouble.
Nous verrons si je parviens à les garder en bonne santé.
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CONSERVATION
INTRODUCTION EN DEHORS SON BIOTOPE
Sans objet.
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ACTIONS DE CONSERVATION
Néant.
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USAGES HUMAINS
Sans objet.
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MENACE POUR LES HUMAINS
ESPÈCE INOFFENSIVE
Cette espèce ne présente pas de danger particulier pour l’Homme en cas de rencontre dans son milieu naturel.
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MARCHE AQUARIOPHILE
Ce cichlidé sud-américain rarement importé est un habitant du fond des eaux en mouvement rapide.
Retroculus lapidifer est un cichlidé rhéophile rarement importé du Brésil.
Deux des trois espèces, « Retroculus lapidifer » et « Retroculus xinguensis », ont fait leurs débuts en aquariophilie au début des années 1990 quand à cette époque les rivières brésiliennes aux eaux claires, que sont les Rio Tocantins et Rio Xingu, ont livré leur trésor de poissons-chats loricariidés merveilleusement ornés (et incroyablement chers) qui sont devenus « célèbres, comme l’est le l’Hypancistrus zèbre.
Pour faciliter la diffusion de ces espèces de cichlidés de cette région, par fret aérien, ces derniers ont également été expédiés avec tous ces Plecostomus, introduisant un certain nombre de nouvelles espèces passionnantes (nouvelles à la fois pour le passe-temps et pour la science) de cichlidés mangeurs de terre et brochets (Crenicichla).
Parmi ces espèces se comprenaient des mangeurs de terre comme le « Geophagus argyrostictus » de type « Geophagus surinamensis » couvant le substrat et de nombreuses belles formes géographiques d’espèces existantes (Geophagus altifrons ) et d’autres espèces, encore non décrites.
On trouve aussi des « cichlidés brochets » des « Crenicichla » comme :
- Crenicichla compressiceps ;
- Crenicichla cyclostoma ;
- Crenicichla jegui ;
- Crenicichla percna ;
- Crenicichla phaiospilus ;
- Crenicichla sp. Xingu I, II, III ;
- une bonne dizaine ou plus d’espèces ou de «gobies brochets » du genre nouvellement décrit par KULLANDER en 1988 : Le genre « Teleocichla ».
Il est certain que le regain d’intérêt exponentiel pour les Crenicichla ces dernières années a été principalement motivé par la beauté de ces magnifiques poissons nouvellement importés, dont certains ont été décrits au moment de leur importation.
Ce qui est bon savoir pour les aquariophiles autant que les scientifiques c’est qu’il reste encore d’autres espèces à découvrir !
Outre tous ces cichlidés sont venus s’ajouter les Retroculus lapidifer en provenance du système du Rio Tocantins (Rio das Mortes, Rio Araguaia) et Retroculus xinguensis issu du système du Rio Xingu.
Bien ces deux espèces de Retroculus sont différentes sur la base de critère relatifs au nombre de lignes longitudinales et d’écailles du pédoncule caudal, la principale différence diagnostique entre ces deux espèces est la présence (Retroculus xinguensis) ou l’absence (Retroculus lapidifer) d’une série de bandes concentriques bleues irisées sur la nageoire caudale, le genre Retroculus est entré discrètement dans le monde de l’aquariophilie.
Les espèces des deux genres sont rhéophiles et se trouvent presque exclusivement dans les rapides des systèmes Xingu et Tocantins.
Ces poissons ont tous besoin d’une eau très oxygénée et très propre.
C’est un constat coûteux qu’ont fait les premiers exportateurs de ces espèces avec l’exportation initiale de ces poissons confinés selon des densités normales pour des cichlidés habituels à l’intérieur de la boîte, conditions qui ont entraîné la mort d’un grand nombre, sinon de la plupart des poissons exportés.
Avant d’en faire l’amère expérience, le succès d’une expédition de ces poissons dépendait de 3 critères déterminants :
- Un emballage plus léger ;
- Une bien moindre densité de poissons dans ces contenants ;
- Si possible une oxygénation maximale de l’eau pendant le transport.
Ces précautions prises ont permis de causer moins de pertes pendant le transport mais elles ont entrainé des prix de vente de ces poissons bien plus élevés : Ces deux cichlidés, en 1990, étaient vendus en gros à des prix compris entre 25 et 50 dollars américains !
Sans surprise, la mortalité dans l’aquarium domestique a été un sujet d’inquiétude pour les aquariophiles, à savoir que tout simplement cette forte mortalité était également généralement le résultat du manque d’environnements hautement oxygénés et pauvres en déchets azotés offerts à ces poissons dans certains aquariums, pourtant sains mais adaptés à d’autres poissons moins exigeants.
Il est rapidement devenu évident que le recours à l’usage de pompe de brassage et de système d’oxygénation de l’eau afin de provoquer une aération importante, combinés à des systèmes de filtres à gouttes étaient nécessaires était un prérequis incontournable pour envisager une bonne maintenance de ces poissons dans les aquariums !
Effet de mode passé ou conséquences de ces difficultés de maintenance de ces poissons, de nos jours, les Retroculus sont encore disponibles que sporadiquement et le prix d’exemplaires sauvages doit être important …quand on en trouve !
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STATUT DE CONSERVATION
Statut IUCN
Statut : Préoccupation mineure (LC) en date du 07 Novembre 2018
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FishBase
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CITES
Non évalué.
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CMS
Référence n°116361
Statut : Non évalué.
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MALADIES
Pendant longtemps, seules quelques expéditions d’importation à grande échelle avaient réussi, car les animaux réagissent de manière extrêmement sensible à la détérioration de l’eau.
Il s’est avéré qu’ils étaient très sensibles aux nitrites ou l’ammonium semblent causer des dommages extrêmes et durables aux animaux, tandis que les nitrates jouent un rôle mineur.
C’est pourquoi ces cichlidés ne peuvent être traités avec des antibiotiques que dans l’aquarium de quarantaine et uniquement sous surveillance constante des paramètres de l’eau.
En cas d’usage de médicament, il est conseillé de privilégier un bain court plutôt qu’un bain prolongé…bien évidemment, si le médicament le permet.
Il faut également souligner que les jeunes Retroculus semblent traverser une sorte de phase d’adaptation avec l’apparition brutale de morts inexplicables qui peuvent toujours survenir dans l’aquarium, qu’ils soient élevés ou capturés dans la nature.
Les poissons malades peuvent généralement être reconnus par de petites zones ouvertes sur le corps ou par une respiration lourde.
Habituellement, peu de temps après, l’estomac gonfle un peu et les animaux meurent alors assez rapidement.
Les médicaments habituels contre les vers, les bactéries ou les parasites ne fonctionnent pas.
On ne sait toujours pas exactement ce qui a causé ces décès.
Les raisons peuvent être liées à la nourriture fournie ou au stress, car cela se produit généralement dans des aquariums d’élevage surpeuplés ou dans une phase où les animaux se poursuivent souvent.
On ne peut pas exclure qu’une hiérarchie se développe au sein d’un groupe dans lequel les animaux les plus faibles de l’aquarium sont laissés pour compte, même s’il s’agit de cichlidés extrêmement pacifiques.
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REFERENCES
REFERENCES SCIENTIFIQUES
- Wikidata : Q5609388
- BOLD : 183017
- CoL : 6WS8Z
- EoL : 222769
- FishBase : 47077
- GBIF : 2371333
- iNaturalist : 568578
- IRMNG : 10576187
- ITIS : 649275
- IUCN : 140708611
- NCBI : 1758131
- WoRMS : 1019374
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LITTERATURE
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VIDEO
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AUTRES LIENS
Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0
https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK
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LEXIQUE
[1] Os ou cartilage avec lequel la base des rayons des nageoires médianes sont articulés.
Points qui relient les rayons des nageoires dorsale et anale au corps.
[2] L’indice de chevauchement de MORISITA, nommé d’après Masaaki MORISITA, est une mesure statistique de la dispersion des individus dans une population.
Il est utilisé pour comparer le chevauchement entre les échantillons (MORISITA, 1959).
Cette formule repose sur l’hypothèse selon laquelle l’augmentation de la taille des échantillons augmentera la diversité car elle inclura différents habitats (c’est-à-dire différentes faunes).
[3] Les Diatomées ou Bacillariophycées sont des algues microscopiques unicellulaires caractérisées par une enveloppe siliceuse externe à structure très particulière, le frustule.
Le groupe, probablement polyphylétique, se subdivise en deux ordres : les Biddulphiales ou Centriques à symétrie généralement radiale, connues depuis le Jurassique, et les Bacillariales ou Pennées à symétrie bilatérale, n’apparaissant qu’au début du Tertiaire.
Il est difficile de préciser le nombre d’espèces actuellement connues et valables : entre 5 000 et 10 000, réparties en 150 à 200 genres.
Les Diatomées peuvent se développer partout où elles trouvent un minimum de lumière et d’humidité : eaux douces, saumâtres et marines, mais aussi dans le sol et en milieu aérien.
Bien qu’elles tolèrent généralement d’importantes variations thermiques, ce sont plutôt des organismes d’eau froide : les océans Arctique et Antarctique ont une flore diatomique particulièrement riche. Elles ont besoin de lumière car ce sont des organismes photosynthétiques.
Cependant, elles peuvent parfois s’en passer en utilisant des sources organiques de carbone, adoptant ainsi, de façon provisoire ou définitive, un mode de vie saprophytique.
[4] Les plantes épiphytes sont des plantes qui poussent sur d’autres plantes, et non dans le sol. Le mot “épiphyte” vient en effet du grec et signifie littéralement : “à la surface de la plante”.
Une plante qui s’accroche à une autre pour se développer est donc une épiphyte. Généralement, cet autre végétal est un arbre : la plante épiphyte s’ancre dans l’écorce de l’arbre et y trouve un peu de matière organique.
Ces petites quantités de substrat suffisent à lui apporter les minéraux dont elle a besoin pour sa croissance ; quant à l’eau, indispensable à la photosynthèse, elle est captée dans l’air ambiant et/ou stockée dans des “réservoirs” à partir des pluies ou de la rosée.
Sans aucun contact avec le sol, les plantes épiphytes trouvent tout de même de quoi vivre, croître et se multiplier !
Et ces plantes ne sont pas rares dans le règne végétal : on connaît plus de 30.000 espèces épiphytes.